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lignes, sinon que la droite était appuyée sur le bois de Naast et la gauche sur Chaussée-Notre-Dame, où l'on avait placé la brigade de Navarre. Soignies, siége du quartier général, se trouvait derrière le camp, mais cette ville était couverte par la réserve. La brigade des gardes s'était fixée à Horrues.

La Valette s'avança le même jour vers Leuze, à la tête de sa division.

Quant à l'ennemi, il avait pris position à Genappe et avait envoyé ses gros équipages à Waterloo, sur le chemin de Bruxelles à Namur.

Soignies et les villages avoisinants fournissaient à l'armée française des vivres et des fourrages en abondance. Le maréchal de Luxembourg satisfait de ces avantages désirait y séjourner pendant un certain temps.

Après divers mouvements les alliés assirent leur camp, le 31 juillet, entre Braine-l'Alleu, Bois-Seigneur-Isaac et Tubize.

Le même jour les Français levèrent leur camp de Soignies pour aller à Hoves, près d'Enghien.

Un troisième campement des troupes françaises eut lieu à Soignies, le 19 août 1693. Le maréchal de Luxembourg, qui était à Nivelles, concentra son armée au même endroit que l'année précédente. Pendant sa marche qui se fit sur cinq colonnes, une brigade de 500 chevaux se posta à Braine-le-Comte. La ville de Soignies occupée par le quartier général fut couverte par le commandant Harcourt.

Ce mouvement causa de l'inquiétude au prince d'Orange qui, pour mettre Ath à l'abri d'une surprise, jeta 2,000 hommes dans cette place; puis il se retira à Lennik-Saint-Martin, dans le Brabant.

Le 9 septembre, l'armée française quitta Soignies et vint s'établir à Haine-Saint-Paul et à Haine-Saint-Pierre pour se rapprocher de Charleroi.

Le 21 août 1694, les alliés occupèrent à Soignies l'emplacement que les français avaient recherché les trois années précé

dentes et de là partirent pour aller prendre position à Cambron '. Les charges dont les Sonégiens furent accablés pendant ces guerres les mirent dans un état voisin de la misère. Outre une contribution extraordinaire s'élevant à la somme de 6,646 livres qu'ils durent payer en 1669, on leur en imposa une seconde de 17,482 livres 6 deniers, le 25 février 1679, et une autre de 7,589 livres 18 sous, d'après le compte final des contributions du département d'Ath et de la collation de la prévôté de Mons, de l'an 1697 jusqu'à la paix de Ryswick, conclue le 30 octobre de cette année.

La guerre dite de la Succession, commencée en 1702, fut aussi une cause de ruine pour la ville de Soignies. Le 26 mai 1707, l'armée des alliés vint de Hal à Soignies, tandis que celle des deux couronnes partit de Binche pour Gosselies. Après la campagne de 1711, terminée par la bataille de Denain, une partie des troupes victorieuses prirent leurs quartiers d'hiver à Soignies et dans les forteresses voisines. Par ordre des États du Hainaut, les Sonégiens durent leur fournir pendant l'espace d'un mois (du 2 novembre au 2 décembre 1711), 22,393 rations d'avoine, 15,793 rations de foin, 15,800 bottes de paille, du poids de 20 livres chacune, et 3,400 gros fagots. Le premier mars 1712, ils livrèrent encore 2,200 fagots. La communauté ayant réclamé en vain auprès des États pour répartir ces fournitures extraordinaires sur toute la prévôté de Mons, s'adressa en 1713 au conseil d'État qui n'accueillit pas favorablement la requête des Sonégiens'.

La ville de Soignies eut encore à souffrir du passage des troupes pendant les guerres qui désolèrent notre pays, vers le milieu du xvIe siècle. Ce ne fut qu'après la conclusion du traité

DE BEAURAIN. Histoire militaire de Flandre. Paris, 1771; pp 102, 128, 191. 307, 374.

2 ARCHIVES DU ROYAUME. Chambre des comptes, nos 1369, 1370 et 24,501.

3 STROOBANT. Histoire de Feluy. Bruxelles, 1833; p. 347. ARCHIVES DU ROYAUME. Conseil d'Etat, carton no 223.

d'Aix-la-Chapelle, en 1748, qu'elle vit luire des jours tranquilles et heureux.

Cependant, trente-cinq ans étaient à peine écoulés, que la population sonégienne fut décimée par la dissenterie et l'apparition de ce fléau donna lieu, entre le chapitre et le magistrat, à des dissensions qui ne furent apaisées que par le concours bienveillant du conseil privé de l'empereur Joseph II, en 1783'.

La révolution brabançonne éclata ensuite et trouva quelque écho à Soignies. La majorité des habitants se rallia autour du drapeau national et plusieurs d'entre eux prirent une part active aux événements qui amenèrent le triomphe des patriotes. En 1790, les États du Hainaut et le comité général de cette province ouvrirent partout des listes de souscriptions, tant pour subvenir aux besoins de la patrie, que pour assurer son indépendance et affermir les libertés publiques. Les Sonégiens répondirent à cet appel et leurs dons généreux produisirent une somme de 7,053 livres 14 sous, qui fut versée dans la caisse des États 2.

