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calcaire sont encore plus ou moins visibles et nous avons pu y jeter un coup d'œil.

Lorsque les parois étaient bien visibles, M. L. Cayeux, qui a étudié avec soin la carrière, y a noté la coupe suivante :

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FIG. 20. COUPE PRISE DANS L'ANCIENNE CARRIÈRE DU CORNET.

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A. Limon plus ou moins remanié. . .

1,00

B. Landenien. Sable vert glauconifère, avec lits durcis
(tuffeau de Chercq). .

5,00

C. Sable à gros points de glauconie et faible gravier à la
base.

0,50

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E. Marne durcie avec galets roulés et fossiles, base du
Turonien.

0,25

0,10

G. Tourtia de Tournai, très fossilifère

0,10 à 1,00

F. Marne blanche à Belemnites plenus et cailloux roulés à
la base ..

H. Sables et argiles à végétaux du Wealdien.
I, l'. Calcaire carbonifère, plus ou moins altéré.

0,30 à 1,50

Somme toute, cette coupe ne diffère pas sensiblement de celle observée à la carrière Broquet; aussi, le temps pressant, avons-nous regagné, le plus rapidement possible, la station de Vaulx lez-Tournai, où nous avons pris le train pour Blaton.

Après-midi Course entre Blaton, Grandglise et
Courtes Bruyères (Hautrage).

Après avoir déjeuné près de la gare de Blaton, les excursionnistes se sont mis en route vers le village pour prendre le chemin situé au Sud du canal et se dirigeant, d'une manière générale, vers l'Est.

Chemin faisant, M. Rutot explique qu'il a choisi cet itinéraire parce qu'il correspond à la partie du bassin landenien marin situé précisément dans l'axe de l'embouchure du large delta fluvial d'Erquelinnes.

A Chercq, dans la même direction, mais beaucoup plus à l'Ouest, nous avons vu le bassin landenien normal, exclusivement marin, avec cycle sédimentaire bien indiqué et partout très glauconifère, sans trace de Landenien supérieur, bien que l'on constate au-dessus la présence de l'argile ypresienne.

De même au Nord et au Sud de notre itinéraire, le Landenien présente les mêmes caractères, exclusivement marins, avec glauconie bien développée.

Le long de l'itinéraire choisi, nous allons voir s'étendre, affectant le sable d'émersion L1d seulement, un facies local et spécial, entièrement marin, sauf une légère exception due, selon M. Rutot, à la dernière influence, vers le large, de l'énorme apport d'eau douce dont nous avons si bien vu les manifestations entre Erquelinnes et Leval. Ce nouveau facies est visible dès la sortie du village.

La route traverse, en effet, en tranchée profonde, la petite colline située au Sud-Est de Blaton, et nous voyons, d'abord vers le bas, un sable meuble, blanc verdâtre, avec une proportion modérée de glauconie, passant vers le haut à du sable durci en gros bancs de grès et où la proportion de glauconie est très faible.

A l'air, les affleurements du grès blanc se délitent en une infinité de plaquettes, que l'on exploite pour l'empierrement des routes, pour élever de petits murs en pierres sèches, remplaçant les haies, et pour d'autres usages.

Ces grès sont parfois fossilifères. A la surface des plaquettes, on distingue d'abord un grand nombre de tubulations contournées, semblant dues à des Annélides et rappelant beaucoup les gyrolithes du Hervien.

En outre, on remarque des empreintes de fossiles, Gastropodes et Lamellibranches, généralement frustes, mais dont quelques-uns ont pu être déterminés par M. G. Vincent; ce sont :

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L'épaisseur du sable agglutiné en grès est très variable; tantôt elle atteint 10 mètres, tantôt beaucoup moins.

Quand le grès seul affleure, on croirait se trouver en présence d'une roche primaire.

Partout on voit de ces exploitations de grès ou de sable et elles se poursuivent jusqu'à la traversée du chemin de fer de Blaton à Bernissart, qui, sur plus de 1 kilomètre de longueur, traverse le Landenien en tranchée.

Bien que le terme Lid seul soit directement visible, M. Rutot dit que lors des levés de la Carte géologique, il a pu, à diverses reprises, par sondages, atteindre le terme argileux L1c, vert, très glauconifère, normal, ne participant en rien au changement de facies qui affecte le terme supérieur L1d.

Ce n'est du reste pas le durcissement en grès de la partie tout à fait supérieure du sable d'émersion qui constitue le caractère le plus important du facies, mais la diminution de la proportion de glauconie, les dernières influences de l'afflux d'eau douce ayant sans doute contrarié la formation de ce minéral.

Passé la traversée de l'embranchement vers Bernissart, nous traversons, à 600 mètres plus loin, la voie ferrée de Blaton à Mons, également en tranchée de plus de 15 mètres de hauteur et où le facies gréseux est peu développé.

Plus loin, vers l'Est, au Sud de Grandglise, des chemins creux nous montrent le même facies marin, blanc, presque sans glauconie, plus ou moins durci, et nous arrivons au Sud de Stambruges, où de vastes et profondes excavations s'enfoncent dans le facies spécial du Landenien.

