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M. de Palys fera des recherches sur le personnage dont il vient d'être parlé, Marguerite Bernard, veuve de Jacques Bunel.

M. Decombe, au nom de M. Harvut, donne lecture d'une note accompagnée d'un dessin et ainsi conçue :

« Il existe, sur une des pierres composant le parapet de la chaussée du Sillon, à Saint-Malo, une croix à doubles branches, gravée en creux, et située entre la vingt-septième et la vingt-huitième borne, en partant de l'ancien Casino.

« Cette croix, dont la confection est visiblement ancienne, présente un creux de 3 millimètres environ; la largeur des branches est de 21 centimètres et demi, celle du fût de 7 centimètres. La distance du sol à la première branche est de 7 centimètres; celle de la première à la seconde, de 11 centimètres; de la seconde à l'arête du parapet, 6 centimètres. En outre, le fût de cette croix se continue sur le dessus du parapet, sur une longuenr de 7 centimètres et demi.

« Voici à quelle occasion cette croix fut gravée dans le granit :

« Le 15 octobre 1785, Mer Antoine-Joseph des Laurents, avant-dernier évêque de Saint-Malo, revenant de l'Assemblée générale du clergé, descendait de voiture à cet endroit. En mettant pied à terre, il s'écria : « Enfin je te revois, mon «< cher Saint-Malo!» et s'affaissa soudain sur lui-même; il était mort!

« Pour rappeler ce fait, on éleva une petite croix en granit à l'endroit où le prélat expira. Cette croix fut abattue par une tempête qui détruisit une partie de la chaussée. Lors de la réfection des mur et parapet, la croix ci-dessus fut gravée pour perpétuer le souvenir de la mort subite de Mer des Laurents.

« La rainure que l'on remarque au milieu de la croix a été faite postérieurement, pour indiquer une des anciennes zones

militaires, de même que plusieurs autres rainures existant sur des points plus rapprochés de la ville. »

M. l'abbé Guillotin de Corson communique une notice sur l'abbaye de Solesmes, qui établit que cette abbaye fut réformée en 1666 par un religieux breton, dom Julien-Antoine Dubois, profès de l'abbaye de Saint-Melaine de Rennes, qui fut à cet effet nommé prieur claustral de Solesmes. Cette mission fut renouvelée en 1669 à ce religieux, qui mourut au monastère de Redon en 1673.

La parole est ensuite donnée à M. de la Borderie pour une étude sur le pays d'origine de saint Thuriau, évêque de Dol, et sur l'époque à laquelle il a vécu. Les Bollandistes le font naître en Petite-Bretagne, dans un pays où se trouvait le monastère de Vallon, près du diocèse de Dol. Dans le bréviaire de Clermont, ce pays est désigné sous le nom de pagus Trecoet, archidiaconé de Porhoët. Suivant l'opinion générale, saint Thuriau serait né à Lanvollon, diocèse de Dol. Quant à la date de son épiscopat, on la fixe ordinairement au vin siècle.

La légende rapporte que saint Thuriau appartenait à une famille riche. Tout jeune encore, il voulut aller à Dol; il y fut recueilli par un clerc qui lui enseigna la musique. L'évêque de Dol, Tiermaël (Tigerno-Magnus), l'ayant remarqué, le plaça dans son monastère épiscopal, dont il lui confia plus tard la direction et le désigna enfin pour son successeur.

M. de la Borderie relève dans la même légende l'épisode du monastère de Maochus, brûlé par un seigneur nommé Riwalon, et de la pénitence imposée à ce seigneur par saint Thuriau. Un livre d'Évangiles, préservé de l'incendie, fut longtemps conservé dans le pays, et la tradition rapporte que quiconque prêtait sur cet Évangile un faux serment, mourait dans l'année.

Les reliques de saint Thuriau furent recueillies à l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés, à Paris,

M. Saulnier fait connaître que M. le docteur Marty, membre de la Société, actuellement en Algérie, lui a exprimé dans une lettre le désir d'être nommé membre correspondant de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine. Ce titre est décerné avec empressement à M. le docteur Marty.

Le Secrétaire, L. LAVALLÉE.

:

Séance du 12 mai.

Présidence de M. Decombe.

