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Puisque, pendant l'émersion, les rivages reculaient vers le NordOuest, les fleuves suivirent nécessairement la mer en retraite, et selon le point où l'on se place, ils vinrent jeter une perturbation plus ou moins profonde au milieu du dépôt sableux marin normal d'émersion L4d.

Selon que l'on se place tout à fait sur le bord du courant fluvial ou au milieu de ce courant, on constate aisément le plus ou moins de trouble apporté dans la sédimentation par les effets mécaniques du courant fluvial. (Voir les figures 2, 3 et 4.)

Ces effets se remarquent surtout facilement en Hesbaye, parce que le bras du fleuve landenien qui s'y jetait dans la mer est sensiblement moins large et moins puissant que celui qui se jetait vers Erquelinnes, et aussi parce qu'il se trouve en entier sur le territoire belge, ce qui nous a permis de l'étudier d'une manière complète, grâce au levé détaillé de la Carte géologique (1).

Si nous nous plaçons sur le bord du courant fluvial, vers Perwez d'une part (rive gauche), vers Saint-Trond ou Léau d'autre part (rive droite), nous constatons un passage insensible vertical et latéral entre le sable purement marin L1d et ce que l'on est convenu d'appeler le << Landenien supérieur ». (Voir fig. 2.)

On voit le sable marin d'émersion L1d perdre peu à peu sa glauconie, de gris-vert passer au blanc et devenir un peu plus grossier. En même temps, la stratification devient mieux marquée et elle a une tendance à devenir ondulée au lieu d'être régulière et horizontale.

Au fur et à mesure qu'on se rapproche de Landen, centre du courant fluvial, on constate la disparition progressive et continue du facies marin d'émersion et son remplacement équivalent par du sable blanc à allure de plus en plus irrégulière et tourmentée; en outre, des taches ligniteuses, des lits noirs ligniteux, des alternances d'argile ou de marne se montrent vers le sommet des sables non glauconifères.

Bientôt, en se rapprochant de Landen, la séparation nette qu'il était impossible de préciser entre L1d et le facies noté L2, c'est-à-dire entre le Landenien inférieur et le Landenien supérieur, se précise; en effet, des lits graveleux apparaissent à la base des sables L2 et, vers Orp-leGrand et Landen, un lit continu de cailloux, comme à Erquelinnes, indique une séparation nette et précise entre les deux termes du Landenien.

(1) Voir, pour justification partielle parue. les Explications des feuilles : Landen, Saint-Trond et Heers, du Service de la Carte géologique du royaume, levée et publiée à l'échelle du 20 000°, sous la direction de M. É. Dupont. Texte relatif à l'Éocène par M. A. Rutot.

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Fig. 2. COUPE-DIAGRAMME ENTRE PERWEZ, LANDEN ET SAINT-TROND MONTRANT LES RELATIONS EXISTANT ENTRE LE LANDENIEN INFÉRIEUR MARIN

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ET LE SOI-DISANT LANDENIEN SUPÉRIEUR.

m. Gravier de base du Landenien supérieur (L2), localisé vers le

milieu du courant fluvial, surmonté de sables blancs,
grossiers, à stratification oblique et entrecroisée, comme à
Erquelinnes.

n. Sable blanc plus régulièrement stratifié, caractérisant un
courant moins rapide que celui indiqué par le sable gros-
sier précédent et renfermant des lentilles de marne blanche
qui, en se décalcarisant, se transforment en lentilles d'argile
grise, pure et plastique (1).

(1) L'effet de cette décalcarisation s'observe très bien dans les lentilles épaisses. On y voit nettement l'argile grise d'altération sur tout le pourtour de la lentille, tandis que le centre est resté marne blanche normale.

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COUPE-DIAGRAMME ENTRE WAVRE, TIRLEMONT ET LÉAU, MONTRANT LES RELATIONS EXISTANT ENTRE LE LANDENIEN INFÉRIEUR
ET LE LANDENIEN SUPÉRIEUR FLUVIO-MARIN.

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m. Sables blancs plus ou moins grossiers, rarement graveleux,
à stratification entrecroisée vers le bas, ondulée vers le
haut (L2).

n. Sable blanc avec lentilles de marne blanche et lits de lignite,
bancs de grès blanc mamelonné à végétaux et bois silicitiés,
au sommet (L2).

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Fig. 4.

COUPE-DIAGRAMME ENTRE JAUCHE, S.-E. LANDEN ET LOOZ, MONTRANT NETTEMENT LA VALLÉE DU FLEUVE LANDENIEN SUPÉRIEUR
CREUSÉE AU TRAVERS DES DÉPÔTS DU LANDENIEN INFÉRIEUR ET ÉTABLISSANT SON FOND SUR LE TERRAIN CRÉTACÉ.

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d. Sable d'émersion marine (L1d).

m. Gravier épais, dédoublé, avec sables grossiers et graveleux,
base du Landenien supérieur (L2), surmonté de sables
grossiers obliquement stratifiés.

n. Sable à allure ondulée avec lits d'argile et de lignite.

Toutefois, dans ce dernier cas, le sable d'émersion L1d n'est plus visible et l'on reconnaît que l'ensemble de ce qu'on appelle Landenien supérieur repose directement sur le dépôt marin de fond L1c, que l'on reconnaît être énergiquement raviné, à tel point, parfois, que le gravier de base de L2 est rempli de fragments roulés des grès argileux glauconifères L1c.

Une coupe Perwez-Landen-Saint-Trond, dirigée Sud-Ouest-NordEst au travers du courant fluvial landenien à son embouchure, donne donc l'allure reproduite à la figure 2.

Au sommet, on trouve des sables blancs, des bancs de grès blanc mamelonnés à végétaux, des lits de lignite plus ou moins purs, plus des bois silicifiés, etc.

Les termes met n donnent bien l'échelle stratigraphique complète de ce que l'on appelle communément «< Landenien supérieur » (L2).

La coupe Perwez-Landen-Saint-Trond a été choisie parce qu'elle correspond à la position moyenne du débouché du fleuve landenien dans la mer, là où le courant avait encore la force d'amener des cailloux dans le thalweg.

Si l'on se reporte plus au Nord-Ouest, c'est-à-dire si l'on étudie la coupe Wavre-Tirlemont-Léau, parallèle à la première, mais passé l'embouchure, c'est-à-dire vers le large, tous les caractères accentués que nous venons d'indiquer s'atténuent et le diagramme prend l'aspect que l'on peut remarquer à la figure 3. (Voir p. 399.)

Ici, les sables L2 ne ravinent plus sensiblement le terme L1c, ils se développent simplement au détriment du sable d'émersion Lid, et la limite entre L1 et L2 devient imprécise et très difficile à tracer.

Si, au contraire, nous traçons une coupe au Sud-Est de celle de Perwez-Landen-Saint-Trond, partant par exemple de Folx-les-Caves ou de Jauche et passant au Sud-Est de Landen, l'allure générale se modifie encore sensiblement, ainsi que l'indique la figure 4. (Voir p. 400.) Nous nous trouvons alors en travers du plein courant fluvial, là où se voient le mieux les effets de l'érosion.

Au Sud-Est d'Orsmael, à 5 kilomètres au Nord de Landen, j'ai recueilli, dans le gravier de base du Landenien supérieur, ravinant énergiquement L4c, la faune de vertébrés suivante, déterminée par M. L. Dollo :

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