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droit, l'avouerie1; 7° le village de Cambron-Casteau avec toutes ses dépendances (Villam quoque de Castello Cambrone cum omnibus pertinentiis suis), les dimes, les terres, les revenus, la juridiction temporelle '; 8o les cens, les dîmes et les terrages dus par l'abbaye de Cambron; 9o les revenus du chapitre en Flandre et dans l'évêché de Tournai; 10° tous les biens situés à Ransbeke (Ramesbeke), à Lombisoul (Lombisole) * à Mesvin (Mevins), à Haulchin (Haucins), à Bauffe (Baffe) et le droit du chapitre dans la juridiction du seigneur de Lens et de ceux qui partagent avec lui en plusieurs ville; 11° l'autel d'Écaussinesd'Enghien et celui de Steenkerque avec tout ce que le chapitre possède dans ces villages (Altare de Scasines et altare de Stainkierke cum omnibus, que in eisdem villis constat vos habere); 12o° l'autel de Velpen (Felepre), celui d'Evere (Everne)1, et celui

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L'avouerie de Cambron-Saint-Vincent avec la haute justice, l'hommage, les cens, les rentes, etc., avait été donnée en 1226 au chapitre de Soignies par Otton, seigneur de Trazegnies et de Silly.

* De mème qu'à Horrues, aucun avoué ne pouvait intervenir à CambronCasteau sans y avoir été appelé par les chanoines.

3 Ransbeke, dépendance de la commune de Saint-Antelinckx, dans la Flandre Orientale.

▲ Lombisoul, grande ferme sous Thoricourt, près de Lombise.

5 Bauffe est cité en 1170 dans une bulle par laquelle le pape Alexandre III confirme l'abbaye de Ghislenghien dans la possession de ses biens et l'on y voit que le chapitre de Soignies y avait aussi des propriétés : Quidquid tenetis in parochia de Bafia salvo tamen jure Sonegiensis ecclesiæ. (DUVIVIER. Recherches sur le Hainaut ancien. Codex, no CXLIV.)

Felepre, dans la bulle d'Urbain IV, Pheleppe. Velp, Velpen, village sur la rive gauche de la Meuse dans le Brabant septentrional, en Hollande. Le chapitre de Soignies posséda la dîme de cette localité jusque vers 1411, époque à laquelle elle fut louée à un puissant seigneur, qui finit par l'usurper. Le monastère de Soignies avait obtenu la possession de Velpen d'un seigneur qui fut, par l'intercession de saint Vincent, guéri miraculeusement d'une grave maladie, lorsque les reliques de ce bienheureux furent rapportées de Metz où le clergé les avait conduites pour les soustraire aux Normands. Cfr. les Acta SS. ad xiv julii, p. 682, et GHESQUIERE loc cit. t. IV, pp. 30-31.

Evere, village à une lieue N. E de Bruxelles.

de Buysinghen (Buchengien), avec toutes leurs dépendances; 13° les serfs et les serves, sans la participation d'aucun avoué et tous les biens de la collégiale situés dans les évèchés de Cambrai, de Tournai, d'Utrecht, dans les comtés de Flandre et de Hainaut, et dans le duché de Louvain.

Après cette énumération qui montre l'importance des possessions de la collégiale et le nombre des autels qui en dépendaient au XIIe siècle, les pontifes accordent aux chanoines la permission de célébrer les offices à voix basse durant les interdits, à condition de ne pas sonner les cloches et de fermer les portes du temple pour en empêcher l'entrée aux excommuniés. Ils ratifient et confirment les anciennes coutumes de l'église conservées pacifiquement depuis l'institution du chapitre. Ils défendent d'ériger aucune chapelle ou oratoire dans la circonscription paroissiale de Soignies, sans l'approbation de l'évêque diocésain et des chanoines, sauf la réserve des priviléges du Saint-Siége apostolique. Ils condamnent ceux qui voudraient jeter un interdit sur les églises du chapitre, sans qu'une sentence d'excommunication ait été préalablement prononcée, ou sans un motif plausible. Ils autorisent la sépulture ecclésiastique en faveur des fidèles, à l'exclusion des excommuniés, des interdits et des usuriers publics. Ils décrètent que personne ne puisse sous aucun prétexte troubler témérairement l'église de Saint-Vincent, enlever ses possessions, les retenir, les amoindrir ou en diminuer la valeur par vexations, et veulent que tous ses biens soient conservés intacts et sans trouble, afin qu'ils soient employés aux usages de ceux pour lesquels ils ont été destinés, sauf l'autorité du siége apostolique et la justice canonique de l'évêque diocésain. Enfin ils lancent les foudres de l'Église contre les ecclésiastiques ou les séculiers qui oseraient aller à l'encontre des bulles papales et promettent les bénédictions du Ciel à ceux qui s'efforceront de conserver les droits du chapitre.

