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la Société historique et archéologique des Côtes-du-Nord, sant part de la perte qu'elle vient d'éprouver en la personne de son président, M. J. Gaultier du Mottay. A cette circulaire est joint le procès-verbal de la séance tenue par ladite Société, par suite de ce décès, le 3 novembre dernier. M. le Président a adressé au bureau de la Société des Côtes-du-Nord l'expression des sympathiques regrets de la Société d'Ille-etVilaine.

M. le Président donne ensuite lecture d'une lettre-circulaire du R. P. Camille de la Croix, auteur de la découverte faite à Sanxay, près Poitiers, d'importantes constructions romaines. Il expose le péril dont cette découverte est menacée faute de fonds pour acheter le terrain, et il demande que les Sociétés scientifiques de France redoublent d'instances auprès du gouvernement, afin d'en obtenir la conservation. Il joint à sa lettre, comme modèle d'adresse, celle qui a été votée, le 17 octobre 1883, par la Société historique et archéologique de Pontoise et du Vexin.

Sur la proposition de M. le Président, la Société vote l'adresse suivante, qui sera transmise immédiatement par lui au ministre de l'instruction publique :

« La Société archéologique d'Ille-et-Vilaine, qui a suivi << avec une vive sollicitude les découvertes si importantes « successivement opérées dans la vallée de Sanxay (Vienne), << ne peut envisager sans émotion l'éventualité de la destruc<<tion de ces monuments dont l'ensemble si remarquable «< constitue une véritable richesse nationale. Aussi prie-t-elle « Monsieur le ministre de l'instruction publique et des beaux<< arts de vouloir bien, pour assurer la conservation de ces précieux monuments, prendre toutes les mesures que lui «< dictera son sentiment éclairé des intérêts scientifiques du « pays. »

«

M. le Président se rend l'interprète de la Société, en expri

mant à M. de la Borderie toute la satisfaction qu'elle a éprouvée en apprenant l'élection de son éminent et sympathique vice-président, comme membre correspondant de l'Académie des inscriptions et belles-lettres.

M. de la Borderie, en remerciant ses confrères de ce témoignage de sympathie, se plaît à reporter une part de l'honneur qu'il a reçu, vers la Société elle-même dans le sein de laquelle se sont accomplis la plupart de ses travaux.

MM. de Foucaud et Loth, présentés dans la dernière séance, sont admis au nombre des membres titulaires de la Société archéologique d'Ille-et-Vilaine.

Exhibitions :

I. Par M. de la Bigne Villeneuve, un rouleau de parchemin, rôle rentier de la fin du xive siècle ou du commencement du xvo.

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1o Trois ouvrages fort rares, imprimés à Saint-Brieuc par Guillaume Doublet, premier imprimeur de cette ville, savoir : 1. Officium SS. Brioci et Guillelmi, patronum diœcesis Briocensis, 1621; 2. Statuts synodaux pour le diocèse de SaintBrieuc, 1624; 3. Les Vies de saint Brieuc et de saint Guillaume, par La Devison, 1627.

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2o Trois chartes originales, sur parchemin, relatives à l'histoire de Montfort: 1. Testament de Denise de Chemillé, femme de Raoul de Montfort, seigneur de Gaël, daté de 1281 et 1282; - 2. Cession à Raoul IV, seigneur de Montfort, du four que l'abbaye de Saint-Jacques de Montfort possédait en cette ville, acte daté du 13 mars 1287 (v. style); 3. Charte de Jean IV, duc de Bretagne, pour le sire de Montfort, du 2 août 1366.

-

3o Fragment d'un compte original du trésorier de Bretagne, relatif à d'importantes constructions faites au château de Saint-Aubin-du-Cormier, de 1435 à 1437.

4° Acte original du 26 mai 1474, concernant l'exercice du droit de bris appartenant au seigneur de Plancoët, dans le port et sur la côte de Dinard.

M. Decombe communique un relevé des titres et enseignes des auberges de Rennes au XVIIIe siècle.

M. Robiou, au nom de M. Dupuy, donne lecture d'une notice intitulée : Les tribulations de l'abbé de Keravel, recteur de Saint-Mathieu de Morlaix (de 1731 à 1733).

Le Secrétaire, L. Lavallée.

Séance du 12 février.

Présidence de M. F. Saulnier.

