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ESQUISSE BIOGRAPHIQUE

DE

PIERRE BEHAEGEL,

SAVANT GRAMMAIRIEN.

ÉTUDE SUR LA PART QU'IL A PRISE AU MOUVEMENT FLAMAND.

Daar is veel uit het Vlaamsch te leeren, en een groot deel der domheden onzer hollandsche opgeworpen taalleeraren zou deze nooit in de hersens gekomen zijn, indien zij zich mede op den vlaamschen dialekt toegelegd hadden. BILDERDIJK. Nieuwe taal- en dichtk. 2e deel, 1824, bl. 66.

I.

PIERRE BEHAEGEL (1) naquit à Thielt le 28 août 1783. Il fit ses humanités au collége de cette ville, dirigé avec beaucoup de succès par les Pères Récollets. Doué d'une intelligence rare, d'un remarquable esprit d'observation et de cette pénétration ardente qui distinguent les élèves d'élite, il fit des progrès rapides. Les calamités d'une époque orageuse, les drames sanglants qui

(1) D'après des documents trouvés dans ses papiers, on a écrit quelquefois: Behaghel, Behagele et Behaegel.

VII. 13

souillèrent le commencement de la république française de 1792, eurent leur retentissement dans notre patrie et jusque dans la petite ville de Thielt.

Le jeune Behaegel eut à peine le temps de finir ses études classiques, que le collége fut fermé. Il avait alors 17 ans. Après deux années de méditation sur la carrière qu'il avait à suivre, il semblait avoir compris que Dieu l'appelait au sacerdoce. Il se rendit donc à Gand où il entra au séminaire en 1802. Pour les études philosophiques préliminaires, il avait été son propre maître et il s'y était initié au point qu'il fut immédiatement admis aux cours d'Écriture sainte et de Théologie.

Mais bientôt de nouveaux orages pour l'Église étaient à redouter. Les séminaires furent fermés et Behaegel crut prudent de quitter sa patrie afin de se livrer en paix à l'étude qu'il affectionnait. Il partit le 8 septembre 1804, l'année même du décret du sénat français proclamant Empereur Napoléon Ier. Il se rendit à Lintz en Autriche voyage d'autant plus hardi que son pécule était fort modique. Il parcourut à pied, le sac sur le dos, des routes longues et désertes. La vie dure à laquelle il s'était habitué de bonne heure, lui fit supporter avec courage la fatigue, les privations et le manque d'argent qui ne tarda pas à se faire sentir.

Cependant un sort meilleur l'attendait. Il possédait parfaitement la langue allemande, et à

l'aide de quelques amis il parvint à donner des leçons de français dans les premières familles de Lintz et à se créer ainsi des ressources. Il suivit en même temps dans cette ville les cours du Séminaire. Plusieurs témoignages, trouvés dans ses archives, attestent qu'en mathématiques transcendantes, en logique et en métaphysique des cours supérieurs, il obtint la 1re place dès les six premiers mois de fréquentation. Malheureusement ses études théologiques furent sans cesse entravées. Persistant dans son dessein d'entrer dans le clergé régulier ou séculier, il alla se présenter à un humble couvent de Pères Récollets à Lintz d'abord, à Vienne ensuite; mais partout les portes étaient encore fermées. Les sectaires et les révolutionnaires avaient semé la désolation autour d'eux et les gouvernements, sous l'empire de la terreur, n'osaient rétablir les ordres religieux.

Après deux ans d'absence, Behaegel revint dans sa patrie le 5 septembre 1806. Déçu dans son espoir de parvenir à cet état vers lequel il avait fait converger toutes ses études, il se sentit appelé à une autre mission: celle de l'enseignement, et il résolut de s'y consacrer irrévocablement, puisque la Providence elle-même semblait diriger ainsi sa carrière. Grâce à quelques économies faites en Autriche, il put commencer à Wacken (entre Waereghem et Courtrai) une modeste institution. L'installation en eut lieu le 7 mars 1808.

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