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sancti Benedicti Carnotensis diocesis, ad Romanam ecclesiam nullo medio pertinentis, salutem et apostolicam benedictionem: quùm à nobis petitur quod justum et honestum, tam vigor equitatis quam ordo exigit rationis ut id per sollicitudinem officii nostri ad debitum perducat effectum; quapropter, dilecti in Domino filiis vestris justis postulationibus grato concurrentes assensu, omnes libertates et immunitates a Romanis pontificibus predecessoribus nostris sive per privilegia sive alias indulgentias vobis et monasterio vestro concessas, nec non libertates et exemptiones secularium a regibus et principibus aliisque fidelibus rationabiliter vobis et monasterio prædicto indultas; terras quoque possessionis et alia bona vestra, sicut ea omnia justa ac pacificè obtinetis, vobis et per vos eidem monastero auctoritate apostolicâ confirmamus, et presentis scripti patrocinio communimus. Nulli ergo omnino hominum liceat hanc paginam nostræ confirmationis infringere vel ei ausu temerario contrarie; si quis autem hoc attemptare presumpserit indignationem omnipotentis Dei beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus se noverit incursurum. Datum Viterbii V Kl. aprilis pontificatûs nostri anno primo.

Urbanus episcopus servus servorum Dei dilectis filiis abbati et conventui monasterii Vendocinensis ordinis sancti Benedicti, ad Romanam ecclesiam nullo medio pertinentis Carnotensis diocesis salutem et apostolicam benedictionem devotionis vestræ precibus inclinati presentium vobis auctoritate concedimus ut possessiones et alia bona mobilia et immobilia quæ liberas personas fratrum nostrorum ad monasterium vestrum mundi relictâ vanitate, convolantium et professionem

facientium, in eodem jure successionis vel alio justo titulo si remansissent in seculo, contigissent et quæ ipsi potuissent aliis libere erogare, rebus fuedalibus. duntaxat exceptis, valeatis petere recipere ac etiam retinere. Nulli ergo omnino hominum liceat hunc paginam nostræ concessionis infringere aut ei ausu temerario contraire. Si quis autem hoc attemptare presumpserit indignationem omnipotentis Dei et beatorum Petri et Pauli apostolorum ejus, se noverit mansurum. Datum apud Urbem veterem V Kl. novembris, pontificatus nostri anno secundo.

Ces bulles sont émanées d'Alexandre IV et d'Urbain IV; on voit que les pontifes romains y témoiguent grande bienveillance pour leurs enfans chéris. Pendant que les ordres religieux jouaient un si grand rôle dans les affaires politiques du monde, d'autres moines, plus fidèles à leurs vœux, restaient ensevelis dans le silence du cloître : là ils donnaient à la prière et à l'étude des jours qu'ils avaient arrachés aux agitations de la vie; ils cultivaient les arts, les sciences et les belles-lettres. Tout ce qui nous reste de l'ancien monde, tout ce que le moyen-âge a su garder ou créer, on le doit aux moines: eux seuls ont entretenu le feu sacré de la civilisation : c'était chez eux que l'on trouvait les précieux manuscrits que les Vandales et les Goths avaient oublié de détruire. Le calme de la vie monastique favorisait les hautes études : c'est aux pieds des autels qu'ont écrit nos plus anciens chroniqueurs. Marmoutiers était l'un des plus antiques couvens de France, et Grégoire de Tours est le père de nos historiens. On a prétendu long-temps et l'on prétend encore que le français le plus pur se parle aux bords de la Loire. Voici deux

échantillons du langage de Touraine qui peuvent servir de pièces de comparaison, si l'on veut examiner ce problème à toutes époques de notre histoire : l'un est de 1267, l'autre est de 1277.

