Imágenes de páginas
PDF
EPUB

D'après Gottsche, l'argile à blocaux supérieure, vu son épaisseur considérable, daterait de l'avant-dernière ou glaciation principale, et la faune marine aurait vécu pendant la première période interglaciaire. Je crois avec Zeise que cette observation est juste, quoiqu'elle ne soit pas formellement démontrée. Geinitz fait remarquer que dans chaque cas spécial, on n'a jamais trouvé trois couches d'argile à blocaux, ce qui, d'après moi, est tout naturel, vu que probablement la dernière glaciation ne s'est pas étendue jusqu'à Hambourg. Ce qui est très important, c'est que la faune des Mollusques ne soit pas arctique et qu'elle corresponde à la faune actuelle de la mer du Nord.

7° Ile d'Alsen, dans le Petit-Belt:

Argile à blocaux G3

Argile à Cyprines sans cailloux.

Argile à blocaux G2 jusqu'à

2m,00 à 3m,00

14,00

Dans l'argile à Cyprines, il y avait des coquilles de Cyprina islandica altérées et beaucoup de Diatomées, favorables à un climat tempéré. 8° lle d'Aroë dans le Petit-Belt:

[merged small][ocr errors][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Argile à Cyprines avec coquilles et Foraminifères de climat
tempéré, 12.

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Il est probable que les deux couches supérieures d'argiles caillouteuses doivent être considérées comme appartenant à la troisième période glaciaire et que ce dédoublement est le résultat d'une oscillation, interprétation contre laquelle je n'ai aucune objection à présenter. L'argile

à blocaux inférieure serait donc G2, et l'interglaciaire également İ2. Ce dernier contient des coquilles d'eau saumâtre, des Ostracodes (1), des Diatomées et des Végétaux de climat tempéré.

10° Marienburg, au Sud-Ouest d'Elbing:

[merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small]

Jentzsch rapporte la faune marine bien conservée à la seconde et Wahnschaffe à la première période glaciaire; ce qui, ici, importe peu. 11° Marienwerder, sur la Basse-Vistule :

Argile à blocaux, sable avec beaucoup de coquilles qui, pro-
bablement comme « moraine locale », ont été remaniées à

proximité du fond de la mer ou d'un banc coquillier .. 19,00

[blocks in formation]

Sable et gravier avec beaucoup de coquilles appartenant à
la faune actuelle de la mer du Nord, plus Yoldia arctica .

8,00

0,15

[ocr errors][merged small]

Deux petites couches d'argile à blocaux

Gravier, sable et argile sans coquilles

Cette coupe n'est pas tout à fait incontestable, parce qu'elle est formée de plusieurs petites coupes; sauf cette réserve, elle se raccorde bien aux précédentes.

Je puis encore ajouter les détails ci-après, tirés de la notice no IV: 12o Le banc d'huîtres de Blankenese, près de Hambourg :

[blocks in formation]

14° Tarbeck, à l'Est de Neumunster :

Banc d'huîtres, déjà décrit en 1835, considéré d'abord

comme préglaciaire, puis comme i2.

Argile à blocaux (probablement G2).

Banc d'huîtres.

Sable avec débris septentrionaux, cailloux, etc., provenant
probablement de l'argile à blocaux G2 (?).

IV

1,60

Gottsche, à la fin du mémoire n° IV, en arrive à la conclusion que l'existence d'une faune préglaciaire en Sleswig-Holstein n'est pas prouvée d'une manière certaine et que l'on peut accepter l'existence de deux faunes marines différentes (I et 2) d'àge interglaciaire. D'après Sars (Mollusca Regionis Arctica), il distingue dans le Diluvium : 1o Une faune arctique comme celle qui vit actuellement sur les côtes du Groenland, de l'Islande et du Spitzberg. Ses espèces caractéristiques sont Yoldia arctica et Tellina calcarea;

2o Une faune boréale, comme celle qui vit aux Loffoden et sur les côtes de Finmark, donc en Norvège, au Nord du cercle polaire; ses espèces caractéristiques sont : Leda pernula, Axinopsis orbicularis, Cyrtodaria siliqua et Natica Groenlandica;

5o Une faune tempérée dont le caractère est très uniforme, malgré les différences que présentent les couches sédimentaires. A ce niveau appartiennent les bancs d'huîtres, l'argile à Cyprines, etc.; dans cette dernière, on trouve fréquemment la Cyprina Islandica, mais elle n'est pas caractéristique de ce groupe, car on la rencontre aussi dans le précédent. Les caractéristiques sont Ostrea edulis et Nassa reticulata.

Le géologue danois Madsen, après examen des Foraminifères, a de même proposé un groupement des faunes comme suit :

A. Faune tempérée.

B. Faune arctique ou boréale.

1. Facies plus chaud.
2. Facies plus froid.

Le n° 5 de Gottsche et A1 de Madsen correspondent presque entièrement entre eux, de même que 2 avec A2 et 1 avec B, de manière que, pour en finir, il est certain ou probable que la faune 12 de S-H est tempérée et que toutes les faunes qui sont, sûrement ou probablement, İ1, ou préglaciaires, peuvent appartenir aux trois groupes.

