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KE 32535_(2).

HARVARD
UNIVERSITY
LIBRARY
MAY 16 1955

Treat

IMPRIMERIE COOPÉRATIVE DE REIMS, RUE PLUCHE, 24

(Par dél. N. MONCE)

DE

L'ABBAYE D'AVENAY

XLIV ABBESSE.

Madame MARGUERITE COSSART-D'ESPIES

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(De 1776 à 1790.)

Maison de Cossart. - Etat des esprits au moment de la nomination de Madame d'Espiés. - Procès au sujet des fossés. Procès en revendication d'un jardin. - Affaire de l'hopital. Location des fossés par le syndic des habitans. Acte de décès de M" Nic. Fr. Phil. s' de Préville, chanoine d'Avenay. — Prestimonie d'Avenay. — M. de Corvisart. Mariage dans l'abbaye. La cour de France à Louvois. Avenay menacé par les anarchistes. - Mesures prises contre les brigands. - Député à Reims pour obtenir de la poudre et du plomb. Décrets révolutionnaires. Déclarations des revenus des chanoines. Déclaration de Madame d'Espiés de l'actif et du passif de l'abbaye. Abolition des vœux et liberté aux religieuses de rentrer dans le monde. Interrogatoires et déclarations des Dames d'Avenay. Madame Cossart-d'Espiés est réélue supérieure et Madame d'Aubigny économe. Exécution à Avenay des décrets. Madame d'Aubigny accusée et persécutée. Emeute populaire. Lettre de Madame d'Aubigny. Mandat de comparution contre Mesdames d'Espiés et d'Aubigny. - Affaire criminelle intentée à Mesdames d'Espiés et d'Aubigny. Extinction et ruine de l'abbaye.

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La maison Cossart d'Espiés, d'ancienne noblesse de Liége, était établie en Picardie dès le xve siècle,

Ce nom de d'Espiés lui venait de Rose de Bouracher, dame de Saint-Pierre ès champs et d'Espiés, qui épousait François de Cossart, capitaine des villes et château de Ham et Péronne, mort en 1529. Bien qu'ils en aient vendu la terre, les descendants n'en conservèrent pas moins le nom. Peu de familles françaises ont aussi largement que MM. Cossart d'Espiés payé l'impôt du sang sur nos champs de bataille.

Madame Marguerite, née en 1727, de Jean-Nicolas de Cossart d'Espiés, marquis d'Espiés et de Catherine Chevret, était sous-prieure de l'abbaye royale de Saint-Paul, où l'une de ses sœurs était prieure, quand Madame Charlotte-Julie de Boufflers se démit en sa faveur. Nommée par le roi au mois de mars 1776, elle ne prit possession que quelques mois après.

Mais Madame d'Espiés arrivait à une époque où le scepticisme et l'incrédulité si aveuglément inoculés au siècle par l'esprit philosophique, commençait à exercer ses ravages sur les populations de nos campagnes. Précédemment, sans doute, nous avons déjà vu les questions d'intérêt susciter d'ardentes luttes avec l'abbaye et éveiller chez nos villageois des sentiments d'hostilité contre les Dames religieuses, mais tout cela n'excédait point le droit d'invectives dont Messieurs les avocats assaisonnent si volontiers les plaidoiries de leurs clients. L'esprit processif n'avait point éteint chez le peuple le respect et la fidélité, et l'on se rappelle ce que la crainte de perdre l'abbaye, après l'incendie de 1754, inspirait d'inquiétude et de regrets à la population tout entière. Nous n'en sommes déjà plus là au moment qui nous occupe.

Madame d'Espiés à son début trouvait l'abbaye engagée dans plusieurs fâcheux procès. Il y avoit d'abord la question des fossés et remparts, d'une minime importance en elle-même, mais qui avait pour effet d'irriter les esprits et d'envenimer les relations. Nous avons dit que comme Dame d'Avenay, Madame de Boufflers s'était considérée propriétaire ou maîtresse des fossés et terrains faisant les remparts de la ville, et qu'en conséquence elle s'était crue en droit d'en céder une partie à M. de Montbelliard qui se réservait d'enclore ces terrains dans le périmètre de cette maison princière qu'il destinait à Madame de la Goupillière. Qu'avait donc affaire de ces terrains l'abbaye d'Avenay », disoient les plaignants dans leur factum : « N'a-t-elle pas pour ses bestiaux plus de pâture qu'il ne lui en faut! Outre un enclos de plus de 80 arpens, ne jouit-elle pas de la meilleure partie du territoire ! Elle possède environ 120 arpens de terre dans les meilleures contrées du pays. Elle a plus de 50 arpens de vignes et il est incroyable que, non contente de tous ces biens, elle ait pu se déterminer à dẻpouiller des malheureux habitants d'une jouissance immémoriale qui fait leur unique ressource! » L'Etat intervint et mit les plaideurs d'accord en se réservant la disposition exclusive des terrains en litige. Mais cette affaire qui ne reçut de solution définitive que sous Madame d'Espiés devait laisser de mauvaises impressions dans le peuple.

Nous dirons encore quelques mots d'un autre procès infiniment moins important qu'avait pareillement légué à son héritière, Madame de Boufflers, et qui valut aux religieuses les plus injurieuses

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