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Depuis bientôt deux ans la circulaire mensuelle de numismatique publie un catalogue dressé par ordre. alphabétique et dù à la plume de M. L. Forer, des graveurs en médailles,

en pierres fines ou en sceaux Parmi ces artistes il s'en rencontre un certain nombre de Belges. Les renseignements fournis par M. Forer sont, en général, exacts. A. de W.

III. NOUVELLES

HENRI FRANCOTTE. Socrate et la ré forme sociale au Ve siècle en Grèce (Revue générale,

92. Auteurs belges sur l'histoire géné- gauloise n'est pas absente. On doit rale. lui savoir gré des renseignements historiques, qui eussent gagné à être accompagnés, chaque fois, de références précises La même observation doit être faite pour les illustrations. A part cette critique, les érudits. y trouveront des données instructives. J. DESTRÉE

mars 1900). Ingénieuse étude sur les idées sociales de Socrate. C'est la question sociale (la politique. disaient les anciens) qui a principalement absorbé l'attention de Socrate; il la résout par l'éducation à la fois morale et intellectuelle des classes dirigeantes, qui s'emploieront, éclairées par la science et guidées par la sagesse, au bon gouvernement de la cité et au bonheur de leurs semblables.

HENRI HACHEZ, La cuisine à travers l'histoire, illustrations de M. Ambroise Bruxelles, Société belge de librairie, 1900,

In-So.

Les livres qui traitent de l'art culinaire ont toujours eu, en Belgique, grand succès, surtout lorsqu'ils avaient un intérêt d'actualité. Celui dont nous annonçons l'entrée dans le monde, fournit, outre des recettes curieuses anciennes et modernes, des aperçus d'histoire. L'auteur, qui écrit con amore, a consulté plus de 150 publications depuis les romans du moyen-âge jusqu'à des plaquettes récentes. Il en a fait des extraits

curieux, intéressants, où la pointe |

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93. M. F. Van der Haeghen à l'Institut.

Nous venons un peu

tard pour annoncer la flatteuse distinction qui vient d'échoir à l'éminent conservateur de la bibliothèque de l'Université de Gand. Dans sa séance du 29 décembre dernier, l'Académie des Inscriptions et Belles Lettres a décerné à M. Ferdinand Van der Haeghen le titre de correspondant étranger. Les Archives Belges applaudissent de tout coeur à cet hommage rendu à l'un des maitres de la bibliographie.

94. Une nouvelle revue historique. MM. les professeurs Cauchie et Ladeuze, de la faculté de théologie de Louvain, se proposent de publier un organe trimestriel intitulé: Revue d'histoire ecclésiastique. Il comprendra des articles de fond sur les diverses questions d'histoire ecclésias

tique ou de patrologie et d'histoire littéraire; des mélanges où seront discutées particulièrement les questions de méthode historique; des comptes-rendus de livres récents, une chronique donnant les nouvelles relatives à l'historiographie ecclésiastique, et une bibliographie. La Revue d'histoire ecclésiastique paraitra à partir du 15 avril prochain, par fascicules de 165 pages environ. Les études historiques sont cultivées depuis quelque temps avec assez de succès à la faculté de théologie de Louvain pour faire bien augurer de l'avenir de cette nouvelle revue, à laquelle nous nous faisons un plaisir de souhaiter la bienvenue.

95. Création d'un doctorat en sciences géographiques.

Jusque dans ces derniers temps, la géographie avait toujours été considérée comme une science auxiliaire de l'histoire; on disait mème qu'elle était un des deux yeux de l'histoire, la chronologie étant considérée comme l'autre; de plus, l'enseignement des deux sciences, tant dans les universités que dans les athénées, était toujours confié aux mêmes hommes. Ce vieux lien de dépendance ou de filiation, si l'on veut, vient d'être rompu officiellement par l'arrêté royal du 20 février 1900, qui consacre l'émancipation des sciences géographiques. Aux termes de cet arrêté, il est créé, dans les universités de l'Etat, des grades de candidat, de licencié et de docteur en géographie; ces grades sont conférés par les facultés des sciences; le programme des examens

ne comporte plus les branches historiques, à l'exception toutefois de l'histoire contemporaine, et est à peu près exclusivement composé de sciences naturelles. Cerèglementde compte n'est pas pour nous déplaire; nous nous réjouissons du progrès scientifique dont il est l'expression. Nous nous hâtons d'ajouter qu'en applaudissant à la consécration de l'autonomie des sciences géographiques, nous ne prétendons point diminuer la place qui devra toujours continuer à leur être faite dans l'enseignement de l'histoire, celle-ci ne pouvant se passer de la géographie politique, ni surtout de la géographie historique.

