constater l'authenticité certaine des documents dont nous donnons la transcription. Le P. Montgaillard, la Gallia christiana, Daignan, dom Brugèles et Chérin ont puisé dans ces Cartulaires et ont publié plusieurs de leurs chartes, mais nous devons prévenir que ces copies ne sont pas toutes d'une égale exactitude. Tantôt ces écrivains ont extrait certains passages des chartes, tantôt ils y ont introduit des corrections que l'on ne saurait accepter. Nous aurons soin d'indiquer les pièces qui ont été déjà imprimées. Nos Cartulaires étaient donc à Paris, et très probablement ils y sont restés jusqu'à l'époque du bouleversement de la fin du dernier siècle. On les tenait pour perdus, et souvent nous entendions réclamer ces précieux registres par les personnes occupées de notre histoire provinciale. Il y a une vingtaine d'années, M. le marquis du Chic d'Arcamont les retrouva dans son château, où ils avaient été conservés par un de ses oncles, chanoine de Sainte-Marie au moment de la Révolution; M. d'Arcamont a eu l'heureuse idée de les offrir au dépôt des Archives départementales, où ils sont l'objet de tous les soins et du respect qu'ils méritent. Ils sont au nombre de trois, désignés sous les noms de Cartulaire noir, premier Cartulaire blanc et second Cartulaire blanc. CARTULAIRE NOIR. Le Cartulaire noir, le plus ancien des trois, est un registre en beau parchemin, épais, d'une teinte jaunâtre et en assez bon état de conservation. Il contient cent quatre-vingt-seize feuillets; le numé rotage moderne en compte cent quatre-vingt-dixneuf, mais les deux premiers sont des feuillets de garde et le troisième a été coupé, et ce qui en reste semble indiquer qu'il était resté en blanc. Les cent quatre-vingt-six premiers feuillets mesurent deux cent quatre millimètres de hauteur sur cent quarante millimètres de largeur, les dix derniers ajoutés au moment de la reliure mesurent cent quatre-vingtdix-huit millimètres sur cent trente-neuf millimètres. Le numérotage moderne des feuillets date de l'époque à laquelle le Cartulaire avait été envoyé à Paris, et aux premier et dernier feuillets nous trouvons la signature et le ne varietur du sieur Descoubès de Monlaur, conseiller au sénéchal d'Auch en 1783 et années suivantes. Nous avons reproduit ce numérotage afin de rendre le contrôle plus facile. Le manuscrit ne commence qu'au recto du quatrième feuillet. Entre les feuillets cent six et cent sept, un cahier de parchemin a disparu, malheur sans remède, arrivé très certainement avant la reliure qui est cependant fort ancienne. Cette reliure se compose de deux plaques de bois jadis garni de basane noire, ce cuir a disparu ainsi que les fermoirs. A l'un des plats est clouée une étiquette de parchemin portant la cote Y, numéro II, qui est le classement des archives du chapitre. En haut de chaque feuillet et à gauche on aperçoit quelques signatures en caractères imperceptibles, elles ont été généralement très entamées par le couteau du relieur. Ce Cartulaire est certainement l'œuvre de plusieurs copistes, les différents genres d'écriture employés en sont une preuve certaine. L'écriture du Cartulaire proprement dit, qui remplit les feuillets de quatre à huit inclusivement et de vingt-six à cent seize, est une très belle minuscule de la première moitié du XIIIe siècle. Du feuillet cent dix-sept à cent soixante-neuf, l'écriture est moins soignée et moins régulière; de cent soixante-dix à cent quatre-vingt-dix-neuf, les caractères sont petits, très fins, réguliers et très serrés, tracés avec une encre qui a conservé une teinte noire très foncée; dans cette dernière partie les abréviations sont nombreuses. Entre les feuillets onze et vingt-six on a transcrit sur les feuillets laissés en blanc plusieurs actes relatifs à la fameuse controverse des cimetières entre le chapitre de la Métropole et le prieuré de Saint-Orens. L'écriture