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Traduction du Baron O. VAN ERTBORN, revue par l'Auteur (2).

I. Dr NILS OLOF HOLST, The glacial Period and oscillation of the land (GEOLOGICAL MAGAZINE, May 1901, translated by F. A. Bather).

II. Dr N. O. HOLST, Hat es in Schweden mehr als eine Eiszeit gegeben? Berlin,
J. Springer, 1899. (Uebersetz von Dr W. Wolff.)

III. Dr F. E. GEINITZ, Die Einheitlichkeit der quartären Eiszeit (NEUES JAHRBUCH
FÜR MINERALOGIE, Geologie und PALEONTOLOGIE, Beilage Band XVI, 1902).
IV. Dr C. GOTTSCHE, Die Endmorünen und das marine Diluvium Schleswig-
Holstein's. Part. II: Das marine Diluvium (MITTHEilungen der GeoGRAPHI-
SCHEN GESELLSCHAFT IN HAMBURG, Bd XIV, Hamburg, 1898).

V. Dr W. WOLFF, Zur Kritik der Interglacial-Hypothese. (NATURWISSENSCHAFT-
LICHE WOCHENSCHRIFT, II, 1903).

I

L'argumentation du premier travail peut se résumer comme suit : Des restes de grands Mammifères terrestres furent trouvés en Scandinavie dans des dépôts postglaciaires. Pendant tout le temps que le pays fut couvert de glace, ils ne pouvaient naturellement y vivre; ils durent l'envahir après la fusion du glacier. Pour rendre le fait possible, il fallait une jonction reliant le Jutland et l'Allemagne, donc un niveau du sol plus élevé qu'à présent, d'où Holst conclut (très arbitrairement) à un soulèvement du sol. Ce soulèvement (plus qu'hypothétique) coïn

(1) Bulletin de la Société royale néerlandaise de géographie.

(2) Présenté à la séance du 14 juillet 1903.

1903. MÉM.

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cide avec la fusion du glacier; les deux phénomènes purent done nécessairement être reliés entre eux et l'écorce terrestre comparée à un ressort qui se redresse, après avoir été longtemps comprimé par le poids du glacier. Il est probable que cette force élastique de l'écorce terrestre est passablement imparfaite et que la dépression primitive fut plus forte que le soulèvement qui lui succéda (à ce sujet, je n'ai aucune objection). Cette démonstration n'est pas entièrement neuve, car, déjà en 1865, le géologue anglais Jamieson en fit une semblable, à laquelle on accorda peu d'attention.

Il est prouvé que d'autres pays qui furent une fois couverts de glace, tels que la Norvège, l'Écosse et la Columbia (1), se trouvent à un niveau inférieur à celui de jadis. Les fjords bien connus sont considérés par beaucoup comme d'anciennes vallées de rivières et sont, sur les côtés de l'Amérique du Nord, du Mississipi au Saint-Laurent, parfois à 1 000 mètres de profondeur. Au point de vue géologique, ils ne sont pas fort anciens, sinon ils seraient comblés par des sédiments.

De plus, il est arrivé souvent, dans la mer du Nord, que les pêcheurs ont ramené dans leurs filets des ossements et des dents de mammifères, tels que le Renne. Supposant que celle-ci ait été à sec, les animaux préglaciaires auraient pu se rendre en Angleterre et de là en Irlande. Un soulèvement de 50 mètres serait suffisant pour cela, mais ne permet pas de démontrer la formation du glacier.

Il résulterait de la suite de l'argumentation que la grande similitude des flores de la Scandinavie, de l'Ecosse, des Feroë, de l'Islande et du Groenland porte à accepter une jonction entre ces divers pays et fait supposer le fond de la mer moins profond de 900 mètres.

Nous pouvons encore en dire plus, car nous savons que les dragages profonds exécutés entre l'ile de Jean Mayen et le Groenland, ont fait recueillir, à des profondeurs de 2 500 mètres, des coquilles mortes de mollusques qui, généralement, ne vivent tout au plus que jusqu'à 200 mètres. Le fond de la mer a dû se trouver là au moins à 2 500 mètres plus haut, quantité que Holst considère comme suffisante pour déclarer qu'elle fut cause de la glaciation de l'Europe septentrionale.

