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Saint-Simon, et Gilles, seigneur de Rasse, qui a fait la branche des ducs de Saint-Simon.

Voyons d'abord la branche aînée.

Gaucher de Rouvroy, seigneur de Saint-Simon, du PontAvesne, de Flavy-le-Martel, d'Estouilly, de Coudun, vicomte de Clastres et de Ham, fut élevé auprès de J., duc de Bourgogne, dont il fut chambellan 1416, puis chambellan du roi Charles VI, qui, en 1418, lui donna le gouvernement et capitainerie de Riblemont, en Thiérache. Il le servit en ses guerres contre les Anglois et se signala à la journée de Mons en Vimeu, 1421, où il suivit Philippe le Bon, duc de Bourgogne, dont il suivoit le parti, qu'il quitta 1424. Dans une quittance de l'an 1426, qu'il donna pour affaires de famille à Mathieu, seigneur de Roye, de Muret et de Germigny, est un sceau en cire rouge avec un écusson chargé d'une croix chargée de cinq coquilles, supporté par deux sauvages. Il donna, en 1448, à l'abbé de Saint-Bertin, son aveu, comme ses pères avoient tous fait, de sa terre de Saint-Simon, mourut 1458, et fut enterré dans la chapelle qu'il avoit bâtie et fondée en l'église des Cordeliers de Saint-Quentin. Il n'est point dit que celui-ci fût borgne. Il épousa, en 1416, en premières noces, J., fille de Robert, seigneur de Wavrin, chambellan du duc de Bourgogne, et de [J. de] Gaucourt, dont il eut un fils unique, Antoine de Rouvroy, dit de Saint-Simon, qui fut un des tenants au tournoi de Dijon avec l'héritier de Clèves, au rapport d'Olivier de la Marche, pages 302 et 303; vendit à Gilles de SaintSimon, son oncle paternel, la terre de Rasse et plusieurs autres que son père lui avoit données, après avoir fondé un hôpital en la ville de Rasse et une chapelle dans le château, ce que son père confirma 16 avril 1450; se fit cordelier à Besançon, sans avoir été marié.

Son père, ayant perdu sa première femme 1421, se remaria, 8 juin 1422, à M., veuve de J. de Hangest, seigneur de Genlis, capitaine de Chauny, fille d'Amé de Sarrebruche, seigneur de Commercy, dont J. II, auquel on reviendra; Aubert, abbé de Saint-Satur, prieur de Villeselve, cha

noine et trésorier de l'église cathédrale de Noyon, conseiller clerc au parlement de Paris (et en ces temps reculés les ecclésiastiques de la première noblesse y étoient souvent conseillers clercs); celui-ci le fut depuis 1454 jusqu'en 1458, qu'il mourut;

Isabeau, mariée à J. d'Aunoy, seigneur de Louvres, Orvillé, etc., dit le Gallois;

J., dite la belle Blanche, fut une des douze dames et demoiselles à haquenées ornées de drap d'or qui accompagnèrent Isabelle, fille de Jean Ier, roi de Portugal, femme de Philippe le Bon, duc de Bourgogne, vivant lors, et mère de Charles dernier duc de Bourgogne, à son entrée, 1442, en la ville de Besançon, pour y recevoir l'empereur Frédéric; elle épousa ensuite J., seigneur de Berghes-sur-l'Escaut;

Marguerite, chanoinesse de Mons 1431, puis mariée à J. du Moulin, seigneur de Fontenay-en-Brie et de Messy, duquel la mère étoit M. de Courtenay ;

Et Jacq., mariée: 1° à J. d'Inchy, seigneur de Bogy et de Marquais; 2° à Ph., seigneur de Sombrin.

