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sont mixtes; il forme réellement une transition entre les sables normaux, verts, glauconifères, régulièrement stratifiés, qui terminent le Landenien à l'Eribus, près de Mons, par exemple, et les sables fluviaux blancs à stratification oblique compris entre Erquelinnes et Leval.

A

B

C

FIG. 22. COUPE PRISE au terminus du chemin de fer VICINAL
AU SUD-EST De Stambruges.

A. Sable meuble, plus ou moins noirci et chargé d'humus
éolien.

0m,50

B. Sable jaunâtre, stratifié, avec quelques silex roulés à la
base.

0,20

C. Argile brun-jaune vers le haut, grisâtre vers le bas . .
D. Sable blanc, très pur, stratifié, meuble, avec quelques
points de glauconie.

1,50

2,00

Si l'on poursuit les sables meubles, presque blancs, que nous avons sous les yeux, vers le Nord et vers l'Est, nous les voyons devenir, assez rapidement, plus fins et plus glauconifères, et bientôt le facies normal reprend son empire.

M. Rutot se croit donc autorisé à répéter que la traversée de Blaton à Stambruges montre le dernier vestige de l'influence de l'apport fluvial dans le bassin marin landenien.

Après nous être embarqués, le tram nous mène rapidement vers l'Est jusqu'aux Courtes Bruyères, hameau au Nord d'Hautrage.

Là, M. J. Cornet nous engage à mettre pied à terre pour jeter un coup d'œil sur la carrière Lebailly.

Nous reproduisons ci-après (fig. 23) la coupe déjà publiée par notre guide dans le compte rendu de l'excursion du 3 avril 1899.

M. J. Cornet nous explique que la carrière et plusieurs autres avoisinantes, alignées dans la direction Est-Ouest, ont été ouvertes pour l'exploitation du grès blanc S qui fait partie du terrain houiller.

Ce grès constitue la partie supérieure du terme inférieur du Houiller inférieur.

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1. Sable meuble, blanchâtre, dont la partie supérieure est
remaniée par le vent, avec quelques cailloux à la base.
2. Sable meuble, grisâtre. stratifié, avec cailloux de silex à
la base .

3. Argile sableuse vert foncé, très glauconifère, avec cail-
loutis de silex verdis et de roches houillères, à allure
ravinante . . .

4. Psammite argileux décomposé, noir..

5, 5, 5". Grès blanc à grain très fin, très stratifié, exploité

1m,00

1,00

1,50

3,00

10,00

Le Houiller belge se divise en effet en deux assises: l'une, inférieure, comprenant trois groupes de couches notés H1a, H1b et H1c dans la légende de la Carte géologique publiée au 1/40 000; l'autre, supérieure, renfermant l'ensemble des couches de houille exploitées et notée H2. Ce terme H2 constitue en réalité le Houiller moyen de l'échelle générale.

Nous avons ici sous les yeux le grès blanc, qui forme la partie supérieure du terme H1a, celui-ci étant constitué, plus bas, par du phtanite noir en plaquettes ou schiste silicifié.

Quant à la couche noire 4 surmontant le grès blanc, elle constitue la base du terme H1b, et si la coupe s'étendait un peu plus au Sud, nous

ne tarderions pas à voir les premiers lits de charbon maigre ou téroulle existant à ce niveau.

Toutefois, ce n'est là qu'une première apparition de la houille, arrêtée dans son développement par la puissante assise de grès, de poudingue et d'arkose H1c, qui sépare nettement ces premières couches de houille du grand faisceau exploité.

M. A. Rutot s'offre ensuite à fournir les explications relatives aux termes supérieurs.

Dans sa manière de voir, partagée du reste par M. Cornet, M. Rutot ne considère pas la couche 3 comme la base du Landenien in situ et intacte.

Cette base a été visiblement remaniée sur place par des eaux quaternaires et l'ensemble a été bouleversé et mélangé.

Le sommet de la carrière est à la cote 72, sur un plateau qui, vers l'Est, descend très brusquement en pente rapide jusqu'au ruisseau du Moulin, qui sort des fissures du calcaire carbonifère à Sirault et qui coule à la cote 45.

Le plateau est donc à 27 mètres au-dessus du niveau actuel des eaux et la couche caillouteuse est à 25 mètres environ au-dessus de ce niveau.

Ce sont là les conditions normales d'altitude des dépôts moséens de la terrasse moyenne, et c'est à la crue moséenne que M. Rutot rattache le remaniement constaté.

Pour ce qui concerne les couches supérieures 2 et 1, bien que cela puisse étonner à première vue, le même géologue les rapporte respectivement au Hesbayen et au Flandrien.

