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Garcelles (Calvados), nous présente des betteraves véritablement remarquables. Pour ma part, je n'en ai jamais eu chez moi ni même vu ailleurs d'aussi belles, et M. Cauchepin nous affirme que le comte en possède deux hectares de semblables dans des terres assez médiocres, mieux amendées sans doute par des engrais énergiques et une culture intelligente. Médaille d'argent.

MM. Raux, de Barville, et Rousseau, du Theil-Nolent (ferme de l'Abbaye), exposent des blés de semence, des avoines et des racines qui leur font accorder à chacun une Médaille d'argent.

Voici de l'huile de colza d'une limpidité parfaite et qui ne peut provenir que d'une fabrication très soignée. Elle est présentée par Mme veuve Delarue, de Beaumont-le-Roger. Médaille d'argent.

Médailles de bronze MM. Lemaître, à Orbec, pour ses avoines et ses betteraves; Hue, maire de Thiberville, pour ses betteraves; Pinel, à Capelle-les-Grands, pour ses blés de semence; Lepetit, à Thiberville, pour son exposition d'avoines, blés, colzas et orges; Désir Deshayes, à Saint-Mards, pour ses blés et avoines d'hiver; Fessard, à Folleville (ferme du château), pour ses betteraves et carrottes fourragères; Dosine, à Piencourt, pour son exposition de betteraves.

Mentions honorables: MM. Volard, à Bournainville, pour ses betteraves globe jaune; Le Clerc, à Fontaine-la-Soret, pour ses blés et betteraves; Corblin aîné, à Saint-Germain-la-Campagne, pour ses lins et avoines.

Médailles d'argent: MM. Guéroult (Elie), au Planquay, pour ses eaux-de-vie; Manassès Conard, à la Neuville-duBosc, pour son exposition de cassis et eaux-de-vie.

Médailles de bronze, grand module: MM. Digeon, au Neubourg, pour ses cidres et eaux-de-vie; Rocher, à la ChapelleHareng, pour ses eaux-de-vie; Corblin, de Saint-Germain-la Campagne, pour ses cidres véritablement remarquables. M. Corblin nous a fait goûter des cidres de trois ans, qui ont

conservé leur douceur et peuvent faire des boissons de table agréables et saines.

MM. Leclerc, instituteur au Planquay, et Hamon présentent de belles volailles et obtiennent chacun une Médaille de bronze. Il ne manque pas encore d'expositions intéressantes qui ont attiré l'attention du jury, mais dont je ne puis parler parce que le temps me manque absolument.

Ne croyez pas, cependant, que je n'éprouve point de la peine d'être forcé de n'en rien dire. Je suis de ceux qui pensent que tout homme qui fait un effort vers le bien, vers le progrès, a droit à des éloges, à un encouragement, et il n'entre pas dans mes idées de les lui marchander. C'est donc de tout cœur que j'adresse mes meilleurs et mes plus sympathiques compliments à tous ces travailleurs intelligents dont il m'a été donné d'apprécier et d'admirer les œuvres! Pas un de ceux, parmi eux, dont j'ai l'honneur d'ètre connu, ne m'a pris pour un juge sévère. Tous m'ont regardé comme un ami; ils ont eu raison, je les en remercie.

On m'assure que je dois aussi parler de moi, de mes produits également exposés ici! ......

· Est-ce bien nécessaire ?

Oui, disent quelques personnes, parce que « trop de modestie finit par dégénérer en orgueil aux yeux de certaines gens !... >>>

L'orgueil n'est pas mon fait; c'est trop laid et c'est trop bête d'être orgueilleux ! Du reste, l'orgueil, c'est l'apanage du sot, je m'en défends comme de la peste !

Si je possède un peu d'intelligence et quelqu'argent qui me permettent d'opérer dans ma culture certaines améliorations capables de me faire obtenir les produits que vous connaissez, quand tant d'autres braves travailleurs, qui me valent bien, se voient privés de ces avantages qu'ils sont loin cependant de ne pas apprécier, croyez-le bien, je sais que c'est à Dieu que je dois ces faveurs, et je crois ne pouvoir mieux faire, pour lui en témoigner ma reconnaissance, que de me conformer à

ses ordres en faisant pour les autres ce que je voudrais qui me fût fait à moi-même.

