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nobiles regni sui confluerent ad eum1. Tunc de Francia, Burgundia, Acquitania, Britannia, Normannia, Picardia et eciam de Imperio nobilium permaxima multitudo ad illud convenerunt mandatum2; qui Picardiam, Laudunencium (sic), Suessionensium (sic) et multas alias partes vastaverunt, bona rapiendo, mulieres violando et maritos eorum occidendo, necnon multa malorum genera committendo.

In principio mensis novembris3, rex cum suo exercitu abiit Insulas et xxa die ejusdem mensis inde abiit ad pontem Comminarum qui est introitus Flandrie, ubi fere viij Flamingos obvios habuit, qui pontem custodiebant. Quibus pro majori parte occisis et ponte

1. Le Religieux de Saint-Denys (t. I, p. 188) estime que, lors de l'arrivée du roi à Arras, on comptait dans l'armée française 10,000 hommes d'armes sans compter les arbalétriers ni les gens de pied. Le baron Kervyn de Lettenhove a publié dans son édition de Froissart (t. X, p. 467) des lettres de Charles VI du 28 octobre 1382 réclamant des habitants de Rouen l'envoi d'un contingent de 100 arbalétriers ou gens d'armes. Il paraît que le conseil royal décida que l'on n'admettrait pas les gens des communes de France dans l'armée (Ibid., p. 470).

2. Il y avait en effet des hommes d'armes « a diversis mundi partibus» (Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 470). 3. C'est à la mi-novembre que, selon la Partie inédite des chroniques de Saint-Denis (p. 12; cf. Chronique du Religieux de SaintDenys, t. I, p. 192), Charles VI campa autour de Seclin; il en partit le 19 novembre. M. E. Petit (Séjours de Charles VI, p. 15) ne mentionne qu'un séjour du roi à Seclin, le 17 novembre.

4. M. E. Petit (Séjours de Charles VI, p. 15) signale en effet la présence du roi à Commines le 20 novembre.

5. Le Religieux de Saint-Denys porte à 9,000 hommes le nombre des Flamands (t. I, p. 198), la Partie inédite des chroniques de Saint-Denis (p. 13) à 6,000 et le Récit de la campagne de Flandres (p. 51) à 8,000, comme notre chronique. Un retour offensif des Flamands, qui venaient de perdre le pont de Commines, fut

conquisito, specialiter a Johanne, domino de Sempeyo, milite, tunc ex parte regis capitaneo Picardie, qui cum suis hominibus armorum usque ad numerum sex vinginti lancearum vel circiter, per batellos1 ad unum latus dicti pontis de nocte flumen Lisiam transivit et eos audacter improvisa irruptione usque ad internetionem delevit, paucis per fugam salvatis, et conestabulario Francie cum suis Britonibus ad sibi auxiliandum in conflictu advolante, rex cum omni suo exercitu, pontem libere transiens, Flandriam intravit3.

Hoc audito, illi de Yppra statim miserunt claves ville sue regi. Deinde rex abiit Yppram, ubi mora iiijor dierum peracta1, recedens, versus Cortracum perrexit.

accourut d'ailleurs le connétable de Clisson (Chronique du Religieux de Saint-Denys, t. I, p. 198). Notre chronique ne fait allusion qu'à la seconde occupation du pont de Commines par les Flamands.

1. Et ne pooit en chascun bastel que iiij hommes » (Récit de la campagne de Flandres, dans Partie inédite des chroniques de Saint-Denis, p. 52, et Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 122).

2. Ces Bretons terrifièrent la Flandre (Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 472) et le Brabant, qui donna le produit d'une taille à son duc, afin qu'il ne rejoignît pas Charles VI, mais restât dans son duché pour protéger ses sujets contre les Bretons, qui menaçaient de l'envahir (Ibid., p. 470). Cf. l'effroi des Bretons que les habitants de Bruges manifestèrent après Roosebeek (Ibid., p. 175, 178 et 191).

3. Il y a de cet épisode des détails plus curieux dans le Récit de la campagne de Flandres et dans Froissart, qui date le passage de la Lys d'un lundi, soit sans doute du 18 novembre.

4. Le Religieux de Saint-Denys (t. I, p. 202) fait précéder la reddition d'Ypres d'un nouvel échec subi par les Flamands. Ypres envoya ses clefs au roi le 21 novembre, et Charles VI, comme le dit notre chronique, après être resté à Ypres du 21 au 25 novembre

Porro die jovis sequenti, scilicet xxvij die ejusdem mensis, rege cum suo exercitu in campis existente, Philippus de Arthevella, capitaneus Gandavensium, et fere LX Flamingi qui obsederant Audenardam1 venerunt versus exercitum regis, in loco qui dicitur Rozebeque2.

Antegardiam vero exercitus regis faciebant prefatus conestabularius et duo marescalli Francie, Ludovicus de Sacrocesare et Muto, dominus de B[l]ainvilla cum magna multitudine hominum armorum; retrogardie vero preerant Johannes de Arthesio, comes Augi, Guido de Castellione, comes Blesensis, Walrandus de Luxemburgo, comes Sancti Pauli, cum magna milicia. In exercitu quoque regis erant tres avunculi ejus, Biturie, Burgundie et Borbonii, comitesque Flandrensis, Conversani dominusque d'Enghien causa de fratre nepotis sui domini d'Enghien a Gandavensibus perempti, Rupertus, dux Bavarie cum pluribus Teutonicis viris nominatis, Johannes, comes Marchie et Jacobus Borboniensis, germanus ejus, comes Sacrocesariensis cum aliis comitibus baronibusque et militibus ac aliis in gravi multitudine3; dominus autem Cou

le 26 novembre. Sur la soumission de cette ville, voy. Partie inédite des chroniques de Saint-Denis, p. 15 à 17, et Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 142 et 473.

