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réunirent en communauté vers l'année 1616. A ce don, Maximilienne d'Ouyot, veuve du bailli Cornélis Van Dersteyn, seigneur de Tercamen, André et Philippe Cambier y ajoutèrent deux héritages contigus à la propriété de Claude Carlier. Deux ans après le couvent et l'oratoire se trouvèrent achevés et l'on fit la bénédiction du temple saint, qui fut placé sous le vocable de saint Michel, le 25 décembre 1618'. Les murailles de clôture de cette nouvelle maison religieuse furent construites en partie au moyen d'un subside de 250 livres de Flandre que les archiducs Albert et Isabelle accordèrent aux capucins par lettres patentes données à Mariemont, le 14 juin 16192.

Les revenus attachés à l'église des capucins de Soignies s'élevaient, en 1787, à la somme de 214 florins 15 patars; ils consistaient en onze corps de rentes sans charges, et en dix rentes chargées de 330 messes par an. Le produit en était affecté aux fournitures du pain, du vin et de la cire pour la messe, de l'huile pour la lampe du Saint-Sacrement, ainsi qu'à l'entretien des ornements sacerdotaux 3.

A l'époque où la loi du 15 fructidor an Iv, qui supprimait les corporations religieuses en Belgique, fut signifiée aux capucins de Soignies, c'est-à-dire le 6 vendémiaire an v, par les commissaires républicains François-Hyppolyte Debèque, Gabriel Queruille, Pierre Plétain et Nicolas Dulait, la communauté de l'ordre de Saint-François se composait de 19 individus. Voici le tableau nominatif qui en a été dressé par les agents de la république :

Demeuldre François, prêtre,

Collot Nicolas.

Bienfait Pierre-Joseph.

Meysi Joseph.

Grenier Jean-François.

Dupont Philippe-Joseph.
Deschamps Pierre.

Boudart Joseph.

Gordry Joseph.

Goret Joseph.

ARCHIVES DU ROYAUME. Chambre des comptes, no 46,646. BRASSEUR. Origines omnium Hannoniæ cœnobiorum, p. 339.

A. PINCHART. Archives des arts, des sciences et des lettres. Gand, 1863; t. 1, p. 230.

ARCHIVES DU ROYAUME. Chambre des comptes, no 46,646.

Dewez Jean-Baptiste.

Dever Nicolas.

Baillin Martial.

Thibaut Gabriel.

Dandoye Nicolas.

François Antoine.
Deprêtre Charles.

Deprêtre Jacques, frère lai.
Fontaine Jean-Baptiste '.

Les Pères de l'Oratoire arrivèrent à Soignies peu d'années après l'établissement des capucins. Ce fut en 1629 qu'ils s'installèrent dans le couvent fondé rue d'Enghien, par André Trévigny, médecin de l'infante Isabelle. Cette maison était contiguë au collége et devait passer aux pauvres de la ville dans le cas où les oratoriens cesseraient d'enseigner.

D'après la déclaration produite le 11 avril 1787 au gouvernement de Joseph II par le P. Pierman, directeur de l'établissement, les revenus des oratoriens s'élevaient à la somme de 687 florins et provenaient de la location de plusieurs maisons sises à Soignies et de quelques biens-fonds, ainsi que des intérêts de divers capitaux et d'un certain nombre de rentes.

La maison que les oratoriens occupaient à cette époque leur avait été donnée, en 1678, par le P. Ferquo, à charge de 13 messes par an, d'apprendre aux enfants à lire et à écrire, et d'enseigner les humanités y compris la rhétorique.

Les revenus étaient chargés de 363 messes que les prêtres oratoriens devaient dire dans la chapelle du Mont-Carmel. Elles avaient été fondées par le prévôt Dumont, moyennant une rente annuelle de 412 livres au denier 18. Les Pères étaient obligés de fournir le pain, le vin, le luminaire, les ornements sacerdotaux, et de confesser à la collégiale les dimanches et les jours de fêtes. Il y avait d'autres messes fondées, notamment sur le collége, et un obit pour le repos de l'âme du P. Delewarde, qui avait encore stipulé la charge de chanter les litanies du Saint Nom de Jésus, avec bénédiction du Saint-Sacrement, le 25 de chaque mois 3.

ARCHIVES DE L'ÉTAT, A MONS. Corporations religieuses.

2 BRASSEUR. Origines omnium Hannoniæ cænobiorum, p. 411. 3 ARCHIVES DU ROYAUME. Chambre des comptes, no 46,646.

Lorsque la loi de suppression leur fut signifiée (15 vendémiaire an v), les oratoriens de Soignies comptaient treize membres dans leur communauté. En voici le tableau dressé par les commissaires républicains, Plétain Pierre et Dulait Nicolas.

Dropsy Jean-François, né à Froidchapelle, supérieur.
Serrot Bernard, né à Villers, prêtre.
Bouillard Vincent, né à Soignies, préfet.

Laveine François, né à Soignies, préfet.

Margot Pierre-Joseph, né à Thuin, professeur.

Evraux Jacques, né à Papignies, professeur.
Cloïs Théodore, né à Viset, professeur.

Joly Éloi, né à Wihéries, professeur.

Michaux Dieudonné, né à Monceau, professeur.