Sur place, les preuves de cette manière de voir sont impossibles à donner, mais dans le programme primitivement élaboré, M. Rutot comptait terminer la journée par la visite des grandes sablières de la Hamaide, creusées sur le bord du grand fond plat de la vallée de la Haine (rive Nord) et par une course entre Hornu et Wasmes, sur la rive Sud, mais ces visites ont été supprimées.

Quoi qu'il en soit, les études prolongées de M. Rutot, lors du levé au 1/20 000, avec très nombreux sondages, de toute la vallée de la Haine depuis Obourg jusqu'à la frontière française, lui ont permis de conclure dans le sens exprimé plus haut, c'est-à-dire que, dans le fond et sur le bord Nord de la vallée de la Haine, le Hesbayen est représenté, comme dans la Flandre, par un facies sableux, gris, passant, sur la rive Sud, par alternances, au limon hesbayen gris, argileux, normal.

Dans le fond de la vallée de la Haine, ce sable hesbayen peut avoir

jusque 8 mètres d'épaisseur sous les alluvions modernes, et il repose sur des couches caillouteuses et sableuses avec débris végétaux qui représentent les dépôts abandonnés par le cours d'eau immédiatement après le creusement moséen, c'est-à-dire à l'époque campinienne.

Ces alluvions caillouteuses sont du reste caractérisées par de nombreux débris de la faune du Mammouth.

Sur les pentes, depuis le bord de l'alluvion moderne jusqu'à une altitude assez élevée sur la rive Nord, un autre sable blanchâtre, meuble, très stratifié, avec cailloux à la base, s'est déposé: c'est le Flandrien.

Vers le Nord, le long du parallèle de Jurbise, ce sable passe au facies limoneux du Flandrien, c'est-à-dire à l'ergeron.

Sur le versant Sud de la vallée de la Haine, il se passe pour le Flandrien ce qui s'est passé précédemment lors du Hesbayen : les sédiments sableux ne se sont déposés qu'à basse altitude; dès que l'on s'élève, le sable flandrien passe à l'ergeron normal, parfaitement caractérisé, qui monte jusque des altitudes voisines de 130, alors que le limon hesbayen typique monte beaucoup plus haut.

C'est donc tout un ensemble considérable d'études détaillées qui a permis à M. Rutot de déterminer, comme il l'a fait, les couches quaternaires visibles dans la carrière Lebailly et aux environs.

Après la visite de la carrière, les excursionnistes ont repris le tram spécial mis obligeamment à leur disposition par la Société des Chemins de fer vicinaux et qui les a ramenés directement à Saint-Ghislain. Quelques minutes après, le train les transportait à son tour jusqu'à Mons.

Deux heures plus tard, les excursionnistes quittaient Mons et arrivaient à Bruxelles, où ils ont passé la nuit.

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Le programme de la quatrième journée comprenait une course au Sud de Bruxelles, à Uccle, permettant de voir, en superposition continue, à peu près toutes les couches visibles aux environs de Bruxelles.

En conséquence, le matin, le tramway électrique nous a conduits jusqu'au terminus, à Uccle, et de là nous nous sommes avancés directement vers le Sud, jusque près de la station de Calevoet, où existe une fabrique de grès artificiel appartenant à la Société anonyme des grès d'Uccle.

C'est dans la grande sablière où l'usine exploite le sable dont elle a besoin que les premières observations ont pu être faites.

La coupe de la sablière et de ses environs immédiats peut se résumer comme l'indique la figure 24.

M. Rutot fournit, sur la coupe que nous avons devant les yeux, tous les renseignements nécessaires.

Il dit que la coupe est la plus complète que l'on puisse voir du facies bruxellien spécial aux environs de Bruxelles. En effet, elle comprend non seulement les grandes subdivisions habituelles, mais aussi des couches toujours fort localisées.

Le Bruxellien, dans toute son étendue, se laisse généralement diviser en deux grandes masses superposées : une masse inférieure, grossière, quartzeuse, parfois très fossilifère, et une masse supérieure, de sable calcareux.

La masse inférieure est partout hétérogène et revêt, selon que l'on se trouve sur la rive Ouest ou sur la rive Est du golfe dirigé du Sud au Nord, des facies très différents.

Sur la rive Ouest, où nous nous trouvons, la partie inférieure du Bruxellien se subdivise plus ou moins nettement en trois zones superposées qui sont, en partant du bas, la zone à grès fistuleux, la zone à tubes d'annélides et la zone à grès lustrés.

A Schaerbeek, et surtout à Calevoet, une zone inférieure vient s'ajouter aux précédentes.

Cette zone représente le gravier de base ou d'immersion du Bruxellien.

Elle se compose, au bas, en contact directement avec le sable ypresien, d'un lit graveleux de gros grains de quartz, renfermant de nom

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