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cherchée dans l'éboulement d'un glacier situé au sommet du Fletschhorn, à la cote d'environ 3 700 mètres. L'existence d'une encoche semi-circulaire sur le plus occidental des trois glaciers suspendus sur la face N. du Fletschhorn indiquait nettement le point de départ. A la surface et au milieu de la coulée de neige, il y avait d'innombrables blocs de pierre, dont plusieurs de très grand volume (jusqu'à 1 000 mètres cubes). Il y avait done lieu de penser que ces blocs pouvaient provenir d'un éboulement de rocher ayant eu lieu simultanément avec la chute du glacier. Mais le plus grand nombre de ces blocs sont manifestement empruntés à la moraine que l'avalanche a entrainée sur son passage. Ils sont jaunis; leurs angles sont anciennement arrondis et ne portent guère de trace d'usure récente comme ceux d'un éboulement. La participation d'un éboulement de rocher à l'événement en question, aussi probable qu'elle devait paraître, a donc dû rester encore en suspens.

Depuis lors, j'ai pu examiner en détail la niche d'arrachement et m'assurer qu'à l'encoche dans le glacier correspond une entaille très nette dans le rocher sous-jacent Les deux niches se sont agrandies notablement depuis la catastrophe. Des éboulements de rochers ont eu lieu très fréquemment pendant l'année qui vient de s'écouler; il en est tombé même pendant l'hiver. Pour cela, la participation d'un éboulement de rochers est très positivement établie. Il a été possible, en outre, de prendre de bonnes photographies de la niche d'arrachement, d'un point situé sur le Griesserengrat, à environ 2 500 mètres d'altitude, juste en face du sommet du Fletschhorn. La superposition de la brèche du glacier à une encoche de même forme dans le rocher sousjacent est absolument évidente. La participation d'un éboulement rocheux est en outre prouvée par la poussière qui s'est répandue sur les environs après la chute. J'ai construit une grande carte à l'échelle de 1: 3 000, en agrandissant la carte Siegfried (1:50 000) et en dessinant tous les détails du glacier, de ses moraines et des traces laissées par le passage de l'avalanche d'après mes nombreux croquis et photographies. Cette carte donne une image très nette de ce remarquable phénomène et permet d'en retracer la marche. Le grand intérêt scientifique de cet événement réside dans le faible volume de l'éboulement initial (environ 300 000 mètres cubes de rocher et 500 000 mètres cubes de glacier), tandis que le volume de l'avalanche gisant sur le Sengboden et remplissant le vallon de Krummbach doit avoir été non loin de 5 000 000 de mètres cubes.

L'explication de ce contraste est donnée par le fait que l'éboulement initial a entrainé sur son passage toute la neige prête à glisser, qui recouvrait le glacier et la surface avoisinante, que l'immense avalanche a littéralement balayée, en grandissant toujours plus, jusqu'au moment où elle s'est arrêtée, en reconstituant une phase anté rieure du glacier du Rossboden, entourée des anciennes moraines de celui-ci. Outre la neige, l'avalanche a entraîné presque la totalité de la moraine superficielle qui cachait totalement l'extrémité inférieure du glacier du Rossboden (environ 200 000 mètres cubes). Une partie de la moraine frontale de celui-ci a également été démolie et entrainée, ce qui est prouvé entre autres par le bloc servant de repère aux mensurations des variations de longueur du glacier, lequel git aujourd'hui à côté des chalets de Seng, à près de 2 kilomètres de son gisement primitif, à l'extrémité de la langue du glacier! La plus grande partie de l'éboulement rocheux n'est cependant pas arrivée jusqu'au champ de déjection de l'avalanche, puisque les pierres fraichement brisées, attribuables à la chute du soubassement rocheux du glacier, sont relativement peu nombreuses à côté des blocs empruntés à la moraine. Cela ressort de l'existence à la surface du glacier, dans la partie concave, peu inclinée, de la courbe qu'il décrit au pied de la cataracte, d'un vaste champ de décombres, nettement caractérisé comme nappe d'éboulement.