Par conséquent, ma porte est et restera toujours grande ouverte à tous ceux de mes collègues qui voudront bien me faire l'honneur de venir visiter mes cultures trop défectueuses, hélas! encore dans bien des cas. Rien ne peut m'être plus agréable que de les faire profiter, à l'occasion, des découvertes heureuses que je n'ai obtenues souvent qu'après bien des tâtonnements, et qui m'ont coûté quelquefois assez cher.

Aimons-nous et Aidons-nous, n'est-ce pas pour cela que nous sommes sur la terre?

Mais, avant de finir, je veux adresser mes sincères remercîments et l'hommage de ma plus vive gratitude à notre illustre président, monsieur le duc de Broglie, et à mes honorables collègues de la Société d'agriculture, qui ont bien voulu me décerner un Diplôme hors concours, honneur auquel j'étais loin de m'attendre.

RAPPORT

SUR

LE CONCOURS DE LAITERIE

PRÉSENTÉ PAR M. HENRI QUEVILLY, MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ

MESSIEURS,

Dans le rapport que j'ai eu l'avantage d'adresser l'année dernière à la Société libre de l'Eure au sujet des produits agricoles qui avaient figuré au concours départemental de Bernay, je disais au sujet des produits de la laiterie :

« Dans la section des beurres et des fromages, peu d'exposants avaient répondu à l'appel de la Société et la plupart des produits présentés péchaient par le nombre et la qualité. Permettez-moi donc, Messieurs, d'engager nos cultivateurs à s'attacher à cette industrie lucrative. Pour cela, il leur suffit d'apporter plus de soins dans le choix et le traitement des vaches laitières ainsi que dans la tenue et la propreté des laiteries. On peut y introduire aujourd'hui des appareils perfectionnés tant pour le refroidissement et l'écrèmage du lait que pour la préparation du beurre et de divers fromages. Nous nous trouvons entre deux départements, le Calvados et la Seine-Inférieure, dont les laiteries produisent annuellement pour plus de cent millions de francs de beurre et de fromage. Il est vrai que nos pâturages naturels sont moins importants; mais ils valent souvent ceux de nos voisins, et nos prairies artificielles nous permettent aussi d'obtenir une lactation abondante et de qualité supérieure. Pourquoi nos produits similaires sont-ils presque nuls? L'agriculteur du dépar

tement de l'Eure ne saurait dédaigner une augmentation certaine de bénéfices dépendant uniquement de sa volonté. >>

Peu de temps après, en décembre dernier, M. Join-Lambert s'exprimait ainsi au nom d'une commission chargée par la Section de Bernay d'organiser un concours d'industrie laitière dans notre arrondissement :

Jusqu'ici on n'a guère produit du lait et du beurre que pour la consommation locale. Le beurre fait le plus souvent avec la crème de toute la semaine a été longtemps si médiocre, qu'en le portant au marché voisin, il fallait compter sur les habitudes d'acheteurs peu exigeants et sur la nécessité où ils étaient de se pourvoir quand même. Quant au fromage, encore aujourd'hui, c'est à peine si on a essayé ce que notre sol et nos bestiaux pourraient produire..... Et cependant si la nature de notre sol, un peu trop argileux, ne se prête pas à une végétation herbacée aussi luxuriante que dans le Cotentin ou la Vallée-d'Auge, il a été constaté qu'avec des herbages convenablement amendés, des vaches choisies pour la qualité butyreuse de leur lait, avec une race élevée dans ce but, avec des soins de manipulation, nous pouvons faire du beurre non seulement sans goût mauvais, mais de bonne couleur et

saveur. >>

Le concours projeté par la section de Bernay n'a pu avoir lieu sous les auspices de la Société française d'industrie laitière; mais il a été remplacé, le 17 septembre, courant par l'exposition de beurres, de fromages et d'instruments de laiteries qui a été organisée par la commission du concours de Thiberville.

Dans une première catégorie étaient admis les produits beurriers et fromagers provenant des départements de l'Eure et du Calvados. Quinze exposants avaient présenté du beurre frais. Les fromages, qui comprenaient le camembert, le livarot, le pont-l'évêque, de diverses sortes et qualités, et même des fromages à la crême, avaient été envoyés par vingt-deux producteurs.

4e Série, TOME VI.

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