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eouvent de Maubeuge, et fit dire à l'Empereur qu'il lui conserverait loyalement cet ôtage.

Richard ayant entièrement terminé avec l'Empereur, reprit le chemin de ses États. Sur son passage il constitua des fiefs de pension annuelle à l'archevêque de Cologne, à Simon élu de Liége, au duc de Limbourg, et au duc de Louvain. Celui-ci reçut aussi en fief un domaine en Angleterre qu'avait réclamé Mathieu comte de Boulogne son beaupère; il eut la promesse d'être secouru contre le comte de Flandre et de Hainaut. Ces nouveaux vassaux s'engagerent à soutenir Richard contre le roi de France, en ce sens que leurs armes occuperaient assez le comté de Flandre et de Hainaut pour l'empêcher d'aller assister le roi de France. Conventions qui ne furent nullement observées : on ne doit point s'en étonner. Le roi d'Angleterre ne tint jamais ni une parole ni un traité; et les contractants que je 'viens de nommer n'avaient pas plus l'habitude de la fidélité à leurs engagements.

Le comte Bauduin réuni au roi de France assiége Rouen. - Richard était encore prisonnier de l'Empereur quand le roi de France assiégea la ville de Rouen; le comte Bauduin l'accompagnait avec de nombreuses troupes, et à ses propres frais. Cette expédition fut sans succès, quoiqu'ils eussent occupé beaucoup de châteaux et forts et importants, et ravagé au loin le pays.

1193.

corum Rothomagum obsedit civitatem; cum quo fuit Balduinus Comes Flandrensis ct Hanoniensis et Marchio Namurcensis, cum multis militibus et in propriis expensis, sed nihil profecerunt; attamen castra multa et fortia et magna occupaverunt, et terram in multis locis devastaverunt.

Matrimonia paciscitur cum Comite Nivernensi.- In obsidione illâ Balduinus Comes Flandrensis et Hanoniensis per consilium Domini Regis conventiones matrimoniorum cum Comite de Nivernis firmavit, ita, inquam, quòd ipse Comes Nivernensis filiam Comitis Yolendem haberet uxorem, Philippus verò Comitis filius, filiam Comitis Nivernensis quinque annos habentem, quandò ad annos nubiles perveniret, uxorem haberet, et pro eâ Comitatum de Turnurrâ possideret; post decessum verò ipsius Comitis, totam terram Nivernensem haberet, quam ipse Comes ex parte uxoris quam habuerat, tenebat. Sciendum est autem quòd Comes ille filius fuit Petri de Curtenai, militis probi, Regis Franciæ patrui, cui ipse Dominus Rex Philippus puellam, quæ Comitatum Nivernensem jure hæreditario tenebat dedit uxorem, de quâ ille solam habuit filiam. Deinde ejus uxor mortua est. Concessum autem erat eidem Comiti quòd, dum viveret, totam terram possideret. Matrimonium autem illud codem anno apud Suessionem civitatem infra octavas S. Johannis celebratum fuit, et conventiones super matrimonio Philippi et parvulæ filiæ ipsius Comitis ibidem à multis nobilibus juratæ fuerunt. Deindè Philippus cum sorore suâ in terram Nivernensem transivit, et ibi ab aliis militibus et nobilibus et burgensibus fidelitates accepit (311).

Eodem anno, mense Julio, Dux Lovaniensis et Dux de Lemborch, inconsultis et omninò nescientibus complicitibus

Il fait des arrangements matrimoniaux avec le comte de Nevers. Pendant ce siége et par le conseil du roi, Bauduin conclut un arrangement matrimonial avec le comte de Nevers, donnant à celui-ci sa fille Yolende, et s'engageant à ce que son fils Philippe épousât la fille du comte âgée de cinq ans, quand elle serait nubile. Elle apportait en dot le comté de Tonnerre, et devait recueillir tout le comté de Nevers après la mort de son père, lequel le possédait du chef de sa femme. Ce comte était fils de Pierre de Courtenay, preux chevalier, oncle de Philippe roi de France qui lui fit épouser l'héritière de Nevers. Il en eut une seule fille, devint veuf, et obtint de conserver la jouissance viagère du comté. Le mariage fut célébré cette année à Soissons pendant l'Oetave de S. Jean; en même temps les conventions pour celui de Philippe avec sa petite fiancée furent jurées par grand nombre de seigneurs. Philippe se rendit ensuite avec sa sœur en Nivernais, et y reçut le serment des autres chevaliers, des nobles et des bourgeois.

