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leur sembloit que, par ce moyen, ils aroient la riviere à leur vollenté, sans dangiers. Le roy et son armee se retira, et prestement le duc d'Ostriche arriva en la ville de Mons en Haynnau, ossi toute son armee, qui estoit la plus belle que l'on veist oncques, et sejourna audit Mons l'espasse de xv jours : durant lequel temps monsTM le Cte De Romont reconquist le castiel de Boussu, où estoit dedens mons De Marcheville, et pareillement le castiel de Trelon, où estoit le frere de mons" De Boussu, qui le rendist. Et, tost apres, mondit Sr le duc tira au Pont à le Sach, cuidant que le roy le deust venir combattre. Par faute d'armes et d'argent, l'armee se rompy par une trieuwes, qui furent accordees jusques environ l'aoust lxxix (1), desquelles trieuwes le roy ne tint riens que il ne fist tousjours la gherre en Bourgoingne, sicomme au may ensievant toutes voye le duc d'Ostriche tint son mot, et ne

pagné du bailli de Saint-Pierre-le-Moustier, du bailli des Montagnes, du bailli de Tournai et Tournaisis, du lieutenant du maréchal de Loheac et de Greffin Roze, huissier d'armes du roi. Il leur exposa que le roi, voyant que la prise de Condé n'était suffisante pour leur ouvrir le passage vers la France, comme il l'avait cru lors de la conquête de cette ville, et que sa garde occupait inutilement cinq cents lances, lui avait mandé d'y mettre le feu, ce qu'il avait fait; que le roi lui avait de plus ordonné de tirer vers lui, avec toutes les compagnies étant à Condé et à Tournai, (à l'exception de celles de Mr De Lille et du capitaine Oriolle, qui étaient chargées de la garde de leur ville), à Cambrai, où il assemblait ses forces, dans le dessein de faire quelque entreprise qui leur fût grandement profitable. Le roi avait ordonné de leur faire cette communication, afin qu'ils connussent les causes de la destruction de Condé, etc. (Registres des consaux de Tournai.)

(1) Le duc Maximilien étant aux champs avec son armée dans la châtellenie de Lille, près d'un lieu nommé Epinoy, le jeudi 2 juillet 1478, une ambassade du roi de France vint loger à Carnin, situé non loin dudit lieu, laquelle ambassade avait pour mission de traiter de la paix : mais, cette fois, il ne fut rien conclu. Peu de jours après, monseigneur étant parti d'Epinoy avec son armée, et étant venu se loger à Pont-à-Vendin, les négociations furent reprises, et une trève fut conclue à partir de ce temps, qui était le 7 ou le 8 juillet, jusqu'au jour de la Saint-Jean d'été 1479; par laquelle trève il fut stipulé que la garnison qui occupait Tournai évacuerait cette ville. (Registre d'Ypres, intitulé Wetvernieuwingen.)

les voelt rompre, que le jour ne fust expirés, qui porta grant dommaiges à ses pais, pour ce que, durant ladite souffrance (a), le roy conquist Bourgoingne; et, pour secours, le prinche d'Orenghe vint à Brouxelles vers le ducq pour avoir argent, pour soudoyer des Suiches; et lors le pais de Braibant lui delivra, à l'ayde des prelas, xvijm. escus: mais l'on le fist si loinghe, que, premis (b) que il puist estre par dela, tout estoit perdu, car les Seuisses qui estoient dedens Dolle comme soudoyez, les trayrent et vendirent au roy, et se salva qui peut. La ville fut pilliee et tous tués, sicomme femmes et enfans: par où monseigneur le prinche retourna en Ferrette, et ne demora en Bourgoingne, sinon messire Claude de Vaudrey, qui tint aucune plache.

(a) Souffrance, patience, tolérance. (b) Premis, avant.

LETTRE

De l'archiduc Charles, prince d'Espagne, au grand conseil de Malines, par laquelle il lui notifie son émancipation, et lui envoie le formulaire des titres dont il doit étre usé dans les actes dépéchés en son nom: 9 janvier 1515. (1)

(Extrait du 1er registre aux lettres, mandemens et ordonnances du grand conseil, reposant aux archives du royaume. )

DE PAR L'ARCHIDUC.

