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la partie supérieure d'une haste. Dans le champ se trouve une inscription gravée en deux lignes et qui sépare le sujet central. Cette disposition qui se remarque de temps à autre sur certaines pierres antiques, nous donne quatre groupes de caractères correspondant aux quatre contours du champ. Je dois faire remarquer que cette intaille ayant servi de cachet, le signum qui s'y trouve en sens rétrograde sur l'original, se reproduit sur l'empreinte de la manière sui

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Les habitudes onomastiques de l'époque aidant, je lis ainsi l'inscription: L, prenomen; I, nomen; A, cognomen; VI, l'année. Exemple: Lucius Julius A......... (1) suivis du chiffre VI (peut-être aussi sevir).

Cette pierre fine a 20 millimètres de hauteur sur 16 millimètres 1/2 de largeur.

La seconde, est un fragment (la moitié) d'une cornaline jaunâtre plus grande que la première (Pl. XIX, no 27). Elle est convexe des deux côtés; sa forme est elliptique et son grand axe devait mesurer 40 millimètres, alors que le plus petit en a exactement 28. Je ne puis que me livrer à des suppositions au sujet de l'usage auquel était affecté ce petit monument. L'idée la plus vraisemblable est qu'elle a dû orner une fibule ou le socle d'une statuette. Je le crois d'autant mieux, que le revers et les bords conservent encore

(1) Le troisième nom que portaient les Romains était propre à l'individu et se rapportait à une de ses qualités physiques ou morales. Ainsi Ciceron était le coguo men de Marcus Tullius. Dans le cas présent le choix est difficile, attendu qu'il y a des centaines de surnoms commençant par A.

de nombreuses traces d'oxyde de cuivre, ce qui indique qu'elle a été encastrée dans une monture en bronze.

Il se peut également que cette offrande au petit mort ait été rompue intentionnellement comme suprême souvenir d'un être adoré, et qu'une moitié soit restée dans la famille comme un éternel témoignage d'affection et de regret. Voici ce qui reste de l'inscription sigillaire lapidée en petites majuscules :

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Elle peut être lue V (ibius) ALEXAND (er) ex VOTO P (osuit). C'est, comme on le voit, une inscription votive. Je ne connais jusqu'ici en glyptique provenant de l'ancien Vermandois, que trois autres pierres fines gravées (musée de Saint-Quentin); l'une est une cornaline de travail médiocre découverte dans le jardin d'une propriété de la rue d'Aumale, à Saint-Quentin. On y voit l'Abondance à gauche couronnée d'épis, tenant une corne de la main droite et la main gauche appuyée sur un gouvernail surmonté d'un épi de blé.

La seconde est une améthyste trouvée dans une sépulture mérovingienne de Marteville, proche Vermand. Le travail en est romain, assez soigné, et on y voit une tête de femme couronnée (peut être Cérès), vue de profil et la chevelure relevée en bandeaux pour former diadème.

Si on retourne la pierre dans l'autre sens, c'est une tête barbue qui s'offre aux regards; puis, si on la considère dans le sens de son plus grand axe, on distingue cette fois un animal fantastique. Les anciens se plaisaient dans la conception de ce jeu de figures variées dont le musée du Louvre et le Cabinet des Médailles offrent des exemples.

La troisième, une sardoine, récemment découverte par moi à Caulaincourt (Aisne), dans la tombe d'un orfèvre du Ve ou du VIe siècle, montre intaillée dans le sens du grand axe la représentation zodiacale de l'écrevisse (j'y crois voir aussi une langouste) que l'on rencontre de temps à autre sur certaines pierres fines de l'antiquité.

Les planches portant les nos 15 à 20, auxquelles il est renvoyé dans les pages ci-dessus, seront publiées, avec la troisième et dernière partie de ce Mémoire, dans le prochain volume.

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