des derniers actes est aussi du x siècle. C'est, en effet, vers 1250 que s'est propagé l'usage de copier les chartes sur des cahiers de parchemin susceptibles d'être reliés. Cent vingt et une des chartes contenues dans le Cartulaire possèdent des titres, des numéros d'ordre et des initiales à l'encre rouge, les autres pièces n'ont ni numéros, ni titres, ni lettres initiales, la place est restée en blanc. Les scribes qui traçaient les caractères en encres de couleur étaient des spécialistes, ce qui explique les lacunes que nous signalons. La ponctuation des chartes de notre Cartulaire n'a aucun rapport avec notre ponctuation moderne. Les points se trouvent dans le corps ou à la fin des propositions; ce n'est pas cependant une règle générale; quelquefois les signes correspondent à des fins de phrases ou du moins à des haltes ou reprises de sens. Les alinéas sont très rares. Après les points on trouve quelquefois des majuscules, particulièrement aux périodes commençant par Item. D'autres fois un point surmonté d'une virgule horizontale sépare les membres d'une phrase trop longue. Cette ponctuation ne nous étonne que parce que nous en ignorons les règles exactes, mais il est certain qu'aux XII et XIIIe siècles les scribes connaissaient la valeur et l'importance de ces signes de l'écriture. Nous avons remarqué quelques rares corrections indiquées par des points placés sous les lettres qui doivent être supprimées. PREMIER CARTULAIRE BLANC. Le premier Cartulaire blanc est un manuscrit sur parchemin mesurant trois cent huit millimètres de hauteur sur deux cent cinq millimètres de largeur. Ce registre est en fort mauvais état; en plusieurs endroits le parchemin a pris une teinte brune qui provient probablement d'un liquide employé pour faire revivre les anciennes écritures; cet essai a rendu les caractères illisibles, et dans plusieurs endroits le parchemin s'est racorni. L'humidité a gravement atteint ce registre, dont les cahiers ne tiennent plus à la couverture. Cette couverture est faite avec des cartons recouverts de parchemin. Le Cartulaire blanc contient cent vingt et un feuillets. En 1784 il n'y en avait plus que cent treize, et aujourd'hui quatre-vingt-cinq subsistent seulement. Ceux qui manquent sont les numéros 1, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 29, 30, 43, 46, 105, 106, 107, 108, 109, 110, 111, 112 et 113. Beaucoup de chartes manquent, mais heureusement ce Cartulaire n'est pas un original, et en le comparant avec le Cartulaire noir on constate, d'une manière irrécusable, qu'il n'est qu'une copie de ce Cartulaire. Malgré ces lacunes, ce registre nous donne quelques-unes des chartes qui manquent au précédent; nous y retrouvons, en effet, les pièces. suivantes : De Clodoveo. LXXVIII. De Talano. LXXVIIII. De Villa de Asclens. LXXX. De Casallo de Nenos. LXXXI. De G. Delfosad. L'écriture, d'une seule main, est une belle minuscule gothique un peu plus allongée et plus anguleuse que celle du Cartulaire noir. Il y a vingt et une lignes à la page. Les titres, initiales et numéros d'ordre en vermillon assignent à ce Cartulaire une date moins ancienne; il est du commencement du XIVe siècle, probablement des environs de 1320. En effet, sur le catalogue des Archevêques, au second feuillet, le dernier prélat inscrit est Amanieu II d'Armagnac, mort en 1318, et le serment de Guillaume de Flavacourt, prêté lors de son installation, en 1324, ne se trouve pas reproduit. La couverture porte l'inscription Y, No III, du classement des archives du chapitre. SECOND CARTULAIRE BLANC. Ce registre est un manuscrit en parchemin, contenant quarante-neuf feuillets de cent quatre-vingts millimètres de hauteur sur deux cent quarante-sept millimètres de largeur. Le numérotage ancien n'indique que quarante-huit feuillets, mais c'est un simple oubli; le feuillet qui suit le trente-troisième n'ayant |