Buysinghen, commune du Bral ant, à environ 3 kilomètres N. NE.

de Hal.

D'autres souverains pontifes, parmi lesquels nous citerons Grégoire IX (1227-1241), Clément IV (1265-1271), Jean XXI (1276-1277), Nicolas III (1277-1281), Nicolas IV (1288-1294), Boniface VIII (1294-1303), prirent également par des bulles la collégiale de Saint-Vincent sous leur patronage et lui confirmèrent ses possessions et ses immunités. Par deux autres bulles Grégoire IX prescrivit aux chanoines la résidence qu'ils devaient faire pour jouir des fruits de leurs prébendes. De son côté Innocent IV (12431254) accorda cinq bulles portant ratification de divers arbitrages prononcés en leur faveur, tant à cause des prétentions du prêtre qui officiait à l'autel de Notre-Dame à Soignies et du curé d'Horrues, que des dimes que le chapitre avait le droit de prélever dans cette dernière paroisse. Le même pape autorisa aussi la collégiale à revendiquer sa part des dimes novales de toutes les paroisses situées dans sa juridiction. Martin IV (1281-1285) confirma les dispositions de cette bulle et Clément IV (1265-1271), quelques années auparavant, avait accordé des indulgences à tous les fidèles assistant aux cérémonies religieuses du bienheureux patron et à la dédicace de l'église de Saint-Vincent'.

Après les papes viennent les évêques de Cambrai qui octroyèrent aux chanoines de Soignies de nombreuses lettres remplies de témoignages non équivoques de bienveillance et de sympathie pour leur institution. Au premier rang figure Gérard II qui, en 1092, rendit libre l'autel de Saint-Pierre dans la collégiale. L'année suivante, le chapitre obtint de Gauthier I l'autel et la dîme d'Horrues. En 1110, Odon lui confirma la collation de l'autel d'Écaussinesd'Enghien. En 1120, le patronat des églises de Schaerbeek et d'Evere lui fut accordé par Burchard, qui y ajouta, en 1123, l'autel de Steenkerque, et en 1126, celui de Cambron-Saint-Vincent. Liétard II ratifia une sentence prononcée en faveur des chanoines au sujet de la dîme de Lens (1134). Nicolas I autorisa le transport des reliques de saint Vincent en l'alleu de Cambron qui avait été

ARCHIVES DU ROYAUME. Inventaire des chartres et écrits du chapitre de Soignies, dressé en 1390. Layette A No 1,046.

usurpé par Silly d'Égide (1156). Oger donna une charte en 1180 en faveur de la collégiale. En 1233, Godefroid confirma les lettres de Jeanne de Constantinople relatives à une somme de 12 livres à prélever sur les fruits de la première année des prébendes pour l'achat d'une chape qui devait servir à l'office des chanoines. Nicolas III de Fontaine donna son assentiment à la vente du bois de Buysinghem, en 1249. Ce prélat, qui avait été chanoine de Soignies, octroya encore d'autres diplômes datés des années 1250, 1251, 1261, 1271, et relatifs à la résidence des prébendiers au service de la collégiale, et à la collation de la cure de Soignies. En 1274, Enguerran II de Créqui ordonna que les fruits des prébendes de la première année seraient convertis en rentes au profit de la Quotidienne, et l'année suivante, il confirma la charte de Nicolas II concernant le service de la collégiale '.