Il y a aussi des preuves que la Suède s'est trouvée, pendant les temps postglaciaires, à un niveau inférieur à celui qu'elle occupe de nos jours. En Suède septentrionale, on observe d'anciens rivages qui se trouvent actuellement à 280 mètres au-dessus du niveau de la mer.

(1) Province du Canada occidental.

D'autres, datant de la période dite à Ancylus (1), pendant laquelle la mer Baltique était un lac d'eau douce, se trouvent à 200 mètres, tandis que de plus récents encore, ceux datant de la période des Littorines, se trouvent à peine à 100 mètres au-dessus du niveau de la mer.

Ces derniers gisements, postérieurs à la disparition du glacier, sont considérés (ingénieusement ou insoutenablement) de la même manière par Holst. Toutefois, lorsqu'on écarte un pendule de la verticale et qu'on l'abandonne à lui-même, il oscille d'abord plusieurs fois, pour reprendre progressivement son repos.

Quelle fut la cause du haut niveau occupé jadis par la Scandinavie et l'Amérique du Nord? Holst fixe l'attention sur ce fait très remarquable que dans ces pays, de même qu'au Groenland, se trouvent les plus grandes étendues connues présentant les roches archaïques non recouvertes, fait qui n'est certainement pas dû au hasard. En Scandinavie, on trouve encore quelques lambeaux de Silurien et de Devonien, mais toutes formations plus récentes font complètement défaut, et Holst soutient que depuis la période devonienne, la Scandinavie, non seulement n'a pas été émergée, mais qu'elle s'est encore soulevée d'une manière continue et que ce soulèvement était le résultat de l'affaissement du fond de la mer dans une autre région, causé par l'apport incessant des sédiments.

Ce haut niveau occupé par la Scandinavie amena la formation du glacier; celui-ci provoqua l'abaissement de la température dans le restant de l'Europe (d'après Holst), et c'est ainsi que les Alpes, les Pyrénées, les Vosges, la Forêt-Noire, les Carpathes et le Caucase se couvrirent de glace à leur tour.

Dans cet exposé, on trouve un certain nombre de mouvements de l'écorce terrestre, mais de nature hypothétique très inégale. Il n'y a rien à objecter au fait que la Suède aurait occupé un niveau plus bas de 280 mètres qu'à présent, le fait étant parfaitement démontré par les anciennes lignes de rivage. Un soulèvement préglaciaire hypothétique de ± 1 000 mètres est moins bien établi, mais la profondeur des fjords le rend acceptable. Holst en cite encore un autre dont il ne fixe pas l'époque.

Ce dernier est destiné à expliquer l'origine de la flore actuelle, et celle-ci me porte à assigner à la Scandinavie au commencement du Postglaciaire un niveau plus élevé qu'à présent. Je ne crains pas d'admettre que la glaciation complète de la Scandinavie a eu pour

(1) Correspondant au Hesbayen de Belgique.

résultat l'anéantissement total de toute vie organique; ensuite, il me paraît bien dangereux d'admettre que des semences d'âge préglaciaire n'aient pas eu leur germe détruit.

Le premier soulèvement, se produisant immédiatement après la fusion du glacier, est une simple hypothèse destinée à expliquer la présence d'animaux postglaciaires en Suède. Je n'en tiens pas compte. Il est très possible: 1o que déjà en dessous de la glace, le fond des Belt et du Sund se soit trouvé au-dessus du niveau de la mer et qu'il s'y soit maintenu sans oscillations du sol, et 2° que ces bras de mer, qui gèlent encore souvent de nos jours, aient livré ainsi passage aux animaux. Ces dernières oscillations n'étant pas admises, il nous reste : 1o Un niveau élevé préglaciaire d'environ 1000 mètres, démontré par les fjords, et qui dut être très favorable à la glaciation;

2o Un niveau bas postglaciaire, basé sur les lignes de rivage aux cotes 280, 200 et 100 mètres. Celui-ci est le mieux démontré de tous. On peut en déduire un soulèvement par gradation jusqu'à l'époque actuelle;

3o Un niveau postglaciaire plus élevé, rendu admissible par la flore. D'après moi, les numéros 2 et 3 peuvent permuter; je crois avoir démontré combien il est facile de jongler avec des hypothèses et combien il est dangereux de le faire. Le papier est et restera toujours indulgent, même dans les deux sens.