Dupont Antoine, né à Gomegnies, frère.

Jouveniaux François, né à Houdeng-Goegnies, frère.
Pauquet Philippe, né à Aufroipré, frère.

Durieux Michel, né à Montignies-Saint-Christophe, frère. Ces oratoriens, dont la vie entière était dévouée à l'éducation de la jeunesse chrétienne protestèrent unanimement contre l'application à leur égard de la loi du 15 fructidor an iv. Les motifs qu'ils alléguèrent firent une telle impression sur les agents de la république que ceux-ci résolurent d'en suspendre l'exécution pour demander de nouvelles instructions à l'autorité gouvernementale. Le ministre refusa d'écouter la voix de la justice : les oratoriens de Soignies furent chassés de leur établissement.

D'après un inventaire général dressé par les commissaires, les objets mobiliers du couvent de l'Oratoire, réservés par la loi à la république, étaient d'une mince valeur. Il s'y trouvait entre autres un calice en argent doré, un ostensoir en cuivre doré, quatre chasubles, trois aubes, un tabernacle en acajou, quatre tableaux, un orgue; la bibliothèque des Pères ne renfermait que 130 ouvrages de théologie et de morale '.

ARCHIVES DE L'ÉTAT, A MONS. Corporations religieuses.

X.

Fondations charitables.

On sait que le principal établissement de bienfaisance de la ville de Soignies, qui portait jadis le nom d'hôpital de Saint-Jacques, existait déjà au XIIe siècle. Au moyen âge on y recevait les pèlerins, les malades de la localité, et d'autres de l'étranger qui s'y présentaient pour être soignés. Le service de cette maison fut longtemps confié à des béguines que remplacèrent, en 1489 ou en 1498, des religieuses du Tiers-Ordre de Saint-François '.

Les Sœurs-Grises, au nombre de six, venues des couvents de Mons, de Nivelles et de Wisbeke, sous Brugelette, prirent possession de l'hôpital et du béguinage en vertu de la convention conclue le 12 janvier 1507 (v. st.) entre le prévôt, le doyen, les chanoines de Saint-Vincent, le lieutenant bailli, le maïeur, les jurés, les échevins, les bourgeois, les manants de Soignies et « religieuse personne, frère Guillaume Blondel, de l'ordre des frères mineurs de l'observance des Sœurs-Grises, hospitalier en la province de France ». En voici les principales dispositions.

Le chapitre et la ville de Soignies concèdent aux religieuses prémentionnées l'hôpital fondé « hors la porte de Mons,» avec les maisons, courtils, jardins, ustensiles et tous les biens meubles * et immeubles qui lui appartiennent.

Les sœurs auront la possession du béguinage contigu à l'hôpital, ainsi que de tous les biens et revenus qui y sont attachés. Elles pratiqueront dans leur établissement les trois œuvres

Voyez plus haut le chapitre 1x intitulé : Communautés religieuses. Il existe aux archives de l'État, à Mons, un compte des biens meubles laissés en 1429 par feu Jehan Damiens, chapelain perpétuel de la chapelle de l'Ostèlerie située au-dehors des fortifications de Soignies dans la ruelle de la Carrière, le tout estimé à la somme de 1,278 livres, à 17 muids 2 rasières 2 quartiers de blé et à 18 muids 1 quartier d'avoine.

principales de miséricorde. A cet effet, elles logeront en l'hostellerie » les pèlerins pauvres une nuit seulement « la sepmaine et non plus si elles veulent, » et serviront « pour Dieu » ceux d'entre eux qui seront malades.

Elles donneront leurs soins aux malades pauvres de Soignies et de ses dépendances, ainsi qu'aux autres malades qui les leur réclameront; le manbour des pauvres leur paiera deux gros par jour pour l'entretien des premiers et elles recevront des derniers une indemnité de trois gros par jour.

Elles ne pourront jamais être astreintes à servir les malades << malfamés » ni à prodiguer leurs soins à ceux qui demeureraient << en lieu déshonneste. >>

Le curé de Soignies sera de droit leur directeur spirituel. Ce prêtre ou son vicaire leur administrera l'Extrême-Onction. Les sœurs recevront la sépulture dans le cimetière de la paroisse ou dans celui qui pourra leur être réservé dans l'enclos de leur couvent.

Elles assisteront aux processions solennelles de la paroisse ; elles pourront faire dire la messe dans leur chapelle pour leur commodité, mais sans aucun son de cloche.

Elles rendront compte aux surintendants de tous les revenus de l'hôpital.

Le dernier article de cette convention stipule que le nombre des lits sera porté à douze.

Pendant près d'un demi-siècle les Sœurs-Grises de Soignies se vouèrent avec un zèle que rien ne ralentit au service de l'hôpital de Saint-Jacques et à la garde des malades du bourg qui désiraient se faire soigner à domicile. En 1556, des difficultés surgirent au sujet des pestiférés. Malgré les instances des autorités, les religieuses refusèrent de visiter et de recevoir dans leur asile charitable << certaines personnes de Soignies infectées de la maladie contagieuse et de peste. » On défendit alors au manbour de la table des pauvres de leur payer sur les revenus de cette institution les sommes qui leur étaient dues pour l'exercice 1555. Un procès fut intenté au chapitre et à la communauté de Soignies

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