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AVANT-PROPOS

Le livre, que nous publions aujourd'hui, dans les Annales de l'Université de Lyon n'aurait pas besoin de préface, si nous n'avions à nous acquitter d'une dette de reconnaissance contractée envers les nombreuses personnes qui ont permis à notre étude de voir le jour. Aussi, nous excusera-t-on de raconter en quelques lignes l'histoire de ce modeste ouvrage. Il a pour origine une thèse soutenue en janvier 1906, à notre sortie de l'École des Chartes sur les Rapports de la Commune de Lyon avec Charles VII et Louis XI au point de vue financier (1423-1483), dont un résumé seul a été publié dans les Positions de thèses de l'École1. Nos deux examinateurs, MM. Roy et Viollet nous ont témoigné lors de la soutenance une bienveillance que nous aurions pu croire une approbation presque sans réserve, si nous ne savions par leur propre enseignement les exigences et les difficultés des travaux d'érudition. Diverses circonstances nous ayant laissé quelques loisirs, nous en avons profité pour modifier et compléter notre œuvre que nous avons entièrement transformée. Au lieu de borner notre étude à l'examen des questions financières, nous avons passé en revue les relations de Lyon avec la Cour de France au point de vue politique et nous avons essayé de déterminer quel rôle cette ville avait pu jouer alors au milieu des guerres et des intrigues diplomatiques si nom

1 Voir notre Bibliographie,

breuses sous le règne de Charles VII et de Louis XI. Nous avons même ajouté au début une étude sur les relations de Lyon avec le Dauphin, le futur Charles VII et nous avons complété notre travail par de nombreux appendices et des tables analytiques de noms de personnes, de noms de lieux et de noms de matières qui permettront au lecteur de se rendre compte rapidement du rôle joué à cette époque par un personnage, une localité ou une institution. Bref, nous avons refait entièrement notre première étude et nous l'avons plus que doublée, et comme texte et comme pièces justificatives. Aussi, avons-nous pensé sur les conseils de M. Roy que nous pourrions présenter cet ouvrage comme thèse à l'École des HautesÉtudes. Nous tenons à le remercier publiquement de la peine qu'il a prise à l'examiner avec M. Longnon, notre ancien maître. Tous deux ont droit de notre part à des hommages tout spéciaux. M. Longnon, très absorbé par le Concours des Antiquités Nationales de 1907, a bien voulu en faire une lecture attentive et nous rassurer sur le résultat de nos efforts. Quant à M. Roy, la reconnaissance nous oblige à rappeler que c'est au milieu des souffrances causées par un douloureux accident qu'il a dû établir le rapport favorable lu le 28 juin 1906 à l'assemblée des professeurs de l'École des Hautes-Études par l'éminent Président de la Section historique de cette École,

M. Gabriel Monod.

Notre travail terminé, il restait à l'imprimer, et tous ceux qui savent le prix élevé de ces publications et le petit nombre de lecteurs qui s'y intéressent d'ordinaire, soupçonnent sans peine les difficultés de tout genre auxquelles nous nous sommes heurté. Heureusement, elles ont été aplanies par le dévouement et la bonté de nos anciens maîtres de la Faculté des Lettres de Lyon et de M. Lameire, le distingué directeur des Annales que nous vénérons à l'égal de nos maîtres les plus chers. Grâce à leurs efforts et à leur sollicitude, un crédit de trois mille deux cents francs a pu nous être voté. Nous tenons à remercier tout particulièrement M. Albert Waddington qui, non content de

lire notre travail ligne par ligne et de nous indiquer toutes les retouches de détail que nécessite toujours le premier livre d'un débutant, surtout lorsqu'il est un peu long, a bien voulu lire à la Commission des Annales un rapport extrêmement bienveillant qui a permis le vote auquel nous faisons allusion. Au nom de M. Waddington, nous tenons à associer celui de M. Fabia qui depuis longtemps s'intéresse à nous; c'est lui qui nous a donné l'idée de faire paraître notre livre dans les Annales de l'Université; c'est lui qui a fait les premières démarches et qui, par sa bonté et sa persévérance, nous a permis d'arriver au but désiré. Nous ne laisserons pas passer cette occasion sans rappeler que c'est grâce aux nombreux thèmes latins qu'il nous a corrigés avec tant de désintéressement, que nous avons pu entrer à l'École des Chartes: c'est à lui que nous devons la plus grande partie de nos succès. Nous devons une mention toute particulière aussi à M. Clédat, le savant doyen de la Faculté des Lettres de Lyon, que nous avons entretenu de nos projets et qui nous a toujours témoigné une bienveillance presque paternelle; à M. Allègre, à M. Huvelin avec qui nous nous étions mis en rapport à propos d'une Étude sur l'Histoire des Foires de Lyon dont nous avons conçu le projet; à MM. Hugounenq et Florence. qui nous ont puissamment aidé. Le Conseil supérieur de l'Université a ratifié la décision de la Commission des Annales. Enfin M. Caillemer, l'éminent doyen de la Faculté de droit de Lyon, a bien voulu nous féliciter du sujet que nous avons choisi. Nous tenons à lui présenter ici l'hommage de notre plus profond respect et de notre sincère reconnaissance pour les précieux encouragements qu'il nous a donnés.

