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tion d'une solution d'un gaz dans l'eau. Il adsorbe le gaz autour de ses grains au point d'en libérer une notable partie. L'enveloppe de gaz formée autour des grains fait obstacle au tassement, mais comme cette enveloppe est dans un état d'équilibre instable, elle finit par disparaître et le tassement s'achève.

7. Si l'on agite avec du sable une solution mutuelle de deux liquides n'ayant pas, l'un pour l'autre, une trop grande affinité, on constate que la solution change de composition. Le sable concentre autour de lui le liquide pour lequel il a le plus d'affinité, de sorte que la proportion de l'autre devient plus forte dans la partie éloignée du sable.

8. L'eau dans laquelle du sable se trouve suspendu accuse une densité plus grande que celle de l'eau pure. La différence peut dépasser 10 %.

9. Du sable mêlé d'eau se comporte comme un liquide particulier : il traverse même de l'eau pure sans lui abandonner celle qu'il retient autour de ses grains.

10. Les gaz dissous dans les liquides sont l'obstacle le plus grand au tassement rapide du sable, mais ils ne sont pas seuls à agir. La couche de liquide qui adhère aux grains de sable retarde, de son côté, le tassement d'autant plus qu'elle est plus fine, sans doute parce que sa solidité grandit à mesure que son volume diminue.

11. Du sable qui s'imbibe librement d'eau, de manière que l'air puisse s'en dégager, ne foisonne pas si le niveau de l'eau d'imbibition est égal ou inférieur à la surface libre du sable. Dans le cas contraire, c'est-à-dire si l'eau pénètre dans le sable sous une certaine pression, même faible, le foisonnement a lieu; c'est qu'alors l'eau pourra faire équilibre et même soulever la masse de sable et d'eau qui fonctionne comme un corps unique et dont la densité apparente est supérieure à celle de l'eau pure.

1903. MÉM.

3

LE

BASSIN HOUILLER DE LA CAMPINE

PAR

J. KERSTEN (1)

Inspecteur général des Charbonnages patronnés par la Société Générale
pour favoriser l'Industrie Nationals.

Planches I et II.

Depuis la découverte du bassin houiller de la Campine en août 1901, les recherches se sont multipliées et ont fourni un faisceau de renseignements dont la coordination permet de se faire une idée de la constitution probable du nouveau bassin.

On possède actuellement des données sur les morts-terrains et sur le terrain houiller et on peut même, jusqu'à un certain point, prévoir l'existence de failles qui découperaient le gisement en de grands quadrilatères, ayant bougé les uns par rapport aux autres.

Nous examinerons successivement tous les faits acquis en ajoutant l'interprétation qu'on peut leur attribuer.

LIMITES DU BASSIN.

Actuellement, il existe en Campine une cinquantaine de sondages dont 37 ont atteint le terrain houiller, 7 ont donné des résultats négatifs et 6 sont en activité.

Parmi ceux qui ont donné des résultats négatifs, il y a lieu de citer tout particulièrement celui de Kessel, dans la province d'Anvers, et ceux de Hoesselt et de Lanaeken, dans le Limbourg. Ce dernier a été achevé

(1) Communication faite à la séance du 16 décembre 1902 de la Société belge de Géologie, de Paléontologie et d'Hydrologie.

en 1899, avant que le sondage d'Asch n'ait démontré la présence du terrain houiller en Campine.

Le sondage de Kessel a rencontré sous les terrains secondaires, à la profondeur de 610 mètres, le Calcaire carbonifère, qui a été percé sur une hauteur de 40 mètres; au-dessous, on a trouvé le terrain devonien.

A Hoesselt, au sortir du Crétacé, la sonde a touché, à la profondeur de 191,70 un phyllade noir qui a été rapporté à l'étage revinien du Cambrien.

