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L'histoire de l'abbaye de Lérins a été écrite de main de maître par Barralis et par l'abbé Alliez 2. Nous avons cru devoir, dans cette introduction laisser de côté une question déjà traitée, pour nous occuper spécialement de l'étude du Cartulaire en lui-même.

Dans un inventaire des papiers de l'abbaye, rédigé au XVII siècle, le Cartulaire de Lérins est ainsi mentionné: « Cotte P, fardeau 10: Livre couvert de bois contenant cent cinquante deux feuillets de parchemin, où sont transcrits toutes les donations faictes au monastère, achats, permutations, ventes, albergements, privilèges tant dudit monastère que de ses despendances, commençant : « Carte cunctarum ecclesiarum Forojuliensis episcopatu. Sancta Maria Avinionis »; et finit par l'extrait de la bulle du pape Alexandre, par laquelle l'église S. Honoré de Gênes est donnée aux Pères Mineurs, et, en récompence, l'esglise et hospital S. Antoine est donné au monastère de Lérins 3. »

1 Chronologia sanctorum sacræ insulæ Lirinensis. Lyon, 1613.

2 Histoire du Monastère de Lérins. Paris, 1862, 3 vol.

3 Arch. des Alpes-Marit. Invent. des Archiv. de Lerins. I, fol. 116.

Chaque fois qu'il est question du Cartulaire dans les quatre volumes dont cet inventaire est composé, la mention est toujours la suivante : « Livre couvert de bois, contenant cent cinquante deux feuillets de parchemin, cotté P au fardeau 10. » Ce manuscrit compte aujourd'hui 162 feuillets, et une reliure moderne a remplacé l'ancienne.

L'ajout des 10 derniers feuillets, dont le premier est resté en blanc au recto, est donc postérieur au XVIIe siècle. La plupart des chartes qu'il contient forment double emploi avec celles qui se trouvent déjà dans le corps du volume. Plusieurs copistes semblent avoir pris part à leur transcription. Le manuscrit se termine par quatre pages d'index géographique du XVIIe siècle.

Dans toutes les marges du Cartulaire on lit des annotations qui semblent être l'œuvre de l'auteur de l'index, de Barralis, sans doute, qui les aurait rédigées au moment où il composait sa Chronologie des Saints de Lérins.

Ces annotations marginales consistent soit dans la répétition du titre, soit dans l'analyse ou la date des chartes.

Le Cartulaire est un manuscrit de 28 centimètres de longueur sur 18 centimètres de largeur, du fol. I au fol. 153 vo; à partir du fol. 154 ro, la largeur est de 18°, 5. Il est réglé à la pointe sèche. L'interligne mesure environ 9 millimètres. On compte de 22 à 25 lignes par page, jusqu'au fol. 144 v°; la suite offre une irrégularité absolue dans le nombre des lignes et dans l'interligne. La hauteur des lettres varie entre 2 et 3 millimètres.

Jusqu'au fol. 144 v°, l'écriture est des premières années du XIIIe siècle. Quelques blancs, laissés par le premier copiste, ont été remplis à la fin du XIIIe siècle et dans les siècles suivants. Du fol. 144 vo à la fin du volume, l'écriture change à chaque page.

Les titres sont écrits en lettres rouges, généralement en

tête des chartes, quelquefois en marge. La première lettre du premier mot de chaque charte est ombrée de rouge.

Le chrisma n'est pas d'un emploi très fréquent; on le trouve au commencement de quatorze chartes 1.

2

Le seing affecte parfois la forme d'une grille, surtout aux fol. 78 ro et 79 r°. Le fac-simile du texte que nous joignons au volume en offre un exemple.

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Nous avons reproduit de point en point le texte du Cartulaire, nous réservant de signaler, dans l'introduction, les diffé rences notables qui existent entre ce texte et celui des originaux que possédent les Archives des Alpes-Maritimes. Dans ce travail de collation, nous n'avons pas tenu compte des petites divergences d'orthographe, telles que le c pour le t, le t pour le c, l'a pour l'e, l'e pour l'æ, etc.

Les notes mises au bas des pages n'ont pour but que d'éclaircir le texte ou de renvoyer le lecteur aux différents passages de la Bible cités dans l'ouvrage.