A toutes les époques, les comtes de Hainaut, les ducs de Bourgogne et nos souverains de la maison d'Autriche ne cessèrent de montrer une vive sollicitude pour la prospérité du chapitre de Saint-Vincent. Ces princes s'en proclamèrent avoués dès les premiers temps de son organisation. En cette qualité, ils juraient sur les reliques du patron de Soignies de protéger ce corps ecclésiastique lorsqu'ils prenaient possession du pays. Bauduin IV, en 1142, lui accorda des privilèges très-étendus et notamment le pouvoir de composer tous les cas criminels en commuant au civil les crimes des délinquants appréhendés dans la circonscription judiciaire de la collégiale et dans le district de l'avouerie, sans excepter aucun cas ni aucune personne 2. Les successeurs du comte confirmèrent les dispositions de la charte octroyée à cette fin. On en trouve la preuve dans les diplômes émanés de Marguerite de Constantinople et de Jean d'Avesnes, son fils, en 1257, d'Albert de Bavière en 1387, de Charles le téméraire en 1470, de Maximilien et de Charles d'Autriche, en 1512. Bauduin IV,

1 ARCHIVES DU ROYAUME, Chapitre de Soignies, no 1,046.
2 ARCHIVES DU ROYAUME. Conseil privé, carton no 901.
GRESQUIERE et SMEт. Acta SS. Belgii Selecta, t. iv, p. 14.

comte de Hainaut, en 1161, Bauduin VI de Constantinople, en 1198, Fernand de Portugal et Jeanne de Constantinople, en 1232, Marguerite de Constantinople, en 1249, Philippe le Beau, en 1494, et Philippe II, roi d'Espagne, en 1557, confirmèrent aut chapitre la collation de la troisième prébende. Quelques-uns de ces mêmes souverains donnèrent encore leur assentiment à divers arbitrages et à plusieurs donations de biens en faveur de la collégiale. Le comte Guillaume II d'Avesnes déclara les chanoines affranchis de certaines charges et spécialement du droit d'aubaine (1326 et 1328). Albert de Bavière en 1365, Philippe le Bon, en 1432, Charles-Quint, en 1531, et Charles VI, empereur d'Autriche, en 1730, les exempta des accises et du droit de maltôte. Enfin Charles VI, leur donna en 1730 un règlement particulier ; il en ajouta un autre d'ordre intérieur pour mettre un terme aux divisions qui affligeaient le chapitre (1737); et Marie-Thérèse confirma en 1749 le règlement accordé en 1690 à la sollicitation de ce corps religieux pour l'assiette des tailles à Soignies 1.

Nul doute que l'organisation de la collégiale de Saint-Vincent suivit de près sa fondation. Elle comptait primitivement trente et une prébenbes à la collation du souverain, sauf la troisième que déjà au XIIe siècle, le chapitre avait le pouvoir de conférer à l'un des musiciens de l'église Les dignités étaient au nombre de cinq:

I ARCHIVES DU ROYAI ME. seil d'Etat, carton no 223. de Soignies, dressé en 1390 Archives du chapitre de Soignies, carton no 1 et n" 6. DE SAINT-GÉNOIS. Monuments anciens, p. 312.

Conseil privé, carton no 901 et no 902 - Con- Inventaire des chartes et écrits du chapitre

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* Inventaires des chartres et écrits du chapitre de Soignies, dressé en 1390. Cfr aussi les bulles déjà citées des papes Lucius III et Urbain IV.

On voit par des actes émanés de Philippe le Beau, en 1494. et de Philippe II, roi d'Espague, en 1557, que le chapitre de Saint-Vincent était de patronage royal et que toutes les dignités et les prébendes étaient dans le principe à la collation du souverain. Ce ne fut donc qu'après le xe siècle que les comtes de Hainaut cédèrent aux chanoines le pouvoir de conférer la troisième prébende à l'un des vicaires de la collégiale. Le but de cette cession fut, comme il est dit dans un document ancien, « d'animer gens de bien au service divin en cette église. Ce fut en faveur des vicaires qui y serviroient et seroient trouvés les plus exercités audit service, idoines et qualifiés à ladite IIIe SÉKIE. TOME IV. 6

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