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léger, tout en étant assez complet pour pouvoir servir aux opérations topographiques. Toutes les parties du stéréographe peuvent être mises en poche, sauf le pied, qui forme une canne de dimension usuelle. Les photographies que l'on obtient à l'aide de cet appareil sont, ou stéréoscopiques, ou simples, et ont alors de 85 à 95 millimètres de côté. (Elles peuvent être agrandies.) Le poids total du stéréographe, y compris le pied, est de 1 kilog. 300; en y ajoutant celui de douze plaques, suffisant pour faire trois tours d'horizon, il ne dépasse pas 2 kilog., poids qui n'est nullement gênant, puisqu'il peut être réparti dans les poches de l'opérateur.

Le temps nécessaire à la mise en station du stéréographe est de une minute seulement; le temps de pose varie, suivant la lumière, de quinze à soixante secondes. On peut faire un tour d'horizon en moins d'une demi-heure, et cinq minutes suffisent pour prendre une vue stéréoscopique, y compris le montage et le démontage de l'appareil.

Quant au levé des plans, le stéréographe est approprié à la méthode employée en Prusse, en 1867, par le département de la guerre (1), laquelle est plus simple et plus complète que la méthode française (Laussedat et autres). Cette dernière exige, en effet, que l'on relève les stations de l'appareil photographique à l'aide des instruments topographiques ordinaires, tandis que la méthode prussienne détermine la position de ces points par la photographie seule.

Pour employer cette méthode, il faut :

(1) Voir la Zeitschrift für die preussischen Artillerie und Ingenieur Offiziere; année 1868.

1° Que la plaque sensible et l'objectif puissent tourner autour d'un axe vertical;

2° Que dans ce mouvement la plaque reste constamment verticale, et l'axe de l'objectif horizontal;

3° Que l'on puisse faire un tour d'horizon complet.

Le stéréographe remplit ces diverses conditions. Il est muni, en outre, d'une aiguille aimantée, destinée à l'orientation de la base du levé. De plus, les tubes formant le pied peuvent s'ajuster bout à bout, de façon à former un double ou un triple mètre, subdivisé, qui peut servir à mesurer les longueurs.

DESCRIPTION.

Le stéréographe de poche se compose :

1° De la chambre noire. La chambre noire est automatique (1). Elle est formée d'un cadre en bois (caoutchouc durci, métal) relié à l'objectif par une pyramide quadrangulaire en drap, et par deux étriers métalliques. Ces diverses parties se rabattent les unes dans les autres et restent réunies pendant le transport. Repliées, leur volume est celui d'un parallélopipède de 12 × 10 × 2,5; aussi se mettent-elles facilement en poche.

La chambre noire se distingue de celles employées actuellement, par son petit volume d'abord, provenant de l'absence de la planchette de base et du verre dépoli, et ensuite par les appendices suivants :

a. Quatre pointes, fixées à l'intérieur du cadre au milieu

(1) D'après le principe que les images des objets situés à plus de cinquante fois la distance focale de l'objectif (soit à 3m,75 et au delà pour le stéréographe), se forment toutes au foyer principal.

des parois et qui, en se projetant sur la photographie, donnent les extrémités de deux droites, se coupant à angle droit, et dont l'intersection est la projection du centre optique de l'objectif sur le plan de l'image;

b. Un fil à plomb universel, servant à rendre verticale l'une des droites indiquées ci-dessus et horizontale, l'autre; c. Un oculaire et un guidon, pour diriger l'axe de l'objectif vers les points de repère, pris sur le terrain ;

d. Une aiguille aimantée, destinée à déterminer l'azimut de la base du levé;

e. Un pivot, muni d'un repère.

2o Des chassis. Les châssis diffèrent complétement de ceux en usage. Ils se composent de deux lames de carton, ou de métal mince, réunies par deux réglettes, munies en leur milieu de petites bandes faisant saillie, et contiennent chacun deux glaces de 18 cent. sur 9,5 cent.; leurs bouts sont fermés par de petits tiroirs métalliques. Le volume des châssis est moindre que le double de celui des glaces qu'ils contiennent.

