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clurenge, cité parmi les capitaines de l'armée flamande à Courtrai, est Robert de Leeuwergem, mais le chroniqueur le signale comme « alemans, et l'on sait que plusieurs chevaliers de la région. rhénane prirent part à cette guerre; c'est donc vraisemblablement de ce côté qu'il faut chercher.

Qu'il me soit permis aussi de faire une rectification à une note dos Annales Gandenses (p. 47). Il n'est pas exact de dire que le Frère Mineur se trompe en faisant d'A'ix de Hollande la sœur de Guillaume II. M. Funck avance qu'elle était fille de Florent V et conséquemment petite-fille de Guillaume II. Elle aurait donc été sœur de Jean' 1er qui mourut en 1299, à l'âge de 17 ans. C'est une complète erreur; le chroniqueur a raison Alix était fille de Florent IV et par conséquent sœur de Guillaume II. L. VANDERKINDERE.

"

33. Ch. Duvivier. Actes et documents anciens intéressant la Belgique. Bruxelles, 1898. Vol. in-8o de 460 pp. (Collection in-80 des publications de la Commission royale d'histoire).

Eloi, de Saint-Nicolas au Bois, de Saint-
Riquier, de Marchiennes, le chapitre de
Saint-Amé de Douai, les abbayes de Cres-
pin, de Bourbourg, d'Auchy-les-Moines,
de Saint-André du Cateau-Cambresis, de
Saint-Médart de Soissons, d'Homblières,
du Saint-Sépulcre de Cambrai, d'Anchin
avec ses prieurésd'Hesdin et d'Aymeries,
la Cathédrale de Cambrai, les abbayes
de Saint-Aubert de Cambrai, de Saint-
Quentin en l'lle, de Saint-Vaast d'Arras
avec la prévôté d'Haspres, et la terre de
Guise, plus deux maisons belges, à sa-
voir les abbayes de Saint-Ghislain et de
Saint Pierre de Gand. Ces documents
sont publiés en conformité des règles.
de la Commission royale d'histoire et
avec le soin minutieux que M. Duvivier
apporte à tous ses travaux d'érudition.
Tout le monde lui saura gré, chez nous,
des peines qu'il s'est données pour cons-
tituer un recueil si belge avec des maté-
riaux étrangers, mais peut être qu'en
France on se plaindra de voir déflorer
de la sorte presque tous les cartulaires
du Nord.
GODEFROID KURTH.

34. Jehan Froissart's Cronyke van Vlaenderen getranslateert uutten franssoyse in duytscher tale bij Gerijt van der Loo, uitgegeven en toegelicht door Jhr. Mr. Napoleon de Pauw, werkend lid der Koninklijke Vlaamsche Academie. Gent, Siffer, 1898, in-80 de 579 pp.

Dans ses vastes recherches sur l'histoire de la Belgique, l'auteur de ce volume a eu l'occasion de parcourir et de dépouiller un grand nombre de cartulaires appartenant, la plupart, à des abbayes du nord de la France et contenant plus d'un document précieux inconnu de nos érudits. Il a fait un recueil des plus anciens, c'est-à-dire de ceux qui ne descendent pas plus bas que le xe siècle, et il nous l'offre dans ce volume qui sera le bienvenu en Belgique, puisqu'il nous apporte, si l'on peut parler ainsi, les dépouilles opimes de nos voisins. On aura intérêt à trouver ici la liste des maisons qui ont fourni des documents à cette riche collection: ce sont le chapitre cathédral de Noyon, les abbayes de Saint-Amand, de Saint-Vanne de Verdun, d'Hasnon, de Corbie, de Mont-Saint-bailli de 's Gravezande en 1440. L'an

Franchement, nous ne saurions refuser certaine admiration au courage et à la patience de ce Gerijt Potter van der Loo qui entreprit et acheva vers 1430 la traduction en langue néerlandaise des Chroniques de Froissart. Aussi regrettons-nous de ne pas mieux connaître l'homme que pareil labeur ne rebuta point. En effet, nous savons seulement qu'il était fils du poète Dirc Potter, l'auteur de Der Minnen Loop, qu'il étudia le droit et qu'il fut conseiller à la Cour de Hollande de 1438 à 1454 ainsi que

née de sa naissance et celle de sa mort sont demeurées inconnues. L'on ignore également ce qui le détermina à entreprendre la colossale traduction de Froissart. Est-ce uniquement admira

le littérateur il n'a pas grand mérite non plus le style est terne, la phrase longue, lourde, enchevêtrée, embarrassée par une singulière accumulation de synonymes généralement empruntés au fran

tion pour le chroniqueur français? Sont-çais. Pour les philologues seuls ce texte ce des relations avec l'une ou l'autre branche de la famille des de Blois-Treslong? A ce sujet on en est encore réduit à des conjectures.

