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C'est bien là la faune du conglomérat de Cernay.

Tout cet ensemble de faits que nous avons si bien et si longuement étudiés à l'embouchure du fleuve landenien de Hesbaye, nous le retrouvons à la frontière Sud du Hainaut, mais sur une plus large échelle.

Vers Erquelinnes, nous sommes dans une position en tout semblable à celle comprise entre Perwez et Landen, c'est-à-dire que nous nous trouvons à l'intérieur du delta, vers la rive gauche.

Ici, comme aux environs de Landen, nous voyons les sédiments du fleuve landenien, avec important cailloutis à la base, ravinant énergiquement le Landenien inférieur, avec faune contemporaine d'Orsmael et de Cernay.

A Grand-Reng, où nous sommes au Nord d'Erquelinnes, nous avons tout lieu de croire que le Landenien supérieur, au moins aussi épais que l'ensemble du Sparnacien, en France, peut l'être en maints endroits, a entièrement raviné le Landenien inférieur marin et repose directement sur la craie.

Plus vers le Nord-Est, vers Binche, le fait devient évident; le Landenien supérieur, à base très caillouteuse, après avoir entièrement raviné l'Eocène inférieur, repose directement sur le Crétacé et parfois même sur le Primaire.

Pour ce qui concerne le delta landenien du Hainaut, la ville de Binche est située à peu près dans la même position médiane que Landen en Hesbaye et, en effet, lorsque l'on continue vers le Nord et le Nord-Est, on voit le Crétacé réapparaître sous le Landenien supérieur, puis successivement tous les termes du Landenien inférieur marin, à mesure que le facies fluvial s'atténue, puis disparaît.

Le delta d'Erquelinnes était non seulement environ trois fois plus large que celui de Landen, mais le débit des eaux douces était dès lors en proportion.

Aussi, alors que s'éloigner de 1 ou 2 kilomètres soit vers le NordOuest, soit vers le Sud-Est de la ligne Perwez-Landen-Saint-Trond suffit pour nous montrer des allures fort différentes dans la coupe du delta de la Hesbaye, ici l'effet moyen d'érosion que l'on constate sur la ligne Erquelinnes - Binche - Haine - Saint-Pierre se reproduit jusque passé 6 kilomètres à l'Ouest de Binche, car, dans la tranchée du chemin de fer située à l'Est de la halte de Villereille-le-Sec, et dans de petites sablières voisines, on peut encore constater l'existence du ravinement de la craie blanche par les sédiments fluviaux, alors qu'au Sud, vers Aulnoye, et au Nord, à Villers-Saint-Ghislain, les dépôts marins du Landenien inférieur, analogues à ceux de la coupe Wavre-Tirlemont-Léau, apparaissent, tandis que si l'on recule vers le Sud-Est de Binche, ce sont les facies continentaux comme ceux de la coupe Jauche-Looz qui

se montrent.

On sait en effet, par le levé de la Carte géologique, que l'Entre-Sambreet-Meuse ne renferme guère que des sédiments fluviaux du Landenien supérieur, reposant directement sur le Primaire.

Par cet ensemble considérable de faits, M. Rutot estime qu'il a démontré non seulement l'existence de l'embouchure de deux fleuves ou de deux bras distincts d'un même fleuve le long du rivage Sud-Est de la mer landenienne, mais encore que ces fleuves, qui ont suivi la mer en retraite pendant l'émersion marine, sont venus troubler le dépôt marin normal d'émersion, le sable Ltd, soit en se mélangeant, soit même en se substituant à lui, et dès lors il est tout naturel que les deltas ayant avancé vers l'Ouest à mesure que la mer landenienne se retirait, le courant fluvial proprement dit ait creusé son chenal profond d'abord au travers des facies marins jusqu'à venir reposer directement soit sur le Crétacé, soit sur le Primaire.

Et voilà comme quoi M. Rutot ne reconnaît pas, au point de vue scientifique strict, l'existence d'un terme landenien supérieur, celui-ci étant absolument contemporain du sable marin d'émersion Ltd, dont il ne constitue que le facies d'eau douce.

Mais là ne sont pas les seuls dépôts landeniens existant en Belgique. En effet, la mer du Landenien inférieur ne s'étendait pas indéfiniment vers le Nord-Ouest, car, dans la région Nord-Ouest de notre pays, nous constatons que le Landenien marin bien caractérisé ne s'avance guère au delà de la Lys, et que de ce côté la mer était bordée par une côte basse, lagunaire, où des alternatives d'influences marines et d'eau douce ont causé l'établissement d'un régime saumâtre très nettement

caractérisé, paraissant se rattacher directement au Sparnacien français et au Woolwich and Reading beds du bassin de Londres.

Ce facies particulier du Landenien n'est nulle part accessible à l'observation directe, mais un bon nombre de sondages profonds de la Flandre l'ont traversé, et l'on possède à son sujet des renseignements satisfaisants.