Les seules additions faites au texte sont les numéros des chartes et leur date, quand nous avons pu l'établir. Les corrections faites au texte postérieurement à la rédaction du Cartulaire sont placées entre crochets 3. Lorsqu'un nom propre, dont l'initiale seule existe dans le texte, a pu être établi d'une manière certaine, les lettres qui ne se trouvent pas dans le manuscrit ont été mises entre parenthèses. Les

(1) V. aux fol. 1 ro, 3 r° et vo, 7 v°, 21 ro, 34 vo, 65 r*, 70 ro, 87 гo, 94 v•, 109 r et Vo, 111 vo, 126 ro.

(2) Du fol. 77 v° au fol. 86 ro.

(3) V. pag. 1, 3, 8 etc.

(4) V. pag. 10, 20 38, 106 etc.

B

rares corrections faites au texte pour éviter une ambiguité sont toujours signalées par une note.

Les chartes sont généralement classées d'après l'ordre topographique, par évêchés : évêchés de Fréjus, d'Antibes, de Vence, de Nice; églises d'Italie; évêché de Riez; églises entre la Durance et le Rhône; chartes supplémentaires, se rapportant à toutes les divisions précédentes. Il faut noter toutefois que cet ordre n'est pas toujours très fidèlement suivi.

Telle est la disposition primitive du manuscrit, comme on peut s'en rendre compte par les signatures. Mais aujourd'hui, par suite d'une erreur de reliure, la signature H se trouve avant la signature F. Nous avons rétabli l'ordre ancien, exigé d'ailleurs par le sens.

Le texte est accompagné d'Appendices et d'Index.

Les Appendices comprennent: 1° La liste des archevêques et évêques de la province ecclésiastique d'Embrun et des abbés du monastère de Lérins du IX au XIVe siècle, c'està-dire pendant la période qu'embrassent les chartes du Cartulaire ; 2o la première ligne de chacune des chartes.

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Les Index sont: 1° L'index chronologique, où les chartes sont disposées par ordre de date et analysées sommairement ; - 2o l'index général des noms de personnes et de lieux; 3° l'index des choses; 4o un dictionnaire géographique

donnant l'identification de tous les

noms de lieux.

Nous avons cru devoir joindre à notre publication une vue de l'abbaye de Lérins au XIIe siècle, tirée de l'ouvrage de Barralis déjà signalé ', et un fac-simile d'une page du Cartulaire 2.

(1) Ouvrage cité, fo 6 v•.

(2) Fol. 78 г°.

III.

Originaux.

Les originaux peuvent se diviser en deux classes: 1 Ceux qui ne présentent pas de différences importantes avec le texte du Cartulaire, et que nous ne ferons que mentionner; 2° ceux qui en diffèrent notablement, et que nous reproduirons en partie.

Les premiers correspondent aux chartes qui portent les numéros suivants : XXIX, XXX, XXXI, XXXIV, XXXV, XXXVI, XXXVII, XLIII, CXXIX, CXLIX, CLXXXIV, CCXI, CCCX. Les chartes XXIX et XXX du Cartulaire n'en forment qu'une dans l'original; il en est de même des chartes XXXIV et XXXV.

Les chartes XXIV, CII, CXXXI, CXCIV, CXCVIII, CCXVIII, CCXXXII, CXCII, CCCXIII différant sensiblement des originaux, nous allons les passer en revue l'une après l'autre.

L'original s'arrête à confirmaverunt (pag. 21, lig. 7), et reprend à omnem decimationem (ibid., lig. 10).

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CII. Les noms de témoins, cités dans l'original, ne se trouvent pas tous dans le Cartulaire; il n'y est pas question de: Adalmannus, Hisnardus Truannus, David, Rollannus, filius Truanni, appelé dans le Cartulaire frater Turrioneti de Manuasca. Le Cartulaire date la pièce, tandis que l'original ne le fait pas.

CXXXI. Nous possédons, de cette charte, l'original horriblement mutilé, portant l'attache du sceau, et une copie contemporaine de l'original, rédigée par le même scribe Mainfredus. Dans ces deux chartes, les mots : A quo ego Aldebertus, gratia Dei Antipolitanus episcopus, sont suivis de non dubito esse tactus unde accidit animo meo hec dare Domino meo (pag. 117, lig. 3). Ces mots manquent dans le Cartulaire, qui, par contre, contient seul le membre de phrase commençant

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