Du Comité flamand de France, le n° 11 (juillet, août et septembre 1871) de son Bulletin; De l'Institut archéologique de la province de Luxembourg, les 2o, 3o et 4o cahiers du tome VI de ses Annales, 1870 et 1871; De M. Félix Brassart, Recherches sur la seigneurie de Cantin lez-Douai (1065-1789), 1871, in-8o. Dépôt dans la bibliothèque de l'Académie et remercî ments. JUBILÉ POUR LE CENTIÈME ANNIVERSAIRE DE LA Le secrétaire fait connaître qu'il remettra, dans le courant du mois, à M. le secrétaire perpétuel de l'Académie le rapport sur les travaux de la Commission depuis son établissement en 1834, lequel lui a été demandé, au nom de la compagnie, pour être inséré dans le Livre commémoratif qu'elle fera paraître à l'occasion du centième anniversaire de sa fondation. COLLECTION DES CHRONIQUES, CARTULAIRES, ETC. MM. Kervyn de Lettenhove et Wauters rendent compte du point où est parvenue l'impression des Chroniques relatives aux ducs de Bourgogne et du tome IV de la Table chronologique des chartes et diplômes. Le secrétaire fournit les mêmes renseignements en ce qui concerne le tome III de la Chronique de Jean d'Outre-Meuse (éditeur, M. Ad. Borgnet), le tome II du Cartulaire de Saint-Trond (éditeur, M. Ch. Piot) et le tome III des Monuments pour servir à l'histoire des provinces de Namur, de Hainaut et de Luxembourg (éditeur, M. Léopold Devillers). M. le chanoine De Smet, à qui a été renvoyée la lettre de M. le président Tailliar, de Douai, mentionnée au procès-verbal de la séance précédente (Bulletins, t. XIII, page 374), écrit: « J'ai examiné la proposition de M. Tailliar de réimprimer les chroniques de la Flandre wallonne sous les princes des maisons de Bourgogne, d'Autriche et d'Espagne, qu'il a publiées, mais à un si petit nombre d'exemplaires qu'on peut les regarder comme inédites. Je ne vois pas d'inconvénient à ce projet; nous avons plus d'une fois reproduit des chroniques déjà imprimées, mais devenues rares. Ce qui s'y oppose pour le moment, c'est le défaut de matériaux pour commencer un cinquième volume des Chroniques de Flandre, car la chronique flamande de Dresde et les opuscules de M. Tailliar ne me mèneraient pas loin. > COMMUNICATIONS. M. Gachard donne lecture d'une note touchant la correspondance de Joseph II avec son frère l'archiduc Léopold, grand-duc de Toscane, pendant les années 1781 à 1790, que M. le chevalier d'Arneth vient de publier. Cette note sera insérée au Bulletin avec les extraits, communiqués par M. Gachard, des lettres de Joseph II sur les troubles des Pays-Bas en 1787 et la révolution de 1789. M. Stanislas Bormans, conservateur adjoint des Archives de l'État, à Liége, a envoyé une notice analytique des cartulaires de la collégiale de Saint-Denis. Après avoir examiné ce travail, la Commission en décide l'insertion au Bulletin. Lettres de Joseph II sur les troubles des Pays-Bas en 1787 et la révolution de 1789. (Par M. GACHARD, membre de la Commission.) M. le chevalier d'Arneth, directeur général des Archives impériales de cour et d'État, à Vienne, à qui l'on doit, outre d'importants ouvrages historiques, la mise en lumière de séries considérables de lettres de Marie-Thérèse, de Joseph II, de Marie-Antoinette, de Léopold II, qui étaient restées inconnues jusqu'à nos jours, vient de faire paraître la correspondance de Joseph avec Léopold pendant les années 1781 à 1790 (1). Cette nouvelle publication a un intérêt spécial pour la Belgique, à raison des événements dont nos provinces furent le théâtre en 1787 et en 1789. Quoi de plus curieux, en effet, que de voir, dans les rapports intimes de Joseph II avec son frère, comment il apprécie ces événements et ce qu'il se dispose à faire pour y parer? On sait qu'il se trouvait en Crimée, où il était allé joindre Catherine II, (1) Joseph II und Leopold von Toscana. Ihr Briefwechsel von 1781 bis 1790. Vienne, 1872, Deux vol. in-8°. lorsqu'éclatèrent les premiers troubles. Aussitôt après son retour à Vienne, le 