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C'est le seul fragment des œuvres encore inédites que nous ayons cru devoir prendre dans les papiers des Affaires étrangères, regardant comme certain que le reste fournira quelque jour la matière d'une publication des plus importantes.

Notre volume se termine par deux tables des documents et des noms de personnes et de lieux.

NOTICE

SUR LA

MAISON DE SAINT-SIMON

PAR

LOUIS, DUC DE SAINT-SIMON

DUCHÉ PAIRIE DE SAINT-SIMON, EN PICARDIE, DANS LE VERMANDOIS, ÉRIGÉ LE 1o JANVIER 1635, POUR CLAUDE DE SAINT-SIMON 1.

SAINT-SIMON n'est point le nom de la maison des ducs de Saint-Simon. Pour l'expliquer, il faut reprendre les choses de bien loin.

Bernard, roi d'Italie après Pépin son père, second fils de l'empereur Charlemagne, prit les armes contre l'empereur Louis le Débonnaire, fut contraint de se rendre à sa discrétion, privé de la vue et de ses États, mourut 17 avril 818, trois jours après avoir été aveuglé, laissa Pépin 1er 2, scigneur de Péronne et de Saint-Quentin, qui laissa Herbert Ier, frère de Béatrix, femme de Robert, roi de France. Herbert Ier laissa Herbert II, comte de Vermandois, dont il transmit le nom à sa postérité, et laissa Albert Ier, comte de Vermandois, et plusieurs autres enfants, entre lesquels Alix, épousa, 934, Arnoul, comte de Flandres, et Leutgarde, première femme de Guillaume Ier, duc de Normandie.

1. Original autographe au Dépôt des affaires étrangères.

2. Herbert II, corrigé en Pépin I, qui est une erreur, pour Pépin II.

SAINT-SIMON. XXI.

1

Albert Ier laissa Herbert IV, comte de Vermandois; celui-ci, Othon, comte de Vermandois, père d'Herbert V, comte de Vermandois, qui assista au sacre du roi Philippe Ier, en 1059, et vivoit encore en 1076. Longtemps avant, 1068, il avoit épousé Adèle, comtesse de Crespy et de Valois, sœur du bienheureux Simon, comte de Crespy, fille de Raoul II, comte de Crespy el de Valois, et d'Alix, comtesse de Barsur-Aube, sa première femme.

Cet Herbert V, comte de Vermandois, laissa un fils et une fille. Le fils, Eudes, dit l'Insensé, seigneur de SaintSimon, fut déshérité vers 1077 par le conseil des barons de France, parce qu'il étoit de petit entendement et sans gouvernement. On reviendra à lui après avoir parlé de sa sœur Adèle, qui, par cette exhérédation, fut comtesse de Vermandois, de Crespy et de Valois. Elle épousa : 1o Hugues le Grand, troisième fils d'Henri Ier, roi de France, et d'Anne de Russie, dont postérité; 2° Renaud II, comte de Clermont-en-Beauvoisis. Ainsi Hugues le Grand, troisième fils du petit-fils d'Hugues Capet, devint tige des derniers comtes de Vermandois.

Eudes 1er de Vermandois, seigneur de Saint-Simon, l'Insensé et le Déshérité, vivoit encore en 1083. Il épousa Avide, fille du seigneur de Saint-Simon, entre Ham et la Fère, dont il eut cette seigneurie, aujourd'hui le duchépairie de Saint-Simon, et laissa Eudes II, dit Farin, de Vermandois, seigneur de Saint-Simon, père de Jean Ier.

Ce Jean Ier est le premier qui prit le nom de Saint-Simon en quittant celui de Vermandois, en quoi il fut imité par sa postérité, et céda les droits et les prétentions qu'il avoit sur le Vermandois et le Valois au roi Philippe-Auguste, qui fit faire une enquête pour prouver qu'il descendoit des comtes de Vermandois. Ce Jean ler l'accompagna à la terre sainte 1188, servit au siège d'Acre 1191, et vivoit encore 1195. Il fut père de Jean II, seigneur de Saint-Simon, qui se trouva à la bataille de Bouvines 1214, et qui, de sa femme, Marguerite de Beauvoir, eut Simon, seigneur de SaintSimon, qui vivoit encore en 1260 et qui, de sa femme,

Béatrix de Coudun, laissa Jacques, seigneur de Saint-Simon, dernier mâle de cette branche aînée de Vermandois seigneurs de Saint-Simon.

Ce Jacques, seigneur de Saint-Simon, eut un fils, Jacques II, mort sans alliance avant 1333, et deux filles, Marguerite et Béatrix, de sa femme Agnès, dame d'Estouilly, fille de Baudoin de Campremy, seigneur d'Estouilly, laquelle vivoit encore en 1334. Marguerite, l'aînée, épousa Matthieu de Rouvroy, dit le Borgne, et de ce mariage descend toute la maison dont sont issus de mâle en mâle les ducs de Saint-Simon. Ce mariage précéda l'an 1332. Béatrix, la cadette, étoit aussi mariée, 1332, à Raoul, seigneur de Frémicourt, chevalier, et, en 1334, à Guillaume, seigneur de Précy-sur-Oise, duquel vint Philippe de Précy, père de Louis, seigneur de Précy, qui, se voyant sans enfants de Catherine de Nantouillet, sa femme, fit donation de sa terre de Précy et de plusieurs autres, le 7 juillet 1451, à Gilles de Saint-Simon, second fils de Matthieu II de Rouvroy, seigneur de Saint-Simon, son cousin issu de germain; et ce Gilles est le chef de la branche des ducs de Saint-Simon.

Après avoir montré comment cette maison des comtes de Vermandois, issue masculinement de Charlemagne, est tombée, comment elle a quitté le nom de Vermandois pour celui de Saint-Simon, et comment, par l'héritière de ces Vermandois devenus Saint-Simon, qui épousa Matthieu de Rouvroy, toute leur postérité, qui est la maison dite de Saint-Simon, a pris ce nom jusqu'aux ducs de Saint-Simon, qui descendent de ce mariage de mâle en måle, voyons l'autre branche unique de cette maison de Vermandois.

Eudes Ier, frère puîné d'Herbert IV, comte de Vermandois, père d'Eudes l'Insensé et le Déshérité, et d'Adèle, femme d'Hugues le Grand, troisième fils du roi de France Henri Ier, laquelle, par cette exhérédation, porta tous les biens de sa maison à son mari, cet Eudes, dis-je, puîné de son père et surnommé Pied-de-Loup, fut seigneur de Ham et père de Lancelin de Ham, dont le fils, Eudes II, seigneur de Ham

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