Imágenes de páginas
PDF
EPUB

Var. 3. Gris pur, très-dur, très-compacte; blanc nacré, susceptible de poli ou gris pâle, surtout remarquable à la cassure. (Grès lustré.)

Sous-var. Colorée en rouge par le fer hydroxydé.
Usitée rarement.

CHAPITRE III.

MODE DE FABRICATION DES INSTRUMENTS.

En examinant les instruments de toutes les époques de l'âge de pierre, l'on se demande comment l'homme, sans autre agent que le silex, a pu arriver à une telle perfection de détails et de contours. Le hasard l'aidait quelquefois, sans doute. Ainsi, il arrivait que des fragments accidentels présentaient une configuration dont on profitait. Il n'y avait qu'à ajouter peu de chose pour obtenir le fini. De là cette diversité si fréquente chez les objets d'un usage quotidien. Il n'en était pas toujours de même, car on adoptalt le plus souvent un type qui se perpétuait. Des mcdèles spéciaux étaient pour ainsi dire reproduits constamment. Une fois les lames débitées, quelle que soit l'épaisseur, la forme se donnait aisément. Il suffisait de tenir le cailloux, la surface plane étant placée supérieurement, et de frapper sec avec un percuteur quelconque; alors les lamelles se détachaient aux dépens de la face inférieure, et produisaient, par cette ablation, autant de facettes assez régulièrement et obliquement disposées, sans qu'on les ait cherchées. Si l'ouvrier voulait avoir des éclats très-prolongés, à angle très-aigu, il frappait sur les limites du silex, un peu obliquement. En percutant verticalement, l'étendue des éclats était plus restreinte. Le percuteur avait un certain poids pour produire des résultats exacts. En quelques minutes, on achevait un grattoir ou une pointe. Il n'était pas absolument besoin que le silex ait son eau de carrière, tant les éminences inutiles s'abattaient sans efforts. Quant aux détails, que l'on croirait avoir été exécutés avec des peines considérables, ils sont, pour la plupart du moins, dùs à une opé

ration bien simple. Un caillou à angle, à tranchant mousse, enlève régulièrement et à volonté une parcelle minime ou étendue. Un peu d'habitude et de dextérité suffisent. Il n'est pas question ici des séries de retouches multipliées et symétriquement disposées qui voulaient beaucoup d'adresse. Les ablations nombreuses de lamelles, sur les surfaces presque planes principalement, présentaient des difficultés réelles. Les outils à double retouche du même côté, sur chaque bord, exigeaient aussi une manœuvre très-expérimentée.

Ceci n'est pas une simple théorie. Je rends compte du résultat de la pratique. De fréquents essais furent tentés, et j'ai vu débiter des objets aussi beaux et presque aussi finis que beaucoup de ceux du Camp-Barbet. On employa des percuteurs préparés aussi bien que des fragments anguleux. Mes fils et moi nous sommes arrivés à confectionner plusieurs pièces. Biseaux, pointes, flèches, javelots, grattoirs, tout se fabrique d'une façon à peu près semblable, et l'industrie de nos aïeux était aussi simple qu'intelligente dans son exécution.

DEUXIÈME PARTIE.

DESCRIPTION DES OBJETS TRAVAILLES.

Je les classe en trois catégories :

1o Instruments adaptés aux besoins domestiques.

20 Servant d'armes.

3o Indéterminés.

Les premiers sont usités pour la fabrication même des outils : nucleus, percuteur, ou pour les besoins journaliers pilon, gratloir, lame, couteau, hachette, couperet, perçoir, polissoir.

Les armes se composent de hache, poignard, lance, javelot, flèche.

Plusieurs ont un emploi encore inconnu ou douteux. Il est préférable de les décrire sans leur appliquer positivement une fonction qui serait peut-être loin de la vérité.

PREMIÈRE DIVISION.

INSTRUMENTS ADAPTÉS AUX BESOINS DOMESTIQUES.

1° NUCLEUS.

Le nucleus est une masse de silex, sans forme déterminée, de laquelle on détachait des lames, plus ou moins épaisses, qui servaient ensuite pour la confection des divers objets. Ces masses, de volumes variables, montrent, à leur surface, la marque de l'ablation ordinairement longitudinale des tranches. Quelquefois, on obtenait des éclats secondaires employés pour les pièces de minime dimension. Le reste était rejeté seulement lorsqu'on ne pouvait aller plus loin. Le silex se tenait d'une main, de l'autre s'opérait la percussion au moyen d'un second silex, et le débit avait lieu autour, en laissant parfois le cortex supérieurement ou d'un côté. La plupart du temps, ces rebuts n'avaient pas d'utilité. C'était le travail préalable qui ne devenait pas constamment nécessaire, si le caillou présentait une bonne disposition naturelle; mais à celui-ci en succédait le plus souvent un second, moins négligé, qui devait produire des lames et lamelles, d'épaisseur et de dimensions à peu près semblables. Pour cela il fallait frapper sur un point déterminé, et les nuclei, bien pourvus d'angles, vers l'extrémité surtout, devenaient des agents précis, commodes. L'on peut dire que beaucoup de nuclei s'employaient comme percuteurs pour produire des lames, quand ils étaient devenus impropres à en fournir par eux-mêmes. A cette époque, ce travail, engendré par la nécessité, se faisait trèsrapidement. Les hommes connaissaient tellement le caillou qu'ils voyaient de suite celui qui devait rendre convenablement. Une opération prompte était, du reste, indispensable, car certains instruments venant à se détériorer assez vite, il fallait les remplacer souvent, ce qui explique leur abondance.

PERCUTEURS.

Ce sont des cailloux destinés à l'élimination de portions sili

ceuses, lorsqu'on voulait enlever des lames, dégrossir, finir un outil, ou bien à broyer des substances dures. Dans ce dernier cas, ils doivent recevoir le nom de pilon, quoique ce même instrument ait pu être adapté, à la rigueur, au façonnement de diverses pièces. Les premiers sont de véritables marteaux.

2o MARTEAU.

Les marteaux employés à la production des lames, d'une épaisseur voulue, paraissent donc avoir été primitivement (au moins la plupart) des nuclei terminés par une extrémité pourvue d'angles vifs, propres à donner un choc sur un point choisi. Aussi, presque tous montrent ces angles émoussés et ces petites fractures qui prouvent leur usage. J'ai étudié les effets consécutifs de la percussion qui peuvent aider, par leur disposition, à déterminer l'emploi de çertains objets. Ainsi, tout d'abord, des égrugeures superficielles, confuses, se produisent. Les aspérités sont très-adoucies parce que le choc n'a rien attaqué fort avant, n'a occasionné d'écrasement qu'au dehors. La destruction de la matière est plus ou moins rapide, suivant la qualité du silex et le sens dans lequel on a frappé. Plus tard, avec le service, les éclats se multipliant, les fractures deviennent plus profondes. En agissant toujours de la même manière, les fissures se dirigent dans le même sens. Elles sont longitudinales chez les percuteurs, quelle que soit leur forme, qui ont agi latéralement et de haut en bas.

Les fissures confuses se remarquent principalement chez les sphéroïdes; elles sont représentées par des séries de petites étoilures irrégulières, d'une profondeur variable, et appartiennent aux pilons.

Il y a des marteaux sans forme conçue. Le premier caillou venu, muni de parties anguleuses, pouvait parfois suffire, mais nous en trouvons d'autres dont la disposition est parfaitement intentionnelle. Il en est qui sont allongés, assez lourds, à pointe mousse, arrondie. D'autres, à plusieurs faces, sont munis d'angles aigus à une seule ou aux deux extrémités. J'en possède de conoides, qui devaient se diriger avec précision et qui étaient destinés à l'ablation de lames régulières. Les individus allongés, déprimés, discoïdes, informes même, à angles longitudinaux,

PREMIÈRE DIVISION.

INSTRUMENTS ADAPTÉS AUX BESOINS DOMESTIQUES.

1° NUCLEUS.

Le nucleus est une masse de silex, sans forme déterminée, de laquelle on détachait des lames, plus ou moins épaisses, qui servaient ensuite pour la confection des divers objets. Ces masses, de volumes variables, montrent, à leur surface, la marque de l'ablation ordinairement longitudinale des tranches. Quelquefois, on obtenait des éclats secondaires employés pour les pièces de minime dimension. Le reste était rejeté seulement lorsqu'on ne pouvait aller plus loin. Le silex se tenait d'une main, de l'autre s'opérait la percussion au moyen d'un second silex, et le débit avait lieu autour, en laissant parfois le cortex supérieurement ou d'un côté. La plupart du temps, ces rebuts n'avaient pas d'utilité. C'était le travail préalable qui ne devenait pas constamment nécessaire, si le caillou présentait une bonne disposition naturelle; mais à celui-ci en succédait le plus souvent un second, moins négligé, qui devait produire des lames et lamelles, d'épaisseur et de dimensions à peu près semblables. Pour cela il fallait frapper sur un point déterminé, et les nuclei, bien pourvus d'angles, vers l'extrémité surtout, devenaient des agents précis, commodes. L'on peut dire que beaucoup de nuclei s'employaient comme percuteurs pour produire des lames, quand ils étaient devenus impropres à en fournir par eux-mêmes. A cette époque, ce travail, engendré par la nécessité, se faisait trèsrapidement. Les hommes connaissaient tellement le caillou qu'ils voyaient de suite celui qui devait rendre convenablement. Une opération prompte était, du reste, indispensable, car certains instruments venant à se détériorer assez vite, il fallait les remplacer souvent, ce qui explique leur abondance.

PERCUTEURS.

Ce sont des cailloux destinés à l'élimination de portions sili

« AnteriorContinuar »