Revenons au fils aîné:

Jean II de Rouvroy, seigneur de Saint-Simon, etc., chambellan du roi Louis XI, dont il tenoit le parti à la bataille de Montlhéry, où il se trouva, 15 juillet 1465. Il se jeta avec sa compagnie d'ordonnance, 1471, dans Amiens assiégée par le duc de Bourgogne, où, pendant le siège, il fit un combat singulier contre Baudoin de Lannoy, un des principaux seigneurs de la cour du duc de Bourgogne, suivant Olivier de la Marche, pages 334 et 335; mourut à Amiens, 6 novembre 1492, et fut enterré dans le choeur des Chartreux de Noyon, comme un des principaux bienfaiteurs de cette maison. Il avoit épousé J., fille de J. de la Trémoïlle, seigneur de Dours, baron d'Engoutsen, et de J. de Créquy. Elle mourut à Amiens, 23 juillet 1500, et fut enterrée en la Chartreuse de Noyon, près de son mari. Ils laissèrent deux fils Louis et un ecclésiastique, un troisième mort enfant, une fille religieuse, et Fr., qui épousa Louis d'llédouville, seigneur de Sandricourt, et qui fut une des dames

de la reine Anne de Bretagne. Elle et son mari firent toute la dépense et les honneurs du célèbre tournoi du Pas d'armes de Sandricourt, commencé 16 septembre 1493. Elle bâtit et fonda, 1498, un couvent de Minimes à Amiens, et donna, 1507, par testament, à J. de Saint-Simon, son neveu, la terre de Sandricourt et autres dont elle s'étoit rendue adjudicatrice après la mort de son mari sans enfants.

Louis, fils aîné de J. II, fut seigneur de Saint-Simon, etc., et quitta le nom de Rouvroy et prit celui de Saint-Simon seul, et sa postérité après lui. On n'en sait autre chose sinon qu'il avoit une pension des rois Louis XI, Charles VIII et Louis XII, qu'il suivit Charles VIII en Italie, et se trouva à la bataille de Fornoue, et qu'en 1498 il obtint l'établissement d'une foire à Saint-Simon. Il épousa Yolande, fille de Gérard de Rochebaron et de Mich. de Monchy. La reine Anne de Bretagne la choisit pour être dame d'honneur de Renée, duchesse de Ferrare, sa seconde fille, et la conduire en Italie. Elle étoit auprès d'elle quand elle fit son testament, et mourut 1544. Elle n'eut qu'une fille, morte sans alliance, et quatre fils: Fr., seigneur de Saint-Simon; J., seigneur de Sandricourt, tige de la branche de Saint-Simon Sandricourt, dont on parlera après celle-ci, et deux ecclésiastiques: Ph., protonotaire du saint-siège, aumônier du Roi et employé en plusieurs négociations importantes, abbé de Genlis, doyen de Saint-Quentin, tuteur de ses neveux, et bienfacteur des Cordeliers de Saint-Quentin; et Ch., abbé de Saint-Sauve de Montreuil et prieur de Quercy, leur frère aîné.

Fr., seigneur de Saint-Simon, etc., étoit mineur à la mort de son père, et eut pour curateurs Ch. de Hangest, évêque-comte de Noyon, et Louis d'Halluyn, gouverneur de Picardie. Il fit le voyage de la terre sainte, où il fut fait chevalier du Saint-Sépulcre, et servit depuis le Roi dans ses guerres. Il commandoit en 1521 dans Saint-Quentin et aux environs, étoit gentilhomme de la chambre du roi François Ier 1531, commandoit une partie des troupes qui

SAINT-SIMON. XXI.

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secoururent Landrecies, 1543, assiégée par Charles V, et mourut 1545, après avoir beaucoup dépensé à la guerre et vendu plusieurs de ses terres, entr'autres celle de Ham, à la duchesse de Vendôme, 28 juillet 1528. De sa première femme, Magd., fille de Guy de Refuge, seigneur de Dammartin, écuyer tranchant du Roi, et de J. de May, il n'eut qu'un fils, mort jeune, 1560, et sans alliance, après avoir été guidon de la compagnie d'ordonnance du duc de Nevers et s'être trouvé, 1557, à la bataille de Saint-Quentin ; une fille religieuse, et une autre mariée à N. de Gerbez, maître d'hôtel du Roi. Il se remaria à Fr., fille d'Ant. de Blécourt, seigneur de Béthencourt, de Vaux et des Marests, et d'Ant. du Bois. Elle se remaria au seigneur de Monbléru, le survécut sans avoir eu d'enfants, se fit adjuger la terre de Monbléru, et la laissa à son fils unique, qui suit:

