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REVUE BELGE

DE

PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE

CINQUIÈME ANNÉE

1926

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REVUE BELGE

DE

PHILOLOGIE ET D'HISTOIRE

RECUEIL TRIMESTRIEL

PUBLIÉ PAR LA

SOCIÉTÉ POUR LE PROGRÈS DES ÉTUDES PHILOLOGIQUES ET HISTORIQUES

TOME VI.

1926

BRUXELLES

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R

P2 R32 v. 5

Pt.l

UN TYPE DE RÉPONSE ORACULAIRE

Pas plus qu'aujourd'hui, le caprice de quelques aventuriers ne suffisait, dans les cités antiques, pour fonder une colonie; l'entreprise devait être décrétée par l'autorité légale, mais elle offrait un caractère religieux autant que politique (1).

Le chef des émigrants était choisi dans une des familles sacrées de la cité; il emportait du foyer public de la métropole le feu qui devait briller dans le nouveau prytanée : cérémonie symbolique, car tout en devenant autonome, la colonie restait la fille de la cité qui lui avait fourni ses premiers habitants, elle lui restait attachée par les liens qui unissent aux parents les enfants émancipés.

Le fondateur, l'oixioτýs, présidait aux cérémonies religieuses de la cité nouvelle - cérémonies religieuses et institutions étaient calquées sur celles de la métropole, et après sa mort, enterré à la place d'honneur de la ville qu'il avait fondée, au centre de l'agora, alors que les autres sépultures étaient reléguées hors des murs, il recevait les honneurs réservés aux héros.

Quand il s'agissait d'affaires religieuses, les Grecs auraient cru téméraire de prendre une décision sans avoir demandé à la divinité la manifestation de sa volonté ; aussi avant de décréter la fondation d'une colonie, et de transporter ainsi le culte des dieux protecteurs de la cité sur une terre étrangère, il était de règle de consulter les oracles (2).

Sans doute on se contentait de questionner le dieu sur l'opportunité de l'entreprise, sans lui demander de choisir la contrée où

(1) FUSTEL DE COULANGES, La Cité antique, 24° éd., Paris, Hachette, 1917, p. 252.

(1) CIC., De Divin., I, 1, 13; SP. LAMBROS, De conditorum coloniarum Graecarum indole praemiisque et honoribus (en grec), Leipzig, 1873, p. 11.

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