Geinitz condense ses conclusions en disant : « En présence d'un grand nombre de découvertes de coquilles remaniées, le chiffre de celles que l'on peut considérer avec certitude comme originales est exceptionnellement petit. » Il me semble que cela est fort exagéré et en même temps mon opinion est que le nombre des dernières, auxquelles se rattachent avec quelques réserves mes deux premières catégories (comme troupes de secours irrégulières), est suffisant pour prendre une décision.

D'après Geinitz, il est inutile de penser à des périodes interglaciaires bien déterminées, indépendantes, et l'on peut tout expliquer par de grandes oscillations du bord du glacier pendant une seule époque glaciaire. Il en appelle pour cela au géologue bien connu, le Dr Henry Schröder, qui s'exprime ainsi : La grande parenté de la faune (tempérée) diluviale avec celle de nos jours rend l'existence d'un climat tempéré possible; prouvé, il ne l'est pas, car les espèces prises dans leur ensemble s'avancent loin vers le Nord. De même, les différences entre la faune actuelle de la mer du Nord et l'ancienne faune arctique ne sont pas suffisantes pour imprimer un caractère interglaciaire à la première. Il me paraît aller trop loin et se met en contradiction avec lui-même. (voir p. 321).

Avant d'en arriver moi-même à une conclusion, je donnerai, d'après J.-G. Jeffreys (British Conchology), les limites extrêmes entre lesquelles les espèces de la faune diluvienne de la mer du Nord se rencontrent. Le jugement final reposera donc sur des bases plus sûres :

1. Cardium edule L. : Islande, Laponie russe et la mer Égée.

2. Cardium echinatum L. Groenland, les Feroë, la mer Égée et les Canaries.

[merged small][ocr errors][merged small]

Blanche, Nouvelle-Zemble, Espagne, Sicile.

4. Corbula gibba Olivi: Loffoden, mer Egée et Canaries.

5. Mactra subtruncata Da Costa : Finmark, Sicile.

6. Scrobicularia piperata Gmel: Bergen en Norvège, Malaga, Sicile.

7. Tapes virginea L.: Norvège septentrionale, mer Égée. (Parait plutôt une espèce méridionale que septentrionale.)

8. Cyprina islandica L. : Toutes les mers du Nord de l'Europe et de l'Amérique, jusqu'au Boulonnais et Cherbourg.

9. Ostrea edulis L. : De l'Islande à Naples et dans la mer Adriatique; ne se trouve pas sur les côtes du Groenland.

10. Mytilus edulis L.: Du cercle polaire au Maroc et dans la mer Égée.

11. Nassa reticulata L.: Drontheim, Méditerranée, Adriatique et mer Noire.
12. Cerithium reticulatum Da Costa : Loffoden, Canaries et mer Égée.
13. Littorina littorea L. Groenland et mer Blanche, jusqu'à Lisbonne.
14. Scalaria communis Lam. : Finmark, jusqu'aux Canaries, mer Egée.

[blocks in formation]

Il résulte de cet examen qu'aussi bien que Schröder, qui conclut d la faune interglaciaire à la possibilité d'un climat plus froid, je pt conclure à la possibilité d'un climat plus chaud. La plupart des espèce ont une large répartition géographique. Les régions les plus circotscrites sont celles des n° 6, 7, 11 et 12, qui certainement n'ont pas caractère arctique et dont la limite septentrionale est influencée par l Gulfstream. Le n° 7 est, comme Jeffreys le dit, plutôt une espèce merdionale. D'autre part, le n" 8 ne dépasse pas le parallèle de Cherbourg Summa summarum; je crois que le plus sûr est de laisser la chos dans son état actuel et de considérer l'importante faune comme idestique à l'actuelle sous notre latitude. Il s'ensuit que les conditions climatériques de la période pendant laquelle elle vivait étaient le mêmes que celles dont nous pouvons nous réjouir. L'état du grand glacier ou des glaciers secondaires n'aura pas eu grande différence avec ceux de nos jours et, par suite, il y eut bien deux périodes inter glaciaires. Peut-être de nouvelles recherches en Scandinavie fourniront-elles de nouvelles preuves. Le commencement initial et la fin finale de chaque période interglaciaire amenaient un climat arctique et, par là même, une faune arctique; entretemps, il régnait un climat tempéré analogue à l'actuel. L'Interglacialisme n'est pas mort, mais bien vivant.

V

L'auteur du travail n° V tâche de démontrer que l'Interglacialisme dans l'Allemagne du Nord n'a pas le même caractère que dans les Alpes, de manière qu'en 1886 Dames n'admettait que deux périodes glaciaires et que ce ne fut qu'en 1895 que Keilhack introduisit la division ternaire. Gottsche et Wahnschaffe s'y rallièrent, de même que Madsen en Danemark, tandis qu'en Suède De Geer maintenait les deux périodes. Torell ne s'est jamais prononcé sur cette subdivision; Wright et Upham, dans l'Amérique du Nord, maintinrent sans hésiter l'unitarisme, et Holst et Geinitz se rallièrent à eux, de même que Wolff, qui, en même temps, présenta quelques observations très indépendantes, savoir :

1° Holst attache une grande importance à ce que des dépôts interglaciaires nettement définis font défaut en Suède. Wolff répond à ceci que la Suède fut complètement rabotée par le glacier et que, par là même, il ne fallait pas s'attendre à y trouver grand'chose (ce que j'admets).

[ocr errors]
« AnteriorContinuar »