Présents MM. l'abbé GUILLOTIN DE CORSON et SAULNIER, vice-présidents; HARSCOUET, trésorier-adjoint; PIED, REUZÉ, l'abbé ROBERT, DUVAL, PLIHON, GOBAILLE, DANJOU, SALMONLAUBOURGÈRE, RABILLON, ROBIOU, l'abbé HAMARD, DE PALYS, DANAYS, DUPUY, LAVALLÉE, secrétaire.

Le procès-verbal de la dernière séance (4 avril) est lu et adopté.

En dépouillant les publications déposées sur le bureau, M. le président signale particulièrement, dans le Bulletin de la Société archéologique de Nantes, une communication de M. de Chaillou sur les mosaïques trouvées dans sa propriété des Cléons et dont M. le Président a précédemment entretenu la Société.

Le même Bulletin contient une énumération des œuvres de M. Armand du Châtellier, de Quimper, que la mort vient d'enlever aux études archéologiques.

M. Plihon annonce qu'il publiera prochainement une Bibliographie générale bretonne, par M. Kerviler.

M. Duval, délégué de la Société au congrès des Sociétés

savantes, à la Sorbonne, rend compte des opérations de ce congrès auxquelles il a pris part, et notamment d'une visite aux restes récemment découverts des arènes de Lutèce.

La Société d'Archéologie des Hautes-Alpes, par l'organe de son secrétaire, a demandé l'échange de ses publications avec celles de la Société d'Ille-et-Vilaine. Cet échange est ac

cepté.

La Société pour la conservation des Monuments historiques de Paris fait appel au concours des Sociétés des départements. Malgré le haut intérêt qui s'attache, pour toute la France, aux monuments de la capitale, le caractère local de l'œuvre dont il s'agit ne permet pas à la Société d'Ille-et-Vilaine d'y coopérer.

M. le Président a reçu de Mer Barbier de Montault deux envois importants: 1° un Compte manuscrit de la corporation des gantiers de Rennes, en 1612; 2° trois inscriptions relevées par le savant prélat dans l'église Saint-Yves-des-Bretons, à Rome, et accompagnées de ses observations. M. le Président propose de publier ces deux communications dans le Bulletin de la Société.

M. l'abbé Guillotin de Corson est d'avis que si l'on publie le Compte communiqué par Mer de Montault, on publie en même temps les autres Comptes de gantiers qui existent aux archives du département. - Cet avis est adopté.

En ce qui concerne les inscriptions, M. l'abbé Guillotin de Corson fait remarquer qu'il a publié lui-même, en 1865, une collection d'inscriptions relevées par lui dans l'église SaintYves-des-Bretons, qui est aujourd'hui presqu'entièrement re

bâtie.

Sur la proposition de M. le Président, il est décidé que les inscriptions de Mer Barbier de Montault seront insérées dans le procès-verbal de la présente séance, avec mention de la publication précédente par M. l'abbé Guillotin de Corson.

Voici la note de Mer Barbier de Montault, contenant les inscriptions dont il s'agit :

INSCRIPTIONS DU DIOCÈSE DE RENNES A ROME

Dans l'église de Saint-Yves-des-Bretons.

Le diocèse de Rennes n'est représenté à Rome que par trois inscriptions tumulaires, dont voici le relevé exact, avec quelques mots de commentaires.

I

Épitaphe de Here Guiridec, archidiacre et chanoine de Quimper, doyen de La Guerche, au diocèse de Rennes, décédé en 1471; elle se développe autour de la dalle de marbre, encastrée dans le pavé de la grande nef. Au milieu, le défunt est représenté en costume canonial, c'est-à-dire avec le surplis et l'aumusse, la tête appuyée sur un coussin et accostée de deux écussons qui se blasonnent de..... à la fasce d'or, accompagnée de trois roses de..... 2 et 1.

HIC IACET FAMOSVS VIR

DNS HERVS GVIRIHEC QVODAM ARCHIDIACONVS ET CANOS ECCLIE

CORISOPITEN AC DECAN

VS GVERCHIE REDONEN. DIOC. OBIIT ANNO MCCCCLXXI.....

Ma copie diffère de celle de Foscella (Iscrizioni delle chiese di Roma, t. II, p. 159, n° 460) sur plusieurs points. Je donne

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