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CONTRIBUTIONS A LA GÉOLOGIE DES PAYS-BAS

FASCICULE X

SONDAGES EN ZÉLANDE ET EN BRABANT

PAR

le Dr J. LORIE (1)

Privat-Docent à l'Université d'Utrecht.

Dans le courant des dernières années, j'ai rassemblé les échantillons de quelques sondages de nos provinces méridionales, qui ne présentent pas seulement un intérêt local. A leur description je veux joindre un aperçu critique d'un travail important de M. le Dr F. Seelheim, peu connu en Belgique, ainsi qu'une revision des dépôts rapportés par le forage de Goes, dont la description a été insuffisamment développée dans mes << Contributions I» de l'année 1885, travail principalement paléontologique.

CHAPITRE I.

Anciens sondages en Zélande, décrits par M. Seelheim.

Entre les années 1875 et 1877, les administrations locales en Zélande ont fait exécuter quarante-cinq forages, de 30 à 50 mètres de profondeur, dans le but de connaître le sous-sol, surtout dans les endroits où

(1) Les Contributions à la géologie des Pays-Bas, fascicules I, II, III, V et VI, ont paru dans les ARCHIVES DU MUSÉE TEYLER, Harlem, 1885-1895. Les fascicules IV, VII, VIII et IX, dans le BULLETIN DE LA SOCIÉTÉ BELGE DE GÉOLOGIE, DE PALEONTOLOGIE ET D'HYDROLOGIE, t. III, IX, X et XVI.

Le texte de ce fascicule X a été présenté à la séance du 18 novembre 1902.

des écroulements de digues (dijkvallen) menacent continuellement. Les Actes de l'Académie des Sciences d'Amsterdam, de 1879, en contiennent les descriptions, faites sous le titre de De Grondboringen in Zeeland, par M. le Dr F. Seelheim.

La manière de décrire les terrains traversés adoptée par cet auteur diffère tellement de la mienne que je dois me borner à mentionner les limites supérieures et inférieures des étages géologiques d'après ses indications, ce qui est rendu plus facile par la répartition des sondages dans les huit groupes suivants, se succédant de l'Est à l'Ouest et du Nord au Sud :

A. Bruinisse, à l'extrémité orientale de l'île de Schouwen.
B. Stavenisse, à l'extrémité occidentale de l'île de Tholen.
C. Vlietepolder, bord septentrional de l'île de Nord-Beveland.
D. Oost-Beveland, bord Nord-Est de l'île de Sud-Beveland.
E. Borselen, extrémité Sud-Ouest de cette île.

F. Huissens-polder, sur l'Escaut occidental, à l'Est de Terneuzen.
G. Environs de Terneuzen.

H. Hoofdplaat, sur l'Escaut occidental, à l'Ouest de Terneuzen.

Les roches rencontrées sont la tourbe, l'argile et le sable, plus ou moins entremêlés, parfois calcaires ou ferrugineux.

La tourbe doit être considérée en partie comme un reste de la vaste couche, datant du commencement de notre ère, si terriblement démantelée par les inondations du moyen âge. Elle a été rencontrée dans le groupe A, entre 2m,8 - 4,3 (sommet) et 3,3-48 — A. P. (1) (base); son épaisseur varie de 0,5-1,5. Un fait curieux est la constatation d'une tourbe à grande profondeur, soit 157, à 14,2-A. P., fait très rare en Zélande, mais fréquent en Hollande. J'ai constaté un phénomène semblable dans un des sondages du canal de Terneuzen, exécuté en 1900, où la tourbe descend jusqu'à 9m,7 — A. P. (Actes de l'Académie des Sciences d'Amsterdam, 1902.)

Dans le groupe B, elle n'a été constatée que par un seul forage, et entre 2,6 et 4,4-A. P. Finalement, six forages du groupe E l'ont traversée; la limite supérieure varie de 1,85 à 3,85, l'inférieure de 3,85 à 4,85 – A. P.; l'épaisseur, de 1 mètre à 2",5.