Présents MM. DECOMBE et DE LA BORDERIE, vice-présidents; HARSCOUET, trésorier-adjoint; REUZÉ, CHARIL DES MASURES, CHÉNON, l'abbé HAMARD, l'abbé ROBERT, DE PALYS, BANÉAT, l'abbé GUILLOTIN DE CORSON, l'abbé GUILLOT, SalmonLAUBOURGÈRE, PLIHON, ROBIOU, DE LA BIGNE VILLENEUVE, DANJOU, l'abbé DUVER, DE MANEVILLE, GOBAILLE, LAVALLÉE, secrétaire.

Le procès-verbal de la dernière séance (8 janvier) est lu et adopté.

M. le Président communique une circulaire de M. le ministre de l'instruction publique et des beaux-arts, en date du 18 janvier dernier, et relative à la réunion des délégués des Sociétés savantes, qui aura lieu à la Sorbonne du 15 au 19 avril prochain.

Conformément aux dispositions de cette circulaire, la Société délégue pour la représenter à cette réunion ceux de ses membres dont les noms suivent: M. Saulnier, son président, et M. Plihon.

Exhibitions :

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1° Une statuette de la Vierge, en terre vernissée, de la fabrique de Fontenay.

2o Moulage en plâtre d'un buste de femme. L'original, en terre cuite, fut trouvé, il y a deux ans, dans la tranchée des égouts, place Saint-Pierre, au milieu de la couche archéologique de l'époque gallo-romaine, dont de nombreux échantillons ont été mis sous les yeux de la Société dans plusieurs de ses séances. Ce buste fut recueilli par un amateur qui le conserve dans sa collection, mais qui a permis d'en exécuter un moulage.

Ce fragment de statuette a été examiné par plusieurs archéologues distingués, et il a été communiqué récemment à la Société nationale des Antiquaires de France.

La coiffure, qui rappelle une mode de l'époque antonine, se compose d'une sorte de turban très élevé, formé par la superposition d'un certain nombre de nattes. A droite et à gauche de la tête et retombant derrière les oreilles, se voient les attaches d'un voile, attribut ordinaire des divinités féminines et de quelques impératrices divinisées après leur mort.

Une particularité remarquable de cette statuette est le torques qui orne le cou. Cet ornement au cou d'une femme, se rencontre très rarement; on n'en connaît qu'un seul exemple, sur une figurine en bronze de l'ancienne collection de Blacas, actuellement au Musée britannique.

3° Quarante-deux haches votives en bronze, provenant d'une cachette découverte au mois de septembre 1881, près du village du Vieux, commune de Gaël (Ille-et-Vilaine), dans les travaux de construction de la ligne du chemin de fer de Ploërmel à la Brohinière.

Cette cachette n'était qu'à 20 centimètres au-dessous du sol; elle contenait environ soixante haches du même genre. Dix de ces haches se sont égarées en diverses mains; huit

ont été déposées au Musée national de Saint-Germain, et quarante-deux au Musée archéologique de Rennes.

Les types de ces haches sont décrits et figurés dans le Musée préhistorique de MM. de Mortillet, pl. XCIII, fig. 1143 et 1144.

Il y a une vingtaine d'années qu'une cachette, contenant plusieurs milliers de haches semblables, fut découverte dans la commune de Maure (Ille-et-Vilaine).

Une autre cachette, contenant une grande quantité de ces haches votives, fut également mise au jour vers 1870, près du village de Lillion, commune de Rennes, sur le bord de la Vilaine.

II. Par M. Danjou, pierres trouvées à Plouha (Côtesdu-Nord); il croit qu'elles ont dû servir à cuire des aliments.

III. Par M. de la Bigne Villeneuve, deux aveux de la fin du xive siècle, de tenanciers à la seigneurie de Saint-Héhen, paroisse de Parthenay, évêché de Rennes.

Les seigneurs de Saint-Héhen figurèrent dans les réformations de la noblesse du xv siècle (1427) et du xvi° (1513).

Yvon de Saint-Ahen était, en 1424, un des écuyers de la suite du sire de Betton, avec Jehan de Saint-Gilles, Jehan et Papillon de Vaurosé, Jehan Estourbillon, dans la compagnie des gens d'armes sous les ordres du comte de Richemont, allant à Angers joindre le roi de France (Lobineau, II, p. 98).

Le premier aveu est daté du lundi doziesme jour de juin, l'an 1395. Allain Lejeune se reconnaît vassal de dame Jouhanne de Saint-Héhen, dame de Pineaulz ou Pimeulz (suit le détail des pièces de terre). Au bas du parchemin est fixé, avec une queue horizontalement taillée, un petit sceau bien conservé, où l'on distingue, sur un écu triangulaire (du xin siècle), deux coquilles avec un franc canton chargé d'une jambe de cheval.

L'autre aveu est daté du vendredy après la feste dou Sacre,

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