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Catherine-Flavie de Launay ayant épousé un M. de Kerhoz, lui apporta la terre de la Rivière; mais M. de Kerhoz vendit ce manoir et cette seigneurie à Gilles Gardin et à Renée Tranchant du Tret, seigneur et dame du Boishamon.

Devenue dame de la Rivière, Mme du Boishamon est qualifiée vers 1740 « seigneur de la paroisse de Tresboeuf, y possédant en terres et fiefs 600 liv. de revenu 1. >>

Aujourd'hui, la Rivière est une grande ferme appartenant à M. de Langle; on y voit encore quelques débris de l'ancien manoir, un étang et de vieilles rabines.

ROCHE DE VERRION (LA). Il y avait au village de Verrion trois petits manoirs, dont un seul, la Roche de Verrion, est signalé dans les cahiers de la Réformation de la noblesse. Ce manoir appartenait en 1513 à « Ollivier Giffart, écuyer, fils d'Arthur Giffart, lequel Arthur fut fils d'autre Ollivier Giffart. Il est probable que ces Giffart se rattachaient à Alain Giffart, que nous avons vu traiter en 1218 avec le prieur de Tresbœuf.

En 1670, Pierre Prunault, sieur de la Coustenière, habitait la Roche de Verrion, maison existant encore et pittoresquement assise au bord du Samnon.

VERRION. — Nous avons peu de choses à dire du manoir même de Verrion. En 1616, on baptisa à Tresbœuf Armand du Hardaz, fils de Samuel du Hardaz et de Perronnelle Gillot, de la maison de Croyal, seigneur et dame de Verrion. Ce Samuel du Hardaz était fils lui-même du seigneur de Couascon, en Messac.

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1. Etat du revenu des biens de la noblesse. Vers la même époque, le prince de Condé avait des rentes sur quelques villages de Tresbœuf dépendant de Châteaubriant-à-Teillay; le baron de Châteaugiron possédait le bailliage de Saulnières s'étendant en Tresboeuf; Mme de Mornay, dame de Bain, avait en Tresbœuf une portion de dimes et deux bailliages; M. du Halgouët et M. de Verrion, chacun 120 liv. de rente dans la paroisse, etc. (Arch. Nat., P. 1711.

La famille des Loges posséda ensuite Verrion, et René des Loges, seigneur de Verrion, vivait en 1629. Plus tard, René des Loges, seigneur de Verrion en 1660, eut de sa femme, Renée Le Bel, plusieurs enfants baptisés à Tresbœuf. Mais en 1670 il habitait son manoir des Burons, en Tourie. Sa veuve, Renée Le Bel, tenait en 1682, sous la baronnie de Châteaugiron, « à debvoir de foy, hommage et obéissance, »> le manoir de Verrion, ses futaies, rabines, moulins et bailliage; elle prétendait même y jouir d'une haute justice 1.

Enfin, en 1741 Henry des Loges était seigneur de Verrion en Tresboeuf et des Burons en Tourie.

HAUT-VERRION. Il est fait mention en 1670 du manoir de Haut-Verrion, qu'habitait alors Pierre Chertier, sieur de Tiengo. Cette maison, faisant partie du village de Verrion, conserve encore aujourd'hui le cachet de son ancienne destination.

1. Arch. Nat., P. 1711.

L'ABBÉ GUILLOTIN DE CORSON,

Chanoine honoraire.

SEIGNEURS ET SEIGNEURIES

NOTES ET DOCUMENTS INÉDITS

En réunissant quelques documents qui ont appelé notre attention, en les éclairant et en les complétant par des renseignements empruntés à des sources presque entièrement inédites, nous sauvons de l'oubli des souvenirs qui, à notre avis, ne sont pas sans intérêt. Dans le domaine de l'histoire, y a-t-il rien d'inutile?

Nous transportons nos lecteurs dans l'ancienne société française. Les familles seigneuriales, les plus illustres comme les plus obscures, étaient fières de leur passé et de leur situation privilégiée. Le chef de chaque génération croyait remplir un devoir de conscience en maintenant intact et en accroissant, s'il le pouvait, le patrimoine d'honneur et d'honneurs qu'il tenait de ses pères et voulait transmettre plus brillant, plus fortement constitué à ses héritiers et successeurs.

L'orgueil familial — qu'il faut honorer lorsqu'il est contenu dans de justes limites s'alliait sans scrupules aux manifestations de la foi religieuse. On participait volontiers à la construction ou à la décoration des églises; comme on croyait fermement à l'efficacité des prières et du sacrifice de la messe, on dotait généreusement des chapellenies pour assurer ce précieux secours à son âme, à celles de sa femme, de ses

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enfants et descendants; on considérait comme un droit honorable d'avoir son banc et son enfeu dans la maison de Dieu. On fondait, on dotait, on donnait, mais sous la condition que la pierre, le marbre, le bois, l'airain ou le verre des vitraux rendraient témoignage à la postérité de la générosité du donateur et certifieraient en même temps sa noblesse.

Si c'était un abus, ne nous en plaignons pas. Sans ces témoins muets, que de choses nous ignorerions! Bien des châteaux n'offrent plus que des ruines, bien des archives privées ont été dispersées ou détruites. Combien de familles éteintes dont on ne connaît que ce que révèlent les écussons armoriés et les inscriptions dans les vieilles églises! Et à défaut de celles-ci — beaucoup n'existent plus ou ont perdu leurs antiques souvenirs nous avons encore quelques documents écrits qui consolent un peu des injures du temps et du vandalisme des hommes.

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Il y en a de diverses sortes. Les plus précis sont les actes de fondation et de dotation, soit qu'ils concernent des chapelles appartenant aux fondateurs comme celui que nous reproduisons soit qu'ils gratifient des églises paroissiales et des couvents. C'était dans ceux-ci que le donateur, en échange de ses bienfaits, s'assurait, par des clauses formelles, le droit d'avoir des tombes prohibitives, de placer le plus près possible du sanctuaire des bancs à accoudoir et à queue, de faire sculpter, graver ou peindre ses armoiries aux endroits les plus apparents. Le seigneur fondateur et supérieur d'une église recevait en cette qualité des honneurs réglés par la coutume et jouissait de prérogatives déterminées. On s'en montrait fort jaloux, comme on l'était d'ailleurs du droit de rendre la justice, de posséder des fourches patibulaires à trois ou quatre pôts et de jouir des privilèges féodaux, qu'on les tînt directement de ses ancêtres ou qu'on les eût achetés à beaux deniers comptant.

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