Le sable se compose en première ligne de quartz, ensuite de glauconie et de quelques rares minéraux accessoires, tels que la muscovite, la biotite, l'amphibole et la cyanite. Les grains de quartz du Diluvium

(1) A. P. Amsterdamsch-Peil, niveau moyen de la mer.

(tel qu'il est compris dans la conception de M. Seelheim) ont un diamètre de 1⁄4 à 3⁄41⁄4 de millimètre et sont généralement arrondis. Ceux des couches tertiaires sont plus anguleux et varient en taille, de la poussière la plus fine à celle des grains du dépôt diluvien.

Les grains de glauconie sont de forme souvent très bizarre, conséquence de ce qu'ils ont rempli les loges de foraminifères. Parfois on rencontre ces derniers, surtout les petits échantillons, encore intacts, preuve de ce que la disparition du test calcaire est la conséquence de l'usure mécanique, plutôt que de la dissolution chimique.

Pour la distinction des étages géologiques, l'auteur part des principes suivants :

Dans l'Alluvium, on observe une alternance de minces couches sableuses et argileuses, contenant souvent des restes animaux. Il se termine nettement par une couche de tourbe, qui manque parfois. (Pour moi, cette tourbe se trouve dans l'Alluvium et pas nécessairement à sa base.)

Le Diluvium se compose principalement de sable quartzeux et contient peu d'argile. Dans trois des groupes, on peut le diviser en deux étages. Le supérieur est un peu calcaire, contient des débris de coquilles et est considéré par M. Seelheim comme un dépôt de l'Escaut et de la mer. L'inférieur est non calcaire; il manque dans les autres forages et est considéré comme un dépôt de la Meuse et du Rhin.

Dans le Tertiaire, l'auteur distingue :

1o Le Crag ou Scaldisien, sable argileux avec beaucoup de fragments de coquilles et de coquilles entières;

2o Le Sable vert ou Diestien, qui contient jusqu'à 50 % et davantage de glauconie. Il est généralement sableux, privé de foraminifères, d'argile et de calcaire;

3o Le Rupelien, qui permet de distinguer trois étages :

a) Une argile compacte, sans fossiles;

b) Une alternance de couches de sable et d'argile, contenant parfois des fossiles;

c) Des couches principalement sableuses et glauconifères, parfois argileuses.

Les couches tertiaires ont généralement une faible inclinaison, soit vers le Sud-Est, soit vers le Nord-Est, de sorte qu'elles sont plus élevées vers la Belgique et vers la Mer du Nord. Les couches diluviales et alluviales, au contraire, sont à peu près horizontales.

Le tableau suivant donne les bases des différents étages géologiques

au-dessous du niveau d'Amsterdam. La surface du sol se trouve géné ralement à 1 mètre au-dessus. Les chiffres entre parenthèses indiquent la base du sondage.

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On voit que ces chiffres subissent des oscillations assez considérables, que l'Alluvium diminue en épaisseur en allant du Nord au Sud, et qu'une division en deux parties dans le Diluvium n'a pu être faite que dans les trois premiers groupes (Schouwen, Tholen et Nord-Beveland), ce qui pourra être expliqué suivant la manière dont M. Seelheim comprend les choses (voir p. 205).

Le Pliocène n'a été rencontré avec certitude que dans deux groupes de forages, E et F; il manque donc dans la partie occidentale de la Flandre zélandaise et plonge (probablement) vers le Nord.

CHAPITRE II.

Ancien sondage de Goes (Revision).

En 1864, l'État a commencé à Goes un sondage profond, près de la prison cellulaire, dont le but, la recherche de l'eau potable, n'a pas été atteint. Pour cette raison, il a été abandonné en décembre 1872, après la descente du sixième tube concentrique.

En 1885, je publiai mes Contributions à la géologie des Pays-Bas,

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