La marche du phénomène peut donc se reconstituer comme suit: Le rocher disloqué et pourri supportant le petit glacier du fletschhorn s'est éboulé, entrainant dans sa chute les deux tiers du glacier. Toute cette masse s'est abattue sur le névé de concentration, peu incliné, du glacier du Rossboden (3 250 mètres environ). Les blocs de glace, grâce à leur mobilité, ont naturellement devancé l'éboulement rocheux, dont une grande partie s'est arrêtée déjà sur ce plateau (augmenté depuis lors par les éboulements subséquents qui n'ont généralement pas atteint la cataracte). L'entrainement de la neige par la coulée de glace et le rabotage des séracs de la cataracte ont donné naissance à l'avalanche initiale qui s'est abattue dans le lit du glacier au pied de la cataracte où prend naissance une courbe d'environ 60° avec l'ancienne direction. Là l'avalanche s'est divisée en deux bras: l'un suivant le lit du glacier enserré entre de hautes moraines latérales; l'autre, sans doute la partie supérieure de la coulée, a débordé par-dessus la muraille morainique latérale Nord, en projetant une gerbe de glace et de pierres sur le pâturage de Griesseren (2 300 mètres), et s'écoulant ensuite, conjointement avec une coulée de débordement plus importante, sortie du glacier plus bas, dans l'étroit couloir entre la moraine latérale N. et le rocher de Griesseren. Arrivées au Sengboden, les deux coulées se sont réunies. Celle qui a suivi le lit du glacier, la plus importante apparemment, a complètement balayé la moraine superficielle recouvrant la langue du glacier et dont les matériaux ont été littéralement délayés dans la masse de neige et de glace, de sorte que les pierres, comme les blocs de glace, ont été très régulièrement disséminées dans la masse de l'avalanche. Ce fait était nettement visible dans les tranchées de la route et sur les surfaces de cassure produites par l'effondrement des voûtes recouvrant le Krummbach.

La gerbe qui s'est abattue sur la Griesserenalp a été accompagnée d'un effet pneumatique puissant, car elle a projeté une grèle de pierres sur la Rossbodenalp (Oberstafel), dont plusieurs chalets ont été démolis. Plus loin, le vent, emportant pierres, sable, glace, etc., a touché la forêt de mélèzes près de Alte Stafel, puis a ricoché visà-vis sur la forêt de la moraine sous Lighien (1 728 mètres), où il a encore apporté de petites pierres. Les gros blocs enlevés à la moraine frontale surtout doivent avoir suivi de près l'avalanche, car ils gisent presque tous à la surface dans la partie amont et ont labouré le sol.

Ce phénomène est dû à la connivence de plusieurs circonstances, notamment l'époque de l'année favorable à la formation des avalanches. En été ou en automne. il aurait eu des conséquences moins graves. C'est un événement peut-être unique en son genre.

Le Service topographique suisse fait lever actuellement une carte au 1: 10 000 de la zone parcourue par l'avalanche. On pourra probablement faire d'après ces levés des déterminations plus exactes de son volume, surtout de celui de la glace et du rocher arraché. (Extrait des Ecloga geologica Helvetiæ, vol. VII, no 4.)

ΝΟΤΑ.

L'Assemblée générale annuelle de clôture de l'exercice 1902 a eu lieu le 17 février 1903. (Pour le Compte rendu de cette séance voir le tome XVI du BULLETIN: Procès-Verbaux, pp. 680-695.)

SÉANCE MENSUELLE DU 17 MARS 1905.

Présidence de M. X. Stainier, Président.

La séance est ouverte à 8 h. 45.

Correspondance :

MM. Mourlon et Cuvelier remercient pour leurs nominations respectives de vice-président et de délégué du Conseil de la Société.

Le Congrès géologique international de Vienne, 1903, a fait parvenir quelques exemplaires du programme et des excursions de la session; ces exemplaires, en nombre restreint, sont à la disposition de ceux des membres qui désireraient prendre part au Congrès.

Le Bureau de la Société a également reçu le programme du III® Congrès international de Thalassothérapie, qui se tiendra à Biarritz du 19 au 21 avril 1903.

La Société anonyme des Charbonnages de Courcelles (Nord) accepte d'être inscrite comme membre à perpétuité de la Société belge de Géologie. (Remerciements.)

M. Le Couppey de la Forest a fait parvenir une communication qui est inscrite à l'ordre du jour de la séance.

La Société des Sciences, des Arts et des Lettres du Hainaut, qui est chargée de l'organisation du Congrès archéologique et historique de 1903, convoque la Société à une réunion destinée à l'élaboration du questionnaire du Congrès.

M. le Secrétaire général dépose sur le Bureau le fascicule IV, final, du tome XIII, 1899, contenant les procès-verbaux des dernières séances de ladite année. (Adopté.)

Dons et envois reçus :

1006.

...

1° De la part des auteurs :

Cinquantenaire scientifique de M. Jules Gosselet : 50 novembre 1902. Lille, 1903. Volume in-8° de 140 pages et 1 portrait.

4007. ... Congrès international du Pétrole. Première session (Paris, 1900). Notes, mémoires et documents. Paris, 1902. Volume in-8° de 216 pages.

