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NOTES.

* Pris sur une copie collationnée du XVIe siècle, communiquée par feu M. le comte Le Gonidec de Traissan, dont l'aïeul avait acquis, peu de temps avant 1789, partie des droits temporels dépendant des prieurés de SainteCroix de Vitré et de Marcillé, alors réunis. D. Morice a publié de cette pièce un extrait fort court (Preuves, 1, 386), incomplet de tous les passages imprimés par nous entre crochets, qui contiennent entre autres de belles formules assez rares, surtout avec ce développement, dans nos actes bretons. 1. D. Morice réduit tout ce passage entre crochets à quatre mots : « et monachis Majoris Monasterii. >>

2. Aujourd'hui Marcillé-Robert, ene du cton de Retiers, arr. de Vitré, Illeet-Vilaine.

3. Parmi les titres anciens du prieuré de Marcillé, collationnés au XVIe siècle, que M. Le Gonidec avait bien voulu nous communiquer, se trouve une notice dont voici le début : « Notum sit omnibus successoribus nostris in « Majori Monasterio degentibus quod quidem frater noster et monachus, no<< mine Albertus, jussu et voluntate domini Ebrardi abbatis in Redo<< nico degens territorio et obedientiam Marciliaci tenens, etc. » Ainsi, le prieuré de Marcillé existait au temps de l'abbé Ebrard; l'acte de sa fondation est donc certainement antérieur à 1032, date généralement admise pour la mort de cet abbé.

VII *

Garin, évêque de Rennes, donne aux moines de Marmoutier ses droits épiscopaux dans l'église de Marcille; le duc Alain III confirme cette donation.

(Avant 1038)

[Hæ litteræ conservant atque indicant quod,] tempore Alani comitis, dedit Guarinus Redonensis episcopus totum debitum ecclesiæ Marcillei quod inde episcopo pertinet, excepta archidiaconi parte, monachis Sancti Martini de Majore Monasterio [pro redemptione animæ suæ et sui patris suorumque predecessorum et successorum. Si quis autem hoc dissolvere voluerit, anathema sit amen.] Hanc vero cartulam confirmavit Alanus comes [in initio Quadragesimæ,] in monasterio Sancti

Petri, per hoc ipsum signum 2 †, videntibus multis testibus : Haduisa Comitissa teste. Rivallonio Vicedomino3 teste. Ingomare grammatico teste. Maino Alfridi filio teste. Frogerio Gestini filio teste. [Alfrodio presbitero teste. Ratfrido presbitero teste.] Rivaldo pincerna teste. Jungeneo filio Guithenoci, presbitero de Marcilliaco, teste.

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NOTES.

Copie collationnée de l'original faite au XVIe siècle, communiquée par feu M. le Cte Le Gonidec de Traissan. Le texte de cette pièce, imprimé par D. Morice (Preuves, I, 463–464), est incomplet des passages placés ici entre crochets.

1. On place la mort de cet évêque en 1037 ou 1038; celle du duc Alain III est du 1er octobre 1040 (Lobineau, Hist. de Bret. I, p. 93). Cette donation est antérieure à ces dates.

2. D. Morice et une des copies collationnées de M. Le Gonidec (car il y en a deux de cette pièce) portent proprium sigillum au lieu de ipsum signum, qui cependant vaut mieux.

3. Synonyme de Vicario.

VIII*

Fondation du monastère de Locmaria de Quimper par l'évêque Benedic, comte de Cornouaille, et par Alain Canhiart, son fils et son successeur audit comté.

(De 1022 à 1058)

In nomine Dei [summi et amore regis superni qui de Virgine dignatus est nasci pro redemptione generis humani.] Hæ littere narrant quod Benedictus, episcopus atque comes1, dedit pro redemptione animæ suæ terciam partem æcclesiæ Guorleisan 2 in hereditate perpetua Sanctæ Mariæ in Aquilonia civitate3. [Et iterum dedit ei terram a lapide qui dicitur Maen Tudi usque ad crucem quæ est juxta montem Chuchi, hinc usque ad fontem quæ dicitur Pabi, deinde usque ad flumen

Oded, in dicumbitione atque in hereditate perpetua. Et qui frangere aut minuere voluerit hanc donationem et elemosinam anathema sit in die judicii coram Deo et angelis suis, nisi digna satisfactione emendare voluerit. Amen. Hii sunt] testes [in hoc : Augustin testis. Matguethen testis.] Clemens. Gleumarchuc. Alan Bellator fortis. Orscant episcopus 5. Perennes mab 6 Chenuut. Armedan; consentiente Guiguoedon cum domino suo et filiis et militibus; Gurchi gubernante locum cum donationibus 8.

