De Refectione Comitis Armaniaci. (Fo 168 v°.) De villa que dicitur Cabessolas. De Oddone de Arbeissano. De Villa nova De Percipiano XLVI XLVII XLVIII XLVIIII L LI LII LIII LIIII LV LVI LVII De Artigas. De terra de Bordes. De Sancto Martino. De Antisano De absolutione debitorum Romanorum. De cruce ferenda coram archiepiscopo De pace juranda per provinciam Auxitanam. [CXXXIIII.] Dons et immunités accordés à l'église d'Auch par Clovis, roi des Francs. Ce prince lui ayant donné l'église et la ville de Vic-Fezensac, le chapitre de Sainte-Marie d'Auch en jouit jusqu'au XIe siècle, époque à laquelle le comte de Fezensac s'en empara et en fit don à un de ses chevaliers, Raymond Paba. Ce dernier fut excommunié, et son arrière-petit-fils Pierre de Vic restitue ces biens. (Fo 170 ro) Quoniam memoria hominis labilis est et madida, nec facile retinet, nec memoriter recolit ea que cum tempore pretereunt, huic quod eo quo possumus modo nonnullum debilitati ejus adhibemus remedium commendantes scripture illa que vel jam affluxerunt, vel in presentiarum fuerint, ut illius testimonio admittere revocari possint, qui de sinu mentis exciderint ad noticiam igitur et memoriam tam modernorum quam futurorum per presentis scripti linguam transmittere curamus, quod Clodoveus, rex francorum, pie recordationis, vir in armis strenuus et bellicis negociis excercitatus, cum Ausciorum civitatem et terras circum adjacentes, in manu forti, in brachio extento, de manu Sarracenorum liberasset, recognoscens et credens quod nutu divino victoria sibi collata fuerat, venerabilem ecclesiam Sancte Marie Auxiensis, communicato (fo 170 vo) majorum consilio, magnificentia regali, terris, possessionibus aliisque variis ac preciosis donis ampliavit, dilatavit, augmentavit et immunitatibus omnimodo eam multimodo decoravit, ab omni servitio seu debito vel exactione fisci regalis eam immunem efficiens et liberam, et insuper totum jus totumque dominium regale ei et in eam confe rens1. Sane eo tempore Alericus rex, qui quidem primo in nomine Christi Jesu baptismi gratiam susceperat, sed in heresim postea relapsus fuerat, regni lora regebat per totam Equitaniam, quem prefatus Clodoveus, celesti fretu auxilio, de tota Equitania potenter exturbavit, et Tolosam usque effugavit. 2 Sub Alerico autem presidebat in metropoli Auxitana archipresul nomine Perpetuus mire sanctitatis; qui cognito adventu Clodovei qui in regibus francorum primus susceperat Christianitatis insignia, gaudio gavisus est immenso, et exiens obviam ei protulit et obtulit ei panem et vinum, sicut (fo 171 r°) alteri Abrahe alter Melchisedec. Unde factum est ut prefatus rex Clodoveus jam dictum archipresulem in sacrarium amoris sui reciperet, et speciali eum sua gratia donaret. Dedit ei etiam et successoribus ejus canonice substituendis, totum corpus civitatis et suburbium totum, ecclesiam Sancti Martini quam ipse Clodoveus ad intercessionem uxoris sue Coltilde regine sumptibus suis miro opere construxit, et eam donis regiis mirifice honoravit. Inter cetera 1 Après la bataille de Vouillé, Clovis vint à Bordeaux avec une partie de son armée; il y passa l'hiver. Au printemps suivant, il sortit de cette ville, traversa et soumit la Novempopulanie et alla ensuite à Toulouse. Le témoignage de notre charte affirmant le passage de Clovis à Auch est donc recevable, quoique daté postérieurement aux faits. Les générosités du roi franc envers l'Église d'Auch s'expliquent ce prince cherchait à gagner à sa cause le clergé galloromain. Dans nos Cartulaires il y a souvent confusion entre les Sarrasins et les Goths. Il faut donc corriger : manu Sarracenorum par manu Wisigothorum. Le temps de l'épiscopat de Perpétue à Auch, tel qu'il est indiqué au catalogue de la charte 1, ne concorde pas avec les données de cette charte. La charte I le fait siéger de 521 à 528, et c'est au printemps de 508 que Clovis soumit la Gascogne. Comme nous l'avons déjà dit, la chronologie du catalogue est souvent fautive. Cette charte atteste l'existence à Auch de trois églises situées sur les bords du Gers, c'est-à-dire dans la plaine et sur l'emplacement de la ville gallo-romaine. Ces églises étaient celle de Saint-Pierre, qui aurait été construite par saint Saturnin; celle de Saint-Jean l'Évangéliste, ou Saint-JeanBaptiste, qui remonte aussi à une très haute antiquité. Elle fut l'église cathédrale des premiers siècles du christianisme. Saint Orens, évêque d'Auch, y eut sa sépulture. Ces deux églises existaient antérieurement à Clovis. Quant à la troisième, Saint-Martin, elle fut construite sous le pontificat de l'évêque Faustus, lequel fut présent au concile de Châlons, en 585. Cette dernière église ne fut donc bâtie que longtemps après la mort de Clovis. 3 Saint Grégoire de Tours parle souvent des meubles précieux, des vaisselles d'or et d'argent des rois francs. L'attestation de la charte est donc conforme à ce qu'on sait d'ailleurs. |