129. Auprès des tours de bois, v. 590. En latin phalæ. C'étaient des morceaux de bois mobiles, destinés à marquer le nombre de tours qu'avaient décrits les chars dans le cirque. J. P. 130. Qui n'a jamais étalé l'or sur son cou, v. 589. Longum aurum, que j'appelle réseau, comme celui qui soutenait la gorge de Messaline, nuda papillis auratis, etc., était un ornement particulier, surtout aux courtisanes. Voyez la note de Ferrarius. D'après la correction de Saumaise et de Jouvency, nous avons comme Ruperti, substitué nullis à nudis. La suite des idées nous semble exiger ce changement. Il ne peut pas être question ici des courtisanes qui étalaient l'or sur leur cou nu; car est-il probable que des femmes de cette espèce consultent les devins sur leur mariage avec un cabaretier ou un fripier? D'ailleurs il s'agit évidemment d'une femme du peuple, et les courtisanes même de cette classe n'étalaient pus l'or sur leur cou. J. P. 131. Recueillis sur les bords de l'infame Vélabre, etc, v. 603. Il y avait à Rome, dans le quartier de Vélabre, une espèce de lac du même nom, qui servait d'égout aux immondices, et près duquel les femmes galantes exposaient secrètement leurs enfans nouveau-nés. Ce quartier était situé sur un terrain fort bas, au pied du mont Aventin: il était inondé toutes les fois que le Tibre se débordait. On l'appelait Velabrum pour Vehiculabrum, lieu où l'on passe en voiture ou en bateau. D'autres veulent, dît Plutarque (Vie de Romulus), que ce soit parce que ceux qui donnaient des jeux au peuple avaient soin de faire tendre des toiles le long du chemin qui mène de la place au cirque, en commençant par le Vélabre; car les Romains appelaient ces toiles des voiles. La première de ces étymologies est la véritable, et on le prouve par un passage de Varron. D'ailleurs, le nom de Vélabre existait longtemps avant qu'on se fût avisé de tendre des toiles, puisque Quintus Catulus fut le premier qui les mit en usage lorsqu'il dédia le Capitole. (PLINE, lib. XIX, cap. 1.) 132. Ils seront admis au rang des prétres Saliens, v. 604. Cette sorte de prêtres fut instituée par Numa, la huitième année du règne de ce prince, et à l'occasion d'une maladie contagieuse qui avait ravagé Rome et dépeuplé l'Italie (PLUTARQUE, Vie de Numa). Numa n'en institua d'abord que douze, qu'il choisit dans les familles les plus distinguées. Ensuite on en ajouta d'autres. Ce sacerdoce fut établi à l'imitation des Curètes, ou prêtres de Jupiter. La promenade religieuse des Saliens se faisait au mois de mars, et durait quatorze jours, c'est-à-dire autant qu'il y avait de quartiers à Rome; car ils n'en visitaient qu'un par jour. Dans chaque quartier, ils avaient un hospice où le public les traitait avec tant de magnificence, que les repas des Saliens étaient passés en proverbe. Pour entrer dans leur collége, il fallut toujours être réputé de famille patricienne : on y était reçu fort jeune, puisque MarcAurèle y fut admis à l'âge de huit ans. 133. Les réchauffe dans son sein, v. 606. Toutes les éditions portent hos fovet omnes. Markland, avec sa sagacité ordinaire, a senti combien omnes était ridicule, et a mis ulnis, après avoir démontré d'où provenait l'erreur. Voyez les notes sur Stace, page 312. 134. Passe encore si ton délire n'égale pas la fureur de cet oncle de Néron, etc., v. 615. Caligula, quatrième empereur romain, dont la sœur, Agrippine, fut mère de Néron. Les Romains attribuaient les fureurs de Caligula au breuvage composé de l'hippomanes dissous que lui avait donné l'empoisonneuse Cesonia. J. P. 135. Le champignon d'Agrippine fut moins fatal, etc., v. 620. La flatterie accorda les honneurs de l'apothéose à l'empereur Claude; mais les vers de Juvénal, et l'expression satirique descendere in cœlum dont il se sert, témoignent assez quel respect on avait pour cette honteuse divinité. J. P. Voyez sat. 5, note 27, page 175. Juvénal ajoute que ce champignon ne fit qu'avancer la mort ou plutôt l'apothéose, etc. Gallion, frère de Sénèque, apprenant l'apothéose de Claude, dit qu'il avait été tiré au ciel avec un croc pareil à ceux dont on usait pour traîner les criminels qui devaient être précipités dans le Tibre. (DION, page 688.) 136. A l'exemple de ce roi de Pont vaincu dans trois batailles, v. 661. Mithridate fut vaincu la première fois par Sylla, la seconde par Lucullus, et la troisième par le grand Pompée. On lit dans le vers précédent, tantôt prægustabit, tantôt prægustavit: Markland a prouvé qu'il fallait prægustarit. Epist. ad Franc. Hare., page 139. (J'ai adopté prægustabit, avec Ruperti.) J. P. FIN DU PREMIER VOLUME. |