D'ailleurs jusqu'il y a quelque dix ans l'œuvre de Gerijt Potter était restée ignorée et aujourd'hui encore on ne la connaît qu'en partie. Le fragment le plus considérable existe en manuscrit à la Bibliothèque de l'Université de Leiden; un autre manuscrit, donnant une partie de la même rédaction que le précédent, et provenant de la bibliothèque de Sir Phillips, à Cheltenham, se conserve à la bibliothèque royale de La Haye. C'est précisément l'acquisition de ce manuscrit par le gouvernement des Pays-Bas vers 1887-1888 qui attira l'attention des érudits sur l'auteur et amena J.-W. Muller à lui consacrer une notice accompagnée d'extraits dans le Tijdschrift voor Nederlandsche Taal-en Letterkunde (1).

Quoiqu'on n'ait retrouvé jusqu'ici qu'une partie, assez considérable toutefois, de cette traduction de Froissart, l'on est fondé à admettre que Gerijt Potter traduisit l'œuvre entière du chroniqueur français; il reste néanmoins à établir d'une manière précise quelle rédaction il a eue sous les yeux. Ce n'est qu'alors qu'il sera posible de porter un jugement définitif sur cette traduction.

Cependant, on a pu constater, dès à présent, que Potter traduit fidèlement, servilement même, conservant les méprises et les erreurs de l'original, même là où il aurait pu et dû être mieux renseigné. Pour l'historien le travail de Potter est donc sans importance. Pour

(1) T. VIII (1888), bl. 264-295.

peut présenter quelque intérêt : il permet, en effet, d'étudier un dialecte du comté de Hollande dans la première moitié du xve siècle, mieux et d'une manière plus complète que dans le Der Minnen Loop de Dire Potter. Aussi J.-W. Muller, en signalant l'œuvre de Gerijt Potter, déclara-t-il que le manuscrit de cette œuvre ne serait probablement jamais édité.

M. N. de Pauw, membre de l'Académie royale flamande, vient, en partie du moins, de donner un démenti à cette prédiction. Dans le volume qui fait l'objet de cette notice, il nous présente en 554 pages de texte très compact, une partie du manuscrit de Leiden; il en a extrait ce qui avait d'abord fait la matière de la Chronique de Flandres de Froissart, c'est-à-dire le récit de la lutte de sept ans que les Gantois, sous la conduite de Yoens, Philippe van Artevelde et Ackerman, soutinrent contre le comte de Flandre, Louis de Male. Une liste des noms de personnes et une autre des noms de lieux terminent le volume.

M. de Pauw nous dit que le manusécrit édité est fort négligé et qu'il l'a corrigé de ci de là. Pourquoi ne pas avoir donné dès à présent, au bas des pages, la legon du manuscrit? Faire recourir l'investigateur à un autre volume pour la leçon de l'original, c'est lui imposer un labeur pu agréable et une perte de temps.

Une autre chose nous intrigue. Si nous en croyons J.-W. Muller, le manuscrit de La Haye contient le même texte que le deuxième volume de celui de Leiden, qui sert de base à l'édition de M. de Pauw. S'il en est réellement ainsi, l'éditeur nous doit également les

variantes de ce manuscrit. M. de Pauw n'en parle pas. J.-W. Muller se serait il trompé? Nous soumettons la question à M. de Pauw.

Enfin, au bas des sept dernières pages (548-554), M. de Pauw nous donne les variantes d'un manuscrit d'Amsterdam. Quel est ce manuscrit? Nous avouons ne pas le connaître; à moins que le manuscrit de Sir Phillips, que Muller signale, en 1888, comme destiné à la Bibliothèque royale de La Haye et que Jan ten Brink, en 1896, déclare se trouver à ce dépôt, n'ait été dirigé sur Amsterlam. Peut-être le tome II nous renseignera-t-il à ce sujet.

En tous cas, ce tome II, s'il donne tout ce qui nous y est promis, pourra intéresser d'autres personnes que les seuls philologues. Il constituera probablement la partie la p'us attrayante de la publication de M. de Pauw. Car nous doutons un peu, qu'en dehors des spécialistes, la traduction de Potter trouve beaucoup de lecteurs; ceux qui sont à même de lire cette langue de la première moitié du xve siècle, savent généralement lire aussi le texte de Froissart et lui donneront probablement la préférence.

Il serait prématuré de porter dès à présent un jugement sur l'œuvre de M. de Pauw; ce n'est qu'après la publication du tome II que nous pourrons nous prononcer sur ses mérites.

F. VAN VEERDEGHEM.

35. Baron J. de Chestret de Haneffe, Histoire de la maison de la Marck, y compris les Clèves de la seconde race. Liège, Cormaux, in-4o de XXIV-375 pp.