Gie Johan de Chasteillon...... de Blois et d'Avesnes faz à savoir à touz ceuls qui verront cestes présentes lettres qui gie pour l'amour de Dieu et pour le remede demame de l'amne Aaliz ma fame, et de mes antécesseurs de l'assentement et de la volonté de ladite Aaliz ai doné et octroié en pure et pardurable aumosne à l'abbé et au couvent de l'Estoile de l'ordre de Prémonté, quarente soulz de rente de la monnoie courant à Chateau Renaut pour pitance à tous jours mes à prandre chacun en sus mon toulin de Cheteau Renaut des devant diz abbé et couvent ou de leur certein coumandement le jour de la feste Saint Remy par la mein à l'argentier de Cheteau Renaut ou de celui ou de ceuls qui pour le tens recevront ledit toulin; et seront rendus iceuls quarente soulz de rente en la manière de susdite au diz abbé et couvent ou a leur certein coumandement tous les jours de ma vie. Et veul et commans que apres mon décès iceulz quarente soulz de rente soient pris sus mon festage de Blois chacun an dedens les dix jours enseyant après la feste Saint Hillayre tant comme ladite Aaliz ma femme vivra tant seulement par la main de celui ou de ceulz qui pour le tens recevront le dit festage et veul et commans que après le décès de ladite Auliz les devant ditz quarente soulz de rente soient pris sus le devant dit toulin de Chateau Renaut à tous jours et chacun an le jour de ladite feste Saint Remy. En tele manière que le dit abbé et couvent sien et seront tenus à chanter une messe dou Seint Espérit ou de Nostre-Dame chacune

semeine tant comme gie vivre pour moi et pour ma femme et pour mes amis, et après mon décès seront tenus li diz abbé et couvent à faire sollempnement mon anniversaire et la à Aliz ma fame et le mes ancesseurs chacun an tous jours mes et à un certein jour, et si il avenait que le diz abbé et couvent ou leur certein coumandement ne fussoient paiés du devant dez quarente soulz de rente au termes dessus només gie vuel et octroy que chaque semeine après les diz termes ils aient diz soulz de paine oultre ladite rente tant comme ils seront à paier de ladite rente; pourquoi le diz abbé ou couvent ou leur coumandement en aient requis au diz termes ceuls par qui mien il devront recevoir les dites rentes et pour toutes les choses de sus dites ensamble et chacun par soi tenir faire et acomplir: gie lie et oblige pardurablement mes hoirs et mes successeurs et en confermement dès devant dites choses gie done au devant diz abbé et couvent cestes présentes lettres scelées de mon scel et dou scel Aliz ma fame et le devant diz abbé et couvent me donièrent leur lettres scelées de leurs scaus de faire loiaument ce qui est desus devisé pour l'ame de moi de ma fame et de mes amis à vie et à mort. Ce fut fet en l'an de l'incarnation notre Seigneur mil deus cent et cet.

A tous ceux qui ces presentes lettres verront et oiront Joufroy soies de Mont Bason chevalier saluz en nostre Signor sachent tout présent et avenir que nos avons doñé quité et octroyé et encores donons quitons et octroyons à homes religions et honestes, au prior et au couvent de saint Johan dou Gres l'usaige le ségréage, le pasnage l'erbage et le forestage que nos avons en leur boys c'est à savoir de Marrigni et de Forges, et quelque

droit que nous avions en diz boys jusques à l'amende de sept sous et demi et retenons à nos et à nos hers en devant diz boys toute venoyson et tote justice exceptée ladite amende de sept sous et demi et retenons a nos la tierce partie du boys de Forges par les devant dites choses, et nos donasmes et octroyasmes et encore donnons et octroyons al diz religions l'usaige le ségréage le forestage l'erbage et le pasnage en plesse dou Gres, et l'amende jusques à sept sous et demi et la chace au lievre et au conin en plesses et en chans de denz lesdites plesses: si comme les dites plesses sient devisées par murs et par fossez et par bones des autres boys, et à ce garir et deffendre quant à ce que nos savons nos obliiamnes nos et nos hers. En tesmoing de laquel chose nous donasmes al diz religions cestes présentes lettres scelées de notre scau de nostre volente : ce fut fait et donné en l'an de grace mil et doux, cenz et sexante et diz et sept au moys d'aiust le juesdi après la saint père.

Dès que le clergé était parvenu à se faire donner quelques sommes d'argent, des fruits de la terre ou toute autre chose, il en faisait bientôt une redevance, puis une dîme, et dès lors un impôt. C'est ainsi que les moines de Marmoutiers avaient fini par avoir des droits exorbitans sur le marché de Semblançay et sur la pêche des étangs qui se trouvent dans cette commune, de là contestation entre le couvent et Guillaume l'archevêque de Parthenay, seigneur de Semblançay. Voici le traité qui fut conclu entre eux :

Sit notum cunctis presentibus atque futuris à quibus que hoc scriptum nostrum quandoque legetur: quod cum inter nos Guillelmum l'archevesque dominum de

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