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7. Registres aux résolutions du Magistrat, dits des Consaux (1). Cette collection commence à l'année 1385 je ne crois pas qu'aucune de nos villes possède, des actes de sa magistrature, une série qui remonte si haut. Les registres des Consaux sont d'autant plus précieux pour l'histoire locale, qu'ils ont été, sauf à quelques époques, tenus avec soin, et que les affaires y sont en général rapportées d'une manière assez précise.

8. Registre aux résolutions des Bannières, commençant au 1er août 1428, et finissant au 2 juin 1523. D'après l'analyse que j'ai donnée de la charte du 16 mars 1423, on peut juger de l'intérêt qu'offre ce registre : j'ajouterai qu'il était devenu d'usage de consulter le vœu du peuple dans toutes les affaires de quelque importance.

9. Registres aux comptes généraux de la ville. Ils commencent à l'année 1397. Je renvoie à ce que j'ai dit ailleurs (2), sur l'intérêt que cette espèce de documens offre pour l'histoire.

Je ne parle pas des comptes des entremises particulières, dont la quantité est fort considérable: ceux-ci n'ont qu'un intérêt purement administratif.

10. Registres aux publications. Cette collection, qui est formée d'environ 70 registres, contient les ordonnances et réglemens du magistrat, depuis 1349 jusqu'à 1794.

(1) On appelait Consaux les consistoires ou colléges dont était formé le magistrat. Avant la réformation de Charles-Quint, il y avait quatre consaux, savoir: 1° celui des prévôts et jurés; 2° celui des mayeurs et échevins; 3° celui des maire et eswardeurs ou éliseurs; 4o celui des doyens et sous-doyens des métiers les deux derniers furent supprimés par la Caroline de 1521 (v. st.). Jusque dans les derniers temps, le magistrat de Tournai s'intitulait les Consaux et États de la ville et cité de Tournai.

Dans les ordonnances de nos princes, on trouve assez fréquemment le mot consaur appliqué soit aux conseils d'état, privé et des finances, soit aux conseils de justice des provinces.

(2) Analectes belgiques, page 244.

Pour les deux derniers siècles, on y trouve aussi les édits généraux, dont la publication se faisait à Tournai par les prévôts et jurés.

11. Registres dits aux rescriptions. Par rescriptions, on entendait les mémoires, requêtes et réponses qu'adressait le magistrat au gouverneur général, au ministre plénipotentiaire et aux différens corps du gouvernement. On ne commença à transcrire ces actes dans des registres qu'en 1744. La collection s'étend jusqu'à 1793.

12. Manuscrits divers. Je classerai, sous ce titre, différens recueils et chroniques qui sont conservés dans les archives. Ceux qui méritent le plus d'être cités sont les suivans:

Recueil de chartes, édits, arrêts, sentences, concernant la ville de Tournai, de 1211 à 1725, en 3 vol. in-fol. Ce sont des pièces qui paraissent avoir été copiées vers le commencement du 18e siècle : elles sont presque toutes authentiquées.

Recueil d'octrois, édits et lettres concernant le Tournaisis, de 1543 à 1728, en 1 vol. in-fol. : collection du même genre que la précédente.

Recueil de pièces regardant la ville de Tournai, de 1422 à 1725, 1 vol. in-fol. Il contient quelques documens intéressans qui ne sont pas dans les autres.

Histoire de Tournai, depuis sa fondation jusqu'en 1600, par le P. François Gaultran, jésuite, en 3 vol. infol. Cette histoire devait être estimée autrefois, puisque, en 1781, le magistrat résolut d'en faire faire une copie pour les archives de la ville; l'original avait été, après la suppression des jésuites, placé dans la bibliothèque de l'évêché. Le P. Gaultran avait demeuré pendant trente ans au collège de Tournai : il y décéda le 11 juillet 1669. Annales de Tournai, depuis l'an 400 jusqu'en 1744, Jean-Louis Givaire, en 3 vol. in-fol.