6 juillet 1787, il écrit à Léopold : Très-cher frère, je vous envoie ce courrier pour vous mettre au fait en détail de tout ce qui vient de se passer, depuis mon absence, aux Pays-Bas. C'est d'un genre sans exemple et de la plus grande importance pour la monarchie. Il ne s'agit plus de leur constitution, ou de remettre les choses telles qu'elles avaient été il y a six mois. Non: échauffés par la réussite vis-à-vis du gouvernement dans toutes leurs demandes, voyant qu'ils sont les maîtres, ils veulent se rendre indépendants, ou autant vaut, en faisant une nouvelle constitution et en voulant que je donne plein pouvoir à Leurs Altesses Royales et au gouvernement, qui n'ont fait que des sottises et qui sont intimidés et leurs prisonniers, de traiter là-dessus définitivement avec eux, sous la garantie de deux puissances étrangères qu'ils ne nomment point. Je vous laisse juger si je pourrais jamais me prêter à une chose pareille. Vous verrez, par la lettre très-modérée que j'ai écrite aux états de Brabant (1), la porte ouverte que je leur ai laissée, et que si, (1) Dans cette lettre, datée du 3 juillet, et dont le texte a été publié par M. Gérard, Ferdinand Rapédius de Berg, t. I, p. 257, Joseph II s'attachait à justifier les dispositions qu'il avait prises concernant l'administration des Pays-Bas; il témoignait son étonnement de l'opposition audacieuse qu'elles avaient rencontrée; il consentait néanmoins à en suspendre l'exécution et demandait que des députés des états des différentes provinces se rendissent à Vienne avec les gouverneurs généraux, pour lui représenter de vive voix leurs griefs et apprendre ses intentions. «Si, contre • toute attente, - disait-il en terminant cette dernière démarche de ma >> bonté envers vous fût méconnue au point que vous vous refusiez à me venir porter vos plaintes, vos craintes, vos doutes et à m'entendre avec > confiance, et que vous continuiez vos excès honteux et démarches inex » cusables, alors vous en tirerez vous-mêmes les malheureuses consé » quences qui en résulteront: ce qu'à Dieu ne plaise.. comme il est probable, ils ne l'acceptent point et n'envoient point les députés, ils se mettront au moins parfaitement dans leur tort. J'ai fait, en attendant leur réponse, les dispositions que vous trouverez également pour la marche du corps nécessaire. Les rapports du prince Kaunitz, en originaux, vous informeront en détail, et mes lettres. Je vous laisse juger, mon cher ami, de ma peine. Je suis le seul qui tient bon et qui doit tout faire. On ne se remue pas plus à la chancellerie d'État que s'il n'y avait rien. D'aide, je n'en ai point, comme vous savez. Les réponses, les lettres, je les ai dû toutes coucher moi-même. Quelle affreuse chose qu'une rébellion dans l'éloignement, et devoir perdre en triomphant! Je me soumets néanmoins à mon malheureux sort, et j'y irai en personne, pour être à même de faire finir le plus tôt possible cette malheureuse et destructive guerre intestine. Jamais rien ne m'a accablé à un tel point: c'est une douleur mêlée d'offense qui ne se peut décrire... Ou soumettre ou périr, voilà ma devise; et si les forces que je viens de commander ne suffisent pas, j'enverrai d'autres..... Le 19 juillet il lui mande : Les nouvelles des Pays-Bas sont encore douteuses, quoiqu'elles s'approchent un peu plus de la raison et de la convenance. Il faut voir ce qu'ils décideront pour les députés: en, attendant, j'ai fait changer en cela avantageusement, par ma fermeté, entremêlée de bonté, la face des choses, que la première effervescence est passée, que le militaire est instruit et décidé à se réunir et à se battre, s'il le faut, que le gouvernementa eu un démenti formel, que les états commencent à avoir peur, lorsqu'auparavant ils voyaient qu'on avait peur d'eux, que dans le monde leurs fanfaronnades seront mises à découvert, qu'enfin la perte des caisses, de l'artillerie, des munitions que le gouvernement assurait pour certaine, est |