Enfin, à Lanaeken, on a atteint le terrain houiller, puis le Calcaire carbonifère, à la profondeur de 278 mètres. A cet endroit, le Houiller n'avait que quelques mètres d'épaisseur et il était représenté simplement par des schistes.

Ces trois sondages ont une grande importance, en ce sens que ceux de Kessel et de Lanaeken jalonnent vraisemblablement la limite Sud du bassin et que celui de Hoesselt fait perdre l'espoir, un certain temps entretenu, de voir le bassin houiller de Liége se relier par un faisceau exploitable à celui de la Campine. De plus, la rencontre du calcaire carbonifère à Kessel rend peu probable le passage du terrain houiller sous la ville d'Anvers.

Jusque maintenant, il est impossible d'indiquer d'une façon quelconque où peut se trouver la limite septentrionale; tous les sondages ont été pratiqués dans des endroits où le terrain houiller s'infléchit toujours vers le Nord, le Nord-Est ou le Nord-Ouest, et on n'a encore constaté nulle part des traces de relèvement qui pourraient faire pressentir l'autre versant du bassin.

MORTS-TERRAINS.

L'épaisseur des morts-terrains est très variable: la puissance minima reconnue jusque maintenant a été de 406 mètres, aux environs de la Meuse, et la puissance maxima, de 775 mètres, dans la province d'Anvers.

Pour la partie explorée à ce jour, les profondeurs moyennes obtenues en prenant les moyennes arithmétiques des résultats des sondages.

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On voit donc d'après cela que loin de se relever dans la province

d'Anvers, comme on l'avait cru tout d'abord, les morts-terrains s'y infléchissent au contraire.

Nous avons tracé sur une carte au 320 000° (planche I) des courbes de niveau dont l'équidistance est de 50 mètres et qui représentent l'allure de la base des morts-terrains ou, si l'on aime mieux, l'allure du toit du Primaire, rapporté au niveau de la mer à Ostende.

Comme on peut le voir, cette allure est assez régulière et, d'une manière générale, la surface du terrain primaire s'enfonce régulièrement vers le Nord-Nord-Est du pays avec une pente qui semble être un peu moins forte que celle des couches de houille. Ce n'est qu'aux environs de la Meuse que l'on voit les courbes se redresser et se rapprocher : ce mouvement indique la présence d'un anticlinal qui séparerait le bassin belge du bassin hollandais et que les couches de houille contourneraient vers le Nord pour se réunir.

Aux environs d'Opglabbeek, on voit que les courbes s'écartent davantage l'une de l'autre et que trois sondages distants entre eux d'environ 2 kilomètres ont rencontré le terrain houiller à peu près à la même profondeur. Il y a donc en ce point comme un aplatissement de la surface du terrain houiller.

Quant à la composition même des morts-terrains, on peut dire qu'elle est surtout différente quand on va de l'Est à l'Ouest. A l'Est, c'est-àdire dans le Limbourg, on constate la présence de grandes épaisseurs de sables tertiaires allant en augmentant vers le Nord, direction vers laquelle descendent également les morts-terrains. Ces sables se sont montrés aquifères. Au-dessous de ces sables, on rencontre le Crétacé supérieur, représenté principalement par du calcaire et des

marnes.

Dans la province d'Anvers, au contraire, les sables tertiaires diminuent d'importance pour faire place à de puissantes assises d'argiles rupelienne et tongrienne, mais ce qui y domine, c'est surtout le Crétacé supérieur représenté par les marnes dures à silex du Sénonien et les couches verdâtres du Hervien. En certains points, on rencontre des bancs de silex alternant avec de minces lits de marne, sur des hauteurs atteignant 50 mètres.

Les sables de la province d'Anvers ne contiennent probablement pas d'eau. En effet, pendant leur forage, ils absorbent l'eau qui sert au curage du trou.

Il y a cependant certaine réserve à faire au sujet de la conclusion à tirer de ce fait, qui n'est pas suffisant pour prouver d'une façon péremptoire l'absence de nappes aquifères.

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