Imágenes de páginas
PDF
EPUB

l'activité et des résultats commerciaux de France et d'Allemagne (1).

Blondel reconnaît volontiers que la baisse des prix a été en France beaucoup plus considérable qu'en Allemagne et qu'il ne faut, par conséquent, pas juger du ralentissement de notre activité industrielle uniquement par les tableaux comparatifs concernant la valeur. Non seulement la baisse des prix a été moins forte en Allemagne que chez nous, mais elle a été aussi moins sensible sur les matières lourdes, charbons, terres, minerais, et c'est là un élément considérable de l'exportation allemande. Il n'en est pas moins incontestable que l'exportation de nos produits manufacturés diminue, et que l'exportation des produits fabriqués allemands a au contraire augmenté. Nous marchons, et c'est là ce qui est le plus grave, dans un sens différent de celui de nos voisins (2).

L'énorme accroissement des importations et des exportations de l'Allemagne doit au surplus paraître moins surprenant, comme le fait observer un de nos consuls, si l'on prend la peine de remarquer que la population s'est accrue de 30 o/o et que cette augmentation a porté surtout sur les classes industrielles et commerciales. L'état de choses actuel présage, ajoute notre consul, une augmentation encore plus rapide pour l'avenir. Ce qu'il y a de plus frappant dans ce mouvement de croissance de l'Allemagne, c'est le déplacement des forces numériques de la population, indice de la transformation de l'Allemagne en pays industriel. Au commencement de ce siècle, la population agricole de l'Allemagne formait environ 80 0/0 de la po

(1) Il est bon cependant de mettre én garde le lecteur contre d conclusions trop hâtives tirées de ces graphiques, ainsi que nous l'ave déjà signalé plus haut. La baisse des prix est un facteur d'une imp tance considérable et dont on doit tenir compte dans une sembla explication.

(2) Blondel, Essor industriel et commercial du Peuple allemo

pulation totale; au début du siècle prochain elle ne dépas sera guère 30 o/o.

C'est là peut-être le fait le plus grave de toute la vie économique de l'Allemagne au XIXe siècle. Les Allemands comprennent bien que cette rapide augmentation de la population industrielle doit amener une transformation complète dans les conditions d'existence de la nation et ouvrir de nouvelles voies à leur activité.

$3.

Comparaisons diverses (1)

Si l'on considère les dix grands peuples commerciaux, on trouve que le total de leurs exportations était, en 1850, de 8 milliards 291 millions. A la tête se trouve l'Angleterre avec 2.200 millions, puis la France avec 1.068 millions, les États-Unis avec 715 millions, en quatrième ligne vient l'Allemagne, ou plutôt l'ensemble des Etats qui constituent maintenant l'Empire allemand (sauf l'Alsace-Lorraine), avec 648 millions, chiffre qu'il a été difficile de calculer, mais qui est fort près de la véritė. Puis viennent l'Inde, la Russie, etc.

L'Espagne occupe le neuvième rang; elle exportait alors pour 122 millions et le Canada, le dixième, pour 67 millions.

Dix ans plus tard, en 1860, nous trouvons un total d'exportation de 12 milliards 95 millions, qui se répartissent ainsi :

Angleterre, 3.400 millions. France, 2.277 millions, puis au troisième rang les Etats de l'Allemagne qui, avec 1.748 millions, ont pris le rang des Etats-Unis d'Amérique ; ceux-ci viennent en quatrième ligne: 1.647 millions; puis l'Inde 700 millions, la Russie 600 millions..

En 1869, les chiffres sont les suivants:

(1) D'après les articles de Gloria.Mercure scientifique, 1897-98.

Exportations totales: 17 milliards 915 millions; Angleterre, 4.700; France, 3.675; Allemagne, 2.897; EtatsUnis, 1,433 millions.

En 1880 exportations totales 25 milliards; Angleterre, 5.575; Etats-Unis, 4.291; Allemagne, c'est-à-dire tout l'Empire allemand actuel, 3.619 millions; la France, tout en voyant son exportation augmenter de près de 400 millions comparativement à 1869, ne vient qu'au troisième rang avec 3,468 millions.

En 1885, les exportations se montent à 25 milliards 175 millions se répartissant ainsi pour les dix premiers pays:

[blocks in formation]

Nous voyons la France, au quatrième rang, avec une diminution de près de 400 millions, comparativement à 1880.

La Russie vient immédiatement après; l'Espagne, le Canada ont disparu, de même l'Italie. En 1850, un pays comptait avec les dix premières nations s'il exportait pour 67 millions; aujourd'hui, le dernier des dix pays accuse pour 1.200 millions d'exportation. L'Italie n'occupe que le onzième rang avec 950 millions, puis l'Espagne avec 698, la Suisse, 633, le Canada, 421, la République Argentine, 420 millions.

En 1890, 31.262 millions pour les dix premiers pays, se répartissant comme suit:

[blocks in formation]

Enfin, en 1895: 30 milliards d'exportations pour les

[merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small][merged small]

Si l'on veut serrer de plus près encore le développement du commerce pendant les dernières années, il faut considérer la somme totale des échanges, c'est-à-dire l'ensemble des importations et des exportations.

Les seize premiers pays commerciaux ont eu en 1885 un échange total de 61 milliards 500 millions et, en 1895, de 76 milliards 458 millions.

Les quatre grands pays participaient dans la proportion suivante à ces échanges :

[blocks in formation]

L'Espagne et l'Italie ont perdu. Ce sont des pays nouveaux qui apparaissent. La prédominance absolue de l'Angleterre s'affaiblit. Et si l'on ne considère que les exportations seules, et qu'on prenne les premiers ving-cinq pays commerciaux, on trouve:

[blocks in formation]
« AnteriorContinuar »