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Les limites de cet article nous interdisent de fournir ici le relevé complet des différentes formules de clausules que nous avons observées dans Sidoine. Nous nous bornerons donc à exposer nos conclusions.

Reprenant la liste des types observés, nous noterons pour chacun d'eux le nombre d'exemples fournis et là ou les formes métriques pénultièmes; nous ne négligerons même pas les clausules dont nous n'avons pas trouvé d'application, car nous ne pouvons affirmer dès maintenant que Sidoine les évite absolument et, d'autre part, il peut être intéressant de constater qu'elles manquent en «< fin de lettre >> (1).

1. Type ferant (p. 444). — 8 exemples

2. Type ferrent (p. 445).—2 exemples:
3. Type videar. Pas d'exemple.
4. Type ferantur. -Pas d'exemple.

7 du type
1 irrégulier
2 du type

7 du type

5. Type differant (p. 448).— 11 exemples 1 du type

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8. Type videatur (p. 451). — 11 exemples: 11 du type

9. Type ferentibus. Pas d'exemple.

10. Type ferebantur.

Pas d'exemple.

11. Type polliceor (p. 454).— 18 exemples

12. Type differantur (p. 455).-21 exemples

17 du type

1 douteux

120 du type

1 du type (24 du type

13. Type mendacium (p.456).-29 exemples 4 du type

1 du type

(1) Nous notons dans chaque type l'accent tonique, afin d'en déterminer le rôle éventuel.

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Si nous comparons les données de ce tableau avec les conclusions établies par Bornecque (p. 460) pour les « pieds toujours évités par les écrivains qui suivent des règles métriques »>, nous constatons une concordance très étroite entre leur usage et celui de Sidoine.

Comme eux, en effet, ce dernier semble éviter, devant un mot final :

de type ferant, le trochée et le tribraque;

ferrent, le spondée, l'anapeste, et le dactyle;
differant, le trochée et le tribraque ;

videatur, l'iambe, le spondée, l'anapeste et le dactyle ;

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ferrentur, le spondée, l'anapeste et le dactyle;

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polliceor, le spondée, l'anapeste et le dactyle;
differantur, le trochée et le tribraque;

mendacium, l'iambe.

Inversement, comme eux encore, il recherche toujours certains

pieds.

Or, si « l'on peut... dire que les clausules d'un prosateur dans un ouvrage donné sont métriques lorsque, devant les mots ou groupes finaux de même longueur et de forme métrique identique, il admet des mots ou groupes de mots formant certains pieds et rejette tous les autres à peu près sans exceptions » (BORNECQUE, p. 460), et si, chez les prosateurs « métriques » « presque toujours

devant tous les types de mots finaux de deux, trois ou quatre syllabes, deux pieds au moins sont licites, et deux au moins rejetés » la conclusion s'impose, semble-t-il on peut ranger Sidoine parmi les auteurs dont la prose est métrique.

Et si cette conclusion n'est valable que pour les fins de lettres, serait-il cependant hasardeux de l'appliquer au reste de leur contenu ?

Avant de le vérifier, posons-nous encore une question. On sait que, au cours des siècles, l'influence de l'accent a fini par l'emporter sur la quantité prosodique et que les clausules métriques ont fait place, notamment dans les actes de la chancellerie pontificale, à des clausules rythmiques, dont le système est connu sous le nom de « Cursus » (1). Les formes du « cursus » rythmique (BORNECQUE, p. 490) sent les suivantes (2):

le cursus planus

le cursus tardus

le cursus trispondaïque

le cursus velox

Y a-t-il un rapport entre ces clausules rythmiques et celles employées par Sidoine ?

Non, pour les types ferant, ferrent, differant et les mots de cinq ou six syllabes.

Sur 25 exemples du type ferrentur, 20 (~ -x) correspondent au cursus planus ( . . .), soit 12,6 °. La proportion, qui va de 10,3 à 18,7 % chez Cicéron (Bornecque, o. c., p. 480-481), s'élève jusqu'à 36,5 ", chez Orose. Tous les prosateurs, d'ailleurs, recherchent le spondée pénultième, qui fournit le cursus planus.

Nous en trouvons ensuite 11 du type videatur (7 ) qui donnent le cursus trispondaïque. Pour Cicéron (Bornecque, ibid.), la proportion va de 3,7 à 8,2 °, et se maintient à la moyenne de 7 ° chez les autres prosateurs.