Alanus comes, filius Benedicti supradicti, villam dedit Sanctæ Mariæ, matri 9 Domini, pro anima sua in hereditate perpetua, quæ vocatur Caer Guenn in Budoc Capsidum 10, videntibus testibus: Gurchi abba cum clericis suis, femina ipsius comitis Iudeth 11. Haerueu, præfectus 12 Edern. Gurgar. Harscoet.

Sub eodem tempore, idem Alanus comes predictus iterum dedit tribum Matuudic 13 beatissimæ Mariæ Virgini in dicumbitione atque in æterna hereditate, pro redemptione animæ suæ, videntibus testibus multis: Orscant scilicet episcopus. Haeloc. [Adoere. Iudloguen. Edmeren. Cundiern. Gurhedre. Et quicumque frangere voluerit aut minuere, iram Dei atque Marie Virginis, cui hoc datum est, incurrat.]

Rursumque dedit Alanus comes et uxor illius Iudeth Sanctæ Mariæ et filiæ suæ Hodiernæ abbatissæ decimam de Chelen 14, et sepulturam, et quicquid ad altare pertinet. [Et iterum dedit Chermar et Chercaualloc et Coithbihan et Cherloscheit et En Chillio 15 et Chercheresoc.]

Itemque dedit decimam de Ploerlé 16, et dimidiam villam ubi monasterium est. Et rursum dedit villam quæ vocatur Cherren 17 [et Cherflos et Lescoit et Chercutedre et Chercogo et Chenecturnur et Penchelen et Trohcien.

Miles quidam nomine Galuoreth dedit Iudeth comitissæ 18 terram Rosuargan, teste Alano comite.

Deinde dedit Alanus comes et uxor ipsius Iudeth Sanctæ Mariæ terram Cheradelhart, et Chergal, et Brenmedno, et Chertaneth.

Rursumque dedit terram quæ vocatur Cherguen, ad inluminationem altaris 19 Sanctæ Mariæ.

:

Itemque dedit molendinum in Forest de Fuinant 20, et exclusam 21, in dicumbitione atque in hereditate perpetua, videntibus testibus multis Hoel scilicet filius ejusdem comitis 22. Orscant episcopus. Ilisoch abbas 23. Rannulfus filius Niel. Gleuuian. Moruan vicecomes. Salamon, filius Reueren. Rimeren Croch. Haerueu filius Ronuallon. Hedreuedo. Iudichael Guidett. Chadorett et filius ejus Irispo. Gradelon, filius Ninuon. Guigonus de Roca. Hedroual. Gurloen capellanus. et Orduthal monacha, et Fredeburga, et Lisoia, et Milesindis, et Maria 24.

Et qui frangere aut minuere voluerit hanc donationem et elemosinam anathema sit in die judicii coram Deo et angelis ejus, nisi ad satisfactionem et emendationem venerit.

Post mortem Alani comitis 25, dedit Iudeth, uxor ejus, pro anima illius Sanctæ Mariæ molendinum Inri et exclusam 26.]

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NOTES.