C'est à la Société des bibliophiles liégeois que nous sommes redevables de la publication de ce superbe volume, l'un des plus beaux qui aient jamais paru à Liège, et la marchandise qui nous arrive sous ce pavillon est, cette fois du moins, de toute première qualité.

Les noms de La Marck et de Clèves sonnent trop haut pour qu'il soit nécessaire de faire ressortir l'importance qui s'attache à la généalogie de cette race illustre. Il suffit de rappeler les prélats qu'elle a fournis à l'église de Liège, les grands maïeurs à la haute justice de cette ville, les guerriers ou les hommes d'Etat aux Pays-Bas, pour mesurerà quel point le travail entrepis par M. de Chestret intéresse l'histoire nationale.

Dans une courte mais substantielle préface, l'auteur passe en revue les travaux de ses devanciers sur la matière, depuis Lévolde de Northof jusqu'à l'Art de vérifier les dates. Il laisse entrevoir, bien que fort discrètement, les erreurs ou les confusions dans lesquelles sont tombés certains biographes modernes, faute de connaissances suffisantes de l'ensemble du sujet, ou à défaut d'un guide sûr pour pénétrer dans le dédale de ce domaine; ce qui l'amène à faire connaître le but qu'il poursuit lui-même, et qui est précisément de fournir à l'historien les renseignements les plus indispensables sur les personnages du nom de La Marck qu'il est exposé à rencon

trer.

Vient ensuite un index bibliographique de quinze pages où sont recensés plus de trois cents ouvrages représentant certainement bien au delà de mille volumes imprimés.

Quand un esprit fin et pénétrant, doublé d'un jugement sain et vigoureux, s'empare d'une étude avec cette ténacité, on peut avoir confiance dans le résultat. Abordant son sujet, M. de Chestret procède en généalogiste et s'attache à présenter, toujours preuves en mains, un tableau complet et détaillé des générations qui se déroulent devant lui. Avec cette différence pourtant, que, chaque fois qu'il en a l'occasion, le généalogiste se change en biographe : le curriculum vitae de tout personnage de marque apparait alors en une esquisse rapide,

avec cette impeccable exactitude qui forme l'une des grandes qualités de l'auteur. M. de Chestret, ajouterai-je, écrit en historien, non en panégyriste, et les jugements qu'il émet, avec mesure d'ailleurs, sont empreints de la plus stricte équité.

22, comme

Entrer ici dans le détail des principales monographies du livre serait m'exposer à dépasser considérablement la place qu'on veut bien me réserver dans cette Revue. Qu'il me suffise de signaler les articles sur Ravestein (Philippe de Clèves), sur Guillaume de La Mark, « le sanglier des Ardennes, » ou « la Barbe le préfère l'auteur; sur Everard, son frère, sur Guillaume, le chef des Gucux de mer, sur les divers prélats de La Marck, sur les quatre Robert, seigneurs de Sedan. Si l'on veut comparer ensuite les articles correspondants de la Biographie nationale, signés pourtant de noms tels que les Leroy, les Poullet, les Lonchay, l'on saura si M. de Chestret a fait œuvre hautement profitable.

Rien de ce qui touchait à son sujet n'est resté étranger aux recherches de notre historien, et c'est ainsi que même les branches bâtardes y sont poursuivies parfois jusque dans leurs derniers reje

tons.

Un table alphabétique d'environ 40 pages, termine l'ouvrage, qui est, en outre, illustré d'une dizaine de planches, reproduisant, la plupart, des portraits en dessins originaux, plus deux planches de sceaux.

Il ne me reste plus qu'à louer le style sobre, élégant et châtié de l'auteur, pour que chacun puisse se faire une idée nette de la valeur de ce remarquable ouvrage. C. DE BORMAN.

36. Felix Rachfahl, Margaretha von Parma, Statthalterin der Niederlande 1559-1567), Munich et Leipzig, Oldenbourg, 1898, in-80 de 275 pp.

Ce volume est le cinquième de l'Historische Bibliothek publiée par l'Historische Zeitschrift de Sybel. Cette bibliothèque a pour but d offrir au grand public, sous forme d'ouvrages de vulgarisation, le résultat de recherches personnelles. Les études qui y paraissent sont ou le résumé ou des chapitres détachés ́ d'œuvres plus importantes. Ce sera le cas du travail de M. Rachfahl, les chapitres qu'il consacre à Marguerite de Parme reverront bientôt le jour dans un travail général plus étendu et plus documen é. Dans le volume actuel, l'auteur a simplement cherché à faire apprécier le rôle de la gouvernante des Pays-Bas dans la révolution du xvIe siècle. Je ne pense pas qu'il y soit parvenu, malgré sa connaissance de la littérature du sujet et ses recherches aux archives de Bruxelles. La lecture de son livre est un peu décevante. Le titre, puis la préface, semblent promettre un portrait vivant de Marguerite, un tableau complet de son rôle dans la révolution. Or, ce point essentiel disparait presque dans l'histoire des troubles politiques et religieux du pays.