II

L'auteur, dans son second travail, expose les considérations suivantes : A proprement parler, on n'a jamais discuté, en Suède, la succession de plusieurs périodes glaciaires, et cette idée, dès le principe, ne fut jamais combattue. D'après De Geer, le dernier glacier se serait étendu en Suède et en Finlande, jusqu'au 59° de latitude, et dans la zone de la mer Baltique jusqu'au 52°, soit jusqu'à l'Elbe et l'Oder.

-

I. Les moraines de fond. Ce que l'on a toujours considéré en Scanie (1) comme moraines de fond des deux périodes glaciaires, sont, d'après Holst, l'une la véritable moraine inférieure (celle qui se trouvait sous le glacier), l'autre la moraine intérieure (celle qui se trouvait dans ou sur le glacier).

La moraine inférieure est, comme d'habitude, plus bleuâtre; la supérieure, couleur de rouille. Ceci provient de la plus ou moins

(1) Suède méridionale.

grande oxydation des mélanges ferrugineux dans l'argile à blocaux et il serait (Holst) fort étonnant que l'argile à blocaux, la plus ancienne, fut toujours restée bleuâtre, sans passer au brun, pendant un laps de temps aussi long que la période interglaciaire. Pour moi, cet argument est de peu de valeur, parce qu'il est fort possible que la moraine couleur de rouille soit redevenue bleuâtre lorsque, recouverte par des dépôts plus récents, elle fut mise à l'abri de l'action atmosphérique. On constate en vérité absolument la même chose au sujet de nos limons marins et fluviatiles, qui pendant la sédimentation sont jaunes ou bruns et qui, plus tard, reprennent progressivement leur couleur bleuâtre jusqu'à un certain niveau en dessous de la surface.

D'après Holst, on constate aussi des différences pétrographiques (ce qui ne serait pas le cas si l'on avait affaire simultanément à des moraines de fond et d'intérieur). Les blocs erratiques de la moraine inférieure sont d'origine plus voisine, et cette moraine a plutôt le caractère d'une moraine locale. Ceux de la moraine supérieure proviennent de points plus éloignés, d'origine baltique. Ceci s'accorde bien avec l'existence des deux glaciations, comme Holst lui-même l'accorde; toutefois, en même temps, dans la direction du Nord, les deux moraines devraient horizontalement devenir indépendantes l'une de l'autre et l'on devrait pouvoir tirer une ligne de démarcation entre l'ancienne et la nouvelle moraine. En réalité, la chose n'est pas possible; dans la direction du Nord, les blocs d'origine baltique diminuent régulièrement, au lieu de disparaître brusquement. D'après Holst, ceci serait l'explication naturelle de l'apparition simultanée de deux fleuves de glace qui, de concert, se fondirent tantôt plus, tantôt moins. (Je ne puis comprendre comment ceci peut s'accorder avec les niveaux des deux moraines de compositions diverses superposées. L'exposé ou la traduction laisse à désirer.)

II. Après les dépôts non stratifiés, il est question de ceux qui le sont et qui seraient d'âge interglaciaire.

A. Argile de Lomma. - Holst conteste son âge interglaciaire, car ce limon n'est pas recouvert d'une moraine. Cette argile est probablement d'âge glaciaire récent.

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B. Dépôts de Klagerup. La description de ces formations n'est pas très claire; elles paraissent être constituées par de l'argile avec coquilles d'eau douce et renfermer des végétaux présentant un caractère très septentrional. Ces couches seraient effectivement comprises entre deux moraines de fond. D'après Holst, celles-ci ne seraient que les résultantes d'une oscillation du glacier.

1903. MÉM.

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