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Et disons avec lui, pour terminer, que quelles que soient les opinions au sujet de la phylogénie et de la classification, il ne peut y avoir doute sur un point: c'est que ces nouvelles découvertes ouvrent un vaste champ à la paléichthyologie. C'est la raison pour laquelle nous avons cru utile de les faire connaître à la Société belge de Géologie.

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Fig. 17. P. Milleri.

ENVIRON MOITIÉ DE GRANDEUR NATURELLE.

(Restauration de Traquair. Traité de Smith Woodward.)

A vu de dos, B du côté ventral, C du côté gauche. orb. orbites réunis en biscuit; op. operculum; m. mâchoires supérieures (?) avec échancrure latérale pour les organes olfactifs; ap. appendices latéraux avec j articulation.

.ap.

Fig. 18.- Acanthaspis decipiens. PARTIE ANTÉRIEURE VUE DU CÔTÉ

VENTRAL.

Devonien inférieur du Spitzberg. L'appendice ess ici manifestement une dépendance de la caripace non libre et mobile.

Les figures sont données pour montrer qu'il n'y a aucune ressemblance avec les membres pais normaux des vertébrés.

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Chacun se rappellera que du 8 au 15 août 1901, une excursion mémorable, brillamment conduite par notre éminent confrère, M. le Prof J. Gosselet, et à laquelle plusieurs de nos confrères parisiens avaient pris part, nous avait permis d'étudier, entre Chauny, Laon et Reims, les facies régionaux des couches éocènes du bord Nord du bassin de Paris.

Lors de cette intéressante course, beaucoup d'entre nous avaient été frappés de la ressemblance complète existant entre certains facies de l'Éocène inférieur du Laonnais et ceux qui nous sont familiers en Belgique; aussi, à la fin de l'excursion, avait-on décidé de se retrouver, l'année suivante, dans notre pays, afin de saisir sur place ces ressemblances, pour en tirer des conclusions au sujet du synchronisme, aussi précis que possible, qu'il serait désirable d'établir entre les couches françaises et celles qui leur correspondent en Belgique.

C'est cette idée qui a été réalisée en partie par l'excursion organisée par notre Société en août 1902.

Nos propositions ayant reçu bon accueil, les excursionnistes se sont rassemblés, le samedi 23 août, à Mons, dans la soirée, à l'Hôtel de l'Espérance.

Après le repas pris en commun, le Bureau de la session a été constitué.

M. Gosselet a été nommé président; MM. Pellat et Dollfus, viceprésidents, et M. Leriche, secrétaire.

Assistaient à la réunion MM. Pellat, G. Dollfus, E. Ramond, Leriche, J. Cornet, E. Van den Broeck, Paquet, J. Cooreman, Rolland, Dr Gilbert et A. Rutot.

Le programme des excursions, qui avait été élaboré par les soins de la Société, a ensuite été mis en discussion.

A la demande de nos confrères français, ce programme a été réduit d'un jour et adopté comme suit :

Dimanche 24 août : course à Erquelinnes et à Leval-Trahegnies. Lundi 25 août course aux environs de Mons.

Mardi 26 août : course à Vaulx lez-Tournai, puis entre Blaton et Hautrage.

Mercredi 27 août course aux environs de Bruxelles et clôture.

M. A. Rutot avait compté faire, à la même séance, un exposé de ce que devaient montrer les diverses courses adoptées, mais l'heure tardive n'a pas permis de réaliser ce point du programme.

PREMIÈRE JOURNÉE.

DIMANCHE 24 AOUT.

Course à Erquelinnes et à Leval-Trahegnies.

I. Les sablières d'Erquelinnes.

Le dimanche, à 7 h. 58 du matin, les excursionnistes quittaient Mons pour arriver à 9 h. 15 à Erquelinnes, où ils rencontraient MM. Gosselet et Ladrière.

Aussitôt, on s'est dirigé vers la frontière française, où une seule des grandes sablières existant autrefois dans cette région est encore en exploitation.

Vers 1880, cinq magnifiques sablières, que M. A. Rutot a étudiées

et décrites en 1881 (1), s'alignaient du Nord au Sud, entre le chemin. de fer d'Erquelinnes à Binche et la frontière française.

