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Ces vertèbres proviennent évidemment d'une amorce, dont l'Echeneis a digéré la chair, et le morceau de poisson en place est l'amorce qu'il venait d'avaler au moment où il a été pris et mis dans la liqueur. En examinant les lèvres on en trouvait la preuve : la peau était déchirée par l'hameçon au-dessus des os maxillaires.

Quant au morceau de coquille, il est à supposer que ce n'est pas l'Echeneis qui est allé chercher ce Mollusque au fond de la mer, mais qu'il a avalé et digéré le poisson qui s'en est repu.

Nous avons ensuite fait la visite de quelques Pilotes qui n'avaient pas moins de 35 centimètres de long.

L'estomac du premier renfermait un morceau de poisson et des pelures de pomme de terre; il portait comme seule indication de lieu : « de l'Océan. »

Dans un second nous avons trouvé des crustacés de 15 millimètres de long.

Dans un troisième l'estomac contenait également des débris d'un poisson qui le remplissaient complétement; il provenait de Madère.

Un quatrième renfermait encore des crustacés (le Typhis rapax, Edw. et un autre Amphipode encore indéterminé), un morceau de peau de poisson et un débris de fucus.

Le Pilote est donc également ichthyophage et crustophage, et l'on pourrait même dire qu'il est omnivore puisqu'il avale indistinctement tout ce qu'il trouve sur son passage.

Il a avalé les débris de pommes de terre qu'on a jetés pardessus bord, il a avalé le poisson qui a servi d'amorce, et il n'a pas dédaigné les crustacés ni les autres corps flottants qu'il a trouvés à sa portée.

On peut en conclure qu'il n'y a d'autre rapport entre le Pilote et le Requin que de vivre dans les mêmes eaux; chacun d'eux guette avec avidité la pâture qui est proportionnée à sa taille.

J'avais donc soupçonné à tort que le Pilote nage avec les Squales dans le but d'attraper les restes de leurs repas ou de sucer les fèces dont la substance nutritive n'est sans doute pas complétement épuisée.

M. Van Beneden fait ensuite une communication verbale au sujet des intentions de M. Dohrn, de Jéna, de poursuivre l'étude de la vie des animaux dans des aquariums qui seraient organisés, d'abord dans la Méditerranée, à Naples, puis dans d'autres mers, de manière à offrir aux naturalistes tout le matériel nécessaire. Il demande en même temps, au nom de l'auteur, que l'Académie veuille bien accord er son appui moral à la réalisation de cette idée, destinée à apporter de grands changements dans la science.

La classe accède à ce désir.

2me SÉRIE, TOME XXX.

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CLASSE DES LETTRES.

Séance du 10 octobre 1870.

M. E. DEFACQZ, directeur.

M. AD. QUETELET, secrétaire perpétuel.

Sont présents: MM. Ch. Steur, J. Grandgagnage, J. Roulez, Gachard, A. Borgnet, Paul Devaux, F.-A. Snellaert, J.-J. Haus, M.-N.-J. Leclercq, le baron de Witte, le baron Kervyn de Lettenhove, R. Chalon, Ad. Mathieu, J.-J. Thonissen, Th. Juste, Félix Nève, Alph. Wauters, H. Conscience, membres; J. Nolet de Brauwere van Steeland et Aug. Scheler, associés.

M. L. Alvin, membre de la classe des beaux-arts, et M. Ed. Mailly, correspondant de la classe des sciences, assistent à la séance.

CORRESPONDANCE.

La classe est informée de la mort de M. Alexis Bogaers, l'un de ses associés, décédé subitement à Spa, le 11 août dernier. Une lettre de condoléance a été écrite à la famille du défunt.

la

M. le Ministre de l'intérieur fait parvenir, pour bibliothèque de la Compagnie, un exemplaire de l'ou

vrage intitulé: Biographies contemporaines : Le baron de Gerlache, ancien président du Congrès national, etc., par M. Th. Juste.

M. le comte Arrivabene, associé, adresse, à titre d'hommage, un exemplaire de son livre portant pour titre : Alcuni scritti morali ed economici.

M. Ad. Mathieu offre un exemplaire de sa dernière composition poétique, intitulée : Sursum corda!

Des remercîments sont votés par la classe pour ces différents dons.

- L'Académie d'histoire de Madrid, la Commission impériale archéologique de Saint-Pétersbourg et la Société historique de Pensylvanie, à Philadelphie, remercient pour le dernier envoi de publications académiques.

RAPPORTS.

Hebberechts-Godshuis, gewoonlijk Schreiboom genaamd, notice par M. Frans De Potter.

Rapport de M. F.-A. Snellaert.

< Les institutions de bienfaisance que nous devons aux vertus de nos pères s'en vont rapidement, surtout dans l'ancienne capitale de la Flandre. Si le marteau destructeur travaille en faveur des finances des hospices, entre les mains desquels la plupart de ces institutions étaient passées,

à coup sûr il brise le chaînon qui rattachait le présent aux temps antérieurs. Les institutions de bienfaisance sont au même degré que nos hôtels de ville, que nos beffrois, que nos cathédrales, les témoins historiques de l'esprit qui, aux différents siècles, présidait à notre mouvement social. Leur abolition successive ne peut donc être envisagée par les Flamands que comme faisant partie d'une œuvre de destruction dirigée contre l'esprit national. C'est ainsi que le fait est apprécié par la grande majorité.

La dernière de ces fondations enlevée dans la ville de Gand à son institution primitive, est l'hospice Hebberecht, plus connu sous le nom de Schreiboom (arbre pleureur). Le mémoire que M. Frans De Potter présente à la classe, en renferme l'histoire et donne un tableau de son organisation. L'ouvrage se divise en trois parties, traitant de l'histoire, de la fondation, de l'organisation, de la chapelle Schreiboom et de la dévotion qui s'y rattache. Les sources consultées par l'auteur sont les archives de l'abbaye de Saint-Pierre au mont Blandin, lez-Gand, conservées aux archives de la Flandre orientale, et les livres des comptes de l'hospice déposés aux mêmes archives.

La commune de Saint-Pierre, annexée à la ville de Gand sous le régime français, possédait jadis deux hôpitaux, l'un refuge de vieillards, l'autre destiné au soulagement de malades indigents et au logement de pèlerins. Le premier était connu sous le nom de Sint-Geest hospitaal (hôpital du SaintEsprit), l'autre sous celui de Hebberechts-Godshuis (hospice de Hebberecht). C'est de ce dernier que M. De Potter vous présente la monographie.

A en croire les apparences, ce serait à une famille Hebberecht que l'hospice de ce nom dût son existence. C'est réellement ce que Sanderus, et après lui tous ceux qui

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