Un examen des très nombreux grands sondages effectués dans les deux Flandres montre que le Landenien normal, constitué par ses quatre termes gravier de base L1a, sable d'immersion L1b, sable argileux de fond L1c et sable d'émersion L1d, existe partout dans la région de Renaix et de Flobecq, de Ninove, d'Alost, de Grammont, d'Audenarde, de Wetteren, de Dottignies, d'Estaimbourg, de Mouscron, de Menin et de Courtrai.

Selon les points observés, les divers termes sont plus ou moins bien représentés, parce que, par exemple, dans la région de Grammont, Ninove et Audenarde, il existe un haut fond de roches primaires, ce qui a empêché le sédiment argileux L1c, caractérisant la profondeur, de se déposer.

Mais le facies général est bien marin.

Le facies sparnacien du Landenien a été rencontré plus ou moins nettement dans les puits artésiens de Bailleul, Roulers, Lichtervelde, Beernem, Ostende, Blankenberghe, Mariakerke lez-Gand et Gand, et encore, dans un certain nombre de cas, à Gand, à Ostende et Bailleul, par exemple, la partie inférieure des dépôts parait marine après avoir été poldérienne à la base.

Il semble donc que pendant l'immersion landenienne (L1a, L/b), la région basse du Nord-Ouest de la Flandre, c'est-à-dire celle comprise au Nord d'une ligne passant au Sud de Bailleul, entre Ypres et Werwicq, entre Iseghem et Courtrai, à Deynze, au Sud et à l'Est de Gand, a été soumise à un régime poldérien (dépôt d'argile plastique).

Pendant la période d'immersion marine, alors que vers le centre de la Belgique le dépôt de fond L1c s'étalait, le sol de la région basse du Nord-Ouest s'était légèrement affaissé ; ce qui avait permis à la mer de déposer, sur les argiles poldériennes, une couche de sable vert. glauconifère.

Ce n'est que lors de l'émersion, pendant le dépôt du sable d'émersion L1d et de son facies fluvial et d'estuaire L2, que le facies sparnacien s'est développé dans la Flandre.

Le soulèvement qui mit fin au Landenien s'étant produit à la fois sur tout notre territoire, la région basse se releva assez pour permettre

grâce à des apports d'eau douce venant de l'Ouest-Nord-Ouest, l'établissement du régime d'eau saumâtre si bien caractérisé paléontologiquement et lithologiquement.

Voici la liste des espèces recueillies à Ostende, à Beernem et à Gand, dans le facies sparnacien du Landenien :

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De tout ce qui vient d'être dit, je conclus que le Landenien de Belgique est constitué stratigraphiquement comme suit :

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Ce tableau résume et précise les conclusions de M. Rutot à la suite de son étude monographique du Landenien de Belgique.

Opinion de M. G. Dollfus.

M. G. Dollfus, se rapportant à ce que nous avons vu dans le Nord de la France, insiste pour rappeler la netteté des superpositions dans l'Éocène inférieur.

On y voit, à la base, une série marine commençant par un cailloutis de silex verdis, surmonté d'un sable argileux plus ou moins durci, souvent très glauconifère, dont l'un des facies est le tuffeau de La Fère et l'autre les sables de Bracheux, recouverts à leur tour par une très puissante masse de sable régulièrement stratifié, à faune marine, dont le facies le mieux caractérisé a reçu le nom de sables de Châlons-surVesles. Au sommet, cette masse peut perdre sa glauconie et se durcir en grès blancs (grès de Laniscourt).

Au-dessus de la série marine, qui a reçu le nom de Thanetien, se développe une série à éléments lithologiques hétérogènes, mais dont la faune est saumâtre.

Cette série moyenne commence souvent par un gravier de base (conglomérat de Cernay, poudingue de Versigny et de Monceau-lesLeups), au-dessus duquel apparaissent de l'argile plastique plus ou moins épaisse, puis des alternances de sables très fossilifères ou faluns et d'argile parfois très ligniteuse.

Vers le haut apparaissent des sables blancs, purs, avec banc subcontinu de grosses concrétions gréseuses, à surface mamelonnée et à végétaux, dit «< grès de Chaillevois », utilisé comme pierre à pavés. Le sable qui entoure le banc de grès renferme de nombreux fragments de bois silicifié.

Enfin, la série moyenne, ou des lignites, se termine vers le haut par l'ensemble des sables graveleux de Sinceny, à faune saumâtre, à peu près identique à celle des lignites sous-jacents.

C'est à l'ensemble de la série moyenne, d'eau saumâtre, que l'on a donné le nom de Sparnacien.

Immédiatement au-dessus des couches caillouteuses de Sinceny commence la série supérieure marine, comprenant les sables de Cuise et les horizons supérieurs, tels que l'argile verte glauconifère du Laonnais, rapportée par M. Gosselet à juste titre et de l'avis général au Paniselien des géologues belges.

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Cet ensemble marin supérieur a reçu, en France, le nom d'Ypresien.

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