Enfin, l'impression de notre travail était à peine commencée que M. Léopold Delisle, en qui les médiévistes du monde. entier saluent à la fois leur chef et leur père, a bien voulu nous faire le grand honneur d'accepter la dédicace de notre ouvrage. Nous voulons voir dans cette marque de bienveillance accordée par le plus grand des savants au plus humble des étudiants un

encouragement précieux à suivre ses exemples et à entrer dans la voie féconde qu'il a tracée.

Nous ne devons pas oublier non plus ceux qui, par leur enseignement et leurs conseils, nous ont, les uns mis sur la voie du sujet que nous avons traité, les autres mis à même par leur enseignement de le traiter. La reconnaissance nous oblige à remercier du fond du cœur, M. Georges Guigue, le savant archiviste du Rhône, dont la grande érudition et le sens critique n'ont d'égaux que le désintéressement, la complaisance et la modestie. C'est lui qui, il y a bientôt quatre ans, dans une conversation dont nous garderons toujours le souvenir, nous a mis sur la voie du sujet que nous avons étudié, c'est lui qui a attiré notre attention sur les finances lyonnaises, comme M. Alfred Coville, notre ancien maître, aujourd'hui recteur à Clermont-Ferrand, l'avait déjà attirée sur le xve siècle qu'il connaît si bien et auquel on devrait consacrer tant d'études approfondies et tant de monumentales éditions de textes1.

Au moment où nous achevons l'impression de cet ouvrage, nous apprenons que l'Académie d'Arras nous a, dans sa séance. du 22 octobre 1908, accordé sa médaille d'or de 300 francs pour le chapitre qui concerne l'histoire de cette ville: Lyon et le repeuplement de la ville d'Arras. Nous remercions du fond du cœur M. le chanoine Rohart, son savant président, ainsi que M. le chanoine Duflot, le distingué rapporteur du concours. On nous permettra aussi d'associer à leur nom celui de leurs collègues, et en particulier M. Laroche, le dévoué chancelier de l'Académie, ainsi que ceux de MM. Vallée, député de Saint-Pol, et Pruvost.

1 Au nom des personnes, que nous venons de remercier, nous voulons associer aussi celui de nos maitres qui ont guidé nos premiers pas dans les voies difficiles de l'érudition, nos anciens professeurs de la Faculté de Lyon, MM. Coville, Waddington, Mariejol, Fabia, Charléty, Holleaux, Allègre, Lechat, Moret, nos anciens maîtres de l'École des Chartes, l'école d'où sont sortis tant d'hommes illustres par la science et par la critique. Au premier rang, nous plaçons M. Paul Meyer, notre savant directeur, à qui nous sommes redevable du meilleur de nos qualités; au regretté M. Molinier, qui, dans son cours sur les Sources de l'Histoire de France complétait si bien l'enseignement de M. Meyer; à M. Élie Berger, qui a encouragé

nos débuts et les a facilités par sa science aimable et sa profonde érudition; à M. Maurice Prou, notre maître si dévoué, qui met à notre disposition, sans se lasser jamais, les trésors de sa critique si fine et si pénétrante; à M. le comte de Las. teyrie, le maitre de l'archéologie médiévale; à M. Lefèvre-Pontalis, qui a bien voulu nous présenter, avec M. Émile Travers, à la Société française d'archéologie; à M. Delaborde, à MM. Mortet et Lelong. A tous, nous sommes redevable de quelque chose. Nous n'avons garde d'oublier les deux professeurs d'institutions, MM. Roy et Viollet, qui nous ont constamment soutenu et encouragé et dont l'enseignement a été si souvent mis à profit dans le présent travail. Nous adressons aussi nos hommages les plus respectueux à nos anciens maîtres de l'École des Hautes-Études, ȧ M. Gabriel Monod, qui, il y a un an, a bien voulu solliciter pour nous du Conseil municipal de Paris une bourse de voyage pour aller en Italie; à M. Ferdinand Lot, qui a accepté de lire notre travail et le déposer à l'École des Hautes-Études; à M. Marcel Thévenin, dont nous avons un moment suivi les cours, en même temps que ceux de MM. Longnon et Roy. Nous n'aurons garde, non plus, d'oublier l'illustre savant à qui nous avons dédié notre travail et que nous avons consulté un des premiers aucune époque du moyen âge, aucun ordre d'études ne lui est étranger, et qu'il s'agisse du xve siècle, du xe ou du vie, on le consulte toujours avec le plus grand fruit, car on ne trouve jamais sa science, ni sa bienveillance en défaut. Les jeunes, en particulier, reçoivent de lui l'accueil le plus aimable et le plus empressé. Aussi n'ais-je pas manqué de recourir, plus d'une fois, aux lumières de son expérience. A son nom, on nous permettra d'associer celui de tous nos anciens maitres et celui de nos parents vénérés dont les sacrifices nous ont permis d'arriver à écrire ce livre.

Saint-Point, 28 août 1908.

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