En juillet, le duc de Louvain et le duc de Limbourg, sans l'avis et à l'insu de leurs confédérés contre l'Empereur,

1193.

suis qui cum eis contra Dominum Imperatorem juraverant, cum ipso Domino Imperatore pacem et concordiam firmaverunt super controversiâ et rancore quam contra ipsum Dominum Imperatorem pro morte Domini Alberti Episcopi habebant.

Rogerus de Warcoing à Comite Balduino castigatus. - (*) Eodem anno, miles quidam probus, Rogerus de Warcoing, filius Rogeri Castellani de Curtraco, adversùs Comitem Flaudrensem et Hanoniensem quædam in Flandrià reclamabat, super quibus cùm ei justitiam Comes offerret, ipse justitiam prosequi contempsit, Comitique dedecus et suis hominibus damna inferre cœpit. Comes verò sustinebat ut ille, habito meliori consilio, dedecus illatum einendaret, et damna restitueret ; illius autem semper creverunt maleficia. Undè Comes, congregato exercitu, firmitatem Warcoing succendit, et omnia illius bona devastavit. Ille autem per Flandriam et Brabantiam cum paucis occultè equitans, homines Comitis spoliabat rebus suis, et eis multa damna faciebat (312).

Simon Limburgensis in Leodiensem episcopum eligitur. -Eodem anno, quidam Leodienses Canonici, mense octobri, exclusis omnibus illis qui Domino Lothario fidelitatem fecerant,dicentes eos esse excommunicatos, Simonem, filium Ducis de Lemborch, subdiaconum, XVI annos habentem, tam scientiâ quam ætate minorem, in Episcopum clegerunt, quem Domino Imperatori Aquis palatio præsentaverunt, qui illuc cum paucis venerat insipienter, et illi Duces qui in partibus illis vires magnas habebant, illuc cum multis

(*) Jusqu'à mortus est page 82, forme le chap. 61 du livre XVIII de J. de Guyse.

traitèrent avec celui-ci, et renoncèrent à toute réclamation, à tout ressentiment pour la mort de l'évêque Albert.

Roger de Warcoing est chátié par le comte Bauduin --Un chevalier vaillant, Roger de Warcoing, fils de Roger, châtelain de Courtrai, élevait en Flandre quelques griefs contre le comte Bauduin. Celui-ci lui offrit le débat en justice. Roger dédaignant cette offre, insulta le comte, et causa du dommage à ses hommes. Le comte patientait, espérant que, revenu à des idées plus saines, il réparerait l'injure et le dommage; mais ses mauvais déportements allèrent toujours croissant. Alors le comte réunissant des troupes, incendia la forteresse de Warcoing, et ravagea toutes ses terres. Roger, suivi de quelques cavaliers, courait à travers la Flandre et le Brabant, dépouillant les hommes du comte et leur faisant tout le mal possible.

Simon de Limbourg est élu évêque de Liége.- En octobre quelques chanoines de Liége, excluant comme excommuniés tous ceux qui avaient juré fidélité à Lothaire, élurent évêque Simon, fils du duc de Limbourg, sous-diacre, âgé de seize ans, aussi insuffisant du côté de la science que du côté de l'âge. Ils le présentèrent dans le palais d'Aix à l'Empereur venu là inconsidérément avec une faible suite. Les dues qui avaient beaucoup de troupes dans ces parages, l'y rejoignirent, fortement accompagnés. La rançon du roi d'Angleterre n'était pas encore acquittée, et l'argent devait traverser le territoire des ducs.

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