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CHAPITRE VII

Industries électrochimiques et électrométallurgiques

Carbure de calcium,

Développement des industries électrochimiques en général.— Electrochimie, électrométallurgie. alcalis et chlore, chlorates alcalins, etc.

taux.

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Affinage des méStatistiques des industries électrochimiques et élec

trométallurgiques en France et en Allemagne. des appareils électriques.

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Industrie

Les progrès incessants de l'électro-chimie et les applications déjà nombreuses qui ne laissent plus aucun doute sur l'avenir réservé à cette branche de l'industrie ont fixé l'attention en Allemagne surtout ces dernières années. Nous verrons plus loin combien est développé l'enseignement électrochimique et combien sont fréquentés les instituts et les laboratoires d'électrochimie. Si l'on songe que l'électrotechnique est une science nouvelle dont les premiers pas datent de dix ans à peine, et si l'on considère le chemin parcouru depuis cette époque, on peut prévoir que le temps est proche où nombre de procédés électrochimiques pourront lutter avantageusement avec les anciennes méthodes de fabrication, sans préjudice des industries nouvelles qui pourront naître du développement même de cette science. Sans qu'il soit besoin d'insister d'une façon

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particulière sur chacune d'elles, il n'est pas sans intérêt de rappeler que, de toutes les formes de l'énergie, celle que fournit le courant électrique est, sans contredit, la plus maniable. Outre qu'elle se prête à un réglage presque parfait condition indispensable pour un grand nombre d'opérations chimiques, elle offre le double avantage d'être à la fois transportable et transformable, en sorte qu'une même source d'énergie électrique est susceptible d'être utilisée indifféremment, sur place ou à distance, à la production de phénomènes très divers, soit d'ordre chimique s'il s'agit d'électrolyse, soit d'ordre physique s'il s'agit d'éclairage et de chauffage (1).

Cette utilisation de l'énergie électrique n'a pas été l'œuvre d'un jour. La pile est, en effet, un appareil à la fois coûteux et encombrant dont les applications industrielles devaient nécessairement rester fort limitées. L'industrie galvanoplastique est la seule qui en ait fait usage depuis une cinquantaine d'années. Quant aux autres applications chimiques du courant électrique, elles ne datent que de l'apparition de générateurs mécaniques d'électricité. Encore ces derniers furent-ils utilisés plus spécialement dès le début à la production de l'éclairage.

Enfin, il est un facteur qui semble devoir influer favo rablement sur l'avenir de l'industrie électro-chimique; nous voulons parler de l'utilisation des forces motrices naturelles, telles que les chutes d'eaux, qui se prêtent bien à la production du courant. Il s'en faut d'ailleurs que ce système d'exploitation présente, dans les cas où on l'applique, les mêmes avantages et la même économie. S'il est vrai qu'une chute d'eau constitue toujours en elle-même une source d'énergie gratuite, son

(1) Voir diverses études sur les procédés électrochimiques, publiées dans le Moniteur scientifique, ces dernières années, notamment l'article de M. Marc Merle,p. 321, 1896, d'où ces premières lignes sont extraites,

utilisation n'en reste pas moins subordonnée aux mêmes conditions matérielles que la plupart des entreprises industrielles. Sauf dans le cas où les matières premières se trouvent précisément au lieu même d'exploitation, il est rare que l'altitude du lieu, son éloignement de tout centre d'approvisionnement, l'absence ou la défectuosité des moyens de communications et la rareté de la main-d'œuvre ne viennent pas contrebalancer dans une certaine mesure les avantages naturels résultant de la gratuité de la force motrice. Çes réserves faites, il est incontestable que les entreprises de ce genre se sont multipliées singulièrement depuis quelques années, et que nombre d'entre elles peuvent être considérées aujourd'hui comme très prospères. Sans parler de l'exploitation de Neuhausen ni de celle, plus récente, du Niagara, et en laissant de côté les usines déjà nombreuses qui ne distribuent l'énergie électrique que sous forme d'éclairage, on compte à l'heure actuelle un certain nombre d'exploitations électro-chimiques ou électrométallurgiques en plein rapport, notamment en Suisse, en Autriche, en Suède et en France, où certaines régions des Alpes et des Pyrénées tendent à devenir de véritables centres industriels (1).