De nos jours, les deux sablières existant sur le territoire belge sont abandonnées, tandis que les trois autres, se trouvant sur le territoire français, se sont déplacées et modifiées et se réduisent à une seule grande exploitation, qui est celle que nous avons visitée.

Les mêmes sablières avaient également reçu la visite de la Société géologique de Belgique lors de son excursion, en septembre 1882, aux environs de Mons. Le regretté Alph. Briart a rédigé le compte rendu de cette excursion, paru en 1884, et a très bien figuré la coupe visible dans l'une de ces exploitations.

D'après ce que nous avons pu juger au premier coup d'œil, la sablière s'est enfoncée plus avant dans la colline que précédemment, de sorte que la coupe est, actuellement, sensiblement plus haute qu'autrefois.

En 1880, la sablière présentant la coupe la plus complète montrait :

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Fig. 1. COUPE PRISE DANS UNE SABLIÈRE A ERQUELINNES EN 1880.

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(1) A. RUTOT, Sur la position stratigraphique des restes de mammifères terrestres recueillis dans les couches de l'Éocène de Belgique. (BULL. DE L'ACAD. ROY. DE BELGIQUE, 3e série, t. I, no 4, 1881.)

1903. MÉM

25

A. Craie blanche (probablement craie de Saint-Vaast), avec lit mince superficiel d'argile brune d'altération.

B. Sable jaune-brun, glauconifère, à Ostrea bellovacensis bivalves

4m,50

C. Petit lit graveleux, horizontal, avec cailloux roulés, dents de squales nombreuses, fragments de carapaces de tortues, etc.

D. Couche d'abord sableuse, brune, se chargeant rapidement d'argile en montant et passant à un sable très argileux. Des tubes d'annélides sont visibles dans cette couche marine.

0.02

4,00

E. Lit de gravier plus ou moins abondant, formé soit de cailloux roulés de silex, soit de galets d'argile brune provenant du ravinement de la couche D précédente. Ce gravier renferme de nombreuses dents de squales roulées.. 0.50 F. Sables grossiers, jaunes, irrégulièrement stratifiés, avec lits graveleux vers le bas, avec débris de mammifères terrestres et de reptiles d'eau douce. . 4,00 G. Mêmes sables obliquement stratifiés, avec lentilles de marne gris pâle, renfermant des empreintes végétales

H. Sable demi-fin, jaunâtre ou verdâtre, en stratification horizontale légèrement ondulée, avec linéoles argileuses vers le haut

1. Limon quaternaire, altéré, probablement hesbayen, avec quelques cailloux épars à la base

3,00

4,00

2.00

La coupe de la sablière actuelle, que nous avons sous les yeux, est semblable, mais, vers le bas, elle présente une simplification en ce sens que le lit graveleux horizontal à dents de squales C et le sable argileux à tubulations d'annélides D qui le surmonte, ne sont plus visibles.

Il y a actuellement contact immédiat du gravier E sur le sable glauconifère B, à Ostrea bellovacensis.

Les sables grossiers stratifiés obliquement, F, avec un important gravier de cailloux roulés à la base, E, sont bien développés, mais, par suite de la hauteur plus grande de la paroi, il semble que les sables H sont plus largement représentés que précédemment et que, à sa partie supérieure, difficilement accessible, la sablière doit montrer plus de couches qu'on n'en voyait autrefois.

Malheureusement le temps pressait, car nous devions atteindre Grand-Reng à midi pour prendre le train en destination de Leval; aussi se borna-t-on à l'étude des couches inférieures, les plus facilement accessibles et certainement les plus intéressantes.

C'est M. A. Rutot qui s'est chargé d'expliquer la coupe.

Il a pu d'abord montrer, au fond d'un petit trou creusé en contre-bas du sol de la sablière, la craie blanche, pure, un peu argileuse, sans silex, représentant l'une des deux assises inférieures du Sénonien, soit la Craie de Trivières à Belemnitella quadrata (assise de Herve), soit la Craie de Saint-Vaast à Actinocamax verus (assise d'Aix-la-Chapelle).

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