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Un membre annonce que le dolmen de Caranda, de Cierges, et le menhir de la pierre Clouïse, à Haramont, ont été classés récemment parmi les monuments historiques de l'époque mégalithique. Le premier a été découvert par M. Frédéric Moreau à qui on en doit la conservation; et le second a été signalé dans l'Histoire de Villers-Cotterêts et dans une petite monographie spéciale de M. A. Michaux.

M. Vauvillé fait plusieurs communications concernant Nampcel, Pommiers et Montigny-Lengrain:

Enceinte de Nampcel (Oise)

Dans une excursion faite le 1er mai dernier, j'ai découvert sur la commune de Nampcel, au lieudit le Bois du Failly, une enceinte admirablement conservée.

Cette enceinte forme à peu près un parallelogramme d'environ 200 mètres de longueur sur 140 à 150 mètres de largeur, elle a été établie sur le bord escarpé de la montagne. Le fossé est très bien conservé sur trois côtés, un seul côté à l'est a été déformé pour y extraire de la pierre, il est cependant encore très visible sur trois points différents. Le rejet de terre, ou rempart, est aussi très bien conservé à l'intérieur du fossé. Il serait intéressant de pouvoir faire quelques fouilles pour fixer l'époque de l'établissement de cette enceinte.

Station gallo-romaine de Pommiers

De récents labours profonds ont fait découvrir, sur la commune de Pommiers, une importante station gallo-romaine, située entre la route de Soissons à Compiègne, la route vicinale n° 17 et le chemin de

traverse de Pommiers à Soissons. Depuis quelques années, de fréquentes promenades, faites en cet endroit, m'avaient fait remarquer des fragments de larges tuiles à rebords caractéristiques de l'époque de la domination romaine, maintenant le doute n'est plus permis à ce sujet.

Le dernier labour fait sur plus de trois hectares a mis à jour beaucoup de débris de l'époque galloromaine, que jusqu'alors la charrue n'avait pas pu relever.

Cette station paraît être très importante, elle devait même s'étendre au-delà de la route vicinale n° 17, en allant vers l'ouest (1).

Au milieu de nombreux débris gallo-romains se trouvent aussi de très grossières poteries gauloises, et même des silex taillés; cet endroit a donc été occupé longtemps avant la conquête romaine.

On y a recueilli quelques monnaies gauloises de CRICIRV et une au type de Janus au revers au lion barbare, ces monnaies indiquent l'époque gauloise comme les poteries de même époque.

D'autres monnaies de: Gallien, Tétricus, Constans et Constantin II se rapportent à l'époque gallo-romaine.

On doit donc conclure que cet endroit a été occupé successivement depuis l'époque préhistorique de la pierre polie jusque vers la fin de l'époque gallo-romaine.

(1) Dans un article de M. Calland, publié dans le Bulletin de la Société archéologique de Soissons, volume de 1865, page 288, sur les sépultures de Pommiers, on lit :

« Ce cimetière qui a la valeur d'un arpent a dû renfermer plus de << 400 inhumations, dont 150 environ en pierre, etc.... »

D'après l'article en question les inhumations dans les sarcophages en pierre sont de l'époque mérovingienne.

Les autres sépultures ne paraissent pas avoir été datées, ne pourraient-elles pas se rapporter à l'époque de la station gallo-romaine, station qui s'étendait sur environ 250 mètres à 750 mètres au NordOuest des sépultures fouillées ?

T. XIX 7

Sépultures à incinérations de l'époque de la pierre polie

SUR LA COMMUNE DE MONTIGNY-LENGRAIN (1).

Dans la séance du 9 janvier 1888, j'ai eu l'honneur de vous faire une communication et une présentation d'instruments divers en silex, de poteries et de crânes de l'époque de la pierre polie, recueillis ́par noi en septembre dernier, dans une galerie couverte située sur la commune de Montigny-Lengrain, près de Vic-sur-Aisne.

Les crânes ont été étudiés par le docteur Verneau, qui regrettait de ne pas en avoir un plus grand nombre de cette fouille.

Dans l'espoir de recueillir d'autres crânes de même époque, je suis retourné dans la même localité pour y exécuter de nouvelles fouilles.

Ces recherches m'ont fait découvrir au nord, et contigües à la galerie couverte précédemment fouillée (au nord de la partie D de la fig. 1, p. 5 de ce volume) des sépultures à incinérations ayant été déposées dans une cavité formant un rectangle de 1 m. 90 de longueur sur 1 m. 25 de largeur, au fond et à la profondeur de 1 m. 30 au-dessous du sol actuel.

Le côté ouest de cette cavité a été formé avec trois pierres plates de 1 m. 20 de hauteur, dressées verticalement et arc-boutées derrière par trois autres pierres.

(1) Bulletin de la Société d'anthropologie. Séance du 25 juin 1888.

A l'est, se trouvait une espèce de mur dont les assises formaient un peu voûte en montant de manière à se rapprocher dans le haut à une distance de 80 centimètres du mur opposé.

Le côté sud est formé de pierres verticales se trouvant au nord de la galerie précédemment fouillée.

Au nord, il existait un mur en pierres plates ayant été certainement déplacées plusieurs fois, comme l'indiquaient bien beaucoup de grossières poteries et des ossements calcinés se trouvant entre les assises de pierres; il est de même très probable que c'est par là que l'on a introduit en plusieurs fois les dernières sépultures fouillées.

L'enlèvement de la couverture, fait il y a environ vingt années, comme celle de la galerie voisine, a fait découvrir de grossières poteries façonnées presque toutes à la main, des débris de crânes et autres ossements humains brûlés, des cendres, charbons et un mobilier funéraire assez important se composant de :

Objets en silex.

Une hache polie soigneusement cachée dans le fond entre deux pierres du mur;

12 fragments de haches polies;

17 lames, dont une de 195 millimètres de longueur; 3 scies;

38 tranchets;

2 pointes de flèches retouchées;

22 éclats de pièces diverses;

Ce qui donne un total de 98 pièces en silex recueillies dans les sépultures.

Objets divers

4 poinçons façonnés dans de gros ossements sciés avec le silex;

Un manche d'outil en os;

Un autre manche en bois de cervidé, dans lequel était un tranchet, fig. 2 ci-dessous.

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Une pendeloque formée d'un coquillage percé. La pièce la plus intéressante est certainement le tranchet emmanché, pièce très concluante au sujet de la question de la flèche à tranchant transversal ou du tranchet.

Il est bon de remarquer que les trente-sept tranchets sans manche, recueillis dans cette fouille, sont tous. identiques et avec retouches de chaque côté comme celui qui est emmanché.

Ces sépultures, renfermées dans des murs de construction bien différentes, paraissent être de la fin de la pierre polie; peut-être sont-elles du commencement de l'époque de bronze, quoiqu'on n'ait rien trouvé de ce métal; ceci pourrait expliquer ces sépultures à incinérations, contigües aux sépultures à inhumation de la galerie couverte précédemment fouillée.

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