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tous obtinrent un grade d'avancement : les lieutenants Michel et Boulanger furent nommés capitaines et le conducteur Boulanger fut nommé sous-lieutenant, malheureusement les deux frères Boulanger avaient été grièvement blessés. Le capitaine Boulanger mourut le 8 octobre, lors de l'explosion du magasin à poudre du fort Jauernich qui lança en l'air une partie de la casemate et du chemin

couvert.

Voici textuellement le rapport du général Quasco, sur cet évènement déplorable:

« Les officiers du corps du génie aidés de leurs braves et vigi<lants sapeurs ont fait à l'exemple de monsieur le lieutenant<<< colonel Steinmetz leur commandant, tout ce qu'on peut attendre << des officiers les plus actifs et les plus capables, malgré les « grandes pertes qu'ils ont faites tant en officiers qu'en soldats. << Par leurs travaux continuels, ils ont maintenu à l'abri d'in<< sultes contre les canons et les bombes de l'ennemi une place << dont la principale force consistait en palissades. La garnison a <«< obligation à tout ce corps, non seulement de ses travaux mais << encore de ses conseils et de ses bons exemples.

« On ajoutera ici comme un exemple de l'activité infatigable << de ce corps, que dans le cours de ce long siége, on a remplacé << et rétabli constamment toutes les nuits, tout ce que les bombes << et les canons de l'ennemi avaient endommagé dans les ouvra«ges et emporté des palissades; il a fallu faire des coupures, << élever des retranchements, établir des communications entre la << ville et les forts, soit pour arrêter l'ennemi, soit pour couvrir « la garnison; tout cela s'est fait avec une intelligence et une « célérité admirables. »

Ces éloges se terminent par ces mots écrits de la main du comte Quasco: «Tout les officiers du corps du génie, sans exception, << se sont rendus très-recommandables par les grands services << qu'ils ont rendus. »

La guerre de sept ans fut terminée par le traité de Hubertsbourg signé le 15 février 1763; la paix étant conclue, les officiers de la brigade du génie revinrent dans les Pays-Bas.

§ VIII.

L'histoire militaire de la brigade du génie des Pays-Bas se termine avec la guerre de sept ans. Ce corps continua néanmoins de subsister pendant sept ans encore. Dans cet intervalle le colonel Jamez (Henri) mourut le 20 mars 1764 et fut remplacé par le colonel de Vos.

Un décret impérial dâté du 9 novembre 1770, modifia l'organisation du corps du génie; la brigade des Pays-Bas fut absorbée à cette époque par le corps réuni du génie et des sapeurs autrichiens, et le service du génie dans les places fortes de la Belgique fut désormais dirigé par la direction générale du corps établi à Vienne.

Mais si, à partir de 1770, il n'exista plus de brigade spéciale du génie pour les provinces des Pays-Bas, les Belges n'en continuèrent pas moins à occuper une place des plus distinguées dans le corps du génie de l'empire d'Autriche, la mention que nous allons faire de quelques-uns de ces ingénieurs militaires qui brillèrent autant par leur courage que par leurs talents, sera le complément naturel de l'histoire de la brigade du génie des Pays-Bas.

Le colonel Brequin de Demenge (Jean) qui mourut à Vienne en 1785 était né dans les Pays-Bas. Après avoir parcouru une belle carrière et être arrivé au grade de colonel-ingénieur, il eut l'honneur d'être choisi par Marie-Thérèse pour être le précepteur de son fils aîné qui fut plus tard l'empereur Joseph II. Il était colonel-général des pontonniers de l'empire, administrateur des travaux hydrauliques. Ce fut par l'effet des mesures intelligentes qu'il sut prendre à propos que, lors de la grande debâcle du Danube en 1784, l'innondation put être maîtrisée. Ce fut aussi le colonel Berquin de Demenge qui construisit le pont de la Tour Rouge à Vienne.

Le colonel Arnal (Jean) né également dans les Pays-Bas et qui mourut à Bruxelles le 11 septembre 1795 était sorti de l'Académie militaire de Vienne. Il avait conquis déjà le grade de lieutenantcolonel lorsqu'éclata la guerre entre l'Autriche et la Turquie en 1788. Il assista au siége de Dubicza et à celui de Novi en qualité de commandant du génie. En 1790, il dirigea les travaux d'ap

proche au siége de Berbir; enfin sa conduite distinguée au siége de Belgrade lui fit décerner la croix de chevalier de l'ordre de Marie-Thérèse.

Le baron Philippe-Joseph de Brou, né à Bruxelles en 1732, entra dans la brigade du génie des Pays-Bas en qualité de conducteur en 1754; il fit avec distinction toutes les campagnes de la guerre de Sept ans, assista aux batailles de Rosback, de Hochkich de Meissen, se distingua pendant la guerre de Bohême par des travaux de défense, et arriva de grade en grade jusqu'à celui de général. Il était directeur des travaux du génie en Belgique sous l'empereur Joseph II, ce fut lui qui présida au démantellement de la plupart des forteresses que ce souverain fit démolir. On doit au général de Brou de belles études relatives aux voies naviguables du pays. Il conçut le projet du canal de Zelzaete; c'est d'après les plans et les études qu'il avait préparés que ce grand travail fut exécuté 50 ans après sa mort arrivée à Vienne le 3 juin 1796.