Pour apprécier cette étude comme elle le mérite, il faut faire une dis'inction et envisager séparément l'histoire des troubles de 1559 à 1567 et l'appréciation du caractère et du rôle de la gouvernante. La première partie est la plus importante. M. Rachfahl expose la situation politique, économique es religieuse du pays en 1559 et toute la lamentable histoire de ce mouvement politico-religieux que la détresse financière et les fautes des uns, l'habileté et l'astuce des autres allaient rendre irrémédiable et transformer en catastrophe. Le récit des événements est bien fait. Dépourvu de tout détail superflu, il est

d'une lecture attachante et donne une idée, sinon nouvelle au moins très exacte du sujet. L'auteur fait preuve d'un esprit de modération et de justice auquel il faut rendre hommage.

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On lira bien de ci de là des expressions comme la sanglante Marie Tudor, » le ténébreux Caraffa ; l'auteur, en bon luthérien, semble trouver que c'est un grand vice d'être un jésuite romain,» mais tout cela n'est pas bien méchant et si M. Rachfahl aime ces termes un peu vieillots, nous le laisserons volontiers continuer. C'est une marque de fabrique comme une autre, elle peut avoir son intérêt et ne nous empêche pas d'apprécier toute cette partie de son travail.

Nous ne pouvons en dire autant des pages trop rares qu'il consacre à Marguerite de Parme. Ici l'auteur change de ton, la sévérité qu'il témoigne à la gouvernante est outrée et ressemble assez à du parti pris. On sait de longue date que l'attitude de Marguerite vis-àvis de l'opposition varia à plusieurs reprises. M. Rachfahl prétend que ces changements ne sont pas le fruit d'idées politiques, mais ont été inspirés exclusivement par des mobiles égoïstes. Selon lui, la gouvernante n'avait ni qualités ni capacités. Soumise à des impressions, dominée par l'un puis par l'autre, elle n'a jamais en vue que ses intérêts personnels ou ceux de la maison Farnèse. Dans tous les actes de son gouvernement, elle n'a cherché qu'à s'assurer la faveur de Philippe II, à obtenir la restitution de Plaisance et un mariage avantageux pour son fils, l'illustre Alexandre Farnese. Cette idée n'a qu'une nouveauté apparente, l'auteur l'a trouvée dans un document du xvi° siècle, un plan de campagne de l'opposition émané du cercle de Guillaume d'Orange (p. 214.)

Si l'hypothèse de M. Rachfahl était vraie, la conduite de la gouvernante serait une énigme. Si elle recherche exclusivement desavantages personnels, com

ment expliquer qu'elle s'expose à irriter son souverain en provoquant le départ de Granvelle qu'il estime, en appuyant les revendications des opposants qu'elle sait lui déplaire : puis quand elle a découvert les intentions réelles des protestants et condamné leur attitude, comment réclame-t-elle encore du roi avec une insistance importune l'adoucissement de la législation sur les hérétiques et la convocation des États généraux, concessions que Philippe II a toujours énergiquement refusées; comment quitte-t-elle le pouvoir avec une brusquerie qui est presque une rupture? L'hypothèse de M. Rachfahl aurait dû être légitimée par des preuves certaines ou des arguments sérieux; nous n'en avons pas trouvé trace dans son livre. A. DELESCLUSE.

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1o THYS AUG., La persécution religieuse en Belgique sous le Directoire exécutif (1798-1799). Anvers, H. et L., Kennes, vol. in-8o de 328 pp.

M. Augustin Thys, l'auteur de tant de publications utiles sur la domination étrangère, a voulu commémorer l'anniversaire des persécutions dont les prêtres belges furent les victimes après le soulèvement de 1798. Sous le titre : La | persécution religieuse en Belgique sous le Directoire exécutif, il a traduit, en le complétant çà et là, son livre De Geestelijkheid van Antwerpen in 17981799, paru en 1894. Le titre de l'édition flamande est plus exact que l'autre, M. Thys s'occupant pour ainsi dire exclusivement du clergé de la ville et de la province d'Anvers, et ne donnant, sur ce qui s'est passé dans les autres départements, que des renseignements globaux. L'auteur a puisé à deux sources bien distinctes. Les détails relatifs aux perquisitions opérées chez les prêtres insermentés et à leur arrestation sont principalement extraits des archives du

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