L'exploitation du grès comme pierre de taille (1), après avoir été à peu près abandonnée pendant plus d'un siècle, reprend, en effet, de nos jours avec vigueur, et l'on peut observer actuellement des quantités de coupes toutes semblables.

En beaucoup de points, le caractère littoral d'eaux en mouvement, dans lesquelles le dépôt de sable s'est effectué, est nettement marqué par les stratifications obliques et irrégulières, fixées par le durcissement en grès; ce qui est un contraste sensible avec l'allure régulière des sables sous-jacents plus glauconifères du facies normal de Lid, environnants.

(1) La partie exploitée est celle située sous les bancs supérieurs fendillés. Sous ces bancs, le grès apparait en masse peu fissurée, gris ou vert lorsqu'il est humide, devenant glauconifère.

Enfin, M. J. Cornet nous montre, gisant à la surface du sol, quelques gros rognons de grès blanc mamelonné du facies landenien supérieur.

Des carrières actuelles, M. J. Cornet nous mène, à travers bois, dans les anciennes exploitations formant un dédale de longs couloirs, comme des fossés de fortifications. Le grès est partout visible sur 4 à 5 mètres de hauteur; il est assez homogène, de couleur panachée vert et rouge.

A l'extrémité Est des anciennes carrières, M. J. Cornet nous montre le dernier vestige de l'influence fluviale des eaux venant du delta d'Erquelinnes.

Voici la coupe observée et déjà décrite par M. J. Cornet dans le Compte rendu de l'excursion du 3 avril 1899, à Stambruges, Grandglise, Hautrage, Sirault et Villerot (1):

A

B

C

D

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COUPE PRISE DANS UNE ANCIENNE CARRIÈRE, AU SUD-EST DE STAMBRUGES.

A. Sable blanchâtre, meuble.

0m,50

B. Argile sableuse, brunâtre

0,75

C. Sable noir, ligniteux, avec lits de sable gris ou blanc .
D. Grès glauconifère de Grandglise.

2,00

2,50

M. J. Cornet dit qu'à son avis le sable A est moderne et d'origine éolienne; il forme, aux environs, des dunes très bien accentuées.

L'argile sableuse B paraît être un mince lambeau détaché du grand massif d'argile ypresienne qui se développe largement au Nord-Est et que nous verrons plus nettement dans quelques instants.

Cette argile ypresienne recouvre directement le sable ligniteux C, épais de 2 mètres et qui rappelle le facies du Landenien supérieur. Ce

(1) BULL. SOC. belge de Géol., DE PALÉONTOL. ET D'HYDROL., t. XIII, 1899.

sable constitue en réalité l'extrême sommet du grès de Grandglise D, anciennement exploité et que nous savons être le durcissement local et s'arrêtant ici vers l'Est, du sable d'émersion L1d.

M. A. Rutot déclare se rallier complètement à l'avis exprimé par M. J. Cornet, et il voit dans le sable ligniteux C le dernier vestige, très localisé, de l'apport des eaux douces venant du delta d'Erquelinnes. L'action de ces eaux douces, un peu plus manifeste en ce point, a empêché la formation de la glauconie et a permis le dépôt de matières végétales en fins débris, mêlés au sable.

Enfin, rappelant la constatation que nous a fait faire précédemment M. Cornet, de grès blancs mamelonnés épars à la surface du sol, M. Rutot dit que c'est là un autre indice d'une certaine extension du sable C, non chargé de matières végétales, et où s'est produit le concrétionnement du grès blanc qui vient prendre sa place, tant en Belgique que dans le Laonnais, tout au sommet du Landenien à facies non complètement marin.

Des anciennes carrières où nous nous trouvons, nous nous dirigeons à travers bois vers le terminus du tram vicinal qui doit nous ramener à Saint-Ghislain; mais avant de nous embarquer, M. J. Cornet a tenu à nous montrer la coupe intéressante visible dans le talus de la route et qui nous montre, cette fois, un bon contact de l'Ypresien sur le Landenien (1) (fig. 22).

M. J. Cornet, expliquant la coupe, nous dit qu'il assimile le sable A à celui constaté déjà au sommet de la coupe précédente; il est donc d'origine éolienne, et ici il se rattache clairement au régime dunal développé dans les bois vers l'Est.

Dans la position et avec la très faible épaisseur où on le voit ici, il est difficile de se faire du sable B une idée autre que de le considérer comme quaternaire.

L'argile Cest l'argile ypresienne, sableuse, assez semblable au petit lambeau constaté dans la coupe précédente; toutefois, ici, le doute n'est plus permis, attendu que cet affleurement se relie directement au massif ypresien qui couronne la colline du Happart au Nord-Est.

Enfin, le sable meuble D, activement exploité, constitue le sommet du Landenien.

M. Rutot fait remarquer combien les caractères de ce sable stratifié

(1) M. J. Cornet a déjà décrit et figuré cette coupe dans le compte rendu de l'excursion dont il a déjà été question ci-dessus.

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