par

tout en s'efforçant à acquérir de l'influence dans les assemblées des états, respectait le droit qui appartenait aux représentans du pays de s'y exprimer avec franchise. Je ne connais, sous le régime autrichien, qu'un seul exemple de rigueur exercée pour des votes émis au sein des états je le citerai, parce qu'il est assez marquant. Les états de Luxembourg s'étaient long-temps opposés à ce que leurs comptes fussent coulés par des commissaires du gouvernement. En 1770, dans une assemblée de la députation permanente, où assistait un de ces commissaires, comme celui-ci avait rayé quelques articles portés en compte, le baron de Boland, député de l'état noble, s'écria: Cela étant, messieurs, il faut fermer la boutique, faire une représentation et tenir ferme. Boland touchait une pension sur le trésor royal, et une autre sur la cassette particulière du prince Charles de Lorraine. Ce prince, informé des propos qu'il avait tenus, les lui retira toutes deux, et il ordonna de plus que des informations fussent prises à sa charge, comme coupable d'avoir proféré des paroles séditieuses. Le baron de Boland fut depuis réintégré sur la liste civile; mais il n'obtint cette faveur qu'en se soumettant à des conditions peu honorables, telles que celles de faire l'aveu de sa faute dans une requête, de se démettre de la charge de conseiller au conseil de Luxembourg, et de s'engager à quitter la province,

Les notions qui précèdent donneront, je l'espère, une idée suffisante de l'étendue et des limites des attributions des anciens états, considérés en général. Je dis considérés en général, car chacun de ces corps avait une constitution distincte et des réglemens particuliers: on ne saurait trouver aucune ordonnance, aucun décret, aucune disposition quelconque, qui ait été rendu applicable à tous. Dans leurs rapports avec le gouverne

Ces Mémoires, qui paraissent être l'original même écrit de la main de l'auteur, renferment une foule de particularités curieuses.

Tels sont les documens principaux qui composent les archives de Tournai. A coup sûr, peu de villes possèdent autant et d'aussi précieuses ressources pour leurs annales : elle n'a cependant point encore, jusqu'ici, d'histoire digne d'elle. Cousin est à peine lisible aujourd'hui ; il s'est d'ailleurs presque exclusivement attaché à la partie ecclésiastique. Poutrain n'a pas beaucoup plus de critique et de méthode; son style est diffus, incorrect : il néglige souvent les événemens locaux qu'il n'a pas eu, il faut le dire, le moyen de connaître, pour s'occuper de choses tout-à-fait étrangères à la ville dont il s'est fait l'historien. Ces défauts sont au reste communs à la plupart de nos anciennes chroniques de villes et de provinces. Écrire une bonne histoire de Tournai, une histoire qui soit à la hauteur de notre époque, est une tâche qui semble réservée à M. Hennebert. Il a les talens nécessaires pour s'en acquitter avec succès: espérons qu'il n'hésitera pas à l'entreprendre; espérons que, après avoir classé les matériaux, il ne voudra pas laisser à un autre le soin de les coordonner et de les mettre en œuvre. Les suffrages de ses concitoyens seront la récompense de ses efforts.

NOTICE

SUR LES ARCHIVES DE LA VILLE DE BRUGES.

La ville de Bruges perdit toutes ses archives en l'année 1280 (1). Elles étaient, à cette époque, conservées dans la tour des halles, qui fut détruite par le feu. D'après une charte de Philippe-le-Bel, donnée à Paris au mois de janvier 1296, charte qui restituait aux Brugeois leurs anciens priviléges que le comte Guy de Dampierre avait enfreints, il paraîtrait que cet incendie fut occasionné par un accident; on y lit: Preterea cum iidem scabini, burgenses et communitas privilegia sua quæ in beffredo dicte ville servabantur, casu fortuito, per ipsius beffredi incendium sint combusta, etc. (2)

Les archives de Bruges ne datent donc que des der

(1) On lit, dans les Jaer-Boecken der stadt Brugge, par Custis: 1280, op den 15 ougst, verbrande tot Brugge de halle, als oock de torre de welke alleenelyck can houdt gemaeckt was, en waer in alle de stadts privilegien berustende door de clammen verteert wierden. (Le 15 août 1280, la halle de Bruges fut brûlée, ainsi que la tour, qui était de bois; tous les priviléges de la ville qui y étaient conservés périrent.)

(2) Archives de Bruges.

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