Dans les châssis en usage, les glaces sensibles sont fixes et se démasquent à l'aide de tiroirs, glissant devant elles dans des coulisses (ce qui fait que leur volume est si considérable), tandis que, dans les châssis du stéréographe, ces tiroirs sont supprimés et ce sont les glaces elles-mêmes qui pénètrent dans la chambre noire, pour y être impressionnées. Une aiguille d'acier sert à pousser les plaques dans l'appareil, tandis qu'un crochet plat, en acier également, a pour fonction de les faire rentrer dans les châssis, après qu'elles ont subi l'action de la lumière.

3° Du trépied. Le trépied se compose d'un genou hémisphérique à crochet et de quatre tubes, rentrant l'un dans l'autre, pour constituer une canne de 18 millimètres de

diamètre (1). Le plus gros de ces tubes est plus court que les trois autres et il est terminé, à l'un de ses bouts, par la demi-sphère du genou qui sert de pommeau à la canne; l'autre extrémité du tube porte une bague mobile, divisée en six ou sept parties égales, et correspondant au pivot de la chambre noire. Cette bague mobile sert à photographier un tour d'horizon en six ou sept vues partielles, le repère dont le pivot est muni venant se placer, pendant la rotation de la chambre noire, successivement en regard de chacune des divisions de la bague, qui sont numérotées.

La demi-sphère joue dans un creux circulaire, pratiqué dans une pièce triangulaire en bois ou en métal, et s'y fixe à l'aide d'un crochet, muni d'une vis de traction. La pièce triangulaire porte trois tenons à charnières, servant à attacher les trois tubes du pied.

Ce nouveau genou a l'avantage de se démonter facilement, d'être moins volumineux et plus ferme que le genou sphérique ordinaire, le contact dans ce dernier ayant lieu irrégulièrement, tandis que, dans celui du stéréographe, il se fait sur une zone fixe.

Le procédé photographique à employer, avec le stéréographe, est le collodion sec (tannin mélangé de dextrine et d'acide gallique). Il permet d'éviter l'emploi des produits chimiques sur le terrain, et est aussi sûr que le collodion humide, si l'on a soin d'essayer, au préalable, une des glaces, car toutes celles qui sont préparées en même temps, dans les mêmes bains, ont les mêmes propriétés. Les plaques se conservent bonnes pendant plusieurs mois et sont toujours prêtes à être employées. Elles ont, de plus, l'avan

(1) M. le Dr Candèze est le premier qui ait employé trois tubes, rentrant l'un dans l'autre, comme trépied.

tage de ne pas exiger un temps de pose exact, comme cela a lien avec les plaques humides; on obtient de bonnes épreuves, même si la pose a été double ou triple de celle qui eût été strictement nécessaire. (Voir, à ce sujet, la modification que j'ai apportée au mode de développement du collodion sec, et qui a été décrite dans le Bulletin belge de la photographie, numéro de mai 1870.)

La séance a été terminée par une communication verbale de M. P.-J. Van Beneden, sur le Protopterus annecteus de Gambie (Afrique); cet animal, qui intrigue beaucoup les zoologistes, est tantôt reptile, tantôt poisson, ainsi que le fait remarquer M. Van Beneden. On pense qu'il forme un groupe intermédiaire : il respire par des branchies, des poumons et par des narines s'ouvrant dans la bouche. Son genre de vie est très-extraordinaire.

La classe décide que sa séance publique annuelle aura lieu le vendredi, 16 de ce mois, à 1 heure, dans la Grand' salle des Académies, au Muséc.

Une séance préparatoire aura lieu le jeudi, 15, pour procéder aux élections, au jugement du concours et s'occuper des préparatifs de la solennité du lendemain.

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