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Paniselien et l'Ypresien se confondent en une seule masse argileuse, où toute trace séparatrice fait complètement défaut.

M. G. Dollfus se demande ensuite si le petit lit de gravier qui sépare le Ledien du Laekenien justifie la subdivision de ces dépôts en deux étages, les différences fauniques étant presque nulles.

Les mêmes observations peuvent s'adresser aux étages Wemmelien et Asschien, surtout au dernier, dont la faune est encore peu connue. M. van Ertborn signale encore l'inconséquence qui fait du sable à N. planulata le toit de l'Ypresien et du sable à N. (Operculina) Orbignyi la base de l'Asschien. Le Bruxellien, le Laekenien, le Ledien n'équivalent tous ensemble qu'à une partie du Lutécien de Paris.

M. van Ertborn est donc d'avis que, lorsque les différences fauniques sont presque nulles et que les lignes de démarcation stratigraphique sont incertaines, il y a lieu de simplifier la légende toute simplification rendant l'étude de la science plus facile et plus attrayante.

Il a l'honneur de proposer à l'échelle stratigraphique de la Carte au 40000 les modifications suivantes :

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M. le Président, remettant à une séance ultérieure toute controverse qui pourrait s'élever sur les points que vient de soulever M. van Ertborn, déclare que, pour sa part, il ne peut se rallier à sa manière de voir.

La séance est levée à 10 h. 50.

ANNEXE A LA SÉANCE DU 10 FÉVRIER 1903.

BULLETIN BIBLIOGRAPHIQUE.

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T. H. HOLLAND. (Geol. Survey of India.) Sur la composition, l'origine et la déshydratation de la latérite. (Geol. Mag., février 1903.)

Dans un article relatif à la description des roches provenant des îles Seychelles, Max Bauer (1) a discuté spécialement la question de la latérite qui correspond, par ses caractères principaux, à la bauxite, dont l'importance industrielle ne doit pas être perdue de vue par ceux qui s'occupent des contrées tropicales humides.

De son côté, l'auteur distingue plusieurs espèces de latérite celle des hauts niveaux et celle des contrées basses; les premières se trouvent encore en place et recouvrent les terrains aux dépens desquels elles ont été formées. On rencontre dans l'Inde, au-dessous du niveau de 5 000 pieds, des couches de recouvrement qui renferment en abondance des masses concrétionnées, tandis que les produits de décomposition des niveaux plus élevés ont parfois conservé la structure de la roche aux dépens de laquelle la latérite s'est formée. Les latérites des bas niveaux ont une origine détritique et renferment des grains de sable, où le quartz prédomine généralement; elles diffèrent surtout des autres roches détritiques par l'abondance du ciment latéritique.

Dans cette forme, qui est celle qui se rencontre le plus souvent, il y a une bien petite quantité d'alumine et un pourcentage plus élevé du fer, ce qui provient probablement de l'action élémentaire des eaux courantes qui emportent la gibbsite et abandonnent le fer plus lourd avec les grains de sable. Par contre, le type des Seychelles, signalé plus haut, paraît appartenir au type des niveaux supérieurs.

(1) M BAUER, Beitrage zur Geologieder Seychellen. (Neues Jahrb. f. Mineralogie, etc., 1898, vol. II, p. 163.)

Un produit analogue à la latérite est désigné, dans l'Inde, sous le nom de Kunkar. On le trouve sur le flanc oriental des Ghats occidentales, de la côte de Malabar, alors que le flanc occidental est occupé par la latérite ordinaire. Le Kunkar se distingue par la présence d'une proportion élevée de carbonate de chaux et est employé comme ciment hydraulique. Il présente l'ensemble des produits de décomposition de la roche, les produits calcaires solubles n'ayant pas été enlevés par l'eau des pluies qui, sur le versant oriental des Ghats, sont beaucoup plus rares que sur le versant occidental, exposé à la mousson du SudOuest.

Il n'est pas probable que la formation de la latérite dépende seulement de la température plus ou moins élevée de la région, car la latérisation est très active sur les Nilgiri-Hills et les Palni-Hills du Sud de l'Inde, où la température ne varie que fort peu autour de 60° F. et où, par conséquent, l'hiver est peu marqué.

L'auteur en conclut qu'un hiver rigoureux s'oppose à la formation de la latérite; ainsi, dans les latitudes élevées, le feldspath est conservé à l'état détritique.

D'un autre côté, lorsque des gaz ou des liquides venant de la profondeur agissent sur des silicates alumineux, peut-être à des températures élevées, il se forme du kaolin, qui est un silicate hydraté d'alumine, au lieu des oxydes hydratés comme on l'a parfois prétendu.

Se basant sur ces considérations, l'auteur est porté à croire que l'explication de la formation de la latérite ne se trouve pas dans des réactions chimiques simples, mais qu'il faut la chercher dans l'action d'un organisme inférieur, qui a le pouvoir de séparer l'alumine, dont il n'a pas besoin, de la silice qui lui est nécessaire; celle-ci, se trouvant à l'état soluble, est enlevée ultérieurement par les solutions alcalines. Cet organisme peut se développer dans les climats humides et chauds des tropiques, même dans les altitudes tempérées de ceux-ci, mais il ne pourrait résister aux hivers rigoureux de la zone tempérée et du Nord de l'Inde, où l'on ne rencontre pas de latérite. Ce même organisme pourrait aussi former le Kunkar, qui ne diffère de la latérite que par une action ultérieure de l'eau moins intense.