Comme nous le verrons dans les tableaux publiés plus loin, la France apparaît dans une situation très heureuse en ce qui concerne sa richesse en force hydraulique, comparée à celle de l'Allemagne.

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Le nombre des industries où l'énergie électrique trouve son application est déjà considérable.

En dehors des anciennes applications du courant à la simple production de dépôts métalliques (nickelage, argen

(1) Lire l'intéressant opuscule de l'ingénieur Bergès la Houille lanche.

ture, dorure, cuivrage, platinage, etc.), il y a lieu de signaler les différents procédés d'affinage de certains métaux tels que le cuivre, le plomb et l'argent; l'électrométallurgie, proprement dite, dont le champ comprend déjà le cuivre, l'or, l'étain, l'aluminium, le magnésium et les métaux alcalins; les préparations ou tentatives de préparations électrolytiques d'un grand nombre de produits chimiques (bichromates, permanganates, chlorates, hypochlorites); celles des substances organiques et en particulier de certaines matières colorantes; le blanchiment électrolytique; la préparation des liquides désinfectants, l'application de l'électrolyse à la purification des alcools et des jus sucrés ainsi qu'aux opérations de tannage, l'application de l'arc voltaïque à la réduction et à la fusion de certains métaux réfractaires; enfin les actions chimiques de l'effluve et leur utilisation à la production industrielle de l'ozone.

Il n'est donc pas téméraire d'affirmer que, dans un avenir plus ou moins éloigné, l'électrochimie transformera complètement l'industrie chimique courante.

Au point de vue des applications, on peut diviser ces industries en deux classes:

1° affinage des métaux (industries électrométallurgiques):

2o préparation des produits chimiques (industries électrochimiques).

2.

Développement de l'électrochimie

D'après M. Borchers, la valeur annuelle des produits livrés par l'industrie électrochimique et électrométallurgi que est de 750 millions de francs, la puissance utilisée pour cela est de 420.000 chevaux, et le capital dépensé

pour l'installation des usines de 732 millions. Or, en 1890, la seule application chimique de l'électricité (l'affinage du cuivre) n'utilisait que 3.000 chevaux. Sur les 420.000 chevaux, 111.440, dont 110.440, fournis par des chutes d'eau, et 1.300 par des moteurs à vapeur seraient utilisés en France. Ce chiffre paraît trop fort, il contient vraisemblablement les usines à l'état de projet.

Voici, d'après M. Coignet, vice-président de la Chambre de commerce de Lyon, la puissance utilisée par l'industrie électro-chimique dans le Sud-Est de la France en 1899.

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Il est difficile de savoir quelle part doit être faite pour l'année 1899 dans cette industrie faute de renseignements, les procédés étant tenus secrets; on peut néanmoins affirmer que c'est à la fabrication du carbure de calcium qu'est dû le développement considérable de cette industrie.

Les usines électrochimiques déjà existantes de SaintMichel-de-Maurienne, Neuhausen, Bitterfeld, qui fabriquaient de l'aluminium, ont aussi préparé du carbure et il s'est créé pendant 1899, d'après M. Kersten, 42 usines de carbure, ce qui en a porté le nombre à 93 (The Electrical Review, de Londres, janvier 1900) réparties comme suit:

Usines en exploitation: France, 21; Suisse 11; Autriche-Hongrie, 8; Allemagne, 8; Italie, 7; États-Unis, 6; Grande-Bretagne, 4; Norvège et Suède, 4; Espagne, 2; Russie, 2; Canada, 2; Belgique, 1. — Total: 76.

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Usines en construction: France, 5; Suisse, 3; Autriche

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