Titus, seigneur de Saint-Simon, etc. Il fut gentilhomme de la chambre de Charles IX, qui le fit chevalier de SaintMichel. Il se trouva à la bataille de Senlis, 17 mai 1589, commandant une compagnie de chevau-légers, servit Henri IV en toutes ses guerres lorsqu'il fut parvenu à la couronne, et mourut 1609. Il n'eut qu'une fille, morte enfant, de sa première femme, Ant., veuve de Florent, seigneur de Sorel, et fille de Gabriel de Montmorency, seigneur de Bours, et de Mich. de Bayencourt. Il épousa: 2° Fr., fille de J. d'Averhoust, seigneur de la Lobbe, et de Fr. de Verrières. De ce mariage, trois fils : Isaac, seigneur de SaintSimon; Louis, qui servit au siège de la Rochelle, 1622, et mourut 1638, sans enfants de Mich., fille de J. Bouchard, seigneur d'Hellecourt et de Ravenel, et de J. du PlessisBiache; et Ch. de Saint-Simon, seigneur de Monbléru, tige de cette branche, dont on parlera après celle-ci.

Isaac, seigneur de Saint-Simon, etc., servit si dignement au siège d'Amiens, 1597, par Henri IV, qu'il en eut une pension de ce prince. Il leva en 1616 une compagnie de deux cents hommes d'infanterie, avec laquelle il se jeta dans Saint-Quentin, qu'il maintint contre les efforts du maréchal d'Ancre. Il servit au siège de la Rochelle, 1622,

et fut envoyé, 1625, en la Valteline, auprès de M. de Cœuvres, depuis le premier maréchal d'Estrées, général de l'armée du Roi, et y commanda un corps, avec lequel il se distingua. Puis, en 1629, il passa les Alpes avec quatre cents hommes qu'il commandoit, et joignit l'armée du Roi. Il fut, en 1631, gouverneur de Saverne, de Phalsbourg et d'autres places en Alsace. Il céda par échange à Claude de Saint-Simon, son cousin au sixième degré, la terre de Saint-Simon, pour la faire ériger en duché-pairie, qui jusqu'alors n'étoit pas sortie de la maison, d'aîné en aîné, depuis plus de trois cents ans qu'elle y étoit entrée par le mariage de Matthieu de Rouvroy avec Marg. de Saint-SimonVermandois. Isaac, seigneur de Saint-Simon, devenu seigneur de Vaux par une partie de cet échange, mourut en août 1643. Il avoit épousé, 1611, M., fille de Nic. d'Amerval, seigneur de Liancourt, chevalier de Saint-Michel, bailli et gouverneur de Chauny, et d'A. Gouffier: ce Nic. d'Amerval qui avoit épousé la trop fameuse Gabrielle d'Estrées, maîtresse d'Henri IV, dont il eut César, duc de Vendôme, qu'il voulut faire dauphin et sa mère reine, et, pour cela, répudier la Reine sa femme, fille d'Henri II, et épouser la belle Gabrielle; ce fut pour exécuter cet étrange dessein que Gabrielle se fit juridiquement démarier, et qu'Henri IV força par les plus cruelles menaces Nic. d'Amerval à y donner les mains; il épousa ensuite A. Gouffier, et survécut longtemps Gabrielle, morte la veille de Pâques 1599, comme tout cela se voit plus au long titre D'ESTRÉES, p.

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Du mariage d'Isaac, seigneur de Saint-Simon et de M. d'Amerval: Claude de Saint-Simon, seigneur de Vaux; cinq filles religieuses, dont la dernière, Charlotte, mourut à cinquante-cinq ans, 26 janvier 1672, religieuse de PortRoyal, dont sa vie avoit paru digne; et Anne, qui, 12 juillet 1643, épousa son cousin Ch.-Fr. Gouffier, marquis de Crèvecœur, etc., dont elle n'eut point d'enfants, mais cent cinquante mille livres des héritiers de son mari, et se retira dans un couvent, où elle mourut 17 septembre 1681. Claude de Saint-Simon, seigneur de Vaux, etc., mena

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