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aux enfants trouvés, etc., 896 livres pour frais de maladie, 210 livres pour distribution de vêtements. Sur une population d'environ 4,000 habitants, Soignies en comptait, sur la fin du siècle dernier, 1,800 qui étaient secourus par la bienfaisance publique'.

XI.

Avouerie de Soignies.

Au moyen âge la plupart des congrégations religieuses, de même que les évêchés et les églises, confièrent à de puissants seigneurs la mission de protéger et de défendre leurs propriétés et leurs droits. Ces défenseurs militaires sont généralement désignés dans les chartes latines sous le nom d'Advocatus, c'est-àdire avoué. En retour de la protection qui leur était promise les communautés ecclésiastiques octroyèrent à leurs protecteurs certains priviléges lucratifs et quelquefois même elles leur concédèrent en fief des terres considérables.

A Soignies, les membres du chapitre de Saint-Vincent reconnaissaient le comte de Hainaut pour avoué de leur église collégiale. En acceptant la charge de défendre l'institution créée par l'archiduc Brunon, le souverain acquit le droit de s'élever une demeure sur le patrimoine du fondateur du monastère de Soignies'. De plus il paraît évident qu'en vertu d'une convention

ARCHIVES DU ROYAUME. Chambre des comptes, no 46,642,

Voyez aussi la déclaration des biens non amortis que la recette des pauvres de Soignies possédait dans la province de Hainaut, faite pour satisfaire au prescrit de l'art 3 de l'édit de S. M. I. et R., du 15 septembre 1754. (ARCHIVES DE L'ÉTAT, A MONS. 2o section, Déclarations fournies par les églises, les administrations des pauvres, des hôpitaux et autres fondations, t. m.) 2 VINCHANT. Annales du Hainaut. t. 11, p. 362.

faite avec la communauté, mais dont nous ignorons les termes, il obtint la jouissance de divers revenus d'une grande importance. Ce qui résulte d'un précieux document du XIIIe siècle '. On y voit que le comte de Hainaut possédait à Soignies, en 1265, trois «< estaus » (étals) situés vis-à-vis de la collégiale et dans lesquels il exerçait la justice haute et basse. Le premier était occupé par Jehan le Cuvelier, et les deux autres, par François et Marie la fille Lefèvre. Les héritiers de Thomas de Naast les tenaient en hommage du souverain, sous un cens annuel de 20 sous.

A chacun des trois plaids généraux qui se tenaient à Soignies à des époques fixées et dans des lieux déterminés sur le territoire dépendant de la franchise, le sergent du chapitre de Saint-Vincent devait remettre 5 sous à l'avoué, chargé du service des assemblées dans lesquelles se jugeaient les procès.

La nuit de la fête de saint Vincent, qui se célébrait le 14 juillet, l'avoué devait se rendre à la collégiale, pour paraître en présence de deux jurés de la franchise, et le lendemain, il se chargeait du maintien de l'ordre jusqu'au soleil couchant. Cet officier avait droit à un morceau de cire de forme cylindrique, que lui offrait l'église et dont la valeur était estimée à 14 sous la livre; ce rouleau devait avoir un empan et demi de longueur et sa grosseur assez forte pour qu'il remplît les deux mains. L'avoué recevait en outre deux sous pour sel, un denier pour poivre, un setier d'orge et un faix d'herbage.

Il prélevait 12 deniers sur 28 à chacune des « menues loys >> et le reste appartenait à la collégiale et à ses parchonniers, mais sur les autres lois et sur les fourfaitures il ne lui revenait que le tiers des amendes3.

Aucune saisie ne pouvait avoir lieu sans l'intervention de l'avoué ou du sergent du comte, et si ceux qui avaient le droit de prendre

ARCHIVES DE L'ÉTAT, A MONS. Cartulaire des revenus des comles de Hainaut, en 1265.

2 Pièces justificatives, no XXIV. Cet acte est analysé dans l'inventaire

dressé en 1390.

3 Cartulaire de 1265. Pièces justificatives, uo xv.

des gages hors de la franchise de Soignies restaient ensemble, ils devaient en faire l'aveu « as estaus le conte par tiesmoignaige de eskeivins; » dans la circonscription de la même franchise, ils devaient l'avertir par témoignage devant les jurés de la ville. En cas de refus de la part de la collégiale et de ses parchonniers appelés « abbés » de faire « droit et loy » à ceux qui les auraient requis à cet effet, le souverain ou son officier pouvait et devait même se substituer à leur place'.

Le comte avait à Soignies pour lui et pour son sergent un droit de gîte, qui était dû chaque année par le prévôt du chapitre.

Il percevait aussi hors de la franchise de son avouerie, ainsi qu'à Horrues, et à (Chaussée-Notre-Dame) Louvignies, outre le droit de meilleur catel, un cens annuel de 12 deniers sur chaque homme et de 6 deniers sur chaque femme.