L'initiative prise par le gouvernement donne un intérêt tout particulier d'actualité au travail de M. Joseph Halkin intitulé: L'Enseignement de la géographie en Allemagne et la réforme de l'enseignement géographique dans les université belges (IX fascicule de la Bibliothèque de la Faculté de philosophie et lettres de l'université de Liège). Liége. 1900. C'est une substantielle monographie écrite au moyen de notes prises sur place, au cours de deux voyages scientifiques en Allemagne, et appuyée sur des connaissances bibliographiques étendues.

96. L'ancien pays de Looz, tenant compte des observations que nous lui avons faites sur l'inconvénient de faire trop de coupures dans les documents qu'il publie, annonce à ses lecteurs qu'il ne paraîtra désormais plus que tous les deux mois, avec un nombre de pages variable, et de « façon à pouvoir, quand cela sera pos

sible, mettre les travaux les plus importants en entier sous les yeux des lecteurs». Nous applaudissons à cette initiative, et nous conseillons à tous les périodiques qui veulent échapper à l'obligation de faire aujourd'hui des coupures et demain du remplis sage, de rompre avec la superstition, qui consiste à publier toujours le même nombre de pages. Les Archives Belges l'ont fait depuis leur origine et s'en trouvent très bien. Cela ne doit pas empêcher, bien entendu, qu'il y ait un chiffre de pages minimum, en dessous duquel on s'interdit de descendre, mais on les répartira sur les divers numéros, selon les besoins du moment et pour le plus grand profit du lecteur.

97. Autographes relatifs à l'histoire de Belgique.

Nous avons reçu, trop tard pour le signaler dans notre numéro de février, le Catalogue des lettres autographes et des documents historiques formant les archives de M. C. F. Van Maanen, ministre de la justice sous Guillaume Ier, roi des Pays-Bas, 1815-1840, La Haye, Van Stockum et fils, 1900. Cette précieuse et très riche collection, d'un intérêt unique pour l'histoire de notre

| pays et des Pays-Bas pendant la première moitié de ce siècle, se composait d'une innombrable quantité de lettres autographes et documents, émanant de tous les personnages qui ont joué un rôle dans cette histoire depuis Louis-Napoléon et Guillaume Ier. Elle a été mise en vente les 15 et 17 mars, à La Haye. Nous nous plaisons à croire que ceux de ces documents qui intéressent plus particulièrement la Belgique ont pu être acquis par le gouvernement belge.

98. Nécrologie.-M. le docteur Narcisse Lebon, né à Nivelles, le 29 juin 1807, est décédé dans cette ville le 3 février dernier. Il avait fondé en 1876 la Société d'archéologie de Nivelles et, en 1893, à l'âge de 86 ans, il avait écrit un mémoire sur Nivelles, ses fortifications et les sièges que cette ville a soutenus. Quatre ans plus tard, il racontait ses souvenirs sur les vieilles maisons et vieilles enseignes nivelloises. Ces travaux ont paru dans les Annales de la Société archéologique de Nivelles.

99. Erratum. Dans notre livraison de février, p. 40, 8e ligne à partir du bas, au lieu de frères, il faut lire princes.

REVUE CRITIQUE D'HISTORIOGRAPHIE NATIONALE PARAISSANT LE 25 DE GHAQUE MOIS

sous la direction de G. Kurth

Pour tout ce qui concerne la rédaction et les abonnements, s'adresser au secrétaire de la Revue. A. DELESCLUSE, chargé de cours à l'Université, 15, rue Charles Morren, à Liége. Le prix de l'abonnement est fixé à 6 francs par an pour la Belgique (7 francs pour l'étranger) 25 Avril 1900. 2e année. No 4.

