Pour ce qui concerne la France, nous relevons les chiffres suivants d'après les documents français: Tableau de l'importation et de l'exportation françaises du chlorure de potassium La France fait une consommation de chlorure de potas sium qui va toujours en croissant. La raison doit, à notre avis, en être attribuée à la création de nouvelles usines électrolytiques. On sait, en effet, que c'est par l'électrolyse de ce chlorure que l'on fabrique exclusivement le chlorate de potasse dont l'emploi augmente chaque jour. SITUATION DE L'INDUSTRIE MINIÈRE On a pu constater, d'après les rapports des Chambres de commerce de Berlin, Dillenbourg, Oppeln, etc., que l'extraction et la valeur des produits travaillés dans le do maine de l'industrie minière ont augmenté d'une façon continue. On peut conclure avec justesse, d'après l'augmentation croissante des métaux, que la production des industries tributaires s'en est accrue. Si l'on s'en rapporte à la consommation du charbon, on en déduit que les industries sont actuellement dans une phase de développement considérable. Sel. D'après le compte-rendu de la Chambre de commerce de Halle, la production totale en sel a été : Selgemme 804.658 tonnes, d'une valeur de 3.354.523 m. Gros sel 565.683 tonnes, d'une valeur de 2.464.350 m. Ce qui fait, si on compare aux résultats de l'année précédente, 4,1 0/0 par rapport à la quantité et 2,7 0/0 par rapport à la valeur, mais la valeur moyenne d'une tonne est tombée de 1,4 0/0. La situation du marché du sel de cuisine a été défavorable pendant l'année; d'après les rapports des Chambres de Gottingen et Heilbronn, les prix de revient ont monté et ont suivi la hausse du charbon et celle d'autres produits. La situation s'est ressentie de l'augmentation des salaires. On se plaint de la concurrence des établissements sudallemands (Alsace-Lorraine). D'après la Chambre de commerce de Cologne et Bromberg, aucun événement important ne s'est produit dans ce commerce et les conditions en sont restées à peu près les mêmes. La vente du sel des établissements faisant partie de la convention existant entre les principales salines allemandes s'est élevée à 2.801.190 quintaux, au lieu de 2.775.190 quintaux en 1897. Le commerce d'exportation du sel gemme avec l'Inde a été relativement troublé par ce fait que les salines anglaises out expédié, malgré l'absence de demandes, de grandes quantités de sel, à vil prix, dans le seul but de se débarrasser d'une partie des stocks considérables accumulés en Angleterre. Ambre. Le comité des représentants de l'Association des commerçants de Koenigsberg a reçu un rapport des concessionnaires des mines d'ambre de Palmnicken et Kraxtepellen, dans lequel il est dit que le commerce d'ambre a été satisfaisant grâce aux demandes de divers pays, surtout de l'Allemagne, l'Autriche, et la Russie, où les exportations ont été supérieures à l'année dernière; par contre, elles ont été moins bonnes en France et en Angleterre. L'ambre fondu et l'ambre pour la fabrication des laques ont été très demandés, particulièrement par l'Allemagne. Des négociations avaient été entreprises en 1898 avec le gouvernement prussien dans le but de lui faire acheter l'exploitation des mines d'ambre. Le Reichstag a accepté le projet et la remise en devait être faite à l'Etat le 1er juillet 1899. CHAPITRE III Grande industrie chimique dérivés. L'acide sulfurique, Industrie des acides, alcalis et dérivés. perfectionnements apportés dans la fabrication : situation.— L'industrie de la soude caustique et sels de soude en général: carbonates, sulfates, prussiates, etc. — Potasse et sels divers: carbonate, chlorate, cyanure, tartrate et acides divers: acides chlorhydrique, azotique, tartrique, oxalique, borique, carbonique, etc. Importations, exportations et situations. § 1er. Industrie des acides et des alcalis en Allemagne, et principaux produits dérivés Acide sulfurique. La fabrication de l'acide sulfurique en est restée, pour le principe, à l'ancien procédé des chambres de plomb. Les progrès consistent dans le perfectionnement de l'outillage employé, dans un choix plus judicieux des matières brutes et enfin dans l'énorme augmentation de sa production. Cette industrie emploie, outre les pyrites allemandes, une grande quantité de pyrites étrangères, provenant du Rio-Tinto (principalement pour la province rhénane). Ces pyrites, qui présentent l'avantage d'une teneur élevée en soufre et d'un traitement plus commode, couvrent entièrement et même davantage les frais de transports à cause du cuivre qu'elles contiennent. Dans la province rhénane et en Silésie, on grille des blendes et on produit ainsi en même temps du zinc. L'anhy dride sulfureux, quel que soit d'ailleurs son mode de production, est transformé en acide sulfurique. La production totale d'acide sulfurique est montée en Allemagne en 1891 à 627.392 tonnes, dont (1): 138.910 provenant des pyrites allemandes, La valeur de cette production a été environ de 15.000.000 marcs. Comme nouvelle branche de cette industrie, il faut citer celle de l'anhydride sulfureux liquéfié : ce produit est livré dans le commerce dans des bouteilles d'acier et possède de nombreuses applications. La fabrication de l'acide sulfurique fumant, par le procédé de Ch. Winkler, a pris une grande importance. Elle a lieu sur une vaste échelle et ses produits sont utilisés par nombre d'usines de matières colorantes. La production se montait en 1890 à : 3.963 tonnes, d'une valeur de 324.999 m. La plupart des fa briques d'acide sulfurique produisent des engrais ou livrent les acides nécessaires au traitement des phosphates indigènes et importés. L'industrie de la fabrication de l'acide azotique emploie exclusivement comme matière première le salpêtre du Chili. En 1890, on a extrait : 1.033. 100 tonnes de ce sel de l'Amérique du Sud et l'Allemagne en a consommé 330.418 tonnes, d'une valeur de 53.000.000 marcs. On en a utilisé (1) D'après le Guide des industries chimiques allemandes à l'Exposition de Chicago. |