CORRESPONDANCE.

Les sociétés savantes dont les noms suivent remercient pour les derniers envois; quelques-unes adressent, en même temps, leurs récentes publications : l'Académie royale des sciences de Munich, la Société chimique de Berlin, la Société royale des sciences de Copenhague, la Société géologique d'Édimbourg, l'Office météorologique de Calcutta, la Société de géographie et de statistique de New-York.

-M. G. Schenzl, directeur de l'Observatoire de Bude (Pesth), annonce que son gouvernement a résolu la création d'observatoires sous la direction d'un institut central, à la tête duquel il a été placé, pour les observations météorologiques en Hongrie.

M. Ad. Quetelet, en présentant une note sur l'aurore boréale des 24-25 octobre dernier, observée à Bruxelles, à Louvain, à Kain (près de Tournai), à Gembloux, etc., communique la liste des orages observés pendant cette année à Arendonck, près d'Anvers, par M. Coomans, et à Gembloux, par M. Malaise.

L'impression de ces documents aura lieu dans le Bulletin, avec les observations semblables reçues déjà pour d'autres localités du pays. Ce travail sera suivi du tableau que M. Quetelet a dressé, afin de montrer la marche des orages en Belgique et leur fréquence pendant l'année cou

rante.

- La classe reçoit également communication de notes sur les phénomènes périodiques des animaux et des plantes.

Ces observations, qui prendront place dans les Mémoires in-4o, comprennent l'état de la végétation à Waremme, le 21 octobre 1870, par M. de Selys Longchamps et à Bruxelles, par M. Quetelet; à Gembloux, le 21 avril et le 21 octobre, par M. Malaise; à Melle, le 21 octobre, par M. Bernardin.

- Les travaux manuscrits suivants sont renvoyés à des rapporteurs :

1° Une balénoptère capturée dans l'Escaut en 1869, mémoire par M. P.-J. Van Beneden.

MM. du Bus et de Selys Longchamps.)

(Commissaires :

2o Note sur le stéréographe de poche, par M. Plucker. -(Commissaires: MM. Liagre et Candèze.)

3° Faits nouveaux concernant le sélénium, note par M. P. Guyot. (Commissaire: M. Melsens.)

- M. Gluge offre un exemplaire de son discours inaugural prononcé, comme recteur de l'Université de Bruxelles, en séance publique du 10 octobre dernier. Remercîments.

RAPPORTS.

Recherches physico-chimiques sur les articulés aquatiques; mémoire par M. F. Plateau.

Rapport de M. Gluge.

M. Félix Plateau a étudié, dans un mémoire assez étendu, l'action des sels en dissolution dans l'eau et l'influence de l'eau de mer sur les articulés aquatiques d'eau

douce, de même que l'influence de l'eau douce sur les crustacés marins.

L'action des différents sels absorbés par la peau des vertébrés a été étudiée depuis longtemps; j'ai fait connaître, il y a une trentaine d'années, l'action singulière d'une solution de bicarbonate de soude et d'autres sels sur la grenouille (Untersuchungen, II, 1841, p. 73); mais ces sortes de recherches n'avaient pas été faites, que je sache, sur les vertébrés. M. Plateau a donc tâché de remplir une lacune qui existe dans la physiologie comparée.

Il me serait impossible de donner un résumé de ces recherches, dont le résultat est formulé en un grand nombre de conclusions. Je pense que les observations de M. Plateau peuvent intéresser les naturalistes, et j'ai l'honneur de proposer l'insertion de son travail dans les Mémoires de la Compagnie. »

M. Poelman, second commissaire, souscrit à ce rapport.

Rapport de M. Schwann.

« De nombreuses expériences ont déjà été faites sur la question de savoir si des animaux, surtout des poissons, vivant dans l'eau douce, peuvent continuer à vivre dans l'eau de mer et vice versâ. M. Félix Plateau a traité cette question pour les articulés aquatiques et l'a poursuivie plus loin que ses devanciers ne l'avaient fait. Comme on pouvait s'y attendre, il trouve pour les articulés d'eau douce, transportés dans l'eau de mer, que ceux qui ont une respiration aérienne supportent le changement, tandis que ceux qui ont une respiration branchiale et cutanée meurent d'autant plus vite que cette respiration est plus développée.

Par quelle propriété l'eau de mer tue-t-elle? Est-ce parce qu'elle est un milieu plus dense? ou est-ce par l'une ou l'autre des substances qu'elle renferme en solution?

Dans les expériences de M. Plateau, la plupart des articulés essayés vivaient à l'aise et tous existaient plus longtemps dans une solution de sucre de la densité de l'eau de mer que dans celle-ci même.

La densité du milieu n'est donc pas la cause de la mort. Pour essayer si ce sont les sels de la mer, et quels sels, qui produisent l'effet nuisible, M. Plateau prépare des solutions des principales substances minérales de l'eau de mer, de chlorure sodique, potassique et magnésique, et de sulfate magnésique et calcique. Chaque solution ne contient qu'une ou deux de ces substances, en quantité telle que le poids du sel soit égal à celui de toutes les matières fixes de l'eau de mer.

L'expérience montre que les solutions des chlorures sodique ou magnésique ont un effet aussi nuisible que l'eau de mer même, tandis que les sulfates restent à peu près sans effet.

M. Plateau démontre que les animaux d'eau douce vivant dans l'eau de mer, ou dans ces solutions, absorbent dans leur corps des chlorures et en rendent si on les place plus tard, après un lavage extérieur soigné, dans une petite quantité d'eau distillée. Les sulfates dans ces conditions sont à peine absorbés par l'animal et une solution de sulfate magnésique ne tue pas, quand même elle a une densité semblable à celle de l'eau de mer.

Une seconde série d'expériences comprend les articulés marins plongés dans l'eau douce. Tous meurent au plus tard après neuf heures, et l'analyse constate qu'ils abandonnent du sel marin de leur corps à l'eau douce ambiante.

Ici aussi la densité différente du milieu n'est pas la cause de la mort, puisqu'ils ne vivent pas plus longtemps dans de l'eau sucrée de la densité de l'eau de mer que dans l'eau douce. Le sel marin est donc la condition indispensable de leur existence.

M. Félix Plateau fait ressortir que tous ces faits s'expliquent par les lois de l'endosmose, de la diffusion et de la dialyse, et que c'est le peu de diffusibilité des sulfates qui rend compte de l'innocuité de ceux-ci comparée aux chlorures.

Je m'associe volontiers aux propositions de mes honorables confrères en proposant l'impression du travail de M. Félix Plateau dans les Mémoires de l'Académie. »

Conformément à ces conclusions, l'impression du travail de M. Plateau est votée.

Sur un principe de statique moléculaire avancé par M. Lüdtge; note par M. G. Van der Mensbrugghe.

Rapport de M. J. Plateau.

« Un jeune physicien allemand, M. Lüdtge, a publié récemment une note dans laquelle il cherche à établir que la tension d'une lame liquide augmente à mesure que l'épaisseur de cette lame diminue. Il cite, à l'appui de cette proposition, plusieurs expériences, dont la principale consiste à réaliser, à chacun des orifices d'un tube cylindrique creux, une lame liquide convexe; selon lui, si les deux lames sont formées du même liquide, mais ont des épaisseurs diffé