Imágenes de páginas
PDF
EPUB

fita pour explorer le sol qui avoisinait sa tente. A peine euton remué quelques pelletées de sable, que l'on rencontra, à quelques centimètres de profondeur, un magnifique pavage en mosaïque. Au bout de quelques heures on avait mis à découvert les aires de deux chambres entièrement couvertes de rosaces encadrées de guirlandes de feuillage. Une de ces chambres mesurait environ 5 mètres de long sur 3 mètres de large.

« Les soldats du détachement étaient mal outillés; aussi eurent-ils beaucoup de peine à détacher et à soulever ces mosaïques, dont chaque rosace mesurait près d'un mètre carré. Néanmoins ils réussirent à en extraire trois qu'ils chargèrent sur les voitures du convoi, et qu'ils emportèrent.

« C'est l'une de ces rosaces que le lieutenant de Bray a eu la gracieuse attention d'envoyer au Musée archéologique de Rennes, et que j'ai le plaisir de mettre sous vos yeux. »

A l'occasion des vingt pièces de monnaie mentionnées cidessus par M. Decombe comme ayant été trouvées sur l'emplacement de l'ancien château de Bain, il s'établit entre MM. Decombe, l'abbé Guillotin de Corson et de la Borderie un échange d'observations sur l'emplacement attribué au château de Bain. Il en résulte que, comme l'a énoncé M. Decombe, cet emplacement est bien celui qu'indiquent les vestiges de la motte qui existent encore dans l'enceinte de la ville de Bain, et non celui du château de la Marzelière ou de Cogueneu.

Deux notices sur la croix de Mi-Grève, entre Saint-Malo et Paramé, sont lues, l'une par M. Harvut, l'autre par M. l'abbé Guillotin de Corson.

Chacune de ces notices, que l'on trouvera au volume des Mémoires, sous la rubrique Varia, attribue à la croix dont il s'agit une origine différente.

M. de la Borderie entretient ensuite la Société d'un projet de restauration du tombeau de saint Yves, dans la cathédrale de Tréguier. Il rappelle les vertus de l'illustre patron des avocats et la réputation de sainteté que lui valurent, même de son vivant, son humilité volontaire, son inépuisable charité et son amour pour les pauvres. Il mentionne le tombeau que lui érigea, au xv° siècle, le duc Jean V.

Exposant ensuite les conditions dans lesquelles le nouveau tombeau devrait être construit et le soin qui devrait être apporté à reproduire dans la statue le costume du saint dans sa vérité historique, M. de la Borderie entre dans des développements très détaillés, puisés dans des documents authentiques, sur le costume ecclésiastique au moyen-âge, et notamment sur le costume ecclésiastique de ville, qui différait peu alors du costume civil. Parmi les documents qui pourront servir à cet égard, il cite un portrait gravé de saint Yves, de 1514.

- M. Decombe indique, pour le même objet, une gravure extraite des Chroniques de Bretagne d'Alain Bouchart, édition de 1531.

Après cette intéressante communication, la réunion se trouvant en nombre réglementaire, il est procédé, pour le renouvellement du bureau pour l'année 1884-85, à des scrutins successifs qui donnent les résultats suivants :

[merged small][merged small][merged small][ocr errors][merged small]

Secrétaire.

Trésorier...

M. PHILIPPE-LAVALLÉE.

M. DU BREIL LE BRETON.

Trésorier-adjoint. M. HARSCOUet de Keravel.

Bibliothécaire. . . M. VÉTAULT.

Comité de Publication :

MM. DE LA BORDERIE, l'abbé HAMARD, DE LA BIGNE

VILLENEUVE, DE MONTHUCHON, Dupuy.

Le Secrétaire, L. LAVALLÉE.

:

Séance du 9 décembre.

Présidence de M. Decombe.

Présents MM. SAULNIER et l'abbé GUILLOTIN DE CORSON, vice-présidents; HARSCOUET, trésorier-adjoint; REUZÉ, DE MONTHUCHON, l'abbé ROBERT, RABILLON, BANÉAT, ROBIOU, l'abbé GUILLOT, l'abbé DUVER, CHÉNON, DANJOU, Norbert SAULNIER, LAVALLÉE, secrétaire.

Le procès-verbal de la dernière séance (11 novembre) est lu et adopté.

M. le Président procède au dépouillement des publications envoyées à la Société, parmi lesquelles il signale une notice de M. Harvut, notre confrère, sur Jacques Cartier et sa famille.

Par une lettre du 8 décembre, M. le secrétaire général de la Société nationale d'Agriculture, Sciences et Arts d'Angers, demande, au nom de cette Société, l'échange de ses Mémoires avec ceux de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine. Cet échange est agréé.

Exhibitions:

I. Par M. Harscouët

silex trouvés à la Chapelle

Thouarault; M. Decombe fait remarquer la ressemblance de ces silex avec ceux du Grand-Pressigny;

gravure publiée

à Amsterdam, au XVIIIe siècle, et dont le sujet se rapporte à la querelle des jansénistes et des jésuites; autre gravure

du xvire ou du XVIIIe siècle : La vie des compagnons cordonniers et tailleurs faisant le tour de France.

[ocr errors]

II. Par M. Reuzė, une hache polie, en diorite, trouvée au Mont-Dol.

III. — Par M. l'abbé Guillotin de Corson, une autre hache en pierre, grossièrement polie, trouvée à Corseul, mais dont il suspecte l'authenticité.

IV. Par M. l'abbé Robert, trois monnaies en argent, de Henri III, roi de France et de Pologne, trouvées dans un jardin, derrière l'institution Saint-Martin.

V. Par M. Chénon, une monnaie romaine de bronze, très fruste, trouvée à Rennes.

[ocr errors]

VI.

Par M. Danjou, une statuette de saint Fiacre, en faïence, datée de 1787.

M. l'abbé Guillotin de Corson donne lecture de notes sur l'ancienne église de Sens, près Antrain, qui n'existe plus. L'honorable vice-président mentionne l'érection de la baronnie de Sens, en 1298, en faveur de Foulques de Malmains, grand-père de Du Guesclin; la fondation du prieuré, dont il a retrouvé aux archives départementales une copie du plan, faite en 1656. - A l'aide de divers documents, il a pu reconstituer l'église dont il donne une description, en indiquant les armoiries qui y étaient figurées des familles de Bouessay, de Montauban, Guérin de la Grasserie, de Champagné, etc. Il fait remarquer que sur la maison actuelle de l'Oratoire, à Rennes, jadis la Trésorerie de la cathédrale, sont sculptées les armoiries des Bourgneuf et des Huart.

M. Saulnier communique un arrêt du Parlement, du 6 août 1766, frappant d'une peine disciplinaire le baillif et alloué du siège de Châteauneuf-du-Faou, René-Marie Souëff de Monta

lembert, pour injures envers le sénéchal de cette juridiction, noble Maître François-Hyacinthe Pic de la Mirandole, écuyer, conseiller du roy. (Cette pièce est publiée dans le volume des Mémoires, sous la rubrique Varia.)

Le Secrétaire, LAVALLÉE.

« AnteriorContinuar »