Tres chiers et bien amez, il a pleu à l'empereur monseigneur et grand pere nous emanciper et mectre hors de la tutelle et mambournie, remectant le gouvernement de noz pays et seignories de pardeça en noz mains, en consentans que soyons receu et juré à la principaulté et seignorie d'iceulx par quoy soit bien decent et raisonnable que toutes choses qui consernent noz droiz, haulteurs, seignorie, et mesmement le fait de la justice et autres

(1) Ce fut à la requête expresse des états généraux, que l'empereur Maximilien émancipa son petit-fils. La régente Marguerite les avait convoqués à Bruxelles au mois de décembre 1514, et leur avait demandé une aide considérable, en leur faisant connaître que l'empereur était dans l'intention de prendre la croix et d'aller combattre les infidèles; qu'il se proposait de faire venir en Allemagne, dans quelques mois, son petit-fils, afin qu'il vît les pays auxquels il était appelé à succéder, etc. Les états généraux trouvèrent qu'il était plus à propos que l'archiduc fût mis en possession des pays qui lui étaient dévolus depuis huit ans, que d'aller en Allemagne, et ils manifestèrent le dessein de n'accorder l'aide demandée par l'empereur, qu'après l'émancipation de leur prince. Maximilien se rendit à leur vou. (Documens inédits.)

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noz affaires, se despeschent doresenavant en nostredict nom et soubz nostredict tiltre. A ceste cause, escripvons vers vous, requerons et neantmoins ordonnons bien acertes que toutes les lettres, actes et aultres choses qui se feront et expedieront devers vous pour nosdictz affaires soient dressees et despeschees soubz nostredict nom et tiltre, faisant mectre, en la fin des lettres : Donné soubz le seel dont l'empereur monseigneur et grand pere et nous avons usé durant le temps de nostre minorité, ou le semblable en substance. Tres chiers et bien amez, Nostre Seigneur soit garde de vous. Faict à Bruxelles le ixe jour de janvier l'an xvc. xiiij. Et ainsy signé CHARLES, et du secrétaire HANETON. Et dessoubz lesdictes lettres estoit escript: Nous vous envoyons cy enclos le tiltre dont entendons user de cy en avant, et selon lequel vous vous pourrez aussi rigler jusquez à ce que par nous en soit aultrement ordonné. Si le veullez ainsy faire. Et dessus estoit escript: A noz amez et feaulx les president et gens de nostre grand conseil, à Malines.

Tiltre de mons Charles, prince d'Espaigne, apres son emancipation.

Charles, par la grace de Dieu, prince d'Espaigne, des deux Cecilles, de Hierusalem, etc., archiduc d'Austrice, ́duc de Bourgoingne, de Lothier, de Brabant, de Stiere, de Carinte, de Carniole, de Limbourg, de Luxembourg et de Gheldres, comte de Flandres, de Habsbourg, de Tirol, d'Artois, de Bourgoingne, palatin et de Haynault, lantgrave d'Elsate, prince de Swave, marquis de Burgauw et du St Empire, de Hollande, de Zeelande, de Ferrette, de Kybourg, de Namur et de Zuitphen conte, seigneur de Frise, des marches d'Esclavonie, de Portenauw, de Salins et de Malines.

LETTRE

De l'archiduc Charles au grand conseil (1), par laquelle il ordonne que les plaidoieries, écritures et autres actes, dans les procès mus par-devant ce conseil entre parties demeurant en Hollande et en Frise, soient formés en thiois: 5 août 1515.

( D'après l'original, reposant aux archives du royaume.)

DE PAR LE PRINCE.

Chiers et feaulx, entre autres plaintes et remonstrances nagaires à nous faictes de la part des estatz de noz pays de Hollande et Frise, ilz se sont grievement doluz (a) de ce que l'on instruit et conduit les causes et proces qui se demainent pardevant vous, entre parties desdictz pays, tant en plaidoyeries, comme en escriptures, actes et munimens, que autrement, en langaige françois, lequel leur est incongneu, et ne pevent entendre ce qui se fait en leursdictz proces, à leur grant interest, en nous requerant ordonner que lesdictz proces soient doresenavant faiz

(1) Le grand conseil était juge, en degré d'appel, et en dernier ressort, provinces de Hollande, Zélande et Frise.

(a) Doluz, plaints, de dolere.

des

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