* Arch. département. d'Ille-et-Vilaine, fonds de l'abbaye de Saint-Sulpice de Rennes, liasse 89. Notice originale sur parchemin, de grande dimension, écriture du milieu du XIe siècle, quelques æ et beaucoup d'e cédillés pour en tenir lieu. Dom Morice (Preuves de l'Hist. de Bret. I, 390) donne un extrait de cette pièce, qui n'en représente pas le tiers et présente plusieurs fautes de lecture. Nous imprimons en caractère italique quelques mots ou portions de mots effacées, et dont la restitution ne semble pas douteuse. Tout ce qui est entre crochets manque dans D. Morice. 1. Il figure sous le nom de Binidic dans la liste dite Catalogue des comtes de Cornouaille inscrite au dernier feuillet du cartulaire de Landevenec; ailleurs mais à tort, ce semble on le nomme Budic (voir Biographie Bretonne, I, p. 466, col. 2). Il fut comte et évêque de Cornouaille depuis les dernières années du xe siècle jusqu'en 1022, où, selon D. Morice (Hist. de Bret. II, p. xxiv) et M. Hauréau (Gallia Christiana, XIV,

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col. 875 et 891), il se serait démis de l'épiscopat en faveur de son fils Orscant, qui figure ici comme témoin de la donation de son père, ce qui place cet acte de 1022 à 1029, époque où Alain Canhiart avait succédé à son père dans le comté de Cornouaille, comme on le voit par la fondation de l'abbaye de Sainte-Croix de Quimperlé.

2. C'est Gourlison, trève de Ploaré jusqu'en 1790; n'est plus aujourd'hui trève ni paroisse; a été détachée de Ploaré et annexée à la commune et paroisse de Plonéis, cton de Plougastel-Saint-Germain, arrond. de Quimper, Finistère. Dom Morice, par faute de lecture, a imprimé Kernorlizan, nom imaginaire qui n'a jamais existé et ne s'applique à aucun lieu.

3. Aquilonia civitas, c'est la ville romaine sur laquelle est bâti le faubourg de Loc-Maria de Quimper, ainsi nommé de l'église et monastère Sanctæ Mariæ, dont il est ici question. Quimper est un quart de lieue plus haut, au confluent de l'Odet et du Steir; là on ne trouve rien de romain, c'est la ville bretonne fondée vers la fin du ve siècle par les émigrés de l'île de Bretagne venus du Corisopitum insulaire, dont ils apportérent en cet endroit le nom, qui dans l'usage vulgaire finit par céder la place à celui de Kemper (confluent, en breton), mais a été maintenu jusqu'à nos jours dans la langue ecclésiastique. Il faut donc prendre garde de confondre Aquilonia avec Corisopitum ou Quimper. La phrase qui suit le mot « civitate » contient le débornement du territoire concédé au nouveau monastère autour de son église, sur l'emplacement de l'ancienne ville romaine, territoire où s'élève aujourd'hui le faubourg de Locmaria: cela résulte, entre autres, de la mention dans ce débornement du fleuve Oded (l'Odet) et de la montagne Chuchi, dite plus tard Crughi et auj. le mont Frugi, lequel domine à la fois le faubourg de Locmaria et la ville de Quimper.

4. Bellator fortis est la traduction ou l'équivalent du surnom Canhiart ou Canhart. En breton, auj. encore, kann signifie combat, et kanner batteur, batailleur.

5. Cet Orscant est le frère d'Alain Canhiart, le fils et successeur de Benedic sur le siège épiscopal de Cornouaille.

6. Mab, fils, en breton.

7. Guiguoëdon n'est autre que la femme de Benedic, évêque et comte, qui est ici appelé « son seigneur. »

8. Locum, c'est Locmaria : Gurchi en était l'abbé, comme cela est marqué plus explicitement encore dans le paragraphe suivant. Il semble donc que c'était dans l'origine un monastère d'hommes; mais un peu plus tard cette maison devint un monastère de femmes, qui eut pour abbesse Hodierne, fille d'Alain Canhiart, comme on le voit dans le quatrième paragraphe de la présente notice. Plus tard enfin, au XIIe siècle, ce monastère de femmes fut donné à l'abbaye de Saint-Sulpice lès Rennes et réduit à l'état de prieuré. - Dom Morice, ici et plus bas, a imprimé Hurchi au lieu de Gurchi, ce qui est une faute de lecture, et un peu plus haut Gumarchus pour Gleumarchuc, autre faute.

9. L'original porte « matris, » faute.

10. Beuzec Capsizun, auj. cne du cton de Pontcroix, arrond. de Quimper,

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