1. C'est le chiffre donné par le Récit de la campagne de Flandres (p. 55), qui y ajoute 2,600 Flamands de Bruges.

2. Ou West-Roosebeke, sur la route d'Ypres à Roulers.

3.

« Berry, Bourgoigne y fut, dont je me membre, Bourbon, Marche et Flandres, Bloys et Euvreux, Saint Poul, Coucy, l'admiral avec eulx, etc. » Parmi les noms cités par le poète, on relève celui du comte de Conversano (OEuvres complètes d'Eustache Deschamps, éd. du mar

chiaci, tunc capitaneus Acquitanie pro eodem rege, et dominus de Sempeyo, capitaneus Picardie, in modum duarum alarum, unus a dextris et alter a sinistris exercitus regis cum cuneis suis gradientes1.

Hoc igitur ordine transierunt per quemdam districtum cum maxima difficultate, in quo equi eorum intrabant in lutum usque ad ventrem. Cum pervenissent jam ad pedem montis qui dicitur Der2, Flamingi existentes super illum montem, ut fatui, unasimul descenderunt contra illos de antegardia et acerrime pugnaverunt contra eos. Tunc illi de retrogardia confestim appropinquantes, a tergo invaserunt eos, sic quod unus super alterum ascendebat prenimia pressura.

fait aussi prononcer par Clisson (éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 129).

1. Eustache Deschamps (OEuvres complètes, éd. du marquis de Queux de Saint-Hilaire, t. III, p. 69) ne cite pas le frère du roi parmi les princes présents au combat, et notre chronique, plus exacte aussi que le Religieux de Saint-Denys (t. I, p. 212), par exemple, ne le mentionne pas davantage (cf. F. Jarry, la Vie politique de Louis de France, duc d'Orléans, p. 20). En effet, il était alors à Montdidier « affin que se aucune chose mesadvenoit de la personne du Roy, son frere, la couronne ne venist hors de la droitte lignie » (Bibl. nat., fonds franç. 2621, fol. 98 ro); suivant d'autres, il séjournait à Péronne (Froissart, éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 469).

2. Froissart (éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 154, 156, 157, etc.) appelle cette colline le Mont d'Or; la Partie inédite des chroniques de Saint-Denis (p. 18) se borne à écrire « une petite mon« taigne » et le Récit de la campagne de Flandres « ung mont » (p. 56). Quant à « ung Saint Jorge qui estoit monté sur ung che« val, » dont parle ce dernier texte, phrase à propos de laquelle le baron Kervyn de Lettenhove (Froissart, t. X, p. 479) dit qu'il n'est pas facile de savoir ce que c'est, on se l'explique aisément en lisant un passage précédent de notre chronique (voy. supra,

Victi sunt ergo et confutati, pluresque ex illis mortui et suffocati sunt [magis] pressura, quam ictibus Francorum1.

Qui si remansissent in monte, Franci cum maxima difficultate eos impugnassent. Mortui sunt itaque tunc ex illis cum Philippo de Arthevella, capitaneo suo, fere xxx 2 ac ceteri fugati sunt spacio unius leuce.

Rege ergo remanente illa nocte in campo victorie, Franci accenderunt ignes plurimos ex eorum baculis per totum exercitum ad calefaciendum se3; adeo, inquam, campus ille cruore predictorum Flamingorum madefactus est, ut rubrum pelagus appareret, armaque et cadavera in modum collium tumulata campum repleverunt. De Francis vero occisi fuerunt in inicio belli ex trabriunculis (sic) Flamingorum et Gandavencium, quibus prima fronte aggressi sunt Francos,

1. C'est également à la même circonstance que font allusion le Religieux de Saint-Denys (t. I, p. 218) et Froissart (éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 170).

2. Le Religieux de Saint-Denys (t. I, p. 220) et Eustache Deschamps (t. III, p. 70) donnent le chiffre de 25,000 morts pour les Flamands; le Récit de la campagne de Flandres (p. 57) écrit : « par « droit conte xxvjm et vc Flamens. » Froissart s'arrête au chiffre de 26,000 (éd. Kervyn de Lettenhove, t. X, p. 173).

3. « Et fissent la nuit ensie vant trop biaux feux en pluiseurs <lieux, aval l'ost, des planchons des Flamens que il trouverent » (Ibid., p. 173).

4. Ubique rubricat tellus, d'après le Religieux de SaintDenys (t. I, p. 218). « A l'assembler d'eulx rougist la montaigne, » écrivit Eustache Deschamps dans sa ballade sur la bataille (no CCCXLVII, t. III, p. 69). En 1385, Philippe le Hardi acheta à Michel Bernard, bourgeois d'Arras, 1 drap de haute liche de l'ystoire de la bataille de Rozebeg... » qui lui coûta 3,300 livres (Bibliothèque de l'École des chartes, t. XI, année 1849-1850, Notice sur un volume de comptes des ducs de Bourgogne, publié par M. de

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