L'existence d'organismes capables de décomposer les silicates d'alumine cesse de paraitre extraordinaire si l'on se rappelle l'existence des bactéries de nitrification, qui transforment les sels inorganiques en protéides pour les plantes supérieures; des bactéries qui, en sens inverse, décomposent la matière organique azotée pour former des

nitrates, et aussi des formes anaérobies qui décomposent les sulfates et isolent le soufre, et, enfin, des formes aérobies qui transforment les sulfures en sulfates.

Parmi les formes que l'on trouvera très probablement dans la latérite en voie de formation, il y aura des formes voisines des genres Crenothrix et Cladothrix, etc., qui constituent des agents actifs dans l'oxydation des sels ferreux et déposent dans les parois de leur cellule l'oxyde ferrique. Il y a probablement des bactéries voisines de celles-ci qui agissent dans l'oxydation des sels ferreux, qui se forment pendant la latérisation du basalte. Mais les formes les plus importantes à découvrir seront celles qui fournissent l'énergie nécessaire pour une désintégration plus complète d'un silicate alumineux, ce que les moyens chimiques ne nous permettent pas encore de réaliser à la température ordinaire de l'atmosphère.

L'auteur discute ensuite longuement la déshydratation de la latérite des bas niveaux, particularité qui en fait une excellente matière pour travaux de terrassement; elle acquiert avec le temps une dureté remarquable et une résistance indéfinie aux agents atmosphériques.

V. D. W.

F. MIRON. Étude des phénomènes volcaniques. (Paris, Béranger, éditeur, rue des Saints-Pères, 1905, vol. 320 pages.)

Le désastre de la Martinique, le réveil d'un grand nombre de volcans, les nombreux tremblements de terre, la mort de milliers de malheureux, victimes de ces phénomènes naturels, jettent un voile de deuil sur cette année 1902 et lui réservent un souvenir sinistre dans la série séculaire. M. F. Miron a traité la question du volcanisme à ses divers points de vue et son ouvrage est l'exposé fidèle de l'état actuel de nos connaissances à son sujet.

Le premier chapitre est consacré aux tremblements de terre; il traite depuis le plus minime mouvement sismique, perceptible seulement à l'aide d'instruments spéciaux, jusqu'aux tremblements de terre les plus violents, causant de grands ravages. L'auteur donne les formules pour calculer l'épicentre.

Dans le deuxième chapitre, M. Miron énumère et décrit les différents phénomènes résultant des mouvements sismiques, tremblements de terre, raz de marée, oscillations barométriques, phénomènes magnétiques.

La deuxième partie de son ouvrage est consacrée au volcanisme proprement dit; elle traite des signes précurseurs, des sismes, des colonnes de fumée, des projections de débris, de sables, de cendres, de lapilli, de bombes, enfin du mode de formation du cratère.

Le chapitre II de la seconde partie est consacré aux diverses espèces de laves; les laves acides contiennent de 55 à 66% de silice et leur densité est 2.90; les laves basiques n'en contiennent que de 40 à 65 % et leur densité varie de 2.90 à 3.10. Quelques volcans ayant des cratères à des altitudes différentes rejettent les laves acides et légères par le cratère le plus élevé.

Parlant de l'ascension lente des laves et des mouvements oscillatoires que présente ce mouvement, l'auteur n'en donne aucune explication. Il est regrettable qu'il n'ait point eu connaissance de la théorie du compresseur à air.

La température des laves est variable; d'après MM. Fouqué et MichelLévy, les laves à leucite auraient celle de la fusion du platine, soit 1 900o, celles à anorthite au moins 1 600o. En 1900, Bartoli mesura avec soin la température de la lave de l'Etna: celle-ci était de 1 000°.

Au cours de sa coulée, la lave se refroidit extérieurement, se solidifie et la partie centrale garde sa fluidité. Si l'apport cesse, la partie solidifiée se vide et forme tunnel. Celui d'Augra, aux Açores, a 1000 mètres de longueur sur 10 mètres de largeur et 6 mètres de hauteur.

La vitesse des coulées dépend de la fluidité de la lave et de l'inclinaison de la pente; elle peut varier de 8 mètres à 0,06 par seconde.

Le volume des coulées est parfois considérable; celle du Vésuve, en 1794, fut de 23 400 000 mètres cubes; celle de 1787, à l'île Bourbon, atteignit 86 000 000 de mètres cubes.

Le chapitre III de l'ouvrage est consacré à l'étude des émanations gazeuses des volcans, colonnes de fumée et fumerolles, leur composition chimique, les produits de sublimation.

Le chapitre IV, aux solfatares et aux geysers, et le suivant aux salses, aux mofettes, aux terrains ardents et aux fontaines ardentes.

Dans le chapitre VI, l'auteur expose les modes de formation des cratères et des cônes volcaniques, des dômes d'intumescence, des couronnes, et il passe, au chapitre VII, aux éruptions et aux déluges de boues. Enfin, le chapitre suivant est consacré aux volcans sousmarins.

Les causes du volcanisme sont le sujet de la troisième partie de l'ouvrage de M. Miron; l'auteur entre d'abord dans des considérations

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