I. COMPTES-RENDUS

100. Henri Pirenne. Histoire de Belgique. Des origines au XIVe siècle. Bruxelles, Lamertin, 1900. in-80 de XII432 pp.

Les lecteurs des Archives belges connaissent depuis longtemps ce livre, que j'ai été, je crois, le premier à annoncer, lorsqu'il a paru en traduction allemande dans la collection Heeren et Uckert. Ceux d'entre eux qui n'ont pas pu prendre connaissance de l'édition allemande seront charmés de posséder, dans le texte français, une histoire de leur patrie. absolument neuve et originale, à la hauteur de tous les progrès réalisés par la science historique chez nous et dans les pays voisins. Je ne redirai pas ici tout le bien que je pense de cette œuvre magistrale, me bornant à rappeler mon compte-rendu de février 1899, art. 31. Je tiens cependant à faire remarquer que le texte français présente un grand avantage sur la traduction allemande: il donne, en appendice, la liste chronologique de tous les princes ayant

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régné sur nos diverses provinces, ce qui était le complément indispensable d'un livre aussi synthétique que celui-ci, et il se termine par un index alphabétique des noms des personnes citées dans l'ouvrage.

Prédire à ce beau livre un grand succès dans notre pays, ce n'est pas être prophète; au moment où paraî tront ces quelques lignes, la prophétie, apparemment, sera déjà de l'histoire.

Godefroid KURTH.

101. Léopold Devillers. Chartes du chapitre de Sainte-Waudru de Mons. Tome I. Bruxelles, Kiessling, 1899. in 4o de XLIII 831 pp. Publication de la Commission royale d'histoire.

Nous avons déjà de M. Devillers, conservateur des archives de l'Etat,à Mons, d'intéressantes monographies sur les institutions civiles et religieuses de la dite ville, la continuation du Cartulaire des comtes de Hainaut de De Reiffenberg, et d'excellentes analyses de cartulaires que ses fonctions l'ont mis à même de compulser.

Il édite aujourd'hui le premier volume des chartes du chapitre de SteWaudru.

Congrégation de filles nobles non. vouées à la vie du cloître et libres de leur existence, le chapitre de SteWaudru a laissé le souvenir d'une petite cour de grandes dames ne dédaignant pas les plaisirs mondains, aimant à se parer de riches vêtements et déployant aux yeux du public le faste de leurs réunions et de leurs cérémonies. Mais c'est tout: de vie intellectuelle, de culture littéraire chez les bonnes dames, au cours de tant de siècles, nous ne trouvons aucune trace. Le chapitre eut-il jamais une bibliothèque, si modeste qu'elle fût? Nulle des chanoinesses, ni personne pour elles, n'a écrit une ligne pour rappeler aux générations à venir quelque fait de l'histoire de la congrégation.

Sachons leur gré toutefois d'avoir conservé le manuscrit de la chronique de Gislebert.

On aurait pu s'attendre à trouver, dans les archives de l'illustre chapitre, une contribution plus abondante à l'histoire du Hainaut au cours du Moyen-Age. Malheureusement ces archives ne remontent guère au-delà de la deuxième moitié du XIe siècle; elles ont dû être anéanties dans les incendies qui détruisirent à plusieurs reprises la ville de Mons, et particulièrement en 1112 et vers 1152.

Le premier acte est de 1149 et n'existe qu'en copie. Le plus ancien original connu est relatif à l'acquisition de Braine-le-Comte par le comte Baudouin IV (1150); il a été publié

par nous dans nos Recherches sur le Hainaut; et, chose singulière, nous l'avons découvert dans le fonds du chapitre de Cambrai, à Lille.

Signalons ici qu'une autre charte de Sainte-Waudru, omise par M. Devillers se trouve en original dans le même fonds, et en copie dans le fonds de St-Jean de Valenciennes. aussi à Lille : nous voulons parler d'un acte de février 1196 par lequel Baudouin VI de Hainaut confirme l'acquisition de la dite ville de Braine-le-Comte par son grand-père Baudouin IV. Ce document a été publié par Le Glay à la suite de son Mémoire sur les archives de l'abbaye de St-Jean de Valenciennes, et, par une singulière distraction, il l'attribue à cette dernière abbaye. Nous l'avons, à notre tour, publié dans nos Recherches, etc.

Non seulement les actes de SteWaudru font défaut pour les temps antérieurs, mais l'histoire du chapitre est enveloppée d'une obscurité complète pendant une période de près de quatre siècles; et, si ce n'était une mention dans un document de l'an 831, on pourrait croire que l'établissement fondé par sainte Waudru avait disparu après elle pour renaître quelques siècles plus tard.

Dans sa précieuse chronique Gislebert rapporte, d'après la tradition, quelques particularités sur les rapports anciens du monastère ou chapitre avec les comtes de Hainaut. Mons, avec huit autres localités du Hainaut et de l'ancien Brabant était, comme on le sait, des alleux de la pieuse fondatrice du monastère, et

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