Le colonel du génie Nicolas Ducorron, décoré de l'ordre de Marie Thérèse, né à Mons en 1750, entra dans le corps des ingénieurs de l'empire d'Autriche en 1768; il fit, à la fin du dernier siècle, d'abord la guerre contre les Turcs, ensuite les campagnes contre la république française. Il commanda les travaux du génie aux siéges de Valenciennes et du Quesnoy et surtout au siége de Kehl où il se distingua non moins par sa bravoure que par ses talents. Jusqu'à sa mort, arrivée en 1815, il fut considéré en Autriche comme un ingénieur des plus habiles.

Le feld maréchal Baron Thierry Devaux, conseiller intime de l'empereur, vice directeur du corps du génie de l'Autriche, commandeur de l'ordre de Marie-Thérèse, est né à Petit-Failli le 4 juin 1748. Il fit toutes les campagnes des autrichiens depuis le commencement de la guerre de la succession de Bavière jusqu'en 1814. Il assista à une foule de sièges et de batailles comme commandant supérieur du génie et mourut d'épuisement le 4 avril 1820, à Vienne, en laissant un nom qui en Autriche figure avec honneur à côté des noms des militaires les plus distingués par leur mérite et leur bravoure.

IIIe SÉRIE.

-

TOME IV.

32

Le feld maréchal comte de Nobili, chambellan de l'empereur né vers 1762 à Bruxelles où son père était conseiller à la cour des comptes, fut un des ingénieurs les plus estimés de l'Autriche ; il fit toutes les guerres de la fin du siècle dernier et du commencement de notre siècle et se distingua dans une foule de circonstances, par sa vaillance autant que par ses talents. Après avoir été directeur de l'Académie militaire de Vienne, il mourut à Padoue, le 10 octobre 1823, où il occupait l'emploi de Directeur des fortifications des provinces vénitiennes.

Louis-Auguste Fallon, né à Namur en 1776, fit de brillantes études à l'académie des ingénieurs militaires de Vienne, puis entra dans le corps du génie où il conquit successivement tous ses grades jusqu'à celui de général. Pendant les guerres de l'Autriche contre la France, il assista entre autres batailles à celles de Stockach, Zurich, Austerlitz. Il occupa un rang des plus distingués dans le monde savant par ses importants travaux sur la géodésie. C'est à lui que l'Autriche doit, entre autres ouvrages, la belle carte de l'empire en 4 feuilles, travail qui encore aujourd'hui est classé au nombre des cartes les plus estimées qu'on possède. Le général Fallon est mort à Vienne le 4 septembre 1828; il était en dernier lieu directeur-général des bureaux topographiques de l'empire d'Autriche.

Il serait très-facile d'ajouter à cette liste d'autres noms d'officiers belges qui se sont distingués au service d'Autriche dans le corps du génie, nous croyons devoir la terminer en y inscrivant le nom du général marquis de Chasteler, chambellan de l'empereur, commandeur de l'ordre de Marie-Thérèse, etc. etc.

La brillante carrière militaire du marquis de Chasteler est trop connue pour qu'il soit nécessaire de la retracer ici : disons seulement que c'est dans le corps du génie, après être sorti de l'Académie des ingénieurs de Vienne, que le marquis de Chasteler s'est illustré par des travaux qui l'ont placé au premier rang des ingénieurs de son époque.

Supplément

A LA BIBLIOGRAPHIE MONTOISE.

eme

SECONDE PARTIE.

Emmanuel HOYOIS.

1828-1862.

Né à Mons, le 16 août 1799, de Henri-Joseph Hoyois et de Julie-Françoise-Désirée Senault, M. Emmanuel-François Hoyois prit sa patente d'imprimeur le 15 octobre 1828 et s'établit en la rue des Clercs, no 10 (17 nouveau), puis transféra sa typographie dans la rue de Nimy, no 26 (163 nouveau). Il quitta notre ville, en 1862, et habite actuellement Bruxelles.

M. Hoyois se servait d'une marque représentant, dans une gloire, une presse typographique, surmontée de ces mots : LUX ALTERA MUNDI. Au-dessous sont ses initiales.

1. Ode sur la mort de Lesage-Senault, par A. Mathieu. Mons, Hoyois-Derely. In-8°.

2. Spécimen des Caractères composant la Typographie de Hoyois-Derely, à Mons. Décembre 1828. In-fo, 22 tableaux. (Bibl. publ. de Mons, n.o 4066 du catal.)

3. Chant de la garde communale Belgique, paroles de A. Mathieu, musique de J.-B.te Stevens. 1828. (Suivi de l'envoi à M.

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