4008. H. Credner. Die vom Wiechertschen astatischen Pendel-Seismometer der Erdbeben-Station Leipzig während des Jahres 1902 registrierten Nahbeben. Leipzig, 1903. Extrait in 8° de 21 pages et 1 carte. 4009. Louis Dollo. Les ancêtres des Mosasauriens. Paris, 1903. Extrait in-8° de 3 pages.

4010. Christian Doppler. Ueber das farbige Licht der Doppelsterne und einiger anderer Gestirne des Himmels. Versuch einer das Bradley'sche Aberrations-Theorem als integrirenden Theil in sich schliessenden allgemeineren Theorie. (Neu herausgegeben von Dr F.-J. Studnicka.) Prague, 1903. Brochure in-8° de 25 pages, 1 planche et 1 portrait.

4011. A. Issel. Le Nuove Incisioni Rupestri Alpine illustrate da C. Bicknell. Parme, 1903. Extrait in-8° de 14 pages.

4012. A. Issel. La Geologia applicata e i suoi intenti. Gênes, 1903. Extrait in-8° de 13 pages.

4013. J. Ladrière. Note sur l'existence du gault et des sables verts à Pecten Asper, à Saint-Waast lez-Bavay. Lille, 1873. Extrait in-8° de 6 pages.

4014. J. Ladrière. Note sur le terrain dévonien de la vallée de l'Hogneau. Lille, 1875. Extrait in-8° de 5 pages.

4015. J. Ladrière. Etude sur les limons des environs de Bavai (suite). Lille, 1879. Extrait in-8° de 7 pages et 1 planche.

4016. J. Ladrière. Étude sur les limons des environs de Bavai (suite). Lille, 1880. Extrait in-8° de 15 pages.

4017. J. Ladrière. Observations sur le terrain crétacé des environs de Bavai. Lille, 1880. Extrait in-8° de 5 pages.

4018. J. Ladrière. Documents nouveaux pour l'étude du terrain dévonien des environs de Bavai. Lille, 1880. Extrait in-8° de 11 pages.

4019. J. Ladrière. Note sur les tranchées du chemin de fer d'Hénin-Liétard à Carvin. Lille, 1880. Extrait in-8° de 7 pages.

4020. J. Ladrière. Étude géologique sur les tranchées des chemins de fer du Quesnoy à Dour. Lille, 1881. Extrait in-8° de 42 pages et

1 planche.

4021. J. Ladrière. Les anciennes rivières. Lille, 1881. Extrait in-8° de

17 pages.

4022. J. Ladrière. Compte rendu de l'excursion de la Société géologique du Nord aux environs de Lille et considérations sur les terrains quaternaires et récents des vallées de la Lys et de la Deule. Lille, 1883. Extrait in-8° de 18 pages.

4023. J. Ladrière. Le terrain quaternaire de la vallée de la Deule, à Lille, comparé à celui du Nord de la France. Lille, 1886. Extrait in-8° de 22 pages (2 exemplaires).

4024. J. Ladrière. Note sur la découverte d'un silex taillé et d'une défense de mammouth à Vitry-en-Artois. Lille, 1888. Extrait in-8° de

4 pages.

4025. J. Ladrière. Les dépôts phosphates de Montay et de Forest. Lille, 1888. Extrait in-8° de 8 pages.

4026. J. Ladrière. L'ancien lit de la Scarpe. Lille, 1888. Extrait in-8° de

22 pages.

4027. J. Ladrière. Le Givetien à Hon-Hergies lez-Bavai. Son importance, ses limites, son contact avec l'Eifelien. Lille, 1888. Extrait in-8° de 8 pages.

4028. J. Ladrière. Une station romaine à Montay, près du Cateau (Nord). Lille, 1890. Extrait in-8° de 3 pages.

4099. J. Ladrière. Étude stratigraphique du terrain quaternaire du Nord de la France. Lille, 1891. Extrait in-8° de 183 pages, 20 figures et 2 planches.

4030. J. Ladrière. Essai sur la constitution géologique du terrain quaternaire des environs de Mons. Lille, 1892. Extrait in-8° de 22 pages. 4031. Gosselet et Ladrière. Note sur la coupe du canal d'Audruik et sur le tuf calcaire de Saint-Pierre. Lille, 1893. Extrait in-8° de 7 pages. 4032. J. Ladrière. Essai de géologie agricole. Lille, 1893. Extrait in-8° de 45 pages.

4033. J. Ladrière. Exemples de l'inégalité des charges résultant du classement actuel des propriétés et de la répartition de l'impôt foncier dans le département du Nord. Lille, 1894. Extrait in-8° de 15 pages. 4034. J. Ladrière. Le terrain quaternaire de la vallée de l'Eure aux environs de Chartres. Lille, 1894. Extrait in-8' de 10 pages.

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