Le comte avait « au cavech del moustier » de Saint-Vincent une pièce de terre sur laquelle il avait existé antérieurement à 1265 << une bonne maison » et dont les chanoines s'étaient emparés pour la réunir à leur domaine; mais cette propriété étant passée dans la suite à Jehans le Tonderes, celui-ci payait de ce chef une redevance annuelle de 30 sous au profit du souverain, qui recevait également 3 sous de Jehans Papiniaus pour une autre parcelle située à Ramegnies.

Un grand nombre des tenanciers qui habitaient Soignies et les hameaux circonvoisins payaient à la Saint-Nicolas, des rentes en avoine, dont le produit se partageait par tiers entre le comte, à cause de son avouerie, la collégiale et ses parchonniers. Voici les noms des particuliers et le montant de leurs redevances.

Li hoir Tiefane, i quartier à res.

Jehans de Froide-Fontaine, i quart. à comble.

Jehans de le Crois, iij quart à comble.

« Maroie dou Genestre, iij golences.

Gillanis de Croignoimont, i quart. res.

Li hoir Falarde, i quart. et i comble.

Cartulaire de 1265. - Pièces justificatives, no XXIV.

a Li hoir Caperon, i quart. à comble. Andrius et Leurens, i quartier à comble. Landris et Willaume, iii q. à co.

Li Fessaude, i q. à co et i comble.

<< Sare Beaudaine, ii golenes.

Maroie dou Masich, i q. à comble.

a Li singes, i q. à res.

Bertremius et li Polenesse, iij q. à co.

Colars de Wandoimont et ses frères, ii q. à co.
Chieres, i q. à co.

"Louees, ii q. à comble.

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Misone, i q. et i à comb.

« Colins li Coureres, i q_res.

« Les Escocherésses, i q. res.

« Li Dieus, i q. à comble.

Mahaus et Cornuiaus, i q. à comb.

« Jakemes et Colins Cornuiaus, i comble et demi.

« Andrius et Tricos, i genolée.

a

Mahius de Sckebeke et Jakemes de Boucoumont, i q. à comble

a Li Potoute, iiiq à co.

«Li Flaioleres, iii q. à co.

Li hoir de le Parroche, i qà cô.

« Gilles et Leurens, iii q. à comble.

«Katherine de Waudoimont, i comb. et le moitiet d'un co.

« Maroie de Lairouwes, quart. et demi et i comble et le moitiet d'un. "Materiaus et si hoirs, ii quart. à comble.

Fol Markans, i quart. à co.

Li Raouliers et si parceniers, quart. et demi à comble. Item i comble.

« Harvis Bekue, i quart et demi à comb.

Stievenes de Gilebertmont, i quart, et demi.

« Item, pour le terre de Demenpont, i quart. i galene.

a Jehans de Gilebertmont, i quart. et demi.

« Barbarins, iii quart. à comble et i comble.

« Jehans dou Masit et si hoirs, i quart. à comble.

« Pierre Camperes, i q. à res

« Eve desous le periere, i co et le moitiet d'un co.

«Mahius de le Noe et li Candellones, i q.

«Mahius Damyens i q. à comb,

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Li Vesques, i q à comb. et demi.

a Ernoul de Poitau, i q. à comb.

Li hoir Hubaut, i qà co

Jakemes et Symons, iii qet demi.

« Wisselins et li fil Willaume, i q. à comble.

« Nicoles Techars, i co et le moitiet d'un comble.

• Pieres Brasdome, i q. à comb.

» Gérars dou Pintelaus, iiii genol.

a Bauduins li Corbisier, i q. à res.

• Li hoir Bauduin et li Felippon, ii stiers.

. Li Hostes, i genolée,

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Li hoir Felippon dou Pincelau, ii q. et demi.

Alars et li hoir Vivyen, q. et demi.

Papiniaus, st. et demi, por Ludonsart et por lui q. et demi.

« Mainsens Soris, i q. et demi.

« Assens li Rousse de Waudoimont, i q. et demi.

« Li boirs Felippon de Foukenoi, stier et demi.

Scabes, i q. et demi à co.

a Piores Gele, i comb.

« Gatefolée, ii genolée.

Seabes, i q. à co. et demi.

« Li Kas, i comble.

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Blawes de Ferkenoit, i quart. res.

Li hoir dou Fayt, demi quart.

Jehans de Saint-Denis et Angevins, i quart. res.

« Li Maladrie, iii q. à comb.

« Li Maladrie encore por li et por ses parceniers, iq à comble.

Li hoir Sohier dou Fayt, ii q. à res.

Li hoir Adan, ii q. à res.

Gilles del Espesse, iii sts., iii q. à co.

Thumas li Seluestre et Capelassée, i q. à comble et demi.

• Jakemes de Cirve et si parceniers, i q. à co. et un à res.

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Au xve siècle, les droits que le comte de Hainaut possédait à Soignies consistaient d'abord en celui de « mortes-mains » sur tous les habitants, à l'exception néanmoins de ceux qui demeu

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