Une crise plus violente produite en France par le mouvement progressif du XVIIIe siècle causa la chûte de la monarchie des Bourbons, à laquelle fut substitué le gouvernement républicain. Les armées françaises envahirent alors la Belgique et après la bataille de Jemmapes, livrée le 6 novembre 1792, Soignies tomba au pouvoir de la république. L'année suivante, cette

ARCHIVES DU ROYAUME. Conseil privé, carton no 902.

Tableau de la souscription patriotique de la province du Hainau. Mons, 1790.

3 Après cette journée mémorable, les troupes républicaines occupèrent la ville de Mons. A peine Dumouriez y eut-il établi son quartier général, qu'il avisa aux moyens d'améliorer l'état de la caisse militaire pour subvenir aux dépenses de son armée. Pour atteindre ce but, il imagina des impositions extraordinaires sur les communautés religieuses de la contrée qu'il avait conquise Le chapitre de Soignies ne fut point épargné. Dès le 9 du mois de novembre, ce corps ecclésiastique reçut du général une dépêche qui lui enjoignait de payer dans le délai de quatre jours une contribution de guerre s'élevant à la somme de 100,000 livres. Les chanoines sollicitèrent, mais vainement, une réduction sur l'impôt dont on les accablait. Ils se

ville rentra sous la domination autrichienne, mais la victoire de Fleurus (27 juin 1794) ayant rendu les Français maîtres de toute la Belgique, celle-ci fut définitivement réunie à leur pays par le traité de Campo-Formio, conclu en 1797. Soignies partagea les destinées de la France jusqu'à la chute de l'empire de Napo

léon Ier.

Devenue ville française, Soignies vit s'anéantir toutes ses anciennes institutions et dut se soumettre à des lois nouvelles. Le fléau de la conscription militaire inconnu jusqu'alors dans nos provinces pesa lourdement sur les habitants, car il enlevait chaque année la fleur de la jeunesse Sonégienne. Ce fut néanmoins là l'occasion pour la plupart des jeunes gens de Soignies incorporés dans la grande armée de se distinguer sur les champs de bataille et de contribuer ainsi au maintien de l'antique dénomination de braves décernée à nos ancêtres par le fameux conquérant des Gaules.

Nous passerons sous silence la domination hollandaise qui ne nous fournit aucune particularité intéressante pour l'histoire de Soignies. Tout semblait donc s'engourdir dans cette ville quand nos compatriotes brabançons crièrent: Aux armes! pour délivrer la Belgique du joug honteux de l'étranger. Les Sonégiens se réveillèrent à ce cri de douloureuse détresse et prouvèrent que leur ancienne bravoure n'avait pas faibli. Ils formèrent parmi eux un contingent d'auxiliaires, qui prit une part glorieuse aux mémo

virent alors forcés de recourir à un emprunt en offrant aux souscripteurs toutes les garanties possibles. Malgré cela, ils ne purent réaliser qu'une partie de la somme exigée, et versèrent seulement 25,000 livres. Pour échapper au paiement du reste, ils cherchèrent à gagner du temps, mais le 11 janvier 1793, ils furent mis en demeure de compter 10,000 florins de Brabant entre les mains du commissaire de guerre. Si le chapitre se soumit à cette nouvelle injonction, ce ne fut probablement que plus tard, car une correspondance présentant un vif intérêt se continua pendant quelque temps encore entre les chanoines et les délégués du gouvernement. L'armée française vaincue à Nerwinde, le 18 mars, évacua la Belgique. (Registre aux résolutions du chapitre de Soignies. Ms déjà cité, fol. 340 à 354.

rables événements de 1830. Le courage de ces nobles défenseurs si dévoués à la patrie, valut à la ville de Soignies le drapeau d'honneur et de reconnaissance qu'elle étale avec un orgueil bien légitime aux jours de fêtes et de réjouissances publiques.

XVIII.

Biographie Sonégienne.

Les noms de ceux qui ont jeté un lustre sur la cité natale par leur génie ou par leurs talents doivent être transmis à la postérité, afin d'exciter une noble émulation aux générations futures.

Nous commencerons la série des hommes remarquables que la ville de Soignies a produits par le récit de la légende merveilleuse de Samon, qui, de simple marchand, devint roi. Ce personnage extraordinaire, natif de Soignies, d'autres disent de Sens, s'associa plusieurs hommes de Sundgau (Sennegaw ou Sennonago, Soignies), qui faisaient le négoce avec lui, et se rendit chez les Slaves, surnommés les Wenèdes (Tchèques), pour se livrer à des entreprises commerciales (623). A son arrivée dans le pays qu'arrose le Danube, il fut sollicité par les habitants de se joindre à eux pour les aider à secouer le joug des Huns qui les opprimaient alors. Samon, dont l'audace égalait le génie, s'empressa d'accepter l'invitation qui lui était faite; il rendit de grands services aux barbares qui avaient réclamé son concours. La victoire couronna le courage qu'il déploya dans plusieurs expéditions contre les oppresseurs de ses compagnons d'armes. Les Wenèdes admirant les qualités guerrières du marchand de Soignies et son habileté peu commune pour les mener au combat, le proclamèrent chef de la nation. Le nouveau roi de la Slavonie prit possession de son trône en 626; il gouverna avec bonheur

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