Les dix-huit exemples (11,4 °.) du type polliceor se retrouvent dans le cursus tardus ( . . ..). La proportion varie de 0,7 à 2% chez Cicéron, et augmente progressivement chez les prosa

(1) CL. L. HAVET, op. cit., pp. 1-12; BORNECQUE, op. cit., p. 486 sqq. Ed. NORDEN, Antike Kunstprosa, t. II, p. 959 sqq.

(2) La barre représente la syllabe accentuée; les points représentent les syllabes non accentuées, dont la quantité est considérée comme indifférente pour le rythme: flóre mollitum IV, 3, 2), vállat aspéritas (IN, 13, 4), depréssa tenuátur (IV, 3, 4), Ambrósius persevérat (ib., 7).

teurs postérieurs pour atteindre même 13,7 % chez Ausone (Bornecque, ibid.).

Enfin, 21 cas (13,3%) du type differantur correspondent au cursus velox (/..../.); pour ce type, la proportion va de 12,6 à 17,1 % chez Cicéron (Bornecque, ibid.) et se maintient aussi élevée, sinon plus, chez les écrivains postérieurs.

Dans les autres clausules ne se retrouvent pas les types du <«< cursus »> rythmique.

>>

L'influence de l'accent (1), si elle est réelle, ne se marque donc pas d'une façon spéciale dans Sidoine.

Quant aux types de clausules que Sidoine évite toujours en fin de lettre ici encore son usage est conforme à celui des autres écrivains <«< métriques ». En effet, Bornecque conclut (op. cit. p. 481 sq.): « les mots finaux de types videar, memoriam et ferentibus sont évités; ...dans Cicéron, on rencontre plus de mots de type differant qu'on ne s'y attendrait, et moins de type polliceor; c'est le contraire pour les autres écrivains; quant aux mots de type differrentur, ils sont recherchés à partir de saint Augustin seulement ». De plus, il cherche à établir (p. 482 sq.) que l'accent est sans influence sur ce phénomène.

En conséquence, nous pouvons considérer cette influence comme peu importante pour Sidoine.

Il est prématuré de chercher quelle est la proportion respective pour l'emploi de chacune des clausules étudiées. Il faudrait d'abord avoir scandé en entier les neuf livres de Lettres. Nous l'avons dit, cette recherche ne nous a pas été possible. Toutefois, nous avons tenu à vérifier nos résultats dans telle ou telle lettre. Disons tout de suite que nous avons vu se confirmer nos conclusions. Reprenons, par exemple, l'Ep. IV, 3, à Claudien Mamert, qui dénote un soin spécial. Nous admettrons la ponctuation de Mohr (2) et nous ne retiendrons que les membres de phrase terminés par une ponctuation forte (point ou point-virgule). Nous obtenons les clausules suivantes :

Ep. IV, 3. §1. sospitatis impertiant.
scriptus adducitur;

in praesentiarum rustica-
buntur.

(1) Cf. H. BORNECQUE, op. cit., p. 517.

(mendacium) (mendacium)

(5 syll.)

(2) P. MOHR, Apollinaris Sidonius (Bibl. Teubn., Leipzig, 1895).

§ 2. divitissimus propalavisti.
beneficio perpetuaretur.
flore mollitum!

§ 3. stilus antiquaretur;

docere quam-dicere.
implere quam-paginam.
§ 4. portibus foveat.
depressa tenuatur !

§ 5. Euclide mensuras.
§ 6. affirmare sic-valuit;
sibi vindicat.

persuadet ut-Tullius.
§ 7. Ambrosius perseverat.
§ 8. veritate supereminet.
sermonis eliminat;

supervenire iuncturas.
§ 9. deesse quam-campum.
longior non-ademit.
esse plus-coepi

$10. tuo misceo.

circumferente pervagare

tur.

litteris vacant

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(ferant)

(amavit, imitabuntur.) Clausule « fin de lettre reprise plus haut.

En résumé, nous obtenons une clausule du type ferant; trois du type differant; cinq du type ferrentur; une du type videatur ; une du type polliceor; trois du type differantur; cinq mots finaux de cinq syllabes, un de six syllabes; soit 24 sur 25 conformes aux usages constatés plus haut et une formule nouvelle du type à cinq syllabes. Que l'on se reporte à notre tableau récapitulatif : rien n'en vient contredire les conclusions et nous constatons que les mêmes types (videar, ferantur, etc.) sont évités.

L'expérience, répétée sur d'autres lettres entières, confirme les résultats que nous avons établis.

Les pages qui précèdent prouvent suffisamment, pensons-nous, la part très